Comment rédiger l'état de l'art d'un mémoire?

La fin d’une formation supérieure s’accompagne en général d’un exercice ultime qui peut, dans certains cas, être la rédaction d’un mémoire. Cet exercice consiste à apporter des éléments de réponse à une problématique en lien avec son domaine d’études. Pour y parvenir, il faut notamment passer par tout un processus dont les étapes clés nécessitent beaucoup de soin, de travail et surtout de méthodologie. L’une de ces étapes est la rédaction de l’état de l’art du mémoire. 

Qu’est-ce que l’état de l’art ?

L’état de l’art, une étape fondamentale pour un étudiant, un chercheur en préparation d’un mémoire ou d’une thèse !

Par définition, un état de l’art est un panorama des savoirs, un état synthétique des travaux, modèles et avancées théoriques auparavant réalisés sur un thème ou dans un domaine particulier. Le terme « état de l’art » tiré de l’anglais « state of the art » a différentes appellations en fonction des domaines d’activités exercés :

  • Un « état des connaissances » dans les domaines de la recherche scientifique ou médicale ;
  • Les « règles de l’art » en architecture, en ingénierie et dans le bâtiment et les travaux publics ;
  • Ou encore une « revue de la littérature » dans le domaine scientifique.

Soulignons que l’état de l’art n’est pas un regroupement en vrac des sources scientifiques. C’est un exercice réfléchi qui consiste à faire un bilan, analyser et organiser les études déjà menées sur le sujet.

L’état de l’art est donc un travail théorique préalable essentiel à la rédaction d’un mémoire (de Master particulièrement), en ce sens qu’il permet d’inscrire le thème de ce dernier dans un cadre théorique existant et de présenter les différentes recherches et analyses faites par des prédécesseurs, avant même d’attaquer la rédaction du mémoire en question. Il requiert un important travail de lecture d’ouvrages, d’articles scientifiques, littéraires, académiques … sur le sujet en question ainsi qu’une bonne capacité analytique et synthétique.

Dresser un état de l’art dans un domaine donné consiste à faire des recherches ciblées et approfondies, de toutes les informations préexistantes concernant ce dit-domaine, et d’en sortir une synthèse. Un état de l’art réussi va, une fois terminé, permettre de justifier l’objectivité, la scientificité et surtout la pertinence de la problématique du mémoire, celle-là même qui sera présentée plus tard dans l’introduction du mémoire.

CONCEVOIR L’ETAT DE L’ART D’UN MEMOIRE AVANT LA REDACTION DU MEMOIRE LUI-MEME

C’est un travail qui se fait en amont de la rédaction de mémoire.

En effet, la phase élémentaire dans l’initiation d’une étude, d’une recherche commence par l’état de l’art sur la question. Il comprend l’état de connaissances, les différents acquis et travaux en cours en la matière. Plus précisément, un mémoire ne peut être entamé dans sa vocation propre qu’à partir de la capitalisation des données, savoirs acquis dans les périodes cumulées antérieures (temps n).

Pourquoi faire un état de l’art d’un mémoire ?

Etape préliminaire à la rédaction d’un mémoire ou d’une thèse, faire un état de l’art c’est poser de bonnes bases, les fondements des recherches ou des travaux à initier. C’est une étape où il est crucial de faire des recherches rigoureuses et approfondies sur son sujet de mémoire. Il est aussi important de savoir que l’état de l’art permet de rester focalisé sur le sujet de recherche et d’éviter de faire du plagiat ou tout simplement se risquer dans des recherches déjà effectuées par quelqu’un d’autre.

La réalisation pertinente d’un état de l’art permettra :

  • la mise en exergue des particularités du mémoire à conduire (temps n+1), étant entendue que celles-ci auront vocation à réaliser des sauts qualitatifs conceptuels et/ou opérationnels.
  • (Tout en le démontrant) la maîtrise du domaine étudié grâce à l’acquisition des précédents travaux
  • La proposition par le (futur) chercheur de nouvelles avancées scientifiques sur le sujet de l’étude, en évitant la reproduction ou la présentation de travaux déjà existants. En effet, les recherches et les conclusions passées étant connues, le [nouveau] mémoire à rendre doit présenter des éléments nouveaux, de nouvelles matières à réflexion dans le but de dépasser les travaux précédents.
  • La définition aisée de la problématique du mémoire, la connaissance du sujet pouvant amener à trouver un angle d’approche original et nouveau sur le sujet à traiter.

Où se situe l’état de l’art dans le mémoire ?

De par son caractère préparatoire au mémoire et à ses réflexions, l’état de l’art se situe généralement au début du document. Il convient pourtant de se renseigner sur la question auprès de son établissement ou sur les habitudes de la profession.

METHODOLOGIE DE REDACTION DE L’ETAT DE L’ART D’UN MEMOIRE

Deux perspectives doivent être considérées : la description des composantes existantes et la saisie de la dynamique du processus qui a présidé au mode évolutif des concepts et principes concernés.

De la description des composantes existantes

Rappeler la problématique

Les problématiques initiales sous-jacentes aux démarches effectuées sont à rappeler : sont-elles pertinentes ? Sont-elles standardisées ou particulières ? Dans quelle mesure ont-elles dicté les méthodes opératoires qui ont prévalu dans la production des résultats ?


Soulever les hypothèses 

La mise en exergue des différentes hypothèses formulées qui ont prévalu dans la définition des recherches entreprises facilite la compréhension des outils d’investigation utilisés ; les présupposés mis en avant ont-ils été tous vérifiés ?


Présenter les contextes de la recherche

 L’évocation des différents contextes (épistémologiques, économiques, sociaux, culturels…) est nécessaire ; ils constituent les cadres de compréhension justifiant la conjonction entre les démarches entreprises et les moyens mis en œuvre pour parvenir aux résultats.


Utiliser des références

La référence aux différents concepts opérationnalisés par les acteurs (auteurs à citer en tant qu’illustrations) rend compte de la complexité des progressions constatées.

De la dynamique du processus

Les différents acquis répertoriés dans la phase de description ne sont pas à envisager dans une vue unifiée ; le phénomène ne suit pas une évolution linéaire, mais séquentielle ; La représentation des séquences structurées selon les divers prismes de connaissances définis rend compte des différents sauts réalisés mis en relation dans le temps (et peut-être dans l’espace).

Les différentes dispositions d’un état de l’art

La première qualité que doit avoir un état de l’art est l’organisation. Il est nécessaire d’écrire un résumé qui décrit le processus à suivre pour la réalisation de l’état de l’art. Ainsi, vous pouvez simplement écrire un texte en prose, concevoir une carte ou même réaliser un tableau.

Notons que la revue de la littérature est un travail délicat qui prend beaucoup de temps et peut se présenter sous plusieurs formes. Elle contient la synthèse des recherches déjà réalisées par d’autres chercheurs sur le sujet. Elle nécessite la présence d’autres cartes au fur et à mesure que vous évoluez dans la recherche. Pour un mémoire (de Master), le projet de recherche pourrait contenir une trentaine d’études. Le tableau de littérature quant à lui dispose de deux entrées qui résument les idées les plus importantes que vous trouvez dans vos recherches.   

Des procédés pratiques pour mener une recherche 

identifiez les concepts clés de votre sujet de recherche ;

● localiser les ouvrages et articles étroitement liés à votre sujet de recherche ;

● identifiez d’autres ouvrages ayant des rapports plus larges à votre sujet de recherche (en vous basant sur les hypothèses élaborées)

● alignez selon une disposition standard ou particulière les ouvrages à présenter dans l’état de l’art ;

● faites un résumé de chacun de ces ouvrages.

Vous pouvez décrire à la fin de votre état de l’art comment vous avez procédé, les problèmes rencontrés, les solutions apportées, etc.

Des éléments sensibles de l’état de l’art

● Les citations : elles doivent être écrites avec beaucoup de soins et dans un format différent (à renseigner auprès de l’établissement ou du Directeur de mémoire) ;

● Les noms des ouvrages ;

● Les noms des auteurs ;

● Les années d’édition des ouvrages.

● Etc.

Quelles sont les étapes pour dresser un état de l’art de mémoire ?

Dresser un état de l’art se fait habituellement en trois (3) étapes :

Elle consiste à rechercher toutes les documentations, les informations en lien avec le sujet des recherches, à établir les mots-clés le concernant. A ce niveau, le chercheur est appelé à bien sélectionner, à jauger et à évaluer ses sources, peu importe la discipline.

Il est à rappeler que toutes les informations ou éléments faisant l’objet d’une documentation pour les travaux du mémoire et sur lesquelles seront basées les recherches, doivent émaner de sources scientifiques, statistiques, prouvées ou validées par des pairs (déjà publiées). En d’autres termes, elles doivent être fiables et sérieuses. Evaluer les sources est ainsi capital lors de cette phase, tout autant que la logique et la méthodologie à adopter pour la mener correctement et de façon méthodique.

Le chercheur doit se poser des questions telles que : comment obtenir les textes, articles, ouvrages qui répondent à l’objet d’étude ? Comment choisir les sources bibliographiques ? Sur quels critères les sélectionner ? Comment ordonner les données recueillies ? Quelles pourraient-être les limites de la recherche biographique ?

Tout au long de la recherche, le chercheur doit en permanence veiller à l’avancée des connaissances sur son sujet de mémoire. Ainsi, les nouveaux résultats augmentent et renouvellent non seulement les informations, mais aussi la crédibilité de la démarche de recherche adoptée.  

Il existe différentes approches pour repérer le maximum de références bibliographiques pertinentes dans son domaine de recherche. L’une des plus connues et simples consiste à :

  • Commencer par établir une liste de mots-clés relatifs au domaine de recherche. Avoir une vue d’ensemble des éléments de recherche étant l’objectif, il convient de noter toutes les idées et ces mots-clés, sur papier par exemple. Soit sous la forme de listes, de tableaux, de graphes, de schémas, de réseaux sémantiques … et s’aidant de couleurs ou d’outils pouvant aider à mieux visualiser et organiser cette liste.
  • Organiser ensuite ces mots clés de manière adéquate, séquentielle. Il convient de partir des plus généraux, puis de les affiner ensuite pour entrer un peu plus dans la thématique du sujet.
  • Chercher les sources et éléments bibliographiques d’articles, publications et autres synthèses, et qui se présentent sous diverses formes. Vous devez être à même de réaliser une liste de sources disponible dans votre champ de recherche. Les chercheurs du niveau du Master ou du Doctorat sont habilités à distinguer les différents documents spécialisés : ouvrages référencés, ouvrages classiques, revues d’articles validées par un comité de lecture, sites web institutionnels ou universitaires, documents d’archives, rapports scientifiques, sources primaires, sources secondaires, etc.

La multiplication des sources est une des clés pour avoir des pistes sur l’endroit ou la manière de les trouver. Il faut savoir également explorer des sources au-delà de ce que l’on peut trouver soi-même. Entre autres, il ne faut pas hésiter à solliciter l’entourage académique et/ou professionnel notamment s’il y a des collègues, des professeurs, des experts qui pourraient aider dans ce sens. Le Directeur de mémoire sera aussi un excellent guide pour conseiller dans les recherches de sources potentielles.

Une autre piste est celle de recourir à des plateformes de partages, où des articles, des revues et autres sources d’informations… sont publiées. Il existe des payantes et des gratuites où il est possible d’accéder directement aux fichiers en format PDF.  L’on peut citer par exemple CAIRN, Érudit, Persée pour les sciences humaines et sociales, Gallica qui est un catalogue de la Bibliothèque Nationale de France ou encore WorldCat, un catalogue des collections des bibliothèques dans le monde. La maîtrise de l’anglais est aussi un atout considérable pour avoir accès aux plateformes internationales telles que Jstor, Muse, IngentaConnect…

Notons qu’il est fondamental de se baser uniquement sur des « sources fiables ». Au vu de l’abondance des ressources disponibles et facilement accessibles aujourd’hui, notamment sur Internet, il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. On finit par se noyer dans une marre d’informations et de données. Cependant, même si cela peut se révéler très fastidieux, il faut savoir les trier et n’en retenir que les plus pertinentes.

Le chercheur doit aussi savoir reconnaitre ses limites dans la recherche. Il peut en effet arriver que sur certains points, cette dernière ne soit pas très fructueuse. Il doit alors être en mesure de se contenter uniquement des données disponibles pour faire sa synthèse au risque de décrédibiliser tout son travail en ajoutant des données peu fiables.

Par ailleurs, malgré les sources numériques disponibles, le chercheur doit éviter de s’éloigner totalement des ouvrages en papier. Il est donc appelé à les lire attentivement et à constituer une fiche de lecture, vu que les numériser entièrement est une tâche ardue. Toutefois, il est possible de scanner des documents non volumineux comme les chapitres d’ouvrage, les articles et les enregistrer sur un format PDF ou image.   

  • 2e étape : La lecture approfondie et critique des références et mots clés

Une fois les mots-clés identifiés, et les sources principales trouvées, comme les titres, les auteurs … la deuxième étape consiste à apporter une lecture plus approfondie, mais aussi critique de tout cet ensemble d’informations, et de les réorganiser ensuite de façon structurée. Au-delà de la simple lecture et annotation des différents éléments trouvés dans chaque bibliographie, l’étudiant ou le chercheur doit pouvoir apporter ses questions critiques, ou encore ses réflexions personnelles à chaque source. En effet, l’état de l’art n’est pas qu’une simple articulation des travaux antérieurs, elle est également un exercice critique qui doivent exposer les limites de ces derniers.

Grâce à l’évolution de la technologie numérique, il existe aujourd’hui des logiciels de gestion bibliographique (même gratuits), utilisés par de nombreux chercheurs. Ils aident notamment à faciliter le recueil et le classement des références bibliographiques, mais également le processus de classification et de structuration des données obtenues. Dans le cas de la conception d’un état de l’art, ils facilitent également sa mise en forme. On peut citer parmi les plus connus Zotero, End Note, Nvivo ou encore Mendeley qui sont en français.

Exemple : Capture d’écran issue du logiciel web « Mendeley » (dont l’usage nécessite une inscription gratuite et la création d’un profil d’utilisateur qui permet de stocker les données recueillies. Ce logiciel peut également être utilisé hors connexion).

  • 3e étape : La synthèse des données

La réalisation d’une synthèse bibliographique permettra à l’étudiant ou au chercheur de se retrouver facilement dans ses analyses à la fin du processus. Il aura une vision globale, mais précise de l’état de ses recherches. Il pourra également mieux se situer et situer son sujet dans cet ensemble, et sera capable d’établir au besoin les corrélations entre les synthèses réalisées pour l’aider à établir une base solide pour ses (futurs) travaux de recherche.

L’approche la plus facile consiste en l’établissement de fiches synthétiques pour chaque bibliographie ou source trouvée, une « fiche de lecture » en quelque sorte, et dans laquelle il peut y figurer :

  • la référence de la source (la plus précise possible)
  • un résumé des idées principales telles que le problème identifié, les solutions proposées puis les résultats obtenus : ici, il s’agit de soulever les limites de la bibliographie, en montrant en quoi les connaissances disponibles actuellement ne répondent pas de manière totalement satisfaisante à la problématique.
  • des questions critiques ou les réflexions personnelles établies pendant l’étape précédente.

Cette manière de s’organiser le rendra d’autant plus efficace et productif pour la suite du processus, et donc lui permettra de gagner un temps considérable dans la rédaction de l’état de l’art de son mémoire.

Une étape avantageuse qu’il ne faut oublier est le résumé des qualités dont vous avez fait preuve, malgré les contraintes notoires rencontrées. Cela atteste le sérieux avec lequel vous avez produit votre état de l’art.

Comment structurer l’état de l’art de mémoire ?

  • Au niveau de la forme :

L’état de l’art du mémoire ne fait pas vraiment l’objet d’une taille précise. Lorsqu’elle est complète, et selon la complexité, l’importance ou la longueur du mémoire ou de la thèse, elle peut aller jusqu’à une dizaine de pages. Encore une fois, pour chaque étape à rédiger dans le mémoire, il est toujours recommandé de s’adresser à son établissement afin de confirmer d’éventuels barèmes ou canevas existants.

Il va également de soi que doit y figurer une introduction dans laquelle sera posée la question de recherche qui va conduire et faire le lien dans les travaux de justification développés ensuite. Il doit aussi comprendre à la fin, une conclusion pour exposer les enseignements de l’état de l’art, et formuler la problématique qui en découle.

  • Au niveau de la structuration :

Pour éviter de présenter les informations collectées « en vrac » dans l’état de l’art, une présentation plus « ordonnée » s’impose à l’étudiant ou au chercheur. Il existe différentes classifications possibles, le choix devra correspondre à celui qui convient le mieux au type de sujet, au thème de la recherche et la manière de présentation la plus optimale pour les types de sources à citer :

  • Chronologique: le principe est de mettre en exergue les évolutions des recherches passées, en partant du plus ancien au plus récent.
  • Thématique: il s’agit de classer par thèmes principaux les différents éléments, soit en allant du plus général au plus précis, des thèmes secondaires aux thèmes capitaux, soit en les confrontant en mettant en avant les différences entre les idées ou les opinions, leurs convergences et leurs divergences.
  • Méthodologique: le principe est de distinguer les différentes méthodes qui ont conduit au sujet abordé, avec ce qui a fait leurs avantages ainsi que leurs inconvénients.
  • Par type de sources: il s’agit de spécifier les éléments par sources principales ou sources secondaires.

POUR CONCLURE

L’état de l’art d’un mémoire ne se superpose pas à la phase appelée « phase de documentation » qui débute une recherche : la documentation consiste à initier, à enrichir les informations du chercheur, à lui prodiguer des ressources pour commencer, développer les linéaments de sa démarche ; l’état de l’art du mémoire se constitue en référentiel de connaissances en montrant explicitement une synthèse diachronique de la dynamique du processus avec citation dynamique de tous les éléments concernés, et ce, afin de démontrer la créativité conceptuelle et opérationnelle projetée dans le mémoire en cours. C’est un exercice qui demande sérieux et rigueur. Il est à rappeler que les auteurs cités dans le document peuvent à tout moment le lire. Les analyses et critiques doivent donc être pertinentes et objectives. Les différents outils mis en exergue dans ce guide sont indispensables à la réalisation d’un travail (état de l’art) scientifique. Ils favorisent au chercheur ou à l’étudiant l’élaboration d’une bibliographie analytique et son positionnement dans le champ scientifique. Aussi, la technologie offre aujourd’hui au chercheur des outils numériques lui permettant une collecte rapide de données pertinentes et idoines.  

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