Présentation de l’expertise technique (formation CAFERUIS)

Qu’est ce qu’une formation CAFERUIS ?

CAFERUIS est l’abréviation de Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale.
Ce diplôme, destiné aux professionnels encadrant dans le sanitaire et le travail social, atteste des compétences professionnelles et connaissances pluridisciplinaires de l’intéressé pour le diagnostic, l’analyse et la conduite des actions de son entité et de sa personne pour répondre aux besoins et aux valeurs du travail social.
La formation peut être effectuée en deux ans et elle est destinée aux diplômés de niveaux III.
CAFERUIS est attribué aux candidats admis pour les 4 épreuves : UF1, UF 2, UF3, UF4 ; qui sont obligatoires et indépendantes.

La rédaction d’un dossier DET (dossier d’expertise technique) aboutit sur la rédaction d’un mémoire CAFERUIS pour lequel vous pourrez réutiliser le même sujet que celui de votre DET.

Les spécificités de l’expertise technique (UF 2)

« Expertise technique » est l’unité de formation spécialisée pour l’encadrement d’équipe, de professionnels et en gestion des ressources humaines. Après la formation, le candidat doit être capable d’encadrer, d’animer et de conduire une équipe. Il doit également être capable de développer les compétences individuelles et collectives.
Ainsi, l’impétrant doit acquérir 4 domaines de compétences bien déterminées.

Module 1 :

portant sur les politiques sociales, sur les apports théoriques, méthodologiques et pratiques pour édifier une observation objective.
Ainsi ; l’étudiant doit apprendre d’un coté les grandes orientations des politiques sociales. Et d’un autre coté, il doit connaitre le cadre juridique, règlementaire et administratif français et européen.

Module 2 :

Il doit développer une expertise sectorielle.
D’abord, l’étudiant doit connaitre les spécificités des différents statuts des personnes morales. Ensuite, il doit apprendre les principes de droits et responsabilités ainsi que les principes de précautions et d’évaluation du risque professionnel. En bref, il doit connaître les caractéristiques de chaque secteur.

Module 3 :

Portant sur l’éthique.
A ce sujet, l’étudiant doit apprendre à analyser les différentes pratiques et cultures professionnelles d’un secteur social. Ainsi, il pourrait aider les professionnels à prévenir les conflits et à organiser des interventions. Il pourrait également susciter la participation des professionnels et les mobiliser pour le changement.

Module 4 :

Formant sur l’appréhension des besoins du public
Ainsi, il doit apprendre à identifier les besoins sociaux des publics dans une zone d’intervention déterminée en élaborant les indicateurs adéquats.

Quant à l’évaluation finale, le candidat doit présenter un dossier technique rapportant une étude qu’il a réalisé au sein de la société, suivi d’une présentation orale

Exemple de dossier DET (expertise technique) du mémoire CAFERUIS:

SOMMAIRE

INTRODUCTION

I – L’ETABLISSEMENT

1) Son cadre juridique et ses missions

2) Les professionnels

  1. La dirigeance
  1. L’équipe pluridisciplinaire

3) Les écrits professionnels

II – DIAGNOSTIC ET ANALYSE

1) Méthodologie

2) Choix des outils

3) Traitement des données recueillies

4) Le temps de réunion

5) Organisation d’échanges collectifs

III – PRECONISATIONS

CONCLUSION

ANNEXES

Introduction du dossier d’expertise technique (DET)

Educatrice spécialisée de formation, j’exerce depuis 30 ans au sein de différentes équipes dans des Instituts Médico-Professionnels. M’appuyant sur cette expérience, j’ai souhaité m’engager dans la formation CAFERIUS, afin de développer et d’étendre mon champ professionnel.

Mon stage professionnel de chef de service s’est déroulé au sein d’un établissement d’une association du Val-de-Marne. Je l’ai choisi comme cadre pour mon dossier d’expertise.

J’ai souhaité effectuer un stage dans une structure relevant du handicap du même type que celui où j’exerce actuellement, mais avec une dimension supplémentaire : l’accueil de personne présentant un trouble du spectre autistique. Pour autant, dans cet écrit, je me place dans une posture de chef de service.

Ainsi, il s’agissait pour moi d’évoluer dans le secteur du handicap, tout en observant et en intégrant les différents savoirs liés à la fonction de chef de service dans ce milieu (savoir-être, savoir-faire, savoirs cognitifs,…).

Après un temps d’immersion et d’observation, je me suis intéressée aux écrits professionnels de cette structure, plus particulièrement le Projet d’Accompagnement Personnalisé. « Le PAP est un outil de planification et de coordination des services et ressources visant à répondre à long terme aux besoins d’une personne (…/…) C’est un plan directeur qui englobe toutes les interventions pour en faire un tout cohérent centré sur la personne concernée. » (1) GEPAP : « Guide d’Elaboration du Projet d’Accompagnement Personnalisé », Comité Européen pour le Développement de l’Intégration Sociale (CEDIS).

Ce dernier étant l’unique document utilisé par l’équipe, j’ai pris l’option de m’interroger :

« Comment puis-je, en ma qualité de chef de service, initier une meilleure traçabilité à travers l’enrichissement des écrits professionnels ? »

Afin d’explorer ce questionnement et de tenter d’apporter des préconisations concrètes, ce dossier d’expertise technique s’articule autour de 3 parties. En première partie, l’établissement et son contexte. En deuxième partie, je vais aborder la phase exploratoire avec la mise en oeuvre d’un diagnostic. Et en troisième partie, je vais développer des préconisations visant à mettre en place des actions d’amélioration en lien avec la phase de diagnostic.

I – L’ETABLISSEMENT

1) Son cadre juridique et ses missions

L’établissement, situé dans le département du Val-de-Marne, est devenu dans les années 2000, un Institut Médico-Educatif. Il avait été créé en 1960 par le groupement de Recherches Pratiques pour l’Enfance, animé par un médecin.

A la suite du transfert d’autorisation des établissements et des services spécialisés à un gestionnaire unique, l’IME est géré depuis 2003 par une association parentale.

Cette institution est constituée de deux espaces séparés par une route nationale. D’un côté se trouve le bâtiment principal avec la Direction, les services administratifs, l’IMP et les paramédicaux et de l’autre côté, dans un bâtiment annexe, l’IMPro avec le Chef de service et l’équipe de 8 personnes.

L’agrément de l’IME, en vigueur depuis le 9 septembre 2014, permet à l’établissement d’accueillir 65 enfants et adolescents de la façon suivante :

La section IMP s’adresse à 30 enfants de 4 à 14 ans. Les étiologies sont variées. Certains enfants présentent des troubles de la personnalité. 10 de ces enfants, accueillis dans un groupe dédié, présentent des troubles du spectre autistique. La section IMPro s’adresse à 35 adolescents de 14 à 20 ans, présentant des troubles de l’efficience intellectuelle avec retard des apprentissages, associés à des troubles de la personnalité.

L’IME est un établissement médico-social associatif à but non lucratif qui relève de la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Cette loi renforce les droits des usagers, les repositionnant au centre du dispositif, en imposant aux établissements une formalisation de l’accompagnement, ainsi qu’une démarche d’évaluation des missions leur incombant. Cette loi définit comme grand principe « un accompagnement individualisé et de qualité dans le respect d’un consentement éclairé ». L’établissement est aussi dans l’obligation de se référer aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles éditées par la Haute Autorité de Santé (HAS).

L’IME doit également se conformer à la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi donne une définition plus large du handicap et introduit la notion de handicap compensable par des aides matérielles et humaines.

Les plans autisme en France sont des programmes comportant un ensemble de mesures définies et financées par le gouvernement français pour améliorer l’accompagnement des personnes autistes et de leur famille. Depuis 2005, 4 plans se sont succédés. Ils permettent la création d’un Centre Ressources Autisme par région française, avec un engagement financier de l’Etat, un diagnostic plus précoce des

enfants présentant des troubles autistiques, et une orientation scolaire privilégiant le milieu ordinaire au milieu psychiatrique.

Le premier plan autisme a été mis en application de 2005 à 2007, le deuxième de 2008 à 2010, le troisième de 2013 à 2017. Le quatrième, initié en 2018, se prolongera jusqu’en 2022.

Le Rapport PIVETEAU

Ce rapport est un document qui contient 131 propositions d’actions pour apporter une Réponse d’Accompagnement Pour Tous. L’objectif du RAPT (Réponse Accompagnée Pour Tous) est d’éviter les ruptures avec comme objectif le « Zéro sans solution » et permettre ainsi la continuité de parcours. Il préconise la mise en place d’un Plan d’Accompagnement Global avec des Groupements Opérationnels de Synthèse.

En cas de situation complexe, un Plan d’Accompagnement Global (PAG) est activé pour mettre en alerte les dirigeants des établissements. Quand la situation se dégrade, le Groupe Opérationnel de Synthèse (GOS) qui a différents niveaux opérationnels est déclenché. Cette réorganisation oblige les ESMS à ne plus penser en termes de « place » mais en termes de « réponses à apporter », donc de passer d’une logique de filière à une logique de parcours. Ce dispositif doit répondre aux besoins de la personne en situation de handicap et permettre une logique « hors les murs ». L’idée étant d’apporter un parcours plus personnalisé et plus adapté à travers une prise en charge pluri-établissements liée aux besoins de l’usager et ne plus se contenter d’accueillir un jeune en fonction de la disponibilité des places. Ce dispositif doit être souple et modulable.

Une des conséquences de ces politiques publiques est de renverser l’approche des pratiques, en les orientant du collectif vers l’individuel, tout en questionnant le champ d’action institutionnel. Les professionnels s’engagent ainsi dans un changement profond de leurs pratiques et des mentalités. En position de cadre, je suis donc directement concernée par l’accompagnement des équipes, qui doivent s’adapter à un changement, nourri par l’avancée du contexte global des politiques sociales.

Les prestations :

L’IME accueille chaque usager comme un être unique avec des potentialités et des capacités cognitives propres. L’objectif principal est de répondre, par une prise en charge globale adaptée, aux besoins et attentes des enfants et adolescents ainsi que de leur famille. Celle-ci se fait par un accompagnement personnalisé et approprié, visant à un bien-être et au développement des capacités de

socialisation, ainsi qu’à l’accompagnement de la réalisation de toutes les potentialités, et à l’autonomie maximale quotidienne, qu’elle soit sociale ou professionnelle.

La prise en charge de chaque enfant tend, individuellement, à assurer l’intégration dans les différents domaines de la vie, la formation générale et professionnelle.

Au-delà, cet accompagnement implique également l’implication et l’accompagnement de la famille et de l’entourage habituel de l’enfant et adolescent pour :

  • La mise en place des soins nécessaires.
  • Le suivi des soins médicaux généraux, ainsi que ceux liés au handicap.
  • L’enseignement et le soutien à l’acquisition des connaissances et l’accès à la culture.

Introduction du dossier d’expertise technique (DET)

Champs d’activités :

L’accompagnement des personnes est structuré autour de 4 domaines.

  • Le champ éducatif permet à travers la gestion du quotidien d’aider l’enfant à intégrer les codes sociaux. Moyens mis en oeuvre : accueil, repas, sorties et activités.
  • Les activités sportives et les loisirs.
  • Le champ pédagogique tend à développer les potentialités cognitives. Moyens mis en oeuvre : groupe Montessori, classe spécialisée.
  • le champ thérapeutique représente l’ensemble des actions qui concourent à l’établissement d’un lien authentique entre l’enfant et l’éducateur : relaxation, expression corporelle, expression sonore, orthophonie, psychomotricité et accompagnement psychologique.

Les apprentissages professionnels sont développés au travers de 3 ateliers :

  • Horticulture/Espace verts et Conditionnement.
  • Blanchisserie/Entretien des locaux
  • Restauration et Services

.

2) Les professionnels

  1. La dirigeance

L’organisation et le fonctionnement de l’IME sont sous la responsabilité de la directrice, secondée dans l’établissement par 2 chefs de services. La directrice est psychologue de formation et spécialisée dans l’autisme. La Chef de service de l’IME a suivi une formation d’AMP, puis d’éducatrice spécialisée et est titulaire du CAFERIUS depuis 5 ans. Le chef de service de l’IMPro a une formation universitaire avec un master en management. L’instance de gouvernance est sous la responsabilité du président-directeur général de l’association.

  1. L’équipe plurisiciplinaire

Elle se compose de :

L’équipe éducative :

  • 1 AMP, 2 éducatrices de jeunes enfants, 1 monitrice éducatrice, 10 éducateurs spécialisés assurent les ateliers pédagogique, éducatif et socio-culturel.
  • 2 éducateurs techniques spécialisés et 1 moniteur éducateur assurent les ateliers professionnels.
  • 1 éducateur sportif.
  • 1 éducatrice spécialisée coordinatrice IMP/Impro

L’enseignement :

  • 2 enseignantes sont mises à disposition par l’Education Nationale

L’équipe médico-psychologique et paramédicale :

  • 2 psychologues
  • 1 psychomotricien
  • 1 orthophoniste Page 8 sur 26

L’administration :

  • 1 secrétaire de direction
  • 1 assistant de service social CESF
  • 1 Service d’Orientation et de suite ES
  • 1 responsable qualité

Les services généraux :

  • 2 agents de restauration
  • 4 agents de services généraux
  • 1 ouvrier d’entretien

L’encadrement :

  • 1 directrice
  • 2 chefs de service

Partenaires :

  • La MDPH
  • L’Association gestionnaire
  • ESAT
  • FOYER DE VIE
  • S.A.S.
  • CMP
  • La Mairie
  • Les associations culturelles telles que Culture du Coeur
  • Les entreprises

3) Les écrits professionnels

L’accompagnement à l’IMPro se formalise entre le jeune, son représentant légal et l’établissement au travers d’un seul document, le Projet d’Accompagnement Personnalisé (PAP-annexe 1). Un PAP est établi à partir d’une trame propre à l’institution. Ce document est mis en place en fin d’année scolaire, l’éducatrice référente remplit le document, elle a un entretien avec le jeune pour recueillir ses souhaits et fait de même avec son représentant légal. Ensuite, lors d’une réunion pluridisciplinaire, ce document est présenté et discuté avant d’être amendé et enrichi. Il est ensuite validé par le chef de service.

une réunion avec le jeune et sa famille sera organisée afin d’exposer le PAP et de le valider par des signatures. Cette réunion est appelée co-construction.

D’autres trames existent mais ne semblent pas utilisées par l’équipe.

II – DIAGNOSTIC ET ANALYSE

1) Méthodologie

Ma démarche méthodologique a été la suivante :

J’ai débuté mon travail de recherche par une phase d’observation directe et de recueil de données. Je me suis positionnée sur les différentes activités, en établissant un emploi du temps en concertation avec les membres de l’équipe me permettant d’être avec chacun sur des demi-journées. J’ai consacré une semaine à cette phase d’observation. Cela m’a permis de connaître les jeunes accueillis et d’échanger avec les professionnels durant ces différents temps d’activité.

J’ai consulté des documents tels que les textes législatifs et réglementaires encadrant les accueils en ESMS (Etablissement Sociaux et Médico-Sociaux), mais également le projet associatif, le projet d’établissement, le règlement de fonctionnement, les trames des différents écrits demandés, les comptes rendus de réunion.

En complément, j’ai également mené un travail de recherche documentaire, notamment du côté de la Haute Autorité de Santé, du GEPAP dont vous retrouverez le détail en bibliographie.

J’ai pu observer, être à l’écoute, avoir une participation active lors des réunions. J’ai aussi animé en total autonomie, deux réunions autour des écrits professionnels et fait la rédaction des comptes rendus de celles-ci.

J’ai eu un entretien avec la responsable qualité et mis en place un questionnaire sous forme dématérialisée (google form) auprès de l’équipe. Je devais avoir un entretien avec l’éducatrice coordinatrice de l’IME, mais celle-ci est en arrêt maladie depuis le confinement.

2) Le choix des outils

Initialement, je souhaitais effectuer ma démarche sous forme d’entretiens semi-directifs auprès des professionnels. Cette méthode m’aurait permis de recueillir des réponses plus spontanées et de rendre le questionnaire plus interactif. Mais la période de confinement due à la COVID ne m’a pas permis de les mettre en place. J’ai donc opté pour un questionnaire élaboré sous « google form », afin de garantir l’anonymat des réponses. Après avoir informé l’équipe de ma démarche lors d’une réunion, j’ai transmis le lien par mail à l’ensemble des professionnels de l’IMPro.

  1. a) L’entretien avec la responsable qualité

Dans cet IME, une infirmière est à temps plein sur un poste de responsable qualité. Elle met en place tous les protocoles de la structure. Je souhaitais savoir quels étaient les écrits demandés aux professionnels, comment ils étaient élaborés, par qui, s’ils répondaient à des demandes précises, s’il y avait des demandes différentes entre les services. L’entretien a tourné court car les réponses furent particulièrement imprécises. Cela m’a beaucoup interrogé. Pourquoi une responsable qualité ne pouvait-elle pas me renseigner sur le coeur du métier, à savoir les écrits professionnels ?

b) Le questionnaire (Annexe n°I)

Au vu de la période particulière, conséquence de la COVID, j’ai opté pour un questionnaire auprès des 8 professionnels de l’équipe de l’IMPro.

J’ai réalisé un questionnaire afin d’approfondir ma réflexion autour des écrits professionnels et ainsi savoir si des outils sont à disposition pour les équipes et surtout s’ils répondent aux besoins des jeunes accueillis.

J’ai eu sept réponses sur huit, envoyées par courriel. A partir des réponses obtenues, j’ai mis en évidence ce qui me semblait le plus récurrent et fait émerger les idées les plus souvent évoquées. Le questionnaire a été envoyé à toute l’équipe de l’IMPro.

3) Traitement des données recueillies

Synthèse globale :

 

L’échantillon des personnes sondées était composé : d’un CESF faisant fonction d’assistant social sur 3 jours et d’éducateur sur 2 jours, d’un moniteur éducateur faisant fonction ETS, d’un éducateur sportif, de 2 éducatrices spécialisées dont 1 faisant fonction de chargée d’insertion, d’une éducatrice technique, d’une éducatrice technique spécialisée et d’une professeure des écoles soit 8 salariés

composant l’équipe de l’IMPro. Mise à part une salariée, l’équipe est assez jeune au niveau de l’ancienneté dans l’institution.

7 retours ont été faits et 1 personne n’a pas répondu au questionnaire, c’est celui d’une éducatrice spécialisée. Un délai de 2 semaines a été défini pour répondre via le lien internet.

En analysant les réponses au questionnaire, il apparaît que la majorité des personnes cite le PAP comme le principal écrit professionnel, l’écrit de synthèse n’étant pas du tout évoqué.

Il ressort également que les professionnels sont peu impliqués dans l’élaboration de ces écrits, parfois simplement sollicités lors de réunions. Ils n’ont d’ailleurs, pour la plupart (5/7), pas reçu de formation axée sur les écrits professionnels.

Les salariés déplorent le peu d’outils support à la rédaction des écrits, évoquant surtout des trames et estimant qu’ils mériteraient d’être adaptés et diversifiés. Parmi ces outils, semblent exister des grilles d’évaluation mais peu ou pas utilisées.

Ils attendent d’ailleurs, majoritairement, un document de synthèse plus compréhensible et plus lisible pour l’usager et sa famille. De la même manière, les salariés sont quasiment unanimes pour placer l’intérêt de l’usager comme priorité des ecrits professionnels.

Globalement, les professionnels estiment manquer de temps au quotidien, pour prendre du recul sur l’analyse, la réflexion et la concertation.

4) Les temps de réunion

Les temps de réunion se déroulent le mercredi après-midi de 13h à 16h. 3 réunions se succèdent d’une durée d’une heure chacune : point jeune/synthèse, PAP, réunion de service. Le chef de service est le maître du temps et j’ai pu constater que la densité des 3 réunions ne laisse que peu de place à des échanges. Ces dernières sont très cadrées et concentrées sur une communication descendante, au détriment d’une interactivité qui pourrait laisser plus de place à un travail qualitatif. J’ai pu observer que pendant ces temps, il y avait peu d’écrit.

Par exemple, lors des réunions de service, le chef de service se présente avec un ordre du jour non communiqué en amont aux équipes et non énoncé en début de réunion. Il aborde point par point les éléments de l’ordre du jour et interroge oralement les professionnels en fonction des besoins.

Lors des réunions pour le PAP, seul le référent a préalablement rempli le document et il est le seul à le détailler au chef de service. Les professionnels sont peu sollicités, il s’agit d’un échange bilatéral qui limite la réflexion collective.

Des 3 types de réunion, seule la réunion de service débouche sur un relevé de décisions, non transmis aux équipes. P

5) Organisation d’échanges collectifs

Suite à mes observations et à l’étude des réponses au questionnaire, j’ai proposé d’organiser 2 temps de réunion avec une première partie avec les professionnels éducatifs et une seconde partie avec les professionnels techniques. Le but étant d’être en comité restreint permettant une communication et un échange plus fluides.

J’ai préparé en amont ces réunions en me documentant sur des grilles d’évaluation en fonction des activités qui sont proposées au sein de cet IME.

J’ai transmis l’ordre du jour par mail aux participants, puis j’ai animé ces réunions en expliquant en préambule leur sens et leur déroulement. A l’issue, j’ai réalisé un compte-rendu pour chaque réunion, remis au chef de service pour validation avant envoi aux équipes.

Lors de ces réunions, les échanges participatifs ont été instructifs, les professionnels ont pu exposer les outils en leur possession, leurs besoins, leurs manques.

J’ai pu me rendre compte qu’aucun écrit d’activité n’était demandé aux professionnels recevant le jeune ni pour le PAP ni pour les points jeunes/synthèse. Seul le référent est garant de l’écrit. Des témoignages de l’équipe et des réponses au questionnaire, il ressort que l’équipe trouve un confort de ne pas voir sa charge de travail alourdie par des écrits supplémentaires. Le chef de service exprime également son manque d’appétence pour la culture de l’écrit.

Il n’y a pas de trace de bilan d’activité permettant d’évaluer la progression ou non du jeune, si les objectifs posés lors du PAP sont atteints ou non. Il n’y a pas réellement de synthèse du jeune avec un écrit pluridisciplinaire. Le PAP, rédigé en fin d’année scolaire, est la seule trace écrite établissant l’évolution du jeune. Il n’existe pas de grille commune d’évaluation.

Ces constats m’ont permis d’enrichir ma problématique initiale, devenant :

« Dans quelle mesure, puis-je initier, en qualité de cheffe de service, une conduite de changement dans les écrits professionnels afin d’améliorer le suivi du parcours du jeune et la qualité de sa prise en charge ? »

III – PRECONISATIONS

Pour permettre une conduite de changement dans les écrits professionnels afin d’améliorer le suivi du parcours du jeune et la qualité de sa prise en charge, je préconise 4 axes prioritaires déclinés en actions.

  1. Instaurer des temps de réunion autour d’une thématique et/ou du jeune, afin que l’équipe puisse échanger sur le sujet et ensuite travailler sur les documents d’accompagnement.
  1. Développer des compétences individuelles et collectives autour des écrits professionnels : en lien avec le service RH, envisager des formations individuelles ou collectives autour de la création d’une grille d’évaluation commune.
  2. Mettre en place un temps de synthèse dans l’année pour faire un bilan intermédiaire avec un écrit collectif mis en forme par le référent.
  3. Créer des documents pour les écrits professionnels :
  • création d’un document unique pour le bilan éducatif : proposition en annexe n° II

Il sera notifié le parcours du jeune, sa présentation dans son comportement, sa communication, l’évolution de son projet personnalisé, ses attentes et une conclusion

  • création d’un document d’écrit de synthèse : proposition en annexe n°III

L’objectif de ces deux documents est de réaliser des points d’étape, de synthétiser les informations nécessaires à une communication extérieure (bilan MDPH, demande de stage…). Ces derniers serviront également de support à la rédaction du PAP.

  • création d’un PAP plus adapté pour le jeune et sa famille : proposition en annexe n°IV

La mise en oeuvre de ces trois documents pourrait se faire en plusieurs temps. Il est essentiel que le document du bilan éducatif soit le premier proposé à l’équipe, car ce dernier servira à nourrir les deux suivants. Il pourrait être soumis aux professionnels lors d’une réunion, afin de favoriser des échanges autour du document, leur permettant ainsi de l’enrichir et donc de se l’approprier.

La même logique peut s’appliquer aux deux autres documents.

Il conviendra ensuite de les faire valider par la hiérarchie et ainsi les acter comme outils de travail.

Conclusion du dossier d’expertise technique (DET)

Ce dossier d’expertise m’a permis de comprendre à quel point la culture de l’écrit diffère d’une institution à une autre. Chaque établissement est constitué d’une multitude de micro-organisations présentant des protocoles et des procédures qui évoluent au fil du temps ou restent figés selon comment elles sont animées ou structurées. Elles interagissent entre elles. Vouloir les faire évoluer implique de prendre en considération les impacts sur l’ensemble de l’établissement. Le document du PAP est un élément central dans l’organisation générale d’un ESSMS.

Au travers de mes préconisations, j’ai donc plutôt cherché à renforcer le document existant en le rendant plus adapté et lisible aux usagers et leurs familles. J’ai aussi cherché à le rendre plus exhaustif. Une montée en compétences professionnelles par des formations individuelles et surtout collectives permettra de développer la culture de l’écrit au sein de l’institution en établissant des documents dédiés : bilans éducatifs, écrits de synthèse qui serviront à l’éducateur référent pour la rédaction du PAP.

Mon observation n’a pas pu être aussi approfondie que souhaitée à l’origine, du fait de la crise sanitaire, n’ayant notamment pas pu réaliser d’entretiens individuels avec les membres de l’équipe et les familles.

Malgré ce contexte, j’ai pu élaborer des préconisations, ma proposition de PAP étant notamment à l’étude par l’équipe de Direction.

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