Exemple de mémoire de Finance

La pérennité financière des startups européennes dépend-elle des levées de fonds réalisées ?

Sommaire

Sommaire. 1

Introduction. 2

1.    Les startups européennes et les levées de fonds 4

1.1.     Les startups européennes. 4

1.1.1.      Définition et différents types de startups 4

1.1.2.      Cycle de vie et de financement d’une startup. 7

1.1.3.      L’écosystème européen des startups. 11

1.2.     Financement d’une startup et levées de fonds. 13

1.2.1.      Les modes de financement d’une startup. 13

1.2.2.      Intérêt des levées de fonds pour les startups européennes. 15

1.2.3.      Principes des levées de fonds 17

1.3.     Le concept de pérennité financière. 20

1.3.1.      Définition de la pérennité financière. 20

1.3.2.      Les éléments de pérennité financière 21

2.    Problématique et cadre conceptuel 23

2.1.     Formulation de la problématique. 23

2.2.     Hypothèses 23

3.    Démarche méthodologique. 27

3.1.     Une démarche quantitative. 27

3.2.     Objectifs de l’étude. 28

3.3.     Recueil des données. 28

3.4.     Analyse des données 29

4.    Analyse et discussion des résultats 29

4.1.     Analyse descriptive des résultats 29

4.2.     Analyse statistique des résultats 35

5.    Recommandations managériales 39

Conclusion. 41

Bibliographie. 42

Annexes. 45

Introduction

L’Europe est considérée comme une plaque tournante des startups. En effet, selon le rapport sur l’état de la technologie européenne d’Atomico, l’investissement total dans les startups européennes a atteint 20 milliards d’euros en 2018, contre 4,8 milliards d’euros en 2013[1]. Les chiffres montrent que les startups sont un moteur important de croissance et d’emploi pour le continent.

Les startups sont apparues à l’issue de la croissance économique poussée par l’émergence des nouvelles technologies et des nouveaux moyens de communication. La startup, appelée également jeune pousse, est une jeune entreprise ayant pour but de commercialiser des produits ou des services technologiques. Dans ce contexte, il peut s’agir de nouveaux produits ou services technologiques ou de produits ou services technologiques déjà existants mais dont la commercialisation se fait suivant de nouvelles manières[2].

Les startups présentent certaines caractéristiques qui les distinguent des entreprises considérées comme traditionnelles. L’innovation constitue un pilier dans leur stratégie, car elle est présente dans les produits et services proposés par ces entreprises, ou dans leur modèle d’affaires. Les startups sont également marquées par une croissance et un développement rapide. Par ailleurs, les startups présentent une grande flexibilité tout en étant exposées à de nombreux incertitudes et risques[3].

Compte tenu de ces risques et incertitudes, un entrepreneur rencontre souvent des difficultés à trouver un financement tout au long du cycle de vie de la startup. Or, l’idée de startup nait avec des besoins importants en financement étant donné la place importante accordée aux nouvelles technologies et à l’innovation. Les startups ont tendance à être autofinancées ou à recevoir des investissements provenant de fonds providentiels ou d’entreprises de capital-risque. Ce qui les différencie des autres sources de financement, c’est qu’il existe souvent davantage un partenariat entre les investisseurs et les fondateurs[4].

La levée de fonds constitue une pratique courante pour financer une startup. Une telle opération permet à cette dernière de recourir aux apports de fonds provenant d’investisseurs pour assurer son financement. En contrepartie, ces investisseurs sont impliqués dans les décisions de la startup[5]. En France, les levées de fonds des startups ont connu une hausse importante au cours de ces dernières années. En 2019, elles ont atteint 5,03 milliards d’euros alors qu’en 2013, elles étaient encore à 1,81 milliard d’euros[6].

Pourtant, force est de constater que 90% des startups ne parviennent pas à survivre à l’horizon des 5 ans[7]. Quelles sont les raisons de ces échecs ? Quelle place occupent les levées de fonds dans la réussite des startups ? Sont-elles garantes de la stabilité financière des startups ?

Précisément, le présent travail s’intéresse au cas des startups européennes et vise à déterminer si leur pérennité financière dépend des levées de fonds. Dans un premier temps, une revue de littérature portant sur les startups européennes et les levées de fonds sera réalisée. Ensuite, la problématique et les hypothèses seront formulées. La démarche méthodologique basée sur une méthode quantitative sera par la suite exposée. De même, les étapes liées au recueil et à l’analyse des données seront développées, avant de procéder à l’analyse des résultats. A l’issue de ces étapes, des recommandations permettant d’assurer la pérennité financière des startups européennes seront avancées.

1.     Les startups européennes et les levées de fonds

Les startups sont un élément essentiel de la vitalité économique de tout pays. Elles constituent également le pipeline des petites et moyennes entreprises (PME) et des futures entreprises à forte croissance. Partout en Europe, les startups contribuent à rendre les pays économiquement et socialement dynamiques en redéfinissant le paysage technologique et en créant les marchés de demain[8].

Effectivement, ces dernières années, l’écosystème des startups européennes a connu une augmentation considérable du nombre de startups créées. Pour illustration, en 2019, 14 startups financées par le capital risque ont vu le jour en Europe, dont la néobanque allemande N26, la friperie en ligne lituanienne Vinted, ou encore le service de soins de santé franco-allemande Doctolib[9].

Cette première partie est consacrée à la présentation de la situation des startups européennes et de leur pratique en matière de financement, notamment la levée de fonds. Le contexte de ces startups sera présenté en premier lieu. Puis, le financement de ces jeunes entreprises et les levées de fonds seront abordés. Finalement, le concept de pérennité financière fera l’objet d’un développement.

1.1.         Les startups européennes

En Europe, les startups présentent certaines caractéristiques qui les distinguent de celles d’autres régions telles que les Etats-Unis ou l’Inde. Si leur effectif augmente à un rythme remarquable, l’atteinte d’une performance et de bons résultats constituent encore un défi pour ces startups européennes[10]. Ainsi, ce premier chapitre apporte un éclairage sur leur situation.

1.1.1.     Définition et différents types de startups

  • Définition d’une startup

L’évolution technologique et l’apparition d’Internet ont bouleversé le comportement des consommateurs et la manière d’opérer des entreprises. Ces dernières ont transformé leur mode de production et d’interaction avec les clients en faveur des nouvelles technologies et de l’innovation. La notion de startup est alors née de cette situation, avec l’arrivée des premières sociétés financées par le capital risque[11].

Le mot « startup » peut avoir plusieurs orthographes : « start-up » ou « startup » (cette dernière sera retenue tout au long de ce travail), et renferme l’idée selon laquelle deux phases sont importantes : le démarrage (start) et la croissance rapide (up)[12]. Il n’existe pas de définition officielle communément acceptée pour le terme « startup ». Les chercheurs se sont alors entendus sur différents critères, à savoir[13],[14] :

  • L’entreprise doit avoir moins de dix ans.
  • Elle doit avoir un produit et/ou un service et/ou un modèle commercial innovant.
  • La startup doit avoir pour but principal la croissance : intention d’augmenter le nombre de collaborateurs, le chiffre d’affaires, ou d’étendre les marchés sur lesquels opérer.

A ces critères s’ajoutent d’autres conditions jugées pertinentes pour définir une startup telles que la présence sur un marché dont le niveau de risque est difficile à apprécier, et l’existence d’un besoin de financement massif. De plus, la startup ne dispose pas d’un business model prédéfini, car elle doit s’adapter à son marché tout en veillant à sa rentabilité et à sa croissance rapide[15].

La startup n’est ainsi pas définie en fonction de sa taille ni de son activité, mais surtout suivant ces différents critères.

  • Les différents types de startups

La création d’une startup permet de répondre à une problématique spécifique : le désir de concevoir des solutions et de donner vie aux idées. Les différents types de startups existants sont adaptés à divers types d’entrepreneurs, mais aussi de la manière dont ils mettent en œuvre leurs idées. 6 types de startups sont alors distingués[16].

Le premier type est la startup grande entreprise. Les entreprises qui détiennent un capital important et qui atteignent différents marchés disposent d’une certaine notoriété. Néanmoins, pour assurer leur rentabilité et accroitre leur chiffre d’affaires, ces firmes sont tenues d’innover et de se lancer dans de nouveaux modèles commerciaux afin d’atteindre leurs objectifs. La startup grande entreprise résulte de cette stratégie.

Le deuxième type est la startup d’entrepreneuriat social. Cette startup est créée pas particulièrement à des fins lucratives, mais pour améliorer l’environnement. Pour ce faire, l’entrepreneur associe l’innovation à la création de richesse destinées à rendre le monde meilleur.

Le troisième type est la startup à acquérir. La capacité des développeurs de logiciels augmente, d’où la présence de plus en plus d’applications sur le marché. L’objectif de l’entrepreneur est de générer des produits et/ou services nouveaux, mais au final, la startup finit par être acquise par un géant de la technologie. C’est par exemple le cas d’Instagram qui a été acquis par Facebook.

Le quatrième type est la startup évolutive ou technologique. Les startups technologiques ont un énorme potentiel de croissance en raison de leur nature qui leur permet d’accéder à un marché mondial. Ces entreprises ont la possibilité d’obtenir des financements auprès d’investisseurs en capital risque et assurer une présence mondiale.

Le cinquième type est la startup petite et moyenne entreprise (PME). Les startups PME sont créées en vue de répondre aux besoins de leur(s) fondateur(s), tels qu’assurer les besoins de la famille ou créer de la richesse.

Le sixième type est la startup style de vie. L’entrepreneur travaille sur sa passion. L’activité de la startup est alors basée sur ce qu’il aime et ce qui reflète le mieux son style de vie.

Les startups peuvent aussi être classés en fonction de leur secteur d’activité, comme il est présenté dans le tableau suivant.

Tableau 1 : Classification des startups suivant leur secteur d’activité[17]

Types de startupsSecteur d’activité
AdTechPublicité
AgriTechAgriculture, pêche, élevage
ArtTechArts, création, spectacle
BioTechBiotechnologies
CleanTechNettoyage, recyclage
EdTechEducation, formation en ligne
FashionTechPrêt-à-porter, mode
FinTechBanque, assurance, services financiers
FoodTechAgroalimentaire, alimentation, restauration
GreenTechEnérgie, environnement, développement durable
HealthTechSanté
LegalTechDroit, documents juridiques
MedTechMédical, para-médical
RetailTechCommerce de détail, grande distribution

1.1.2.     Cycle de vie et de financement d’une startup

  • Cycle de vie d’une startup

Le cycle de vie d’une startup comprend 7 étapes, comme il est illustré ci-dessous.

Graphique 1 : Le cycle de vie d’une startup[18]

L’idée

La startup commence par une idée qui ne présente pas encore une garantie de succès. La plupart des startups qui se trouvent à ce stade devront surmonter le défi de l’acceptation du marché et saisir une opportunité de niche. L’objectif est de mettre en lien l’opportunité commerciale, les compétences et l’expérience.

Le démarrage

En phase de démarrage, la startup est créée et reconnue sur le plan légal. Les produits et/ou services sont en cours de production. A ce stade, le principal défi est de pouvoir assurer les besoins nécessaires au démarrage et au bon fonctionnement de l’entreprise. Cette étape requiert également l’établissement d’une base clients et une présence sur le marché visé.

La croissance

A ce stade, les clients et les revenus augmentent avec de nombreuses nouvelles opportunités, mais également des problèmes. Le plus grand défi auquel sont exposées les startups en phase de croissance est de résoudre ces problèmes qui exigent plus de temps et d’argent. L’accent doit alors être porté sur la gestion et le développement d’un nouveau plan d’affaires.

L’établissement

La startup est désormais devenue une entreprise florissante avec une place sur le marché et des clients fidèles, son mode de fonctionnement est devenu routinier. Cette situation n’écarte toutefois pas la startup de la compétitivité et de la concurrence sur le marché. D’où l’intérêt d’avoir une vue d’ensemble sur les besoins du client et l’évolution du marché. Les stratégies destinées à assurer la productivité sont pareillement définies et mises en œuvre lors de cette étape.

L’expansion

Ce stade est caractérisé par une nouvelle période de croissance vers de nouveaux marchés et canaux de distribution. Il résulte souvent de la décision de l’entrepreneur de vouloir gagner une plus grande part de marché et de trouver de nouveaux canaux de revenus et de profits. Le choix est possible entre la proposition de nouveaux produits/services aux marchés existants ou l’ouverture de la startup existante à de nouveaux marchés et types de clients.

La maturité

En phase de maturité, les ventes et les bénéfices réalisés présentent une stabilité, mais la concurrence reste féroce. Finalement, les ventes commencent à chuter et une décision doit être prise en ce qui concerne le fait de quitter ou d’agrandir l’entreprise.

La sortie

La sortie constitue pour l’entrepreneur une grande opportunité de tirer profit de tous les efforts et des années de travail acharné. La vente de la startup requiert toutefois une évaluation réaliste de celle-ci.

  • Cycle de financement d’une startup

Le cycle de financement d’une startup comprend également différentes étapes qui sont en accord avec son cycle de vie. En effet, à chaque étape de ce cycle de vie correspond des sources de financement particulières, comme il est présenté dans le tableau suivant.

Tableau 1 : Les sources de financement d’une startup en fonction de son cycle de vie[19]

Cycle de vieSources de financement
IdéeAu début du cycle de vie d’une startup, sans marché ni clients certains, la startup dépendra des liquidités de l’entrepreneur, de la famille, des amis et du financement participatif (crowdfunding)
DémarrageEntrepreneur, famille, amis, business angels, subventions.
CroissanceBanques, subventions, options de crédit-bail, bénéfices et partenariats.
EtablissementBénéfices, banques, gouvernement et investisseurs.
ExpansionLicences, banques, bénéfices, investisseurs et gouvernement, et nouveaux investisseurs et partenaires.
MaturitéFournisseurs, entrepreneurs, clients et banques.
SortieRecherche de partenaires d’évaluation d’entreprise et d’investisseurs. Consultation du comptable et des conseillers financiers pour connaitre la meilleure stratégie fiscale à adopter lors d’une vente ou d’une fermeture.

Le financement de la startup à la naissance de l’idée

A la naissance de l’idée de startup, l’entrepreneur finance son entreprise à partir de son apport personnel, d’où le concept de « bootstrapping ». Ensuite, s’agissant encore d’une idée, l’entrepreneur ne pourra demander un financement qu’auprès des personnes qu’il est en mesure de persuader, notamment les membres de sa famille et ses amis.

Lors de cette phase, l’entrepreneur a aussi la possibilité de recourir au financement participatif ou « crowdfunding ». Ce dernier consiste à rassembler de petites sommes de capital provenant d’un grand nombre d’individus pour financer la startup, considérée comme une nouvelle entreprise. Le financement participatif profite de l’accessibilité facile de vastes réseaux de personnes via les médias sociaux et les sites Web de financement participatif pour rassembler les investisseurs et les entrepreneurs, avec le potentiel d’accroitre l’esprit d’entreprise en élargissant le bassin d’investisseurs au-delà du cercle traditionnel des propriétaires, des familles et des capital-risqueurs[20].

Le financement de la startup lors du démarrage

Le démarrage est marqué par la création de la startup. Des capitaux sont alors nécessaires pour le lancement de son activité, et plus précisément pour assurer les frais de recherche et développement, ainsi que pour acquérir les immobilisations corporelles indispensables. A ce stade, l’entrepreneur se rapproche des investisseurs essentiellement représentés par les Business Angels. Un Business Angel est un individu qui investit son propre argent et son temps directement dans une entreprise en phase démarrage, non cotée, dans lesquelles il n’a aucun lien familial, dans l’espoir d’un gain financier[21]. La startup peut pareillement bénéficier d’une aide gouvernementale dans la mesure où elle répond aux critères des projets innovants.

L’ensemble des fonds collectés lors de cette étape représente les fonds d’amorçage. La phase de démarrage est caractérisée par la présence d’un risque élevé pour l’entrepreneur, car son projet peut aboutir soit une première levée de fonds, soit à un échec, et par conséquent au déclin de la startup. Par conséquent, différents aspects sont à ne pas négliger : le renforcement des fonds propres, des fonds de roulement et de la bonne santé financière de la startup[22].

Le financement de la startup lors de la croissance

Les fonds nécessaires lors de la phase de croissance sont surtout destinés à la production et aux immobilisations incorporelles. L’objectif est d’assurer la rentabilité de l’activité de la startup. Le financement peut ainsi provenir de différentes sources telles que les subventions, les options de crédit-bail, les bénéfices et partenariats, ainsi que les banques.

Le financement de la startup lors de l’établissement

Au stade de l’établissement, la startup est bien établie et détient des parts de marché. Le financement nécessaire est destiné à soutenir cette croissance et assurer la demande du marché, en d’autres termes à produire suffisamment. L’entrepreneur peut ainsi espérer des fonds à partir des bénéfices réalisés, mais aussi de la part des banques, du gouvernement et des différents investisseurs.

Le financement de la startup lors de l’expansion

En phase d’expansion, la startup a atteint sa rentabilité et est considérée comme stable. La recherche de nouveaux marchés implique de nouveaux besoins en financement. Cette expansion sera surtout financée par les licences, les banques, les bénéfices réalisés, les investisseurs et gouvernement, et les nouveaux investisseurs et partenaires.

Le financement de la startup lors de la maturité

L’objectif du financement en phase de maturité est de pouvoir assurer la phase de sortie de la startup (entrée en bourse ou rachat de la startup). Les sources sont essentiellement l’entrepreneur, les fournisseurs, les clients et les banques.

Le schéma suivant permet ainsi d’observer les différents types d’investisseurs qui interviennent auprès de la startup tout au long de son cycle de vie.

Graphique 2 : Les différents investisseurs de la startup[23]

1.1.3.     L’écosystème européen des startups

En Europe, les startups sont considérées comme les futurs moteurs de la croissance économique. D’où l’intérêt d’aborder leurs profils et les enjeux liés aux différentes étapes de leur développement dans cette section.

  • Les profils des entrepreneurs et de leurs startups

Les entrepreneurs européens ont un âge moyen de 38 ans. 78% des startups créées sont issues de l’initiative de plusieurs fondateurs, contre 22% issues d’entrepreneurs individuels. La majorité des startups européennes ont deux fondateurs, comme il est observé à partir du graphique suivant.

Graphique 3 : Les startups européennes suivant le nombre de leurs fondateurs[24]

  • La rentabilité des startups

En terme de rentabilité, la majorité des startups qui sont en phase d’idée et de démarrage ne sont pas encore rentables. La rentabilité est surtout atteinte à partir de la phase d’établissement pour la majorité de ces entreprises.

Graphique 4 : Rentabilité des startups européennes[25]

  • Les sources de financement des startups

Chaque étape de développement des startups européennes est caractérisée par une combinaison différente de sources de financement. Il a été observé que les moyens financiers des fondateurs sont pertinents à tout stade de développement et ils sont généralement complétés par une combinaison différente d’autres sources de financement selon le stade[26].

Le financement interne (flux de trésorerie), ainsi que les prêts bancaires, sont importantes aux stades ultérieurs du démarrage, lorsque les startups gagnent de plus en plus de parts de marché et consolident leurs activités principales. En effet, à mesure que la startup grandit, les ressources fournies par la famille et les amis à un stade très précoce deviennent trop limitées et deviennent moins pertinentes, car elles sont généralement destinées à aider les startups à réaliser leurs premiers pas. Par ailleurs, la seule source de financement qui présente une constance est les subventions / financements publics[27].

1.2.         Financement d’une startup et levées de fonds

Ce chapitre permet de comprendre les stratégies de financement d’une startup ainsi que les principes de levées de fonds. Trois points seront ainsi abordés, notamment les modes de financement d’une startup, l’intérêt des levées de fonds pour une telle entité, et le mécanisme lié à ces levées de fonds.

1.2.1.     Les modes de financement d’une startup

Les startups recourent à différents modes de financement. D’une part, le love money (argent provenant des membres de la famille, des amis et des proches), le crowdfunding, l’emprunt bancaire, et l’aide publique constituent des modes de financement classiques. D’autres part, les startups bénéficient de modes de financement plus complexes via les Business Angels (BA) et les Fonds de capital-risque dit « Venture Capital » (VC)[28], qui feront l’objet d’un développement dans cette section.

  • Les Business Angels

Les Business Angles sont des investisseurs privés qui disposent d’une importante ressources financière personnelle ainsi que d’une connaissance approfondie du secteur dans lequel ils projettent d’investir. Ils favorisent le financement de nouvelles initiatives entrepreneuriales, par conséquent les startups. Ils ont la particularité d’investir dans des projets qui présentent un risque élevé et un rendement élevé et qui ont un fort potentiel[29].

Les Business Angels interviennent lors de la phase de démarrage ou lors de la première phase de développement de la startup. Pour dénicher le projet idéal, ils s’appuient sur des réseaux qui permettent une mise en relation avec les startups qui sont en demande de fonds financiers[30]. En Europe, les Business Angels sont reconnus comme étant les acteurs qui contribuent à l’amélioration de la compétitivité et de la productivité des startups européennes[31]. Les Business Angles bénéficient alors du soutien des investisseurs en capital-investissement du fait qu’ils favorisent les opportunités d’investissement tout en supportant l’essentiel du risque. Ces investisseurs disposent également d’une expérience technique et/ou managériale qu’ils apportent aux startups[32].

Avant de décider d’investir dans une startup, le Business Angel entreprend une due diligence. Les principaux éléments qu’il évalue dans ce contexte sont le risque de perte sur l’investissement réalisé, l’identité et la réputation de l’entrepreneur et des parties prenantes du projet (dirigeants, administrateurs, managers), et les opportunités du projet (retour sur investissement)[33].

  • Les Venture Capital

Le Venture Capital est un type de fonds fournis par les investisseurs aux entreprises en phase de démarrage, ainsi qu’aux petites structures présentant un fort potentiel de croissance à long terme. Les Venture Capital proviennent généralement d’investisseurs aisés, de banques d’investissement ou encore de toute autre institution financière. Le financement de la startup peut se présenter sous différentes formes : monétaire, expertise technique et/ou managériale. Les Venture Capital sont surtout accordés à de petites entreprises ayant un potentiel de croissance exceptionnel ou à des entreprises qui font preuve de croissance rapide et dont le développement semble se poursuivre[34].

Le Venture Capital permet à la startup en phase de démarrage d’accéder à un financement, d’autant plus qu’il s’agit d’une option intéressante si cette dernière ne parvient pas à obtenir un financement auprès d’autres sources de financement telles que les banques et les marchés financiers. En contrepartie des Venture Capital, les investisseurs détiennent des capitaux dans la startup et contribuent ainsi à la prise des décisions au sein de celle-ci[35].

La présentation d’un business plan aux investisseurs constitue la première étape de recours au Venture Capital pour une startup. Si la proposition est intéressante, ces investisseurs procèdent à une due diligence en vue d’analyser le modèle commercial de l’entreprise, ses produits et services, son mode de gestion ainsi que l’historique de son exploitation[36].

A l’issue de la due diligence, les investisseurs s’engagent à investir en capital dans la startup et bénéficient en contrepartie de capitaux propres. Les Venture Capitalistes se retirent de la startup au bout d’une certaine période, allant généralement de 4 à 6 ans après leur investissement, en entamant une démarche de fusion, acquisition ou offre publique[37].

En Europe, l’intervention des Business Angels et des Venture Capital lors du financement d’amorçage et de démarrage de la startup doit répondre à deux objectifs. D’abord, ces modes de financement sont destinés à soutenir l’environnement entrepreneurial européen. En effet, la prédominance des startups innovantes est possible grâce à l’acquisition de connaissances financières et stratégiques, pouvant être obtenues de la part d’un investisseur financier professionnel avec une expérience internationale. Ensuite, ils permettent la mise en œuvre de la recherche et le développement, tout en favorisant l’innovation[38].

1.2.2.     Intérêt des levées de fonds pour les startups européennes

Les levées de fonds constituent un tournant important pour les startups. Sans fonds en place, même les fondateurs de startup les plus avisés ont du mal à développer des prototypes de produits, à tester les hypothèses du marché et à générer suffisamment d’intérêt des investisseurs pour un financement futur[39]. Il existe ainsi différentes raisons qui encouragent les startups européennes à entamer une démarche de levée de fonds, comme il est développé ci-après.

Le premier intérêt que présentent les levées de fonds pour une startup réside au niveau de la rapidité d’exécution. Les investisseurs, notamment les Business Angels sont reconnus comme disposant d’une grande liberté de prise de décisions rapide d’investissements. Le financement issu des levées de fonds peut permettre à la startup de disposer de suffisamment de ressources pour assurer les activités de recherche et développement[40].

Outre le soutien financier, l’obtention d’un financement à partir de levées de fonds, comme il est le cas pour le capital venture, peut fournir à la startup e une source précieuse d’orientation et de consultation. Une telle approche permet d’aider à prendre diverses décisions commerciales, y compris la gestion financière et la gestion des ressources humaines. Prendre de meilleures décisions dans ces domaines clés peut être d’une importance vitale à mesure que la startup se développe, d’autant plus qu’il est possible pour cette dernière de prétendre un développement international[41].

Les levées de fonds accordent à la startup d’accéder à des ressources additionnelles. Dans un certain nombre de domaines critiques, notamment les questions juridiques, fiscales et de personnel, les investisseurs peuvent apporter un soutien actif, d’autant plus important à un stade clé de la croissance de la startup. Une croissance plus rapide et une plus grande réussite sont alors deux avantages clés potentiels. Par ailleurs, les venture capitalistes bénéficient d’un important réseau dans la communauté d’affaires, et la startup peut en tirer parti pour enrichir et améliorer son propre réseau[42].

Il apparait opportun de préciser qu’en matière de levées de fonds, il existe différents stades de financements et le montant de fonds levés varie considérablement en fonction du stade auquel se situe la startup. Une startup avec une idée d’entreprise brillante vise à mettre ses opérations en marche. Depuis ses modestes débuts, l’entreprise prouve la valeur de son modèle et de ses produits, en se développant régulièrement grâce à la générosité des amis, de la famille et des ressources financières propres des fondateurs. Au fil du temps, sa clientèle commence à croitre et l’entreprise commence à étendre ses opérations et ses objectifs. En peu de temps, la startup a gravi les échelons de ses concurrents pour devenir très appréciée, ouvrant les possibilités d’expansion future pour inclure de nouveaux bureaux, des employés et même une offre publique initiale (IPO)[43].

La grande majorité des startups qui réussissent se sont engagées dans de nombreux efforts pour lever des fonds grâce à des cycles de financement externe. Ces cycles de financement offrent aux investisseurs extérieurs la possibilité d’investir des liquidités dans la startup en croissance en échange de capitaux propres ou de la propriété partielle de la startup. Ainsi, le concept de tour de table fait référence au processus de croissance d’une startup par le biais d’investissements extérieurs et comprend différentes étapes[44] :

  • Le pré-amorçage : La première étape du financement d’une startup survient si tôt dans le processus qu’elle n’est généralement pas du tout incluse dans les cycles de financement. Connue sous le nom de financement « pré-amorçage », cette étape fait généralement référence à la période au cours de laquelle les entrepreneurs démarrent pour la première fois leurs opérations. Les bailleurs de fonds « pré-amorçage » les plus courants sont les entrepreneurs eux-mêmes, ainsi que les love money.
  • L’amorçage : souvent, le financement d’amorçage provient des entrepreneurs, des love money et des Business Angels. Une startup en démarrage peut également rechercher un financement par le biais de prêts bancaires, mais les Business Angels sont généralement favorisés. De nombreux Business Angels se concentrent spécifiquement sur les opportunités de financement d’amorçage, car cette stratégie leur permet d’acheter une partie des capitaux propres de la startup lorsque sa valorisation est la plus basse.
  • Série A : c’est à ce stade que la startup s’ouvre à de nouveaux investissements. Le financement de série A est généralement beaucoup plus important que le financement obtenu par l’intermédiaire des Business Angels. Le financement de série A est souvent acquis pour aider le lancement d’une startup. Cette dernière se fera connaitre comme étant ouverte aux investisseurs de série A et devra fournir une évaluation appropriée.
  • Série B : le financement de série B survient après que la startup a déjà été développée grâce au financement de série A, mais doit maintenant se développer davantage. Une startup qui tente d’acquérir un financement de série B aura déjà fait ses preuves sur le marché.
  • Série C : le financement de série C est destiné aux startups établies qui souhaitent évoluer, telles que les entreprises qui souhaitent se développer sur de nouveaux marchés. Le financement de série C est recherché par les startups qui ont déjà réussi et qui tentent de développer ce succès. Le financement de série C peut également être utilisé par des startups prospères qui font face à des défis à court terme.

1.2.3.     Principes des levées de fonds

Une approche basée sur le cycle de vie a été couramment utilisée pour identifier les options de financement disponibles pour les startups[45],[46],[47]. Cette approche permet de décomposer le secteur des marchés financiers en différents segments, chacun d’eux étant adapté à des groupes d’entreprises relativement homogènes en termes de maturité, de stade de développement, de taille, de besoins d’investissement typiques, de disponibilité de l’information, de propriété d’entreprise et de modèles de gouvernance.

Diverses explications ont également été développées dans la théorie de la finance pour interpréter les choix de structure du capital que font les entrepreneurs pour les startups qu’ils créent et gèrent, notamment la théorie du compromis, la théorie de l’agence et la théorie de l’ordre hiérarchique[48]. Il est de ce fait indispensable de comprendre les principes de levées de fonds réalisés par ces entrepreneurs pour assurer le financement de leur startup par les Business Angels et les Venture Capital.

Selon la théorie de l’ordre hiérarchique, après le choix du financement interne représenté par le « fonds d’amorçage » provenant des entrepreneurs et des love money, les Business Angels et les Venture Capital-risque constituent la principale source de financement d’amorçage d’une startup[49]. Cette situation découle d’une part du caractère unique de leurs opérations et de leurs pratiques d’investissement et, d’autre part de leur expertise dans le processus de filtrage, du suivi des dispositions contractuelles, de la mise en œuvre du mécanisme d’investissement par étapes, de la syndication des investissements et des pratiques de sortie[50].

Dans la représentation standard du cycle de financement des entreprises, pour une startup, la capacité à lever des fonds propres auprès d’un investisseur constitue une réalisation importante. Cette capacité peut être utilisée à des stades ultérieurs du développement de la startup où le financement indirect basé sur les prêts bancaires, d’une part, et le financement direct (IPO), d’autre part, sont les facilités de financement les plus accessibles et les plus appropriées disponibles[51]. En effet, en matière de capital-risque, pour achever une telle trajectoire de croissance, il est courant pour une entreprise de passer par de multiples investissements de suivi impliquant soit les capital-risqueurs existants, soit un nouvel ensemble d’investisseurs, donnant lieu à des séries A, B, C comme il a pu être observé précédemment.

Lors des levées de fonds, chacun de ces investisseurs a des profils de risque-rendement et des philosophies d’investissement uniques, ses propres pratiques d’investissement et ses options de sortie préférées.

Les startups présentent une importante hétérogénéité, par conséquent, elles ne partagent pas toutes le même potentiel de croissance intrinsèque et ne sont pas toutes considérées comme une cible pertinente pour les investisseurs[52]. Ces derniers retiennent alors le concept d’évolutivité. Toutes les entreprises sont évolutives jusqu’à un point donné, mais certaines doivent apporter des changements significatifs à leurs modèles d’entreprise pour croitre au-delà d’un certain point. Dans certains cas, l’entrepreneur n’est pas en mesure d’adapter l’entreprise à l’environnement dynamique ou n’est pas en mesure de comprendre comment la startup doit changer. De plus, tous les entrepreneurs n’ont pas le désir et la capacité de passer à une grande organisation, préférant une vie confortable pour eux-mêmes, leur famille et leurs amis, une prise de participation majoritaire et un faible risque[53].

En termes de taille des investissements en fonds propres, il a été relevé que les startups ont besoin d’un montant de capital généralement compris entre 50 000 euros et 300 000 euros[54].  Dans la due diligence et l’évaluation des opportunités d’investissement, le processus d’évaluation des Business Angels met l’accent sur les sources personnelles et informelles par rapport aux sources d’information formelles, apportant ainsi subjectivité, relations personnelles et informations non financières qualitatives à leurs décisions d’investissement[55].

Une fois le projet approuvé, ils assument généralement une participation minoritaire au capital de la startup tout en devenant activement impliquée dans ses activités. Parallèlement au financement qu’ils investissent, les Business Angels fournissent également des ressources non monétaires précieuses, telles que la connaissance du secteur, l’expérience de la gestion, le mentorat et les réseaux personnels. Les fonds levés issus de ces investisseurs peuvent être structurés comme un prêt qui génère des intérêts au fil du temps et à l’échéance, converti en capitaux propres[56].

Un autre aspect qui caractérise les Business Angels est la méthode qu’ils utilisent pour surveiller leurs investissements, notamment à travers la méthode douce[57]. En effet, les mécanismes de surveillance préférés par ces investisseurs sont des mécanismes de contrôle non agressifs et informels basés sur une implication post-investissement étroite dans la startup concernée (visites d’entreprise, interactions avec les entrepreneurs et autres techniques de contrôle basées sur la confiance).

Cette stratégie, à son tour, pourrait faciliter l’implication des investisseurs du Venture Capital dans les levées de fonds des startups. En revanche, ces investisseurs imposent des mécanismes de contrôle et de gouvernance basés sur les contrats, dans le suivi des investissements[58].

Dans le cadre de l’interaction dynamique entre les Business Angels et les investisseurs du Venture Capital, l’existence d’un ordre hiérarchique chronologique dans les préférences de financement des entrepreneurs a été relevée. Dans cet ordre, les startups accèdent d’abord aux investisseurs des Business Angles, puis recherchent des fonds propres auprès des investisseurs du Venture Capital[59].

Ainsi, les principes de levées de fonds varient en fonction des besoins et des objectifs de la startup, mais également du type d’investisseur choisi.

1.3.         Le concept de pérennité financière

Dans ce chapitre, le concept de pérennité financière sera abordé afin de disposer d’éléments permettant de déterminer la pérennité financière d’une startup. Ces éléments seront rassemblés à partir des données disponibles dans la littérature.

1.3.1.     Définition de la pérennité financière

Différentes approches ont été développées pour définir la pérennité financière. Ces approches sont essentiellement basées sur les pratiques des organisations et entreprises ayant fait succès. Dans ce contexte, différents indicateurs ont été considérés comme impliqués dans la pérennité financière.

Pour assurer une pérennité financière, certaines conditions doivent être réunies, notamment la capacité à développer et à maintenir des relations solides avec les parties prenantes, l’accès à une gamme de types de financement, la constitution d’une réserve financière, la capacité à évaluer et à gérer les risques et la gestion financière stratégique[60]. Il a aussi été relevé qu’une entreprise considérée comme ayant atteint la pérennité financière est celle qui vend un produit ou un service à un prix qui non seulement couvre ses dépenses, mais crée également un profit[61]. Pour atteindre un tel état, il est indispensable d’élaborer un plan qui décrit les objectifs à long terme et les ressources dont l’entreprise aura besoin pour les atteindre. De plus, les dirigeants devront garder un œil vigilant sur les flux de trésorerie de l’entreprise, pour vous assurer que les dépenses sortantes ne sont pas supérieures aux fonds entrants[62].

Du point de vue de l’investisseur, la pérennité financière peut pareillement être définie comme la capacité d’un projet d’investissement à générer le rendement attendu[63]. Pour l’entreprise, elle est caractérisée par la capacité de l’organisation à obtenir des revenus en réponse à une demande, l’objectif étant d’assurer un rythme de production constant voire croissant afin de générer du profit[64].

A partir de ces différents éléments, il peut être retenu que la pérennité financière d’une entreprise est conditionnée par divers critères, notamment l’accès à un financement, la génération de chiffre d’affaires, l’existence de part de marché, et l’atteinte de la rentabilité. Ainsi, la pérennité financière peut représenter la capacité d’une entreprise à démarrer, développer et maintenir ses activités avec une stabilité financière à court ou à long terme.

1.3.2.     Les éléments de pérennité financière

Dans la littérature, différents auteurs se sont intéressés aux éléments contribuant à la pérennité financière des startups, ainsi que des entreprises de manière générale. Dans ce contexte, la place de l’entrepreneur et des collaborateurs de la startup est cruciale. C’est en premier lieu grâce à la personnalité tenace de l’entrepreneur, à ses objectifs et à son implication que la startup peut atteindre la performance et prospérer sur le plan financier[65]. Par la suite, cette qualité de l’entrepreneur va renforcer les qualités de l’équipe, ce qui va favoriser l’augmentation de l’effectif au sein de la startup, ce paramètre étant identifié comme déterminant dans la croissance des startups[66]. C’est pour cette raison que les investisseurs, dans le cadre de la due diligence, procèdent à l’évaluation de l’équipe. Si les Business Angels sont plutôt focalisés sur les qualifications individuelles de chaque membre de l’équipe, les investisseurs du Venture Capital accordent une attention plus particulière à la cohésion de cette équipe[67].

Ensuite, des acteurs sont reconnus comme étant essentiels à la pérennité d’une startup. Il s’agit notamment est investisseurs, et plus précisément des Business Angels et des Venture Capitalistes. Cette situation se justifie surtout par leurs apports au sein de l’entreprise : apport financier, apports techniques et en compétences. Ces investisseurs apportent leurs conseils et accompagnent l’entrepreneur et l’ensemble de son équipe vers la mise en œuvre d’une stratégie permettant de développer la startup[68].

De même, ces deux éléments sont identifiés dans l’ensemble des startups, quel que soit son secteur d’activité. Pour illustration, concernant les startups œuvrant dans le domaine social, il a été relevé que les facteurs clés de succès de ces entreprises sont la motivation et l’implication des entrepreneurs dans leur gestion, et l’accompagnement plus poussé des investisseurs[69]. L’entrepreneur motivé est en mesure d’encourager ses collaborateurs à atteindre les objectifs fixés. Il bénéficie également d’une bonne réputation lui permettant de développer son réseau, le relationnel étant très importante dans le domaine social. En ce qui concerne les investisseurs, ils participent à la réussite des startups en apportant aux entrepreneurs des réseaux et collaborations importants, ainsi que des méthodes leur permettant de se développer et de croitre[70].

La stratégie adoptée par la startup représente un élément important qui contribue à son succès, et par conséquent à sa pérennité financière. Un marché bien établi, un plan de financement adapté, une bonne gestion financière et des outils de suivi sont autant éléments indispensables à déterminer lors de la définition de cette stratégie[71].

 Des éléments associés au contexte environnemental de la startup sont alors impliqués dans l’atteinte de sa performance et de sa pérennité financière, notamment le contexte réglementaire, les options de financement disponibles, et la technologie existante[72]. Par ailleurs des éléments plus spécifiques à la startup sont considérés comme déterminants dans sa pérennité financière, il s’agit essentiellement des compétences des ressources humaines, la qualité et la performance des produits / services, et l’avantage concurrentiel[73].

Concernant les données financières qui constituent les éléments de la pérennité financière, elles sont observées à partir du bilan de la startup, ainsi que de son tableau de financement. En effet, l’objectif de cette démarche d’analyse de la pérennité financière est de s’assurer si la structure financière de la startup est bien en adéquation avec la stratégie que celle-ci a définie, mais ainsi qu’avec d’autres aspects tels que la capacité de la startup à faire des prévisions sur son activité, ou encore son niveau d’endettement. Les éléments de pérennité financière retenus sont alors les suivants[74] :

  • Le niveau d’évolution du besoin en fonds de roulement (BFR) ;
  • Les différents ratios de rotation (règlement fournisseurs, paiement clients) ;
  • La trésorerie ;
  • Les ratios de structure financière (indépendance financière, couverture de l’actif immobilisé) ;
  • L’Ebidta ; et
  • Le taux de croissance.

2.     Problématique et cadre conceptuel

Les éléments de la revue de littérature mettent en évidence la place prépondérante des levées de fonds pour les startups. Deux catégories d’acteurs jouent un rôle important dans le domaine de financement de ces entreprises via les levées de fonds : les Business Angels et les Venture Capitalistes. Ces investisseurs présentent des aspects de similarités mais également de singularité qu’il convient de prendre en considération dans cette deuxième partie. De même, la problématique et les hypothèses formulées seront présentées.

2.1.         Formulation de la problématique

En Europe, le nombre de startups a connu une augmentation considérable au cours de ces dernières années. Parallèlement à ce phénomène, les levées de fonds réalisées par ces entreprises ont également connu une importante hausse. Il a surtout été relevé que ces pratiques représentent les principaux moyens de financement des startups, surtout durant leur phase de démarrage et de croissance. Dans ce contexte, les levées de fonds sont réalisées dans la majorité des cas auprès de deux types d’investisseurs, notamment les investisseurs individuels connus sous le nom de Business Angels et les sociétés du capital-risque ou les Venture Capital.

Les levées de fonds auprès de ces investisseurs sont réalisées suivant des démarches précises qui sont en adéquation avec leurs stratégies et leurs principes. Les startups qui espèrent bénéficier de leur financement doivent alors adopter et respecter à ces démarches. Les fonds apportés par ces investisseurs permettent aux startups d’assurer le financement de leur démarrage et de leur croissance, en plus des fonds propres des entrepreneurs et des love money.

Pourtant, il a été constaté que nombreuses de ces startups disparaissent avant même d’atteindre leurs cinquième années d’existence. D’où la problématique suivante : « La pérennité financière des startups européennes dépend-elle des levées de fonds réalisées ? ».

2.2.         Hypothèses

La formulation des hypothèses est basée sur les idées qui ont pu être développées dans la littérature, et plus particulièrement en ce qui concerne les spécificités des levées de fonds via les Business Angels et les Venture Capitalistes, ainsi que les éléments de pérennité financière des startups.

  • Similitudes et singularités des Business Angels et Venture Capitalistes

La compréhension des caractéristiques communes et spécifiques des Business Angels et des Venture Capitalistes permet d’avoir une vision plus claire sur leur implication dans la pérennité financière des startups au sein desquelles ils ont choisi d’investir.

En termes de relation entre ces deux types d’investisseur, il a été constaté qu’une nature de substitution est prédominante. Ainsi, les Business Angels et les Venture Capitalistes ne sont pas considérés comme complémentaires, bien que certaines startups bénéficient à la fois de financement de la part des uns et des autres[75]. Cette argumentation est justifiée par le fait que, dans la mesure où les deux types d’investisseurs sont présents au sein d’une même startup, cette dernière est exposée à de nouvelles problématiques pouvant avoir un impact sur les investissements ainsi que sur son succès, et donc sa pérennité financière.

D’abord, la startup doit gérer la dilution de la participation du Business Angel en raison de l’investissement en capital du Venture Capitaliste, ce qui implique des coûts de transaction qui pourraient éventuellement avoir un impact sur la cohésion entre les trois typologies d’actionnaires, à savoir l’entrepreneur ayant fondé la startup, le Business Angel et l’investisseur en Venture Capital. Ensuite, cet argument est renforcé par le fait que ces deux types d’investisseurs ont des fonctions d’utilité différentes qui mènent à des politiques d’investissement différentes pour la période de détention. Par conséquent, l’objectif de rendement et les priorités stratégiques que la startup doit concevoir et poursuivre sont impactés de manière non négligeable[76]. De plus, l’implication des Venture Capitalistes peut conduire à des changements importants dans la gouvernance de la startup, y compris la perte du siège du conseil d’administration du Business Angel et le recrutement de nouveaux dirigeants par le Venture Capitaliste, avec pour effet de réduire encore les droits de contrôle limités et de diminuer l’efficacité du mécanisme de surveillance souple des Business Angels[77].

Les deux types d’investisseurs présentent toutefois des similitudes. L’une des principales raisons le succès des Business Angels est qu’ils partagent de nombreuses caractéristiques positives les Venture Capitalistes. Premièrement, ils fournissent un financement par actions aux entreprises en démarrage, donc aux startups. Deuxièmement, ils examinent soigneusement leurs investissements en effectuant une diligence approfondie, mais dans la plupart des cas, non pas en utilisant des conseillers externes, mais plutôt en tirant parti de leur expérience et de leurs connaissances du secteur ainsi que du processus de partage d’informations qu’ils ont établis[78].

Troisièmement, les Business Angels sont désireux de servir de mentors, voire même de dirigeants externes pour les startups qu’ils financent, en les soutenant activement et, dans certains cas, en les accompagnant dans la construction de leur stratégie et la réalisation de leurs opérations. Ils peuvent également apporter aux entrepreneurs d’autres contributions non monétaires, telles que le partage de leur réputation au sein de la communauté financière, leur connaissance du secteur et leur réseau de relations avec les futurs actionnaires de l’entreprise. Enfin, comme évoqué précédemment, les Business Angels surveillent leurs investissements, disciplinant ainsi les entrepreneurs tout en utilisant des mécanismes moins formels et contractuels, préférant des mécanismes de contrôle non agressifs, tels que des visites en entreprise, des réunions informelles avec l’entrepreneur et d’autres types d’interactions basés sur la confiance[79].

Par ailleurs, les Business Angels présentent une caractéristique unique qui les distingue des investisseurs du Venture Capital. Dans la startup, ils investissent leur propre richesse personnelle. De ce fait, ils ne sont pas concernés par les problèmes d’agence qui sont rencontrés par les capital-risqueurs[80].

Toutefois, il convient de retenir le fait que les Business Angels ne sont pas considérés comme des investisseurs professionnels, à la différence des Venture Capitalistes. Par conséquent, leurs pratiques d’investissement sont, dans la majorité des cas, distinctives, subjectives et manquent de due diligence formelle. Cette situation démontre qu’ils sont également exposés à des défis d’investissement particuliers[81].

L’entrepreneur peut alors être exposé à divers risques lors du recours à un Business Angel, compte tenu du fait que ce dernier peut éventuellement faire face à des problèmes de liquidité au fil du temps, contrairement à un Venture Capitaliste. De plus, les Business Angels sont plus susceptibles de changer d’avis en ce qui concerne les projets à financer[82].

  • Synthèse des éléments de pérennité financière des startups

Comme vu précédemment, cinq facteurs sont déterminants dans la pérennité financière d’une startup. Le premier concerne les qualités de l’entrepreneur et de son équipe. Le deuxième est le financement, qui constitue le point de départ de concrétisation du projet et qui sera nécessaire tout au long du cycle de vie de la startup. Le troisième facteur concerne la stratégie de la startup en matière de marché et de gestion financière. Quant au quatrième facteur, il est lié au contexte environnemental au sein duquel la jeune pousse est amenée à évoluer. Finalement, le dernier facteur correspond à certains aspects internes qui sont propres à la startup, notamment en matières de compétences et de produits / services.

Le tableau suivant permet de synthétiser ces différents facteurs.

Tableau 2 : Les différents éléments de la pérennité financière des startups selon la littérature

CatégoriesEléments
L’entrepreneur et son équipeMotivation, compétences, objectifs, qualités individuelles, cohésion d’équipe
Les investisseursApports financiers, apports techniques, compétences, management, formation, réseaux
La stratégie de la startupMarché bien établi, plan de financement adapté, bonne gestion financière, outil de suivi
L’environnementRéglementation, mesures relatives aux investissements, technologie existante
Aspects propres à la startupCompétences humaines, qualité et performance des produits / services, avantage concurrentiel
Données financièresNiveau d’évolution du besoin en fonds de roulement (BFR), ratios de rotation (règlement fournisseurs, paiement clients), trésorerie, ratios de structure financière (indépendance financière, couverture de l’actif immobilisé), Ebidta, taux de croissance.
  • Formulation des hypothèses

A l’issue de ces différents constats et observations, les hypothèses suivantes sont avancées en réponse à la problématique posée.

Première hypothèse : Les levées de fonds constituent un déterminant dans la pérennité financière des startups européennes si elles sont réalisées en adéquation avec les besoins de ces startups et leur cycle de vie

Les startups présentent un cycle de vie et de financement particulier. Les levées de fonds sont indispensables pour financer le démarrage de l’activité des startups, mais également tout au long de son cycle de vie. Il est cependant indispensable d’adapter la stratégie de financement et surtout le choix du type d’investisseurs en fonction du stade auquel se situe la startup.

En effet, un non-respect de ce cycle pourrait entrainer dans le choix d’investisseurs et exposer ces derniers ainsi que la startup à différents risques pouvant avoir un impact négatif sur sa pérennité financière. Il convient alors de tenir compte des différents stades comme il est développé ci-après :

  • Au stade de pré-amorçage : la startup est financée par l’entrepreneur et les love money.
  • Au stade d’amorçage : le financement de la startup est assuré par l’entrepreneur, les love money, les banques et institutions financières, les aides et subventions, et essentiellement les Business Angels.
  • En série A : ce stade est marqué par l’arrivée des investisseurs du Venture Capital. Les Business Angels peuvent encore être présents mais commencent à perdre de l’influence.
  • En série B : d’autres investisseurs du capital-risque peuvent renforcer les capitaux de la startup.
  • En série C : les investisseurs du capital-développement et les banques d’investissement assurent le relai dans le financement de la startup.

Deuxième hypothèse : Les levées de fonds, si elles sont bien menées, doivent permettre à améliorer les indicateurs financiers liés à la pérennité financière des startups européennes

Les startups qui ont entrepris une stratégie de levées de fonds en adéquation avec leurs besoins et leur cycle de vie peuvent observer une amélioration de leur situation, et par conséquent de renforcer leur pérennité financière. Dans ce contexte, les indicateurs financiers qui sont directement liés à cette pérennité financière peuvent être améliorés. Il s’agit notamment du niveau de BFR, de la trésorerie, des ratios de rotation et de structure, de l’Ebidta, et du taux de croissance.

Troisième hypothèse : Outre les levées de fonds, d’autres éléments contribuent à la pérennité financière des startups européennes, notamment leur stratégie en matière de gestion financière, managériale et commerciale

Les données de la littérature mettent en exergue l’existence de différents éléments qui conditionnent la pérennité financière d’une startup (cf. tableau 2). Les levées de fonds font partie de ces éléments, mais ne sont pas les seuls facteurs à considérer. Outre le fait d’accéder à un financement, la startup doit également s’assurer d’avoir adoptée la bonne stratégie en ce qui concerne son management, sa finance et son marché. Cette stratégie doit aussi être en adéquation avec l’environnement de l’entreprise.

Une faille au niveau de l’un de ces éléments peut exposer la startup à différents risques tels que la non-performance, l’absence de rentabilité, et l’absence de pérennité financière.

3.     Démarche méthodologique

Une fois les hypothèses formulées, il est nécessaire de les vérifier afin d’avoir un éclairage sur les conditions permettant aux startups d’atteindre la pérennité financière. Dans cette troisième partie est exposée la démarche méthodologique pour y parvenir.

3.1.         Une démarche quantitative

Etant donné la particularité du sujet qui s’intéresse aux startups européennes, il se présente comme opportun de s’intéresser au cas d’un nombre assez important de startups qu’une étude qualitative ne saurait couvrir faute de temps. Ainsi, une démarche quantitative sera adoptée dans cette étude empirique. De plus, la démarche quantitative permet de disposer de données statistiques sur les tendances et la situation des startups européennes.

3.2.         Objectifs de l’étude

Dans le cadre de cette étude, deux objectifs sont poursuivis :

  • Prendre connaissance des principes de financement des startups européennes ; et
  • Identifier les facteurs déterminants dans la pérennité de ces startups.

3.3.         Recueil des données

S’agissant d’une étude quantitative, l’outil destiné à la collecte des données est le questionnaire. La sélection de l’échantillon a été réalisée de façon aléatoire, mais dans le respect de certains critères afin de permettre une adéquation avec les objectifs fixés précédemment :

  • Entreprise européenne qualifiée de startup ;
  • Startup ayant un ou plusieurs fondateurs ;
  • Startup ayant une durée de vie d’au moins deux ans (à partir de 2 ans, la startup est considérée comme ayant surmonté la première phase critique de son existence) ;
  • Startup ayant déjà recouru à des levées de fonds.

La démarche d’identification des startups est schématisée comme suit.

Graphique 4 : Démarche adoptée dans la constitution des startups à enquêter

Les prises de contact avec les dirigeants des startups ont été réalisées dans la majorité des cas par courrier électronique. Ceci étant, d’autres canaux de communication ont également été utilisés, notamment le téléphone et les outils de messagerie instantanée.

272 startups européennes ont été identifiées à partir des moyens et bases de données existants. Parmi ces entreprises, 241 ont répondu favorablement dès le premier contact et envoi du questionnaire, alors que 6 ont répondu après relance. Ainsi, 247 startup ont fait l’objet de l’enquête par questionnaire.

En ce qui concerne le questionnaire qui est disponible à l’Annexe 1 du document, il comporte essentiellement des questions fermées et aborde 4 principaux thèmes :

  • Le dirigeant ;
  • La startup ;
  • Les levées de fonds ; et
  • La pérennité financière.

3.4.         Analyse des données

Les données obtenues ont été retranscrites puis analysées en fonction des thèmes abordées. Les tendances des réponses ont été représentées sous forme de pourcentages. L’objectif de cette démarche est de mettre en évidence les éléments déterminants dans la pérennité financière des startups étudiées.

Ensuite, une analyse statistique a été réalisée en vue de faire ressortir les corrélations entre les levées de fonds et la pérennité financière des startups. Il a été supposé que la pérennité financière d’une startup est atteinte si, à l’issue d’une levée de fonds, au moins trois des 6 indicateurs de pérennité financière ont connu une amélioration.

Pour ce faire, les tests réalisés sont le test de Chi2, et lorsque les résultats ne le permettaient pas (résultats d’effectif faible), le test exact de Fisher a été réalisé.

4.     Analyse et discussion des résultats

4.1.         Analyse descriptive des résultats

  • Les dirigeants des startups

Les dirigeants (incluant entrepreneurs et dirigeants) des startups européennes étudiées sont majoritairement des hommes (83%). Ils appartiennent en grande partie à la tranche d’âge 30-39 ans (36%). Ces résultats se rapprochent des données de la littérature où l’âge moyen de ces dirigeants est de 38 ans[83]. Parmi les dirigeants ayant répondu à l’enquête, 71% sont des entrepreneurs / fondateurs des startups étudiées. Le tableau ci-dessous permet de synthétiser les données relatives au dirigeant des startups.

Tableau 3 : Résultats concernant les informations relatives aux dirigeants des startups

VariablesEffectifs (Pourcentage)
Genre _Homme _Femme  205 (83.0%) 42 (17.0%)
Tranche d’âge _Moins de 20 ans _Entre 20 et 29 ans _Entre 30 et 39 ans _Entre 40 et 49 ans _50 ans ou plus  5 (2.0%)  67 (27.0%)  89 (36.0%)  52 (21.0%)  34 (14.0%)
Fonction _Entrepreneur / fondateur _Dirigeant  175 (71.0%) 72 (29.0%)
  • Les startups

Le domaine d’activité des startups européennes étudiées présente une diversité (cf. graphique 5). La plupart de ces entreprises sont des GreenTech (18%), des CleanTech (15%) des EdTech (13%) et des BioTech (11%). Aucune AgriTech ni FoodTech n’a été observée parmi ces startups.

Graphique 5 : Répartition des startups européennes suivant leur secteur d’activité

La majorité des startups européennes ayant fait l’objet de l’enquête comprend 2 fondateurs (31%), puis 3 fondateurs (27%). Les startups ayant un seul fondateur représentent 23% et celles ayant 4 fondateurs représentent 13%. Seules 6% des startups ont 5 fondateurs ou plus. Ce schéma est en concordance avec les résultats de l’étude réalisée l’European Startup Monitor[84].

Concernant la durée d’existence des startups, ces entreprises sont plus nombreuses à appartenir la tranche d’âge 3-5 ans (43%). Ensuite, 31% ont plus de 5 ans et 26% sont présentes sur le marché depuis exactement 2 ans. Ces startups sont considérées comme étant sorties de la phase critique, d’autant plus que la majorité des startups européennes ne survivent même pas au bout de 4 mois[85]. Ceci étant, à 2 ans d’existence, l’avenir des startups reste encore incertain, c’est à partir de 3 ans d’existence qu’elles peuvent généralement être considérées comme hors de danger du fait d’avoir atteint une certaine stabilité[86].

La taille des startups est marquée par une dominance des entreprises ayant une taille entre 3 et 14 collaborateurs (39%) et entre 15 et 79 collaborateurs (31%). Ces startups devraient se situer respectivement dans la phase d’amorçage et de croissance[87]. Par ailleurs, 8% des startups sont composés d’associés uniquement et 17% ont 80 collaborateurs ou plus.

  • Les levées de fonds

Les startups européennes étudiées sont dans la majorité des cas au stade « Série B » (30%) et « Série A » (27%). Elles sont ainsi nombreuses à dépasser le stade d’amorçage et de pré-amorçage (cf. graphique 6).

Graphique 6 : Répartition des startups suivant leur cycle de vie

En matière d’investisseurs, les entrepreneurs sont considérés comme toujours présents (91%) quel que soit le stade des startups. Pour plus de la moitié de ces entreprises, les Business Angels constituent des investisseurs actuels (51%). En analysant l’effectif des startups nécessitant un financement via les Business Angels, il est observé qu’elles sont moins nombreuses, car ne représente que 17% (cf. graphique 6). Par conséquent, il existe parmi les startups européennes qui se trouvent en phase de croissance des entreprises caractérisées par la présence de Business Angels, en parallèle ou non à la présence de capital-risqueurs. Cette situation peut se justifier par la flexibilité des Business Angels en matière de stratégie d’investissement[88].

Contrairement, les investisseurs du Venture Capital sont présents uniquement dans 27% des startups étudiées. Ces données sont en accord avec l’effectif des entreprises en série A (27%). Ceci étant, les entreprises classées en série B représentent (30%) et devraient également avoir des Venture Capitalistes comme investisseurs, comme il est précisé dans la littérature[89]. Cet écart implique alors que certaines startups ne bénéficient pas forcément du financement adapté à son cycle de vie.

Graphique 7 : Répartition des startups en fonction des investisseurs présents

Précisément, l’enquête réalisée auprès de ces entreprises a permis de relever que seules 57% d’entre elles tiennent compte de leur cycle de vie lors de la définition de leur stratégie de financement. Or, de nombreux auteurs soulignent la nécessité de tenir compte de cet élément pour la recherche d’investissements[90],[91]. Pour les 43% restantes, leurs pratiques peuvent être expliquées suivant deux manières. La première est qu’il s’agit de startups qui ne parviennent pas à accéder au type d’investisseurs adaptés à leur situation et qu’elles ont dû s’organiser autrement. Quant à la seconde explication, il peut s’agir d’une stratégie particulière adoptée intentionnellement, ces dernières ayant misé sur d’autres aspects pour assurer leur rentabilité et leur pérennité financière.

En termes de fonds levés, la moyenne des startups (35%) se situent entre 50 000 et 250 000 euros, puis entre 20 000 et 50 000 euros (28%). Il existe également des startups qui ont réussi à obtenir des investissements allant de 250 000 à 2 millions d’euros (21%) et de 2 millions à 10 millions d’euros (14%). La part de startups ayant levé des fonds de plus de 10 millions d’euros est de 2%.

  • La pérennité financière

Le concept de pérennité financière pour les startups étudiées présente des similarités avec les éléments de la littérature, du fait qu’il intègre à la fois le financement, le chiffre d’affaires, la part de marché, la rentabilité et la taille de l’entreprise[92],[93],[94]. Néanmoins, pour ces startups, l’accès à un financement passe au second plan, car c’est l’atteinte de la rentabilité qui est considérée comme le critère le plus pertinent (cf. graphique 8).

Graphique 8 : Les critères de pérennité financière suivant leur pertinence

D’ailleurs, les startups considérées dans le cadre de l’étude estiment dans la majorité des cas que les levées de fonds constituent un déterminant de la pérennité financière, mais ne représente pas la seule condition pour y parvenir (cf. graphique 9).

Graphique 9 : Dépendance de la pérennité financière des startups des levées de fonds

Pour les 83% des startups considérant qu’il existe d’autres conditions que les levées de fonds pour atteindre la pérennité financière, les critères sont définis à différents niveaux, comme le présente le graphique suivant.

Bien que les startups considèrent que les levées de fonds à elles seules ne garantissent pas la pérennité financière, il est observé à travers les résultats de l’enquête qu’une bonne gestion financière est indispensable (78%), de même qu’un meilleur rapport avec les investisseurs (59%). En effet, la mise en place d’outils de suivi de l’affectation des fonds une fois obtenus et une bonne communication sur la situation financière de la startup aux investisseurs permettent de détecter rapidement les éventuelles failles dans la gestion financière et par conséquent de prendre des décisions pour rattraper les écarts, ce qui peut améliorer la pérennité financière de l’entreprise[95].

La pérennité financière dépend également de l’adoption de stratégie managériale et commerciale adaptée. C’est à travers la motivation et la mobilisation des équipes qu’il est possible d’atteindre les objectifs, et c’est la satisfaction des clients qui permet d’assurer la génération de chiffre d’affaires[96].

Enfin, certains dirigeants des startups enquêtés ont ajouté d’autres éléments qu’ils considèrent comme contribuant à la pérennité financière de leurs entreprises, il s’agit notamment du fait d’avoir un projet porteur (53%) et des idées innovantes (50%). Effectivement, ces critères constituent même la base de la définition d’une startup[97], de ce fait, il n’est pas envisageable de ne pas les considérer lors de la naissance même de l’idée de startup.

4.2.         Analyse statistique des résultats

6 catégories d’indicateurs ont été identifiées dans la littérature comme constituant des éléments de pérennité financière. Par conséquent, les startups qui ont vu au moins 3 de ces indicateurs améliorés à l’issue de la levée de fonds sont considérées comme ayant atteint la pérennité financière. Les résultats de l’étude ont permis d’observer que 59% des startups ayant fait l’objet de l’étude ont atteint cette pérennité financière, tandis que 41% d’entre elles n’ont pas encore atteint cette situation.

Ensuite, il convient de comparer les éléments liés aux actions de levées de fonds et la pérennité financière de ces startups. Le tableau suivant permet de récapituler ces différents éléments.

Tableau 4 : Corrélations entre les levées de fonds et la pérennité financière des startups étudiées

 Pérennité financière NOK (n = 101)Pérennité financière OK (n = 146)P valeurTests
Stratégie de financement en accord avec le cycle de vie  <0.001Chi2
__Non6 (5.9%)100 (68.0%)
__Oui95 (94.1%)46 (32.0%)
Investissements réalisés __Entre 20K€ et 50K€ __Entre 50K€ et 250K€ __Entre 250K€ et 2M€ __Entre 2M€ et 10 M€ __Entre 10M€ et 100M€  42 (42.0%) 28 (28.0%) 17 (17.0%) 13 (12.1%) 1 (0.9%)  27 (18.0%) 58 (40.0%) 35 (24.0%) 22 (15.0%) 4 (3.0%)<0.001Chi2
Indicateurs financiers améliorés __Ebidta __Niveau de BFR __Ratios de rotation __Ratios de structure __Taux de croissance _Trésorerie    26 (26.0%) 27 (27.0%) 27 (27.0%) 36 (36.0%) 21 (21.0%) 19 (19.0%)    103 (71.0%) 91 (62.0%) 95 (65.0%) 92 (63.0%) 117 (80.0%) 95 (65.0%)<0.001Chi2
Domaines d’activité __ArtTech __BioTech __CleanTech __EdTech __FashionTech __FinTech __GreenTech __HealthTech __LegalTech __MedTech  7 (6.9%) 21 (21.0%) 17 (17.0%) 10 (9.9%) 7 (6.9%) 4 (4.0%) 15 (15.0%) 7 (6.9%) 3 (3.0%) 5 (5.0%)  1 (0.7%) 6 (4.1%) 20 (14.0%) 22 (15.0%) 15 (10.0%) 13 (8.9%) 30 (21.0%) 15 (10.0%) 5 (3.4%) 12 (8.2%)<0.001Test exact de Fisher
Nombre de fondateurs __1 __2 __3 __4 __5 et plus  38 (38.0%) 26 (26.0%) 20 (20.0%) 10 (10.0%) 7 (7.0%)  19 (13.0%) 50 (34.0%) 47 (32.0%) 22 (15.0%) 8 (5.5%)<0.001Chi2
Age de la startup __2 ans __Entre 3 et 5 ans __Plus de 5 ans  23 (23.0%) 57 (57.0%) 20 (20.0%)  40 (27.0%) 49 (34.0%) 57 (39.0%)<0.001Chi2
Nombre de collaborateurs __Associés uniquement __Moins de 3 collaborateurs __Entre 3 et 14 collaborateurs __Entre 15 et 79 collaborateurs __80 collaborateurs et plus  18 (18.0%) 8 (8.0%)   58 (58.0%)   6 (6.0%) 11 (11.0%)  2 (1.4%) 4 (2.7%)   38 (26.0%)   71 (49.0%) 31 (21.0%)0.033Test exact de Fisher
Phase du cycle de vie __Pré-amorçage __Amorçage __Série A __Série B __Série C  6 (6.0%) 27 (27.0%) 26 (26.0%) 23 (23.0%) 19 (19.0%)  1 (0.68%) 15 (10.0%) 41 (28.0%) 51 (35.0%) 38 (26.0%)<0.001Test exact de Fisher
Investisseurs __Banques __Business Angels __Capital-développement __Entrepreneurs __Love Money __Subventions __Venture capitalistes  15 (15.0%) 74 (74.0%) 3 (3.0%) 91 (91.0%) 49 (49.0%) 31 (31.0%) 94 (93.0%)  22 (15.0%) 106 (73.0%) 14 (9.6%) 134 (92.0%) 72 (49.0%) 46 (32.0%) 121 (83.0%)0.043Chi2

La stratégie de financement adoptée par la startup présente une corrélation significative avec l’atteinte de sa pérennité (p<0.001). En effet, il a été observé que ce sont les startups qui adoptent une stratégie en adéquation avec leur cycle de vie qui parviennent à améliorer leurs indicateurs liés à la pérennité financière.

Une corrélation significative est également relevée entre les investissements réalisés par les startups et leur pérennité financière (p<0.001). Ce sont essentiellement les startups qui ont investi entre 20K€ et 50K€ qui ont des difficultés à atteindre la pérennité financière.

Concernant les indicateurs liés à la pérennité financière. Une corrélation significative est observée entre ces indicateurs et l’atteinte de la pérennité financière des startups (p<0.001). Ce sont effectivement les entreprise qui ont améliorés 3 indicateurs et plus à l’issue d’une levée de fonds qui présentent une pérennité financière.

Une corrélation significative existe également entre la pérennité financière des startups et leur domaine d’activité (p<0.001). Les startups qui ont le plus de difficulté à atteindre la pérennité financière sont dans les secteurs de l’ArtTech et du BioTech,

Le nombre de fondateurs des startups ont une influence sur leur pérennité financière (p<0.001). Les startups qui ont un seul fondateur sont les plus exposés au risque de ne pas atteindre la pérennité financière. Celles qui réussissent le mieux à atteindre la pérennité financière sont celles qui ont 3 fondateurs.

L’âge de la startup présente une corrélation significative avec sa pérennité financière (p<0.001). Les startups ayant entre 3 et 5 ans ont plus de difficulté à atteindre la pérennité financière. Ce sont les startups de plus de 5 ans qui parviennent à atteindre cette pérennité financière.

Une corrélation est relevée entre le nombre de collaborateurs des startups et leur pérennité financière (p = 0.033). Les startups qui sont les plus enclines à atteindre cette pérennité financière sont celles entre 15 et 80 collaborateurs et plus. Lorsque les startups sont composées d’associés uniquement, l’atteinte de cette pérennité est plus difficile. Il en est de même en ce qui concerne les startups ayant entre 3 et 14 collaborateurs.

La phase dans laquelle se trouve les startups ont un impact sur leur pérennité financière (p<0.001). Les startups ont phase de pré-amorçage et d’amorçage ne parviennent généralement pas encore à améliorer les indicateurs liés à leur pérennité financière. Les startups qui sont en série B sont les plus nombreuses à atteindre cette pérennité financière.

Le type d’investisseurs des startups ont une influence sur leur pérennité financière (p = 0.043). Les startups financées à partir des fonds du Capital-développement améliorent plus rapidement leurs indicateurs financiers.

5.     Recommandations managériales

L’enquête réalisée auprès des 247 startups européennes a permis de réaliser leur situation et leurs pratiques en matière de levées de fonds, ainsi que leur point de vue en ce qui concerne la pérennité financière. C’est la raison pour laquelle des recommandations sont proposées dans cette partie, en vue précisément d’améliorer les pratiques de levées de fonds de ces startups et d’améliorer la pérennité financière.

  • Une meilleure prise de connaissance des besoins d’une startup en matière de financement

La startup, bien que présentant des particularités qui la distingue d’une entreprise traditionnelle, est avant tout une entreprise, dans la mesure où elle est mise en place pour produire et créer de la valeur. De plus, ses activités incluent l’ensemble de celles réalisées par toute entreprise (le recrutement, la formation, les négociations, le marketing, la comptabilité, la vente…).

Comme toute entreprise, une startup est unique et se distingue des autres startups. C’est pour cette raison qu’il est suggéré de considérer avant tout l’idée de l’entrepreneur et la startup dans toute sa singularité. La stratégie de financement à adopter devrait alors dépendre en premier lieu des besoins réels de la startup, du rythme auquel les idées évoluent et les produits / services développés et améliorés. Pour ce faire, la définition d’un plan de lancement de la startup est nécessaire, avec une évaluation précise des besoins en financement à chaque étape clé de son activité.

  • Une adaptation de la stratégie de choix de l’investisseur en fonction de la situation de la startup

Les recherches réalisées dans le cadre de ce travail a permis de réaliser que chaque type d’investisseur a ses propres particularités. Si les Business Angels sont plus flexibles en ce qui concerne les méthodes de contrôle et de suivi dans les startups au sein desquelles ils investissent, ils ne sont pas toujours en mesure d’assurer le financement de ces dernières tout le long de leur existence, compte tenu de leurs apports limités ou encore d’une possibilité de changement d’aspirations et de convictions.

D’un autre côté, les capital-risqueurs sont en mesure d’apporter à la startup d’importants investissements mais exigent en contrepartie une communication plus formelle et mettent en place des dispositifs de contrôle et de suivis plus stricts. Ainsi, l’entrepreneur, avant de faire appel à l’un de ces investisseurs, doit évaluer leurs avantages et inconvénients en gardant en vue les objectifs et les visions de son entreprise.

  • Une capacité d’adaptation à l’environnement tout en conservant certaines bases

Une des particularités des startups est la nécessité d’être capable de s’adapter à l’évolution de son environnement, compte tenu de sa croissance rapide. Il s’agit même d’une condition indispensable pour pouvoir survivre et se développer.

Néanmoins, cette capacité d’adaptation doit être renforcée par des bases fixes que l’entreprise adoptera à tout moment. Ces principes concernent essentiellement certains aspects précis tels que la valorisation de l’humain, malgré la prédominance de la technologie et des machines au sein de ces structures, la favorisation de la formation, la mise en valeur des compétences, la définition d’une stratégie de gestion financière rigoureuse, le respect du business plan établi, et la culture des relations avec les investisseurs.

Conclusion

Le présent travail avait pour objectif de connaitre si la pérennité financière des startups européennes dépend des levées de fonds réalisées. A l’issue de la revue de la littérature et de l’étude empirique auprès de 247 startups implantées en Europe, il a été relevé que les levées de fonds sont effectivement essentielles à leur pérennité financière. Ceci étant, elles ne constituent pas les seuls facteurs déterminants. Pour espérer un succès sur le plan financier, l’entrepreneur est tenu de considérer d’autres paramètres tels que la gestion financière, commerciale et managériale, ainsi que ses propres motivations et objectifs. Il doit également veiller à développer des relations saines et basées sur la confiance avec les différents investisseurs qui sont amenés à l’accompagner tout au long de son aventure.

Les hypothèses définies en début de travail peuvent alors être confirmées. D’abord, les levées de fonds constituent bien un déterminant dans la pérennité financière des startups européennes si elles sont réalisées en adéquation avec les besoins de ces startups. Ensuite, il existe bien d’autres éléments à prendre en compte pour assurer la pérennité financière des startups, notamment une meilleure stratégie en matière de gestion financière, managériale et commerciale.

L’écosystème des start-up est beaucoup plus complexe que celui proposé par la théorie financière standard qui est basée sur le paradigme du cycle de vie d’une entreprise et l’identification conséquente des différentes sources de financement associées à chaque étape. Il peut être retenu que les interactions dynamiques entre les startups et leurs investisseurs devraient être spécifiques à l’entreprise et conditionnées par leurs choix préalables concernant le type d’investisseur. Cette situation suggère la possibilité d’un écosystème « multidimensionnel » où les startups ont leurs propres voies de financement, qui sont différentes et éventuellement parallèles les unes aux autres, basées sur des combinaisons uniques des nombreuses alternatives différentes désormais disponibles au sein de leur écosystème.

Bibliographie

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Annexes

Annexe 1 : Questionnaire utilisé dans le cadre de l’enquête

Thème 1 : Le dirigeant de la startup Vous êtesUn hommeUne femmeVous avezMoins de 20 ansEntre 20 et 29 ansEntre 30 et 39 ansEntre 40 et 49 ans50 ans ou plusVous êtesUn fondateur / entrepreneurUn dirigeantAutres (veuillez préciser)   Thème 2 : La startup Quel est le domaine d’activité de votre startup ?Agriculture, pêche, élevage (AgriTech)Arts, création, spectacle (ArtTech)Biotechnologies (BioTech)Nettoyage, recyclage (CleanTech)Education, formation en ligne (EdTech)Prêt-à-porter, mode (FashionTech)Banque, assurance, services financiers (FinTech)Agroalimentaire, alimentation, restauration (FoodTech)Enérgie, environnement, développement durable (GreenTech)Santé (HealthTech)Droit, documents juridiques (LegalTech)Médical, para-médical (MedTech)Commerce de détail, grande distribution (RetailTech)Autres (veuillez préciser)Combien sont les fondateurs de votre startup ?12345 et plusDepuis combien de temps la startup a-t-elle été créée ?2 ansEntre 3 et 5 ansPlus de 5 ansQuelle est la taille de votre effectif ?Des associés uniquementMoins de 3 collaborateursEntre 3 et 14 collaborateursEntre 15 et 79 collaborateurs80 collaborateurs et plus   Thème 3 : Levées de fonds Dans quelle phase de cycle de vie se situe votre startup actuellement ?Pré-amorçageAmorçageSérie ASérie BSérie CQui sont vos investisseurs actuellement ? (Plusieurs réponses possibles)EntrepreneursLove moneyBanquesSubventionsBusiness AngelsVenture CapitalistesCapital-développementAutres (veuillez préciser)Votre stratégie de financement est-il en accord avec votre cycle de vie ?OuiNonA combien s’élève actuellement les investissements réalisés au sein de votre startup ?Entre 20 K€ et 50 K€Entre 50 K€ et 250 K €Entre 250 K€ et 2 M€Entre 2 M€ et 10 M€Entre 10M€ et 100 M€   Thème 4 : Pérennité financière Selon vous, le concept de pérennité financière renvoie à (Plusieurs réponses possibles)L’accès à un financementLa génération de chiffre d’affairesL’existence de part de marchéL’atteinte de la rentabilitéLa taille de l’entrepriseLa pérennité financière de votre startup dépend-elle des levées de fonds réalisés ?OuiOui mais pas uniquementNonQuels sont alors les autres éléments contribuant à la pérennité financière de votre startup ? (Plusieurs réponses possibles)Une bonne stratégie de gestion financièreUne bonne stratégie de gestion managérialeUne bonne stratégie de gestion commercialeUn meilleur rapport avec les investisseursAutres (Veuillez préciser)Lesquels de ces indicateurs financiers se sont améliorés à l’issue de votre levée de fonds ? (Plusieurs réponses possibles)Niveau de BFRRatios de rotation (paiements clients / fournisseurs)TrésorerieRatios de structure (indépendance financière, couverture de l’actif immobilisé)EbidtaTaux de croissance  

[1] Nguyen E. 2018, année de tous les records pour la tech européenne. La Tribune, 2018.

[2] Sahut JM, Peris-Ortiz M. & Teulon F. Les start-up et PME à forte ou hyper croissance : comprendre les enjeux et les raisons de leur performance. Revue de l’Entrepreneuriat, 2019 ; 18 : 7-19.

[3] Caillard JF, Paris T. et Niel X. La fabrique des start-up : Maitriser les clés du nouvel entrepreneuriat. Pearson, 2018, 180 pages.

[4] Garrette B, Lehmann-Ortega L, Leroy F. et Dussauge P. Strategor : La référence en stratégie, de la start-up à la multinationale. Dunod, 2019, 713 pages.

[5] Kouame DS. Le financement, levier de performance des Jeunes Entreprises Innovantes. Entreprendre & Innover, 2012 ; (16) : 7-17.

[6] Moyou E. Montant des fonds levés par les start-ups françaises entre 2013 et 2019. Statista, 2020.

[7] Lewitanski L. 90% des start-up e-commerce échouent dans leurs 4 premiers mois [Etude]. LSA Conso, 2019.

[8] Georges B. Interview : « La croissance viendra des start-up, pas des grandes entreprises ». Les Echos, 2020.

[9] McKinsey. Europe’s start-up ecosystem: Heating up, but still facing challenges. McKinsey & Company, 2020.

[10] Ibidem.

[11] Caillard JF, Paris T. et Niel X. La fabrique des start-up : Maitriser les clés du nouvel entrepreneuriat. Pearson, 2018, 180 pages.

[12] Ibidem.

[13] Ibidem.

[14] Garrette B, Lehmann-Ortega L, Leroy F. et Dussauge P. Strategor : La référence en stratégie, de la start-up à la multinationale. Dunod, 2019, 713 pages.

[15] Bpifrance Création. Qu’est-ce qu’une startup ? Bpifrance Création, 2020.

[16]Blank S. Why governments don’t get startups – or, why there’s only one Silicon Valley? Xconomy, 2011.

[17] Tsagliotis A. S’inspirer des start-ups à succès – 2e édition. Dunod, 2019, 224 pages.

[18] Ries E. Le modèle startup : Devenir une entreprise moderne en adoptant le management entrepreneurial. Eyrolles, 2018, 384 pages.

[19] Ries E. Le modèle startup : Devenir une entreprise moderne en adoptant le management entrepreneurial. Eyrolles, 2018, 384 pages.

[20] Lizuka M. Le crowdfunding : les rouages du financement participatif. Edubanque Editions, 2015, 240 pages.

[21] Rédis J, Certhoux G, Demerens F. et Paré JL. Les déterminants de la stratégie d’investissement des business angels : le cas de la France. Gestion 2000, 2015 ; 32 : 59-80.

[22] Sahut JM, Peris-Ortiz M. & Teulon F. Les start-up et PME à forte ou hyper croissance : comprendre les enjeux et les raisons de leur performance. Revue de l’Entrepreneuriat, 2019 ; 18 : 7-19.

[23] Guibert F. et Coquet S. Le cycle de financement de la start-up. Entreprendre dans l’Ouest, 2017.

[24] European Startup Monitor. European startup monitor 2019/2020. European Startup Monitor, 2019, 38 pages.

[25] European Startup Monitor. European startup monitor 2019/2020. European Startup Monitor, 2019, 38 pages.

[26] McKinsey. Europe’s start-up ecosystem: Heating up, but still facing challenges. McKinsey & Company, 2020.

[27] European Startup Monitor. European startup monitor 2019/2020. European Startup Monitor, 2019, 38 pages.

[28] Cassar G. The financing of business start-ups. Journal of Business venturing, 2004; 19 (2): 261-283.

[29] Caselli S. Private equity and venture capital in Europe: markets, techniques, and deals. Academic Press, 2018, 342 pages.

[30] Ibidem.

[31] Jurgensen P. Stratégie de Lisbonne et capital-risque en Europe. Revue d’économie financière, 2007 ; (88) : 185-194.

[32] Caselli S. & Negri G. Chapter 9 – Legal framework in the United States and United Kingdom for equity investors. Private equity and venture capital in Europe: markets, techniques, and deals (Second Edition), 2018; 109-124.

[33] Dibrova A. Business Angel Investments: Risk and opportunities. Procedia – Social and behavioral Sciences, 2015; 207: 280-289.

[34] Anokhin S, Wincent J. & Oghazi P. Strategic effects of corporate venture capital investments. Journal of Business Venturing Insights, 2016; 5: 63-69.

[35] Davila A, Foster G. & Gupta M. Venture capital financing and the growth of startup firms. Journal of Business Venturing, 2003; 18 (6): 689-708.

[36] Macmillan IC, Siegel R. & Narasimha PNS. Criteria used by venture capitalists to evaluate new venture proposals. J Bus Venturing, 1985; 1 (01): 119–128.

[37] Ibidem.

[38] Caselli S. Private equity and venture capital in Europe: markets, techniques, and deals. Academic Press, 2018, 342 pages.

[39] Kouame DS. Le financement, levier de performance des Jeunes Entreprises Innovantes. Entreprendre & Innover, 2012 ; (16) : 7-17.

[40] Mohamedali Y. Matching startup founders to investors: a tool and a study. Department of Elecrtical Engineering and Computer Science, 2018, 152 pages.

[41] Caselli S. Private equity and venture capital in Europe: markets, techniques, and deals. Academic Press, 2018, 342 pages.

[42] Nigam N, Benetti C. & Johan SA. Digital start-up access to venture capital financing: what signals quality? Emerging Markets Review, 2020; 100743.

[43] Lee YJ. & Lee JD. Strategy of start-ups for IPO timing across high technology industries. Applied Economics Letters, 2008; 15 (11).

[44] Salamzadeh A. & Kawamorita H. Startup companies: life cycle and challenges. Social Entrepreneurship in the middle easterns countries, 2015.

[45] Davila A, Foster G. & Gupta M. Venture capital financing and the growth of startup firms. Journal of Business Venturing, 2003; 18 (6): 689-708.

[46] Mohamedali Y. Matching startup founders to investors: a tool and a study. Department of Elecrtical Engineering and Computer Science, 2018, 152 pages.

[47] Bocken NMP. Sustainable venture capital – catalyst for sustainable start-up success? Journal of Cleaner Production, 2015; 108 (Part A): 647-658.

[48] Agha J, Saif-ur-Rehman K, Norkhairul B, Meisam K. & al. Trade-off theory, pecking order theory and market timing theory: a comprehensive review of capital structure theories. International Journal of Management and Commerce Innovations (IJMCI), 2013; 1: 11-18.

[49] Ibidem.

[50] Bocken NMP. Sustainable venture capital – catalyst for sustainable start-up success? Journal of Cleaner Production, 2015; 108 (Part A): 647-658.

[51] Caselli S. Private equity and venture capital in Europe: markets, techniques, and deals. Academic Press, 2018, 342 pages.

[52] European Startup Monitor. European startup monitor 2019/2020. European Startup Monitor, 2019, 38 pages.

[53] Macmillan IC, Siegel R. & Narasimha PNS. Criteria used by venture capitalists to evaluate new venture proposals. J Bus Venturing, 1985; 1 (01): 119–128.

[54] McKinsey. Europe’s start-up ecosystem: Heating up, but still facing challenges. McKinsey & Company, 2020.

[55] Wilson HIM. Ate the business angels of today the venture capitalists of yesterday? The journal of high technology management research, 1995; 6 (1): 145-156.

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