La rédaction du mémoire constitue un critère permettant d’apprécier les qualités de l’étudiant. En sciences économiques, cette démarche commence par le choix d’un sujet pertinent qui doit se baser sur l’intérêt de traiter le sujet, des recherches antérieures concernant le sujet, des informations qui sont accessibles et disponibles à l’étudiant et sur la faisabilité de la recherche en fonction des ressources à sa disposition. 

Cet exemple de thèse de doctorat en Economie vise à vous donner un aperçu des attentes académiques relatives à la rédaction de ce type de thèse.

THESE DE DOCTORAT

Sujet : L’attraction du Sénégal en termes d’Investissements Directs Étrangers.

HORIZONS UNIVERSITY

PROPOSITION POUR LA THESE

Nom et prénom de l’étudiant DBA ou PhD (1ère année) Année scolaire

Titre de la thèse Date :

Horizons University © 2020

3 Problématique : Quels sont les moyens à adopter pour améliorer l’attractivité du Sénégal en Investissement Directs Étrangers ?

Question à la Problématique 1 : Quels sont les principaux facteurs et déterminants qui favorisent l’IDE au Sénégal ?

Question à la Problématique 2 : Quel est le rôle du gouvernement en faveur de la promotion des IDE au Sénégal ?

Analyse des Résultats

H1: Augmenter la qualité du Capital Humain

H2: Developper les infrastructures

H3: Réduire le taux d’endettement

H4: Réduire la pression fiscale

H5: Ouverture sur le marché extérieur

SOMMAIRE

Introduction…………………………………………………………….12-16

Chapitre I : Place des IDE dans la littérature économique………….17-63

Section 1 : Les Fondements théoriques……………………………….17-27

I – L’approche éclectique de Dunning (le paradigme OLI)…………..…19-23

1. Les avantages spécifiques de la firme (Ownership)………………..21

2. Les avantages spécifiques de la localisation (Location)………..21-22

3. Les avantages spécifiques d’internalisation (Internalizarion)….22-23

II – L’approche pull factor……………………………………………….24-27

Section 2 : Les études empiriques sur les déterminants des IDE……28-36

I – Les déterminants économiques des IDE…………………………..37-47

1. Le capital humain……………………………………………………..37-40

2. Les infrastructures…………………………………………………….40-42

3. Le taux d’endettement…………………………………………………42-43

4. La pression fiscale…………………………………………………….43-45

5. L’ouverture sur le marché extérieur…………………………………..45-47

II – Les déterminants non économiques des IDE…………………….48-63

1 – Les déterminants institutionnels…………………………………….49-58

  1. Optimisation des institutions en place…………………………50-52
  2. Mettre en œuvre des institutions favorisant la croissance économique…………………………………………………………..52-56
  3. Appliquer les institutions déjà en place………………………..56-58

2 – La qualité des institutions……………………………………………58-63

  1. Redorer l’image des institutions africaines……………………58-59
  2. Optimisation de l’indice de bonne gouvernance………………59-62
  3. Revoir les institutions facilitant la promotion des investissements…………………………………………………………..62-63

Chapitre II : Facteurs et déterminants des IDE au Sénégal………..64-134

Section 1 : Les facteurs d’attractivités des IDE au Sénégal……………64-123

I – L’attractivité des IDE au Sénégal……………………………………65-86

1. Orientation vers le développement de l’attractivité des IDE……66-67

2. Ouverture au marché extérieur…………………………….……67-70

3. Renforcement de la recherche d’IDE……………………………70-72

4. Ouverture commerciale pour attirer les IDE……………….……72-73

5. Amélioration des flux des IDE…………………………….……74-80

6. Concurrencer les pays les plus performants en matière d’IDE….80-84

7. Optimisation de la qualité des institutions………………………84-86

II – Les facteurs déterminants des IDE au Sénégal…………………….86-123

1. Incitations de l’Etat sénégalais pour les IDE………..…………..90-97

2. Taux d’endettement du Sénégal……………………………….97-106

3. Incitations fiscales et douanières…………………………….106-115

4. Capital humain………………………………………………..115-123

Section 2: Etudes Comparatives des IDE au Sénégal et les autres pays de l’UEMOA……………………………………………………………..123-134

I – Démarche méthodologique…………………………………………123-131

II – Analyse et interprétation des résultats……………………………132-134

Chapitre III: Analyse et évaluation des politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE……………………………………………135-178

Section 1: Etats des lieux……………………………………………..135-140

I – L’évolution des indicateurs des flux d’IDE……………………….136-138

II – Le rôle de l’État dans la compétitivité des IDE……………………138-140

Section 2: Promotion des IDE et émergence des télécommunications au Sénégal……………………………………………………………………..140-178

I – Les objectifs stratégiques de la promotion des IDE……………….141-154

II – La relation entre IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal……………………………………………………………………..154-178

Partie 1 : L’impact des IDE dans le secteur des télécommunications…156-170

1. Etats des lieux et évolution du secteur des télécoms…………157-162

2. Présence des entreprises étrangères et innovation sur le marché des télécommunications………………………………………..………….163-170

Partie 2 : Défis et besoins du secteur en termes de formation et de main-d’œuvre au Sénégal……………………………………………………170-170

  1. Méthodologie ………………………..………………………172-175
  2. Résultats empiriques et interprétations………………………175-178

Chapitre IV: Modèle économique ………………………………….179-192

Section 1: Présentation du modèle principal et choix des variables explicatives du modèle………………………………………………………..179-187

I – Spécification du modèle et résultats attendus………………………179-184

II – Choix des variables explicatives du modèle………………………184-187

Section 2 – Hypothèse du modèle à vérifier et interprétation des résultats…………………………………………………………………….187-192

I – Méthode d’estimation………………………………………………187-189

II – Interprétation des résultats…………………………………………189-192

Conclusion……………………………………………………………193-194

Références Bibliographique…………………………………………195-199

Annexes

Liste des tableaux et graphiques

Table des tableaux

Tableau 1 : classement des dix premiers investisseurs étrangers en Afrique (Moyenne projets annuelle 784 projets) -Informations en fin d’année 2018

Tableau 2 : le classement des 15 meilleures performances africaines en matière d’IDE

Tableau 3 : Evolution du taux de scolarisation des étudiants de 2019 à 2023

Tableau 4: Evolution des effectifs des étudiants dans l’enseignement supérieur de 2015 à 2020

Tableau 5: Flux nets d’IDE (en millions de dollars) entrant dans quelques pays de l’UEMOA

Tableau 6: Flux d’IDE en pourcentage du PIB

Table des graphiques

Graphique 1: Evolution des flux de capitaux privés dans les pays de l’UEMOA

Graphique 2 : Tendances des flux dans les pays de l’UEMOA

Graphique 3: l’évolution des IDE entrants au Vietnam entre 1990 et 2008

Graphique 4: besoin bruts de financement des pays africains en 2020

Graphique 5 : Evolution des entrées nettes d’IDE au Sénégal (% PIB) de 1970 à 2020

Graphique 6 : Evolution des investissements directs étrangers (IDE) (en milliards de FCFA)

Graphique 7: Part des IDE entrant et sortant sur l’investissement autochtone au Sénégal de 1980 à 2016

Graphique 8 : Relation entre la croissance économique et l’investissement au Sénégal de 1980 à 2016

Graphique 9: Total de dette extérieure (% du RNB) – Sénégal

Graphique 10 : Dette brute des dernières 22 années en milliards d’euros

Graphique 11 : Profil de remboursement du stock de la dette publique arrêtée fin juin 2020 (en milliards de fcfa)

Graphique 12: les entrées d’IDE par région de 2019 à 2020

Graphique 13 : Répartition du stock d’IDE par pays membre

Graphique 14: Investissement Directs Étrangers / flux entrants nets de 2010 à 2019 (%PIB)

SIGLES ET ABREVIATIONS

IDE: Investissements Directs Etrangers

FDI: Foreign Direct Investissement

PIB: Produit Intérieur Brut

UEMOA: Union Monétaire Ouest Africaine

FMI : Fonds Monétaire Ouest Africaine

OMC: Organisation Mondiale du Commerce

BCEAO: Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

APIX : Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux

ARTP: Agence de Régularisation des Télécommunications et des Postes

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement

CFAO : Corporation for Africa & Overseas

ZES: Zone Economique Spéciale

AIBD: Aéroport International Blaise Diagne

TER: Train Express Régional

SAHL: Saga African holdings

UVS: Université Virtuelle du Sénégal

ESMT: Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications

CFPT: Centre de Formation Professionnelle et Technique

SSII: Société de Service et d’Ingénierie Informatique.

PSE: Plan Sénégal Emergent

Titre :

L’attraction du Sénégal en termes d’Investissements Directs Étrangers

Résumé

Vu, l’influence des IDE pour l’évaluation des programmes de politiques économiques se basant sur une croissance à long terme, beaucoup de pays en développement et notamment le Sénégal orientent les flux des investissements directs étrangers comme étant le centre de leur moteur de croissance.

On a tendance à voir que les entrées des IDE d’un pays influence fortement la croissance du pays, sur le niveau du capital-travail, sur leur structure d’exportation, etc.

Beaucoup d’auteurs ont fait des travaux sur les IDE, ils se sont posés et ont traité plusieurs questions pour avoir une explication claire de l’effet des IDE par rapport au développement des pays. Dans cette étude, nous analyserons les moyens nécessaires que le gouvernement sénégalais doit adopter pour améliorer l’attractivité des investissements directs étranger (IDE).

En introduction, nous allons essayer de présenter le concept des IDE et au niveau du premier chapitre, on rappellera la place des IDE dans la littérature économique, dans le deuxième chapitre, nous élaborerons les facteurs et déterminants qui influencent l’attractivité des investissements directs étrangers au Sénégal, pour ce faire nous allons mener des entretiens avec les acteurs de l’investissement qui sont basés au niveau du ministère de la promotion des investissements, de l’Apix (agence pour la promotion des investissements et des grands travaux) et du club des investisseurs, mais aussi nous allons mener des enquêtes au sein des entreprises étrangères basées au Sénégal. En chapitre trois, nous ferons une analyse et évaluation des politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE en nous basant sur la base de données de la banque mondiale, de l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), et nous montrerons l’importance de l’émergence des télécommunications dans la promotion des IDE au Sénégal. En chapitre quatre, nous présenterons le modèle économique. Au cours de ces différents chapitres, nous allons mobiliser autant d’études théoriques pour faire une analyse des IDE durant les années passées.

Mots clés : Attraction, Sénégal, Investissements directs étrangers, Croissance

Abstract


Considering the influence of FDI for the evaluation of economic policy programs based on long-term growth, many developing countries and in particular Senegal direct the flow of foreign direct investment as being the center of their engine of growth.

We tend to see that a country’s FDI inflows have a strong influence on the country’s growth, on the level of working capital, on their export structure, etc.

Many authors have done work on FDI, they have asked and addressed several questions to have a clear explanation of the effect of FDI in relation to the development of countries. In this study, we will analyze the necessary means that the Senegalese government must adopt to improve the attractiveness of foreign direct investment (FDI).

In the introduction, we will try to present the concept of FDI and at the level of the first chapter, we will recall the place of FDI in the economic literature, in the second chapter, we will elaborate the factors and determinants which influence the attractiveness of foreign direct investment. in Senegal, to do this we will conduct interviews with investment actors who are based at the level of the Ministry of Investment Promotion, Apix (agency for the promotion of investments and major works) and the club investors, but also we will carry out investigations within foreign companies established in Senegal.

In chapter three, we will make an analysis and evaluation of Senegalese policies in favor of the promotion of FDI based on the database of the World Bank, the National Agency for Statistics and Demography (ANSD), and we will show the importance of the emergence of telecommunications in the promotion of FDI in Senegal. In chapter four, we will present the economic model. During these different chapters, we will mobilize as many theoretical studies to analyze FDI in past years.

Keys Words:Attraction, Sénégal, Foreign Direct Investment, Growth

Introduction

Le FMI a défini les IDE comme étant les différentes opérations financières destinées à agir sur la marche et la gestion d’entreprise implantée dans un pays différent de celui de la maison mère. Plus spécifiquement, l’Investissement Direct Étranger (IDE) désigne l’opération effectuée par un investisseur non-résident afin d’acquérir ou d’accroître un intérêt durable dans une entité résidente et de détenir une influence dans sa gestion. Il précède généralement l’investissement de portefeuille et accélère le développement des marchés financiers locaux. Il met en relation une entreprise investisseur direct (maison mère) et une entreprise investie, qu’il s’agisse d’une filiale ou d’une succursale. Il est considéré comme le capital investi par des entreprises étrangères dans des installations de production ou autres biens corporels. L’investissement Direct Etranger est un moyen mis en place par la maison mère (l’entreprise initiatrice de l’IDE) de profiter des avantages qu’offre le pays résident de l’entreprise investie afin de développer leurs activités et leurs chiffres d’affaires.

Le FMI ajoute en disant que l’importance croissante des flux internationaux des capitaux constitue l’une des principales caractéristiques de l’économie internationale actuelle. La globalisation de l’économie a conduit au développement de nouvelles règles du jeu, à la fois dans les stratégies d’investissement des firmes multinationales et dans la concurrence accrue s’exerçant entre les territoires potentiellement attracteurs des firmes transnationales. Cette dynamique économique a également engendré une nouvelle logique comportementale des acteurs en présence. L’analyse des fondements théoriques conduit d’abord à une présentation de quelques définitions et typologies des IDE, ensuite à celle des fondements de l’attractivité des IDE et enfin, à la mise en évidence de théories de la croissance en conjoncture avec les investissements directs étrangers.

Nous pensons que l’importance des IDE a poussé plusieurs pays à entrer en compétition, car ils sont maintenant tous conscients, que les IDE sont un vecteur essentiel pour le développement d’un pays, surtout ceux à faible revenu, c’est leur unique porte pour sortir du sous-développement. Cette prise de conscience pousse les pays en voie de développement d’améliorer leurs attractivités et leurs atouts pour la mise en place d’IDE au sein de leurs pays.

D’ailleurs, ils mettent en place des programmes structurels et institutionnels pour donner aux investisseurs étrangers un environnement propice pour venir investir dans leurs pays. C’est ainsi qu’il préconise la théorie de l’adoption institutionnelle, chaque pays a la possibilité d’identifier et de développer ses facteurs de compétition pour augmenter sa part dans l’investissement étranger direct global. Les pays les plus attractifs pour l’implémentation des IDE sont dans la majorité des cas des pays en voie de développement qui bénéficient de nombreux facteurs attractifs comme la main-d’œuvre, les avantages fiscaux ou encore les infrastructures appropriées. Les pays les plus favorables à l’IDE sont souvent des pays en voie de développement comme les pays d’Asie ou d’Afrique qui disposent de main-d’œuvre qualifiée et souvent bon marché par rapport aux pays de résidence des maisons mères. Ces pays propices à l’IDE rivalisent d’ingéniosité et de stratégies afin d’attirer les investisseurs et les fonds étrangers à s’installer au sein de leurs pays.

C’est dans ce contexte que le Sénégal met en œuvre des stratégies pour la promotion des IDE, d’où la mise en place de l’agence nationale de la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) en 2000. Mais quels sont les moyens que le Sénégal doit adopter pour améliorer l’attractivité des Investissement Directs Étrangers ? C’est la question principale de cette recherche. Cette question principale se décompose à travers les questions spécifiques de recherche suivantes :

  • Quels sont les facteurs et déterminants qui favorisent les IDE au Sénégal ?
  • Quel est le rôle du gouvernement sénégalais en faveur de la promotion de l’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) ?

Problématique et objectifs de la recherche

Le Sénégal fait partie des pays africains les plus attractifs grâce à sa position géographique stratégique, sa sérénité de faire évoluer son business facilement, sa main-d’œuvre bon marché et qualifiée avec un coût de production compétitif et son accès privilégié aux marchés régionaux et internationaux. Le Sénégal a ainsi un avantage non négligeable face à d’autres pays voisins dans le cadre de son attractivité et ses atouts dans le cadre des IDE. Cependant, la nécessité d’attirer plus d’investisseurs étrangers pour booster l’économie nationale reste toujours présente.

L’objectif de cette thèse est de préconiser les moyens et les voies que le Sénégal doit adopter pour augmenter l’attractivité des IDE. Pour ce faire, nous allons analyser les liens qui existent entre les IDE et ses déterminants. Nous allons voir si l’augmentation de la qualité de la main d’œuvre, le développement des infrastructures, la réduction du taux d’endettement, la réduction de la pression fiscale et l’ouverture sur le marché extérieur sont significatifs par rapport à l’attraction des IDE au Sénégal.

Ainsi on va d’abord déceler les principaux facteurs et déterminants qui favorisent les IDE et ensuite voir le rôle du gouvernement sénégalais en faveur de la promotion de l’attractivité des IDE. On recueillera certaines théories de la “revue de la littérature pour étudier les déterminants des IDE pour y voir plus clair., Il sera aussi important de faire un état des lieux et d’établir l’évolution des IDE au Sénégal durant ces dernières années. Et nous allons comparer le cas du Sénégal avec les pays de l’UEMOA, tout en décelant le rôle du gouvernement dans la promotion des IDE.

À partir de là, nous allons préconiser les moyens que l’État sénégalais doit adopter pour attirer plus d’investissements directs étrangers. Avec le développement d’infrastructures et le réseau électrique, le Sénégal a connu une hausse des IDE, mais il est important de souligner sur quelle proportionnalité ces IDE ont augmenté : est-ce que cette hausse s’est maintenue jusqu’à maintenant ; existe-t-il des obstacles qui empêchent l’attraction des IDE au Sénégal ; la paix et la stabilité du pays jouent-elles un rôle crucial dans l’attraction des IDE ? Au cours de la rédaction de cette thèse, nous allons essayer de répondre à ces questions en nous basant sur les entretiens et les enquêtes de terrains, afin d’apporter notre analyse sur l’attraction des IDE au Sénégal.

Domaine de recherche :

La recherche de l’attractivité des pays pour les IDE favorise l’augmentation de potentiels investisseurs pour ces pays propices aux IDE. La recherche de l’attractivité des IDE passe par la mise en œuvre de stratégie politique et économique en faveur des IDE. Nous pouvons par exemple citer : le maintien de la stabilité politique dans un pays, la réduction des barrières fiscales et/ou douanières ou l’amélioration de la main-d’œuvre.

On peut dire que l’attraction du Sénégal a un lien avec les investissements directs étrangers, car plus un pays est attractif, plus les investisseurs étrangers auront tendance à investir dans le pays. C’est la raison pour laquelle les pays mettent en place plusieurs politiques d’attraction des IDE dans le but d’attirer encore plus d’investisseurs. Donc, il est important que le pays soit attractif, en ayant une bonne stabilité politique et économique, qu’il favorise les partenariats et aussi qu’il réduise les barrières douanières afin d’attirer plus d’IDE.

En quoi ma proposition est originale ou à valeur ajoutée ?

Les IDE sont très importants pour la croissance économique d’un pays qui est en quête de développement et qui veut sortir du sous-développement comme le Sénégal. Il est intéressant de constater que les IDE sont repartis de manière inégalitaire dans le monde, en majorité dans les pays en voie de développement en Asie et en Afrique. Chaque pays cherche à attirer plus d’IDE au détriment de son voisin et donc tous les moyens sont bons pour être parmi les pays les plus attractifs en matière d’IDE. C’est dans cette optique que nous avons décidé d’apporter notre savoir-faire pour que le Sénégal soit plus attractif en matière IDE. Au cours de la rédaction de la thèse, nous allons montrer les éléments essentiels qui pourront aider le gouvernement sénégalais à être plus compétitif en matière d’attraction des IDE. Certes, plusieurs chercheurs ont déjà travaillé sur ce sujet, mais notre travail va apporter une valeur ajoutée, à ce qui a été dit, le monde change de jour en jour, donc il faut de nouvelles mesures pour être en phase avec le monde d’aujourd’hui.

Les conseils que nous donnerons à l’État sénégalais sont de bien stimuler la compétitivité au niveau du marché local, mais aussi d’augmenter la création d’emplois et de favoriser les partenariats entre le public et le privé. Il y a tant d’autres exemples que nous allons citer au cours de la rédaction de la thèse et nous montrerons leurs efficacités par rapport à l’attraction des IDE.

Méthodes de recherches choisies :

Pour apporter des réponses à nos questions de recherche, nous allons utiliser la méthode hypothético-déductive, qui permet de formuler une hypothèse dans le but de déduire les prédictions et les rétroductions afin d’en déterminer la validité. La démarche hypothético-déductive comprend ces étapes suivantes :

  • La revue de la littérature
  • La formulation des hypothèses
  • La collecte des données
  • Le test des hypothèses et l’analyse des résultats

L’aspect exploratoire, descriptif et explicatif de notre recherche, nous pousse à recourir à des méthodes de recherches qualitatives et quantitatives.

L’approche qualitative nous permettra de mieux comprendre notre terrain de recherche et de déduire les hypothèses, quant à l’approche quantitative, elle nous permettra de vérifier l’analyse des données objectives, en quelque sorte, elle nous permettra de vérifier si nos hypothèses sont correctes.

L’approche qualitative sera sous forme d’entretien semi-directif auprès des acteurs de la promotion des investissements à savoir le directeur de l’APIX (agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux), le Président du club des investisseurs du Sénégal, le chargé des investissements au ministère de la promotion des investissements, le Président du conseil sénégalais des entreprises et nous allons aussi interviewer deux journalistes économiques.

L’approche quantitative sera sous forme d’enquête par questionnaire et sera réalisée auprès de 30 entreprises étrangères installées au Sénégal.

Nous allons choisir 30 entreprises étrangères qui travaillent dans différents secteurs à savoir le secteur des télécoms avec Orange, Free, Expresso, le secteur de la construction avec Eiffage, le secteur de l’automobile avec la Sénégalaise de l’automobile, la CFAO, le secteur de la distribution alimentaire avec Auchan, Casino, Carrefour, Hypermarché Exclusif, ect.

Chapitre I : Place des IDE dans la littérature économique

Section 1 – Les Fondements théoriques

Plusieurs entreprises tentent de développer leurs activités à l’international, maintenant les questions à se poser sont d’abord sur quelle base une firme souhaite s’installer à l’international, comment ces firmes portent-elles le choix sur un pays par rapport à un autre, quelles sont les sources d’attractions qui peuvent les amener à s’installer dans un pays, quels sont les facteurs déterminants qui peuvent accroître l’attractivité des investissements directs étrangers.

Définition de l’investissement direct étranger

L’investissement direct étranger ou IDE a été traité par de nombreux chercheurs et économiste afin de mieux comprendre et appliquer ce type d’investissements. Parmi les définitions proposées et qui nous semblent intéressante à présenter, celle proposée par l’INSEE est assez simple et pratique à présenter.

Le site de l’INSEE ou Institut National des Statistiques et des études économiques a mis en avant une définition assez simplifiée de l’IDE. Le site mentionne ainsi que : « 1Les investissements directs étrangers sont les investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d’une autre économie et d’exercer une influence significative sur sa gestion dans le cadre d’une relation à long terme ». Dans cet extrait, le site explique que l’IDE vise à chercher une relation durable et des intérêts complémentaires pour l’entité initiatrice et pour l’entité bénéficiaire. Pour l’entité initiatrice, le but de l’IDE est de bénéficier des avantages qu’offre l’entité bénéficiaire afin d’instaurer un investissement sur le long terme. Pour l’entité bénéficiaire, l’IDE permet de bénéficier des fonds introduits par l’entité initiatrice afin d’optimiser l’économie locale et d’approvisionner l’entité en devise étrangère.

L’article dédié à l’OCDE ou Organisation de Coopération et de développement économiques dans l’ouvrage intitulé « Perspectives économiques de l’OCDE » met également une définition plus poussée et plus complète de l’IDE. L’article explique ainsi que : « 2L’IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital.
L’activité dans le domaine de l’IDE peut être mesurée de deux façons différentes : les flux et stocks d’investissements financiers, et l’activité « réelle » des filiales étrangères dans les pays d’accueil ».
L’extrait met en avant une définition et des explications plus complètes sur l’IDE et son fonctionnement. L’extrait met en exergue le fait que l’IDE ou Investissement Direct Etranger est un investissement par lequel un investisseur finance ses activités dans un pays et y acquiert des avantages comme de l’influence dans la gestion de l’entreprise dans laquelle il investit et des intérêts pécuniaires. L’IDE peut être basé sur la création d’une entreprise dans un autre pays dans ce cas, il s’agit d’un investissement de création. Il peut également s’agir d’une modification du statut de l’entreprise acquise par l’investisseur étranger. Dans ce cas, il s’agit d’une acquisition ou d’une fusion.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement et les objectifs d’un IDE, il est important de chercher à comprendre les diverses approches de l’IDE et les travaux liés à ce type d’investissements. On note que beaucoup de chercheurs ont fait des travaux sur les caractéristiques des investissements directs étrangers, parmi ces auteurs, on va s’intéresser à la “théorie éclectique de Dunning (le Paradigme OLI) (1980) et l’approche pull factor de Kinda Tidiane (2009).

I – L’approche éclectique de Dunning (le paradigme OLI)

Le paradigme OLI ou l’approche éclectique de Dunning est une méthode d’analyse mise en place et mise en avant par le chercheur John H. DUNNING. Les recherches de John H. DUNNING s’appuient sur 3 grands points d’analyse : Ownership (Propriétaire), Localisation (Pays de localisation de l’investissement) et Internalization (Internalisation).

De nombreux auteurs se sont appuyés sur les travaux de DUNNING pour étayer leurs recherches et leurs ouvrages. Parmi ces auteurs, C. MAYOUKOU a mis en avant une définition et des explications intéressantes sur l’approche éclectique de Dunning ou le paradigme d’OLI. L’auteur explique ainsi dans son ouvrage l’importance de cette approche : « 3Le paradigme d’OLI (Ownership, Localisation, Internalization) a été appliqué pour la première fois à l’analyse de la firme multinationale par John H. DUNNING (1981). Selon DUNNING, la théorie de la multinationalisation de l’entreprise développée jusqu’alors cherchait à répondre séparément aux questions suivantes : pourquoi les entreprises produisent à l’étranger ? Comment sont-elles capables de concurrencer avec succès les firmes locales ? Où les firmes multinationales produisent-elles à l’étranger ?

D’après DUNNING (1981, 1982), la réponse à la première question tient à l’avantage en termes d’internalisation des activités par les firmes multinationales. Quant à la deuxième question, la réponse viendrait du fait que ces firmes multinationales. Possèderaient des avantages spécifiques (ownership) qu’elles peuvent transposer à l’étranger. Enfin, la réponse à la troisième question est l’avantage en termes de localisation que possèdent les firmes multinationales dans leurs implémentations ». Dans cet extrait, l’auteur met en avant les motivations et les raisons de la mise en place de cette approche par Dunning. L’auteur met en avant le questionnement de ce dernier sur les raisons de la production à l’étranger, la capacité à concurrencer les firmes locales et la localisation des firmes multinationales. L’extrait met en exergue le fait que l’approche éclectique de Dunning se repose sur 3 points et les avantages qu’offrent ces 3 points pour la firme multinationale. Les trois points cités sont les suivantes : Ownership (les avantages dont disposent l’investisseur ou la firme multinationale), location (les avantages qu’offrent le lieu où l’investisseur souhaite utiliser ses fonds ou ses actifs) et Internalization (les avantages spécifiques relatifs au fait d’exploiter soi-même au lieu de sous-traiter). Ces 3 points permettent d’apporter des réponses intéressantes et pertinentes pour les questions que J. H. DUNNING se pose dans l’extrait ci-dessus.

L’approche éclectique de Dunning est une approche qui a été développée par J. H. Dunning (1980). L’acronyme OLI est l’abréviation des termes suivantes : Ownership-specific-advantages, location advantages, internalization advantages. L’approche éclectique de Dunning est également connue sous l’appellation paradigme d’OLI en référence aux termes suivantes : Ownership, location et internatlization.

  • O – avantages spécifiques de la firme.
  • L – avantages spécifiques de la localisation.
  • I – avantages spécifiques à l’internalisation.

Ces trois approches proviennent des théories du pouvoir du marché, du développement macroéconomique et des modèles d’internalisation qui peuvent expliquer la production internationale et l’investissement direct étranger. Par le biais de cette approche, J. H. DUNNING cherche à mettre en avant les avantages qu’apporterait l’IDE pour les investisseurs afin de maximiser leurs profits et minimiser les couts de production.

Dans la théorie de Dunning, on voit qu’il se préoccupe entièrement aux alternatives de positionnement des entreprises multinationales donc les déterminants propres à la firme elle-même, ainsi que ceux du pays d’accueil. Pour l’auteur, l’entreprise doit investir à l’étranger si toutefois, elle réunit la combinaison de ces trois avantages. Selon l’approche de Dunning, l’IDE n’est pas rentable ni conseillé tant que les conditions suivantes ne sont pas remplies. Il est important de s’intéresser de manière détaillée sur chaque point afin de dégager les avantages de chaque point spécifique. Nous allons ainsi développer un à un les points avancés par DUNNING dans son approche éclectique ou aussi appelé paradigme OLI.

1 – Les avantages spécifiques de la firme (Ownership)

Dans cette approche, nous appellerons la firme : l’investisseur qui souhaite utiliser ses actifs en l’injectant dans une entité (pays, société, filiale …). Pour Dunning, les avantages spécifiques de la firme sont la possession d’actifs spécifiques. Ces actifs spécifiques sont à la disposition de la firme uniquement et sont sa propriété. Il peut s’agir d’un produit ou une technologie dont les autres firmes ou sociétés ne disposent pas ou n’y ont pas accès (brevet, marques, secrets commerciaux, etc.). En d’autres termes, les actifs spécifiques de la firme sont la technologie particulière aux recherches et aux développements, les dispositions managériales, les atouts en marketing et en organisation …

Pour pouvoir investir auprès de pays ou de société à l’étranger, la firme doit avoir à sa disposition les avantages spécifiques nécessaires, mais également les fonds à investir. Pour pouvoir assurer la pérennité de ses activités tout en investissant à l’étranger, la firme doit avoir des avantages qui lui sont propres et qu’elle ne partage pas avec d’autres sociétés. Ces avantages spécifiques doivent également pouvoir être mis en avant face à la concurrence locale au niveau du pays résident où la firme souhaite s’implanter. Il est donc important que la firme choisisse le pays idéal qui dispose des facteurs déterminants pour assurer la réalisation des activités de la firme tout en lui offrant des avantages auxquels elle n’a pas accès dans son pays de résidence.

2 – Les avantages spécifiques de la localisation (Location)

Le choix du pays pour l’IDE est crucial pour une firme multinationale. L’étude de marché et les investigations doivent fournir des indices pour la mise en œuvre d’un choix pertinent pour la firme. Selon l’auteur, l’entreprise doit choisir un Etat où les biens naturels dominent et les barrières douanières ne sont pas trop pesantes afin de diminuer ces frais de production et d’augmenter son profit, dont l’actif doit être durable pour l’entreprise de l’exploiter à l’étranger plutôt que dans son pays d’origine.

Il est important, voire indispensable, de mettre en place une stratégie dans la recherche du pays idéal pour la mise en œuvre de l’IDE. La firme doit prendre en compte de nombreux éléments avant de prendre la décision d’investir à l’étranger. Il s’agit ici de rechercher les débouchés qui minimisent les coûts de production, de commercialisation afin d’être plus compétitifs.

Les points les plus importants à chercher auprès d’un pays dans lequel il faut investir sont les suivants : une main-d’œuvre qualifiée, mais à moindre cout, des avantages fiscaux et/ou douaniers qu’offre le pays, des avantages institutionnels ou politiques mis en place par le pays … Tous ces éléments doivent entrer en compte dans le cadre des recherches effectuées par la firme. Les décisionnaires pourront ainsi choisir le pays idéal avec toutes les comparaisons effectuées et toutes les données disponibles et à jour.

3 – Les avantages spécifiques d’internalisation (Internalization)

D’aprés Dunning, le fait qu’il y a moins d’avantages à sous-traiter qu’à exploiter soi-même cet actif spécifique : est un avantage à l’internalisation, en vue de contourner ou d’éviter le risque lié à la vente de technologie aux autres firmes pour ne pas s’exposer à la concurrence. Donc ici, il explique le but de l’investissement direct, car, comme nous le savons les marchés sont parfois denses et la concurrence est rude, donc on ne connait pas exactement ce que le marché nous réserve ou parfois on ne maîtrise pas bien le comportement des consommateurs.

Pour éviter les mauvaises surprises, Dunning pense que l’internalisation étant la solution la plus intelligente si l’on maitrise comment mener son activité efficacement. La réduction ou la limitation des intermédiaires est la solution que J. H. Dunning propose via les avantages spécifiques d’internalisation. En effet, Dunning estime qu’il est plus judicieux d’exploiter soi-même ces actifs que de les sous-traiter. La sous-traitance présente de nombreux inconvénients comme le risque de vols de propriété intellectuelle, l’apparition et le renforcement de la concurrence, l’augmentation des couts de production et bien d’autres encore. Dunning considère la sous-traitance comme une mauvaise utilisation des fonds et préconise plutôt l’IDE et l’internalisation des activités.

L’approche éclectique de Dunning mise sur la recherche des avantages sur les 3 points suivants : Ownership, Localisation et Internalization avant de procéder à l’IDE. Pour Dunning, au cas où l’un des avantages manque à l’appel, la stratégie de l’entreprise n’est pas complètement viable et présente de nombreuses failles. Il est donc important, voire indispensable, de bien définir ses avantages relatifs au paradigme d’OLI avant de commencer les étapes de l’IDE.

Signalons que cette théorie proposée par Dunning reste marquée par son approche purement microéconomique de la question de la localisation et de l’absence d’une analyse macroéconomique en termes d’avantages comparatifs des pays. Il est donc important de coupler l’approche de Dunning avec la mise en place d’une comparaison entre plusieurs pays (location) pour pouvoir choisir le pays idéal et qui offre les avantages les plus intéressants pour la firme.

En d’autres termes, dans les approches de Hirsch et de Dunning, le choix de la modalité de pénétration du marché résulte d’un simple arbitrage statique entre des coûts ou des avantages, ce qui réduit le cadre d’analyse de la localisation. Cette théorie est aussi critiquée par l’absence d’interactions stratégiques entre les firmes dans les choix isolés qu’effectuent ces firmes, sans prise en compte des actions et choix des firmes concurrentes locales et étrangères. Toutefois, Dunning (1993) lui-même a tenté de dépasser le cadre statique de son modèle pour une approche dynamique de la théorie éclectique, en considérant l’évolution dans le temps des trois types d’avantages O, L et I.

Nous avons pu mettre en avant le paradigme d’OLI en expliquant les points importants à prendre en compte dans le cadre de l’IDE selon Dunning. Nous allons à présent mettre en exergue l’approche pull factor que les pays intéressés par la réception d’IDE doivent mettre en place.

II – L’approche pull factor

L’approche pull factor ou facteurs internes est une technique appliquée par les pays pour attirer les investisseurs étrangers en mettant en place des politiques favorables pour inciter les investisseurs à injecter des capitaux privés au sein du pays. Pour Kinda Tidiane (2009), les facteurs internes ou pull factor caractérisent de manière générale les conditions macroéconomiques d’un pays qui peuvent influencer les flux de capitaux privés à destination de ce pays. Ils incluent entre autres le taux de croissance économique, le taux d’intérêt domestique, la fiscalité, le taux d’inflation et la volatilité du taux de change. Pour l’auteur, ces éléments ont une importance capitale dans l’interprétation de ces flux. Dans le cadre de l’IDE, l’approche pull factor permet de comprendre et de choisir de manière efficace le pays idéal (localisation). Le pays idéal (localisation) sera celui qui propose les avantages les plus intéressants et les conditions les plus favorables pour la firme (ownership) et ses activités.

Les études de Hermes, N et Lensink, R(2003), Alfaro et el. (2004) ont démontré qu’un meilleur développement du système financier joue un rôle important dans la stimulation des flux des IDE. Ces auteurs ont mis en exergue le fait que l’approche pull facteur peut devenir un moyen efficace pour les pays à la recherche d’IDE de rendre leurs pays plus attractifs pour les investisseurs étrangers. L’amélioration du système financier pourrait permettre, selon les auteurs, d’attirer plus d’investisseurs et d’améliorer la circulation des IDE.

De leurs côtés, Wang (1990) et Borensztein et al. (1998) ont pensé que le capital humain est un facteur significatif pour les investissements directs étrangers. Ces auteurs mettent en avant le facteur humain comme étant un élément important et significatif dans le cadre de l’attractivité des pays pour l’IDE. Le capital humain est à considérer pour la firme avant la mise en œuvre d’un IDE. Pour pouvoir assurer les activités de la firme, la firme doit engager de la main-d’œuvre de qualité qui peut fournir une production efficace et peu couteuse pour la firme. Dans le cadre de l’approche pull factor, les pays peuvent qui cherche à attirer des IDE peuvent mettre en avant leurs mains-d’œuvre tant pour sa qualité que pour son cout par rapport aux autres pays. Une main-d’œuvre de qualité doit être constituée de personnes compétentes, ayant une acquise des connaissances théoriques, un niveau d’éducation appréciable (études universitaires, études techniques et professionnelles …). Cette main-d’œuvre de qualité doit également être peu couteuse par rapport aux couts de main-d’œuvre dans le pays de résidence de l’investisseur bien entendu et par rapport aux autres pays qui cherchent à attirer des IDE. L’idéal pour les firmes multinationales est de trouver une main-d’œuvre qualifiée et à moindre cout afin de minimiser leurs couts de production.

K. TIDIANE explique dans son ouvrage l’importance des facteurs internes ou pull factor dans l’amélioration de l’attractivité d’un pays pour un investissement direct étranger. L’auteur a mentionné que le taux de croissance économique faisait partie des points à améliorer pour tenter d’attirer plus d’investisseurs étrangers. TIDIANE a donné l’exemple suivant dans son ouvrage : « 4Le taux de croissance par exemple, en améliorant les possibilités de profits, a un effet positif sur l’attractivité des flux de capitaux privés. Des auteurs comme Montiel et Reinhart (1999) ont montré que le rendement des marchés obligataires d’un pays (taux d’intérêt) favorise certains flux de capitaux privés en direction de ce pays. Le risque de change est également un facteur pouvant affecter les flux de capitaux privés. La stabilité du taux de change, en assurant une certaine garantie des profits à expatrier, a un effet positif sur les entrées de capitaux dans un pays.

Dans le cas des pays à faibles revenus comme la majorité des pays de l’UMOA, d’autres facteurs qui influencent la productivité de l’économie ont été reconnus comme ayant un impact sur les flux de capitaux privés. Il s’agit de l’ouverture commerciale, du niveau d’éducation, de la stabilité politique et des infrastructures qui ont des effets surtout sur les flux de capitaux de long terme tels que les investissements directs étrangers ». L’auteur met ici en avant plusieurs points qui peuvent améliorer l’attractivité d’un pays pour l’IDE. L’auteur y cite par exemple : le taux de croissance, le taux d’intérêt, le risque de change et la stabilité du taux de change. Tous ces éléments peuvent entrer en considération dans le choix du pays pour une firme multinationale qui souhaite investir. Ces éléments peuvent avoir un effet positif et peuvent devenir des bons points pour permettre à un pays d’attirer plus d’investisseurs. L’auteur met également en avant d’autres points qui peuvent rende les pays attractifs pour l’IDE en particulier les pays de l’UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). Ces points sont les suivants : le niveau d’éducation, l’ouverture commerciale, la stabilité politique et les infrastructures appropriées. Pour les pays de l’UMOA, la stabilité politique est un point primordial à prendre en compte pour les investisseurs. Il n’est pas rare que des mouvements populaires et des renversements de gouvernement apparaissent dans ces pays. Ces incidents peuvent devenir des freins pour les investisseurs puisqu’ils risquent de perdre de l’argent ou de perdre certaines infrastructures lors des mouvements populaires. Il est donc rare pour les investisseurs de se tourner vers des pays qui n’ont pas une certaine stabilité économique. Le niveau d’éducation est également un point important comme l’a souligné les autres auteurs comme Wang (1990) et Borensztein et al. (1998).

L’auteur BATANA Y. M. a mis en avant les 3 points qui influencent l’attractivité des pays de l’UMOA. L’auteur explique dans son ouvrage que : « 5les IDE dans les pays de l’UMOA sont principalement influencés par l’investissement domestique, l’ouverture et l’éducation. Il trouve également que les entrées d’IDE sont affectées par le niveau d’IDE de la période précédente ». L’auteur explique que les trois points suivants sont les principaux facteurs d’attractivité pour les pays de l’UMOA : l’investissement domestique, l’ouverture et l’éducation. Par investissement domestique, l’auteur met en avant les efforts fournis par l’État pour améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs : les stratégies politiques qui visent à faciliter le flux de capital, l’allègement fiscal et/ou douanier pour les investisseurs ou encore les autres avantages relatifs à l’utilisation des fonds des investisseurs (taux de change, stabilité des changes…). L’ouverture et l’éducation font référence au fait que le pays dispose d’un certain niveau d’éducation et d’une ouverture d’esprit qui facilite la mise en œuvre des IDE. L’auteur rajoute également le fait que l’entrée d’IDE influence l’attractivité du pays. Dès que le pays arrive à attirer des investisseurs étrangers sur son territoire, d’autres investisseurs suivent les autres pour utiliser leurs actifs au sein du pays. Il y a un effet de contagion qui rend le pays plus attrayant dès qu’un investisseur étranger a initié un IDE auprès de ce dernier.

En parlant d’effet de contagion, il est aussi possible de constater cet effet dans les pays voisins d’un pays qui a su attirer des investisseurs directs étrangers. Le phénomène a été étudié par des auteurs et des chercheurs afin de comprendre cette tendance. L’auteur K. TIDIANE a mis en avant dans son ouvrage l’effet de contagion des IDE dans des pays voisins. Dans son extrait, l’auteur prend l’exemple des pays d’Amérique latine. L’auteur explique ainsi que : « 6La possibilité de contagion en période d’afflux de capitaux a été pour la première fois étudiée par Calvo et Reinhart (1996) dans le cadre des pays d’Amérique latine. Ils trouvent (après avoir contrôlé pour les autres déterminants des flux de capitaux) que les flux de capitaux reçus par le Mexique ont eu des effets positifs (effet de contagion) sur les flux de capitaux reçus par cinq petites économies de la région (Costa Rica, République Dominicaine, Equateur, Salvador et Uruguay) pendant la période 1970-1993 et surtout pendant la période 1979-1993.

Hernandez et al. (2001) sur un échantillon plus grand de 28 pays en développement sur la période, 1977-1997 étudient également la possibilité d’un phénomène de contagion pendant les périodes d’entrées massives de capitaux privés. Leurs résultats confirment l’existence du phénomène de contagion pour les IDE et pour les investissements de portefeuille ». Dans cet extrait, l’auteur met en avant le fait que les investissements et les capitaux reçus par le Mexique ont également été bénéfiques pour les pays voisins qui sont devenus plus attractifs pour les investisseurs étrangers. L’auteur met en avant la période de 1979 à 1993 qui ont été des périodes fastes dans le cadre des IDE auprès des pays de l’Amérique latine. L’auteur s’appuie également sur les recherches d’Hernandez et al. (2001) pour mettre en avant cet effet de contagion au niveau mondial en particulier pour les pays en voie de développement qui cherchent à attirer des investisseurs étrangers.

Nous avons pu mettre en avant les deux approches : approche éclectique de Dunning et l’approche pull factor pour l’amélioration de la mise en œuvre des IDE tant pour le pays dans lequel investir que pour la firme. Nous allons à présent entrer plus en profondeur dans le cadre des études empiriques sur les déterminants des IDE.

Section 2 – Les études empiriques sur les déterminants des IDE

Dans le cadre des IDE, il est important de mentionner que les pays qui bénéficient le plus de ces types d’investissements sont les pays en voie de développement. Ces pays disposent d’avantages non négligeables pour les investisseurs tant en matière de main-d’œuvre qu’en matière d’avantages fiscaux, douaniers ou économiques. Dans cette optique, les pays africains font partie des destinations les plus appréciées pour les investisseurs étrangers.

Morisset (1999) a fait une analyse sur les déterminants des IDE en Afrique, il a remarqué́ que certains pays africains comme le Sénégal, la Namibie, la Mozambique etc, ont réussi à améliorer leurs environnements des affaires, en attirant plus d’IDE que les pays ayant une taille de marché très importante comme le Cameroun, le Congo etc, et des ressources naturelles (Congo, Zimbabwe), sur la base de son étude économétrique, il a pu trouver deux facteurs qui sont déterminants dans l’attractivité́ des IDE, à savoir la croissance économique et l’ouverture commerciale.

L’auteur K. TIDIANE met en avant dans son ouvrage l’évolution des flux de capitaux privés dans les pays membres de l’UMOA de 1970 à 2002. Dans con ouvrage, l’auteur expose la nette évolution et la tendance de croissance des investissements privés dans les pays africains en particulier ceux membres de l’UMOA. L’auteur explique ainsi que : « 7Les pays d’Afrique Subsaharienne dont font partie les pays de l’UMOA bénéficient uniquement de 3% des capitaux privés à destination des pays en développement en 1997 (année ayant enregistré un pic d’entrée de capitaux dans les pays en développement). L’observation des flux de capitaux privés dans les pays de l’UMOA à travers le temps permet de distinguer des phases d’afflux massifs comme illustrés par la figure 1 ci-après ». L’auteur met tout d’abord en avant le fait que les pays d’Afrique subsaharienne bénéficient de peu d’investissements étrangers en 1997. L’auteur constate ensuite que des phases de hausses des flux de capitaux privés sont visibles. Le graphique suivant a été tiré de l’ouvrage de K. TIDIANE pour mettre en avant la croissance des IDE dans ces pays.

Graphique 1 : Evolution des flux de capitaux privés dans les pays de l’UEMOA

Dans la figure ci-dessus, nous pouvons comprendre l’évolution des flux de capitaux privés dans les pays de l’UMOA. Nous pouvons également distinguer une tendance de croissance pour les IDE à partir de 1994 jusqu’à 1998. Nous pouvons ensuite remarquer une stabilisation des IDE de 1998 à 2002.

Les flux des IDE dans les pays africains n’ont pas cessé d’évoluer ces dernières années et en particulier dans les débuts des années 2000. Les entrées des IDE les plus flagrantes dans les débuts des années 2000 sont celles du Sénégal et celles de la Cote d’Ivoire. L’évolution des flux des IDE a permis à de nombreux pays africains d’améliorer leurs croissances économiques, mais également leurs attractivités vis-à-vis des investisseurs étrangers. Les investisseurs étrangers sont souvent attirés par les pays qui savent optimiser leurs atouts par le biais d’incitations aux investissements. L’auteur NIANG O. met en avant dans un de ces ouvrages l’importance des flux des IDE dans les années 2000 et la forte concurrence entre les pays africains en particulier les pays membres de l’UEMOA comme le Sénégal, le Mali ou encore la Cote d’Ivoire pour ne citer que ces pays. L’auteur explique ainsi que : « 8En effet, les sorties les plus importantes sont observées en Côte d’Ivoire et au Mali, où les IDE prennent des valeurs négatives respectivement de l’ordre de 231 et de 22 millions de dollars. Cependant, une hausse significative est enregistrée au lendemain de la dévaluation du FCFA en janvier 1994 qui sera rapidement étouffée par les instabilités politiques (les changements de régime et les multiples grèves contre les mesures d’ajustement structurel). Cette hausse des entrées d’IDE dans l’UEMOA atteignant le record de 742 millions de dollars en 1997 s’explique par les politiques libérales des PAS dont la privatisation des entreprises publiques, les effets volumes de court terme de la dévaluation et les mesures d’accompagnement de celle-ci. Sur la période 1995- 2000, le Sénégal et la Cote d’Ivoire étaient les principaux destinataires des IDE dans l’UEMOA. Ainsi, en février 1997, 51% du capital de CI-Telecom de la Côte d’Ivoire est cédé à France Câbles et Radio (FCR) pour une valeur de 105 milliards de FCFA. En outre au Sénégal, 33% du capital de la Société Nationale des Télécommunications (SONATEL) est acquis par une succursale de France Telecom pour un montant de 70 milliards de FCFA en Juillet 1997. Cependant, au cours de la période, 2005-2008 le Sénégal et la Cote d’Ivoire se verront dépassée par le Niger, le Mali et le Togo. Ce phénomène témoigne du développement du secteur de l’énergie de l’hydrocarbure, des mines et de la manufacture observé dans ces différents pays, principal atout pour attirer les IDE ». Les pays comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire sont parmi les premiers pays à miser sur les investissements étrangers pour améliorer leurs économies. Ils étaient les destinations privilégiées par les investisseurs dans les années 90 selon l’auteur. Les investissements les plus privilégiés par les financeurs étrangers dans les pays comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire sont les domaines de la télécommunication. Les investisseurs étrangers ont par exemple injecté dans les sociétés suivantes : CI-Telecom pour la Cote d’Ivoire et SONATEL (Société Nationale des Télécommunications pour le Sénégal. Dans les années 2000, d’autres pays ont commencé à émerger pour concurrencer les pays comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire en matière d’incitations aux investissements privés. Les pays comme le Niger, le Mali ou encore le Togo ont commencé à attirer les investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux au sein de leurs pays respectifs. Les investissements dans ces pays sont surtout focalisés dans les domaines suivants : les secteurs miniers, les hydrocarbures ou encore la manufacture. Le développement rapide de ces secteurs et les besoins importants au niveau mondial ont facilité la montée de ses nouvelles ressources et leurs exploitations.

Le graphique ci-après met en avant l’évolution des flux des IDE dans les divers pays membres de l’UEMOA. Sur le graphique, nous pouvons facilement constater que les investissements directs étrangers étaient relativement bas dans les années 80. Aucun pays africain ne s’était appuyé sur ces types de financements pour améliorer la croissance économique de leurs pays. Dans les années 90, nous pouvons constater des entrées conséquentes de fonds privés étrangers au sein de l’économie ivoirienne avec un pic important entre 1997 et 1998. Le Sénégal reçoit également des investissements étrangers importants entre 1996 et 1999. Dans les débuts des années 2000, le Mali bénéficie de financements privés importants entre 2001 et 2003 puis entre 2004 et 2005. D’autres pays suivent les traces du Sénégal, du Mali et de la Cote d’Ivoire dans les années 2000 comme le Niger, le Bénin, le Burkina Faso ou encore le Togo. Le Togo par exemple bénéficie d’un financement important entre 2010 et 2012 avec un pic atteignant les 700.000.000 $ d’investissements directs étrangers. Le Niger quant à lui bénéficie d’un pic important sur une période relativement longue de 2007 à 2011. Le Niger bénéficie de financements atteignant les 1.100.000.000$ sur la période de 2007 à 2011. Puis les financements baissent légèrement de 2011 à 2013. Le Mali reçoit à nouveau des financements importants sur la période de 2008 à 2009 d’une valeur d’environ 800.000.000$. Les financements directs étrangers dans le pays subissent ensuite des baisses importantes de 2011 à 2014. Le Burkina Faso bénéficie de deux pics de financements étrangers importants le premier pic survient entre 2006 et 2008 d’une valeur d’environ 300.000.000$ et un second sur une période 2010 et 2014 d’une valeur de plus de 400.000.000$. Nous pouvons constater sur le graphique ci-dessous que les pays africains membres de l’UEMOA sont en concurrence direct ou indirect dans l’amélioration de l’attractivité des IDE pour leurs pays. Chaque pays dispose de leurs avantages et de leurs ressources propres et doivent compétir avec les autres pays pour pouvoir pousser les investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux au sein de leurs économies respectives.

Graphique 2 : Tendances des flux dans les pays de l’UEMOA

Source : Auteur, à partir des données de World Development Indicators (WDI), 2016.

Bouri et Benmassoud (2014), ont dirigé leurs travaux sur les facteurs les plus déterminants des investissements directs étrangers dans la région MENA pour la période 1980-2011. Ils ont utilisé l’analyse en données de Panel, ils ressortent que la taille de marché, le degré́ d’ouverture économique, le niveau des infrastructures, la stabilité́ politique et le développement financier influencent positivement et significativement les flux des IDE dans cette zone géographique.

En se basant d’une étude d’échantillon pour 40 pays en développement PED durant la période (2000-2015), Tirhboula et al (2017) ont conclu que la variable : capital humain, l’ouverture commerciale, la taille du marché́, la croissance économique et les infrastructures sont les éléments les plus essentiels dans l’attractivité́ des IDE. Ces éléments mis en avant par les auteurs Tirbhoula et al. mettent en exergue des facteurs déterminants qui permettent aux investisseurs de choisir le pays idéal pour l’IDE. Les investisseurs étrangers peuvent ainsi procéder à des études et des comparaisons entre les divers pays qui leur semblent les plus profitables.

Les pays d’Asie du Sud sont également des destinations appréciées par les investisseurs pour utiliser leurs actifs. Les pays d’Asie du Sud disposent également des avantages nécessaires pour la mise en place d’IDE comme une main-d’œuvre bon marché, des avantages fiscaux et douaniers ou des politiques qui favorisent l’attractivité des investissements étrangers. Vo (2018) a expliqué les caractéristiques des investissements directs étrangers au Vietnam en utilisant les données de panel sur la période 2005-2014. Il a trouvé que les flux d’IDE vers le Vietnam dépendent de la taille de marché, du risque inflationniste dans la nation ou est originaire l’entreprise multinationale et du lien commercial entre la nation d’origine et la nation qui accueille l’investissement et enfin la volatilité́ du marché́ boursier et la distance géographique entre les deux pays.

Les auteurs MINDA A. et NGUYEN H-T-T. mettent en avant dans leurs ouvrages l’évolution des IDE au Vietnam. Les auteurs mettent également en avant un graphique qui met en avant la croissance des IDE dans le pays. Les auteurs expliquent ainsi que : « 9On observe une hausse plus ou moins régulière des IDE entre 1990 et 1997 qui passent respectivement de 180 à 2 587,3 millions de dollars entre ces deux dates. En revanche, la crise économique asiatique de 1997-1998 va avoir un impact négatif sur les flux d’IDE entrants au Vietnam qui tombe à 1,2 milliard de dollars en 2002. À l’inverse, le Vietnam accueille un nombre croissant d’IDE depuis 2006. En 2008, les IDE entrants ont même atteint un record historique en dépassant les 8 milliards de dollars. Ce record historique de 2008 contraste avec la baisse de 14 % des flux d’IDE entrants enregistrée à l’échelle mondiale la même année (UNCTAD [2009]) ». L’extrait ci-dessus met en avant la croissance des IDE au Vietnam depuis 1990 jusqu’en 2008. L’auteur met en avant les diverses phases que traverse le Vietnam avec les fluctuations des investissements directs étrangers. Cette figure met en avant l’importance et la croissance des IDE dans le pays en particulier de 2005 à 2008. Dans cette phase, les IDE ont eu une fulgurante hausse avec un record de 8 millions de dollars américains.

Graphique 3: l’évolution des IDE entrants au Vietnam entre 1990 et 2008

Source: élaboré par les auteurs à partir de l’UNCTAD (2009)

Les auteurs ont également mis en avant le développement des investissements directs étrangers malgré la période de crise de 2008 qui affecté le monde. Les auteurs rajoutent dans leurs ouvrages que : « Malgré la crise économique et financière, les pays émergents sont restés attractifs en termes d’IDE au moins jusqu’en 2008. Ainsi, la croissance des IDE entrants a été respectivement de 27 % en Afrique, 17 % en Asie et 13 % en Amérique latine en 2008, alors que les pays développés subissaient dans le même temps une chute de 27 % ». Les IDE n’ont pas été lourdement affectés par la crise économique et financière de 2008 selon les auteurs. Les pays en voie de développement sont toujours restés attractifs et ont bénéficié des IDE tout au long de l’année de la crise et même après, malgré le fait que les pays développés ont subi de lourdes pertes économiques.

Dans le cadre de l’analyse des facteurs déterminants des IDE, il est important de comprendre les deux catégories de déterminants : économiques et non économiques. L’auteur MICHALET met en avant dans son ouvrage de 1999 l’importance de bien distinguer les deux catégories de facteurs déterminants pour les IDE. L’auteur explique qu’il est important de décomposer « 10les déterminants de l’IDE en deux types : (i) les prédéterminants ou préconditions de l’attractivité et (ii) les déterminants nécessaires qui sont importants pour que les pays fassent partie de la « Short List1 ». Le cadre politique et macroéconomique fait partie des prédéterminants de l’IDE et il constitue même le premier déterminant de l’IDE des multinationales. La stabilité du régime politique garantit en partie la prévisibilité de la rentabilité des projets d’investissement, ce qui permet à l’investisseur de choisir parmi les pays candidats lors de la délocalisation. À ce cadre politique et économique, s’ajoute aussi le cadre général réglementaire de l’IDE qui, si satisfaisant, permet normalement à un pays de faire partie de la « Long List ». Ce cadre général comprend les règles et les règlements régissant l’entrée et l’activité des investisseurs étrangers (liberté des transferts de capitaux et régime de change), les normes de traitement des filiales étrangères (politique fiscale et commerciale, législation sociale, flexibilité de l’administration, sécurité sociale) et les règles de fonctionnement des marchés (politique de concurrence ; système légal, réglementaire et judiciaire) ». Cette distinction est importante dans le sens où les investisseurs ne se limitent pas uniquement aux facteurs économiques afin de minimiser les risques de perte sur le moyen et le long terme. L’auteur met en exergue deux types de conditions pour attirer les IDE. La première condition réside dans le fait que le pays de localisation dispose d’un cadre politique adéquat : une stabilité politique permettant la pérennité des activités des investisseurs étrangers et des avantages comme des ressources naturelles abondantes, des ressources humaines de qualité et en quantité suffisante. Les préconditions mentionnées par l’auteur représentent les institutions en place dans le pays, les règles qui avantagent les investisseurs comme les réductions fiscales ou les aides à l’installation des entreprises dans le cadre des IDE.

Pour notre cas d’étude, nous diviserons en deux grandes catégories les facteurs déterminants pour la mise en place des IDE dans un pays et pour optimiser l’attractivité des pays. Le premier facteur à prendre en compte dans le cadre des IDE est les déterminants économiques. Par déterminants économiques, nous souhaitons mettre en avant tous les avantages économiques proposés par le pays pour attirer les investisseurs à délocaliser leurs entreprises auprès du pays en question. Parmi ces déterminants économiques, nous mettrons en avant les points suivants : le capital humain, le développement des infrastructures, le taux d’endettement, la pression fiscale et l’ouverture au marché extérieur. Pour les déterminants non économiques, nous traiterons des déterminants institutionnels et de la qualité des institutions comme facteurs d’attractivité des pays pour les investissements directs étrangers.

Nous avons pu comprendre que les pays d’Afrique et d’Asie du Sud sont les pays qui sont les plus appréciés par les investisseurs étrangers. Ils proposent des avantages et possèdent des facteurs déterminants pour la mise en œuvre des investissements directs étrangers. Pour la suite, nous allons faire la revue de la littérature de chacune des déterminants des IDE : économiques et non économiques.

I – Les déterminants économiques des IDE

Les facteurs déterminants pour l’attraction des IDE sont les facteurs internes que les investisseurs descellent au sein d’un pays et qui favorisent la décision d’investir auprès de ce pays. Les facteurs déterminants des IDE peuvent être de 2 natures différentes : les facteurs déterminants qui se basent sur les caractéristiques économiques et les facteurs déterminants qui se basent sur les caractéristiques non économiques.

Pour les investisseurs étrangers, il est important de prendre en considération de nombreux facteurs avant de pouvoir investir auprès d’un pays. De nombreux facteurs peuvent favoriser ou non la mise en œuvre d’un IDE. Nous allons essayer de voir chaque facteur déterminant qui pourrait pousser les investisseurs étrangers à investir leurs actifs auprès d’un pays en voie de développement. Nous nous concentrerons tout d’abord sur les facteurs déterminants économiques qui favorisent l’attrait des investisseurs étrangers. Parmi les facteurs déterminants économiques des IDE, nous nous concentrerons sur les points suivants : le capital humain, le développement des infrastructures, le taux d’endettement, la pression fiscale et l’ouverture au marché extérieur. Ces points est les plus importants à traiter et inclus de nombreux sous éléments comme le niveau d’éducation, les incitations gouvernementales, l’optimisation des conditions commerciales ou encore

1 – Le capital humain

Le capital humain est une des principales ressources au sein d’un pays. Le capital humain peut devenir la force comme la faiblesse d’un pays tant en matière de développement qu’en matière de stabilité politique.

Pour une bonne attraction des IDE, le pays a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée, les études de Wang (1990) ; Hanson (2001) ; Dupuch et Milan (2005) l’ont bien montré dans leurs études, pour eux, la main-d’œuvre représente un élément essentiel de l’attractivité des investissements directs étrangers. La main-d’œuvre représente un des facteurs les plus attractifs pour les investisseurs étrangers. Dans les pays développés, la main-d’œuvre est à la fois qualifiée et couteuse pour les sociétés. Elle représente une charge importante des sociétés tant en matière de rémunération, de cotisations sociales, d’optimisation des infrastructures relatives au bien-être des collaborateurs. Dans les pays en voie de développement, la main-d’œuvre dispose d’une bonne qualification suivant le niveau d’études des postulants, mais en plus le cout de la main-d’œuvre est beaucoup moins couteux par rapport aux collaborateurs venant des pays développés.

Les études de Wheeler et Mody (1992) ; Mody et Srinivasan (1998) ont découvert que le montant du facteur humain comme facteur significativement important des décisions de localisation. Dans le cadre des investissements directs étrangers, le choix des investisseurs est toujours motivé par la recherche d’un minimum de cout et d’un maximum de profits. Dans cette optique, les investisseurs chercheront toujours à optimiser les profits en limitant les couts de production. Le choix des investisseurs sera tourné vers les pays à la main-d’œuvre la moins couteuse, mais avec la main-d’œuvre la plus qualifiée possible. Les investisseurs vont se tourner vers les pays qui offrent le meilleur rapport qualité-prix en matière de main-d’œuvre.

Dans leurs études Keravis et Losey (1992) ; Wheeler et Mody (1992); Mody et Srinivasan (1998) établissent que les investisseurs préfèreraient agir dans des pays où le gouvernement favorise la politique libérale pour l’emploi. Les investisseurs cherchent également à bénéficier des politiques d’aides mises en place par les gouvernements pour faciliter la mise en œuvre des IDE dans le pays. Chaque pays cherche à attirer les investisseurs étrangers et de ce fait met en place des politiques et des règlementations qui favorisent les investissements venant de l’étranger. L’auteur SOKPOR K. D. a mis en avant dans son ouvrage les facteurs déterminants de l’investissement direct étranger au Togo. Il mentionne dans son ouvrage, les normes et les règlementations mises en œuvre pour faciliter l’introduction d’actifs financiers de la part d’investisseurs étrangers. L’auteur mentionne la mise en œuvre du code des investissements pour le cas du Togo. Il explique ainsi que : « 11Introduit depuis 1965 dans le système économique, il a subi des révisions ou des aménagements en 1973, 1978 et en 1985. Par Loi 89-22 du 31 octobre 1989, un nouveau code des investissements a été adopté.

Cette loi a pour objet de favoriser le développement de l’activité économique en stimulant les investissements au Togo. Elle a pour principaux objectifs la valorisation des matières premières locales, le développement des exportations, la réalisation d’investissements à forte intensité de main d’œuvre, la décentralisation des activités économiques, la promotion des petites et moyennes entreprises nationales. Elle définit les 11 garanties et les avantages qui sont accordés au titre des investissements réalisés par les entreprises ». Cet extrait met en avant plusieurs objectifs sur lesquels les pays doivent se focaliser. Nous pouvons remarquer que l’auteur met en exergue l’importance de la mise en place de main-d’œuvre de quantité pour répondre aux besoins des investisseurs étrangers.

La population au sein d’un pays peut augmenter la qualité de l’image d’un pays, mais elle peut également nuire à cette image suivant les décisions et les actions menées par le gouvernement en place. La population cherche à bénéficier des ressources et des richesses de son pays afin d’améliorer la qualité de vie. Si le gouvernement en place met à disposition de la population les services appropriés et les prestations dont la population a besoin. Cette dernière peut apporter son soutien et sa loyauté aux dirigeants en place. Dans le cas contraire, la population peut devenir une arme que les opposants politiques utilisent pour renverser un gouvernement en place et créer des troubles au sein du pays. Les investisseurs sont toujours à la recherche d’un investissement rentable et pérenne afin de maximiser ses profits. Les pays qui souffrent d’instabilité politique et de conflits internes sont peu intéressants pour les investisseurs. Une manière d’attirer les investissements directs étrangers et de garder ses investissements est donc de prendre soin de la population afin d’assurer la stabilité politique au sein du pays.

Les auteurs SACHS et SIEVERS ont mis en avant dans leur ouvrage l’impact négatif de l’instabilité politique dans les pays africains dans le cadre de l’attractivité de ces pays. Ils expliquent ainsi que : « 12La stabilité politique est l’un des plus importants déterminants des IDE en Afrique. Nos travaux ont également montré qu’il existe une relation négative et statistiquement significative entre les IDE et l’instabilité politique. Rogoff et Reinhart (2003) ont eux montré qu’il existe une relation négative entre les IDE et les conflits en Afrique. Gouenet (2016), sur une étude portant sur le Cameroun sur la période 1960-2002, trouve aussi que l’indicateur de risque d’instabilité sociopolitique exerce un effet négatif sur les flux entrants d’IDE. D’autres auteurs cependant ne trouvent aucun lien entre les institutions politiques et l’attraction des IDE, voire même décèlent un lien positif ». Les deux auteurs mettent en avant dans cet extrait, et avec l’appui d’autres auteurs, l’importance de la stabilité politique dans la décision des investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux. Un pays qui démontre une forme de stabilité sur une durée relativement longue est plus attractif qu’un pays qui fait souvent face à des coups d’État et des guerres civiles. Les investisseurs prennent moins de risques en investissant dans un pays stable politiquement que dans un pays où les coups d’État et les manifestations sont des pratiques courantes. De plus, un pays qui est stable politiquement aura plus tendance à garder une continuité dans les efforts gouvernementaux à la promotion des investissements. D’un autre côté, un pays instable politiquement peut changer les institutions et nuire aux activités des investisseurs qui sont déjà implantés auprès du pays.

Le gouvernement en place doit fournir les prestations nécessaires et les établissements appropriés pour permettre à la population d’avoir et de maintenir une certaine qualité de vie. Les prestations fournies par le gouvernement doivent également se focaliser sur l’amélioration de l’éducation de la population. Les investisseurs ne cherchent pas uniquement de la main-d’œuvre en quantité, mais également de la main-d’œuvre de qualité. Le gouvernement en place doit ainsi fournir des prestations et des établissements permettant d’offrir une éducation plus importante pour la population.

2 – Le développement des infrastructures

La mise en œuvre des IDE est un projet longuement réfléchi par les investisseurs, le choix du pays d’accueil représente le plus d’interrogation et de recherches préalables possibles. De nombreuses études sont ainsi menées par les investisseurs afin de comparer et de choisir le pays qui présente les meilleures conditions pour les IDE. Pour pouvoir attirer les investisseurs et mettre le pays dans les meilleures dispositions pour recevoir les IDE, chaque pays doit optimiser ses infrastructures.

L’auteur RAZAFINDRAKOTO Mireille met en avant dans son article de 1996, les facteurs déterminants des investissements directs étrangers. Elle explique dans son ouvrage que de nombreux facteurs entrent en considération dans le cadre de l’attraction des investisseurs étrangers. Elle explique que : « 13D’après le bref aperçu des études antérieures, un certain nombre de facteurs peuvent influer sur les flux d’investissements directs étrangers :

  • La performance économique du pays ;
  • Le niveau d’industrialisation ;
  • L’ouverture du pays ;
  • L’existence de ressources naturelles exploitables ;
  • La taille du pays qui peut révéler un marché national important ;
  • La situation géographique qui peut permettre l’accès à un marché régional ;
  • La faiblesse des couts, notamment de la main-d’œuvre ;
  • La qualification de la main-d’œuvre ;
  • Le niveau de développement des infrastructures … »

Avec cet extrait, nous pouvons constater que l’auteur énumère les divers facteurs considérés par les chercheurs pour évaluer l’attractivité d’un pays pour des IDE. Dans cet extrait, l’auteur énumère en dernier le niveau de développement des infrastructures dans le pays. Les investisseurs étrangers cherchent à profiter des avantages qu’offre un pays en voie de développement. Les infrastructures développées peuvent améliorer l’attractivité d’un pays par rapport à un autre. Par exemple, si les investisseurs œuvrent dans le domaine de l’importation et de l’exportation de biens, ils seront plus intéressés par un pays qui dispose d’infrastructures développées : des ports, des hangars à forte capacité ou de nombreuses entreprises de transport de marchandises. Les investisseurs ne veulent pas investir dans un pays qui cherche encore à construire ou à développer les infrastructures qui intéressent les investisseurs étrangers. Ces derniers cherchent à minimiser les couts et à profiter de tous les moyens déjà à disposition du pays où ils vont investir.

Une étude qui a été réalisée par Alfaro et al. (2005), Sekkat et Varoudakis (2007) affirment que les pays ayant des bonnes infrastructures attirent davantage d’Investissements directs étrangers. D’autres auteurs l’ont affirmé aussi, comme Wilhelms (1998) dans son étude sur 67 économies émergentes entre 1978 et 1995 confirme la théorie qui postule qu’un investisseur étranger préférerait s’installer dans un pays où existent des infrastructures de bonne qualité facilitant la production, la communication, le transport et la distribution.

Les infrastructures comme la communication, la production, le transport ou la distribution sont des éléments importants et indispensables au bon fonctionnement des activités des investisseurs étrangers. Donc, on peut dire que la présence d’infrastructures de bonne qualité a une influence positive et significative sur l’investissement direct étranger.

3 – Le taux d’endettement

Les pays en voie de développement sont souvent les cibles des IDE et des investisseurs étrangers pour de nombreux facteurs comme la faiblesse des et couts et la qualification du capital humain, le niveau de développement des infrastructures ou encore le taux d’endettement. Ce dernier est intéressant à considérer compte tenu du fait que les investisseurs étrangers cherchent à investir dans des pays en voie de développement. Ces pays sont souvent endettés auprès des pays développés et des institutions financières internationales comme le FMI par exemple. La prise en considération du taux d’endettement est importante pour les investisseurs qui souhaitent injecter leurs actifs dans un pays. D’une manière générale, les pays en voie de développement ayant beaucoup de dettes sont moins attirants que les pays en voie de développement avec un taux d’endettement relativement bas ou modéré. Si le taux d’endettement est élevé, le pays en voie de développement est mal vu par les investisseurs. Ces derniers peuvent estimer qu’il y a une mauvaise gestion des fonds publics au sein du pays. Cette mauvaise gestion au sein du pays devient un frein pour les IDE et une source de méfiance pour les investisseurs.

Le taux de l’endettement influence fortement les IDE, car il est analysé comme une contrainte aux investissements directs étrangers, c’est un canal d’inquiétude, c’est comme la politique économique d’un pays, si le niveau de dette est élevé, les investisseurs étrangers seront réticents à investir dans le pays. Il est important de noter que ce positionnement ne donne pas une bonne impression du pays au niveau mondial. Un taux d’endettement élevé est considéré comme étant un reflet d’une mauvaise gestion des fonds publics au sein du pays : corruption, détournement de fonds et autres malversations. Les investisseurs seront moins intéressés à mettre en jeu leurs capitaux dans un pays instable et ayant une mauvaise image et une mauvaise réputation dans le cadre de la gestion des fonds publics.

Le taux d’endettement permet ainsi d’optimiser l’attractivité d’un pays en voie de développement. Un taux d’endettement trop élevé peut pousser les investisseurs étrangers à se tourner vers d’autres pays pour les IDE. Les pays en voie de développement peuvent se servir de ce taux d’endettement comme d’un levier pour mieux concurrencer les autres pays voisins et pousser les investisseurs à injecter leurs capitaux auprès du pays. D’après Rolly Koli Mbo (2011), un taux d’endettement modéré est considéré par l’investisseur comme un signe de bonne gestion.

4 – La pression fiscale

Dans le cadre de l’attraction des investisseurs étrangers, les pays en voie de développement mettent en place des politiques de facilitation pour les investisseurs. De nombreux pays proposent des lois et des textes législatifs qui octroient des avantages douaniers ou fiscaux pour les entreprises ou les investisseurs particuliers qui injectent leurs capitaux dans le pays. Ces politiques de facilitation des investissements sont souvent initiées par le gouvernement en place, mais peuvent être annulées par les nouveaux gouvernements.

Dans les pays en voie de développement en particulier les pays en voie de développement avec une politique assez instable, les changements de gouvernement sous le fruit de coup d’État et engendrent des changements importants dans la politique du pays et les politiques de relations étrangères. Les nouveaux gouvernements cherchent à détruire les œuvres des anciens gouvernements pour créer de nouvelles qui correspondent aux idéaux des dirigeants en place. Ces changements de gouvernement peuvent également nuire aux investisseurs étrangers et à leurs activités. Les politiques d’incitation aux investissements directs étrangers peuvent ainsi être révisées par les nouveaux gouvernements. Les investisseurs peuvent ainsi perdre leurs prérogatives fiscales et douanières et ainsi réduire leurs rentabilités. L’auteur SEVEN S. met en avant dans son ouvrage la précarité de la situation des investisseurs face aux incertitudes liées aux changements de politiques des pays où ils investissent. L’auteur mentionne ainsi dans son ouvrage que : « 14les retombées des incitations spécifiques sont souvent limitées. Elles soulignent l’importance de la crédibilité des politiques. Les incertitudes liées à des changements qui pourraient n’être que temporaires réduisent les investissements qui eux sont irréversibles. D’après lui, les investissements sont en fait dictés par la diversification des localisations pour minimiser les risques. Les incitations ont un effet restreint, les facteurs déterminants étant le développement des infrastructures et l’existence d’un marché local développé ». L’extrait met en avant le fait que les changements de politiques et de gouvernements peuvent menacer les activités des investisseurs étrangers. Ces derniers ont bénéficié de réduction fiscale ou douanière dans le cadre des négociations face à l’implantation des IDE. Cependant, les changements des politiques dans le pays peuvent changer les termes des négociations en réduisant les avantages fiscaux ou en les supprimant. Ces nouvelles politiques peuvent ainsi nuire aux investisseurs et à leurs activités au point de rendre les IDE de moins en moins rentables pour les investisseurs.

Selon les études de l’OCDE (2008)15 , les flux transfrontaliers montrent qu’en moyenne l’IDE diminue de 3.7 % à la suite d’une augmentation d’un point du taux d’imposition qui lui est applicable. Il existe cependant un grand nombre d’estimations, la plupart des études aboutissant à des diminutions comprises entre 0 et 5 %. Cette variation reflète en partie les différences entre les secteurs et les pays étudiés, ou les périodes concernées. Ainsi, des études récentes constatent que l’IDE devient de plus en plus sensible à la fiscalité́, ce qui s’explique par la mobilité́ accrue du capital à mesure que les obstacles non fiscaux à l’IDE sont supprimés. D’une manière plus simple, les investisseurs sont toujours à l’affut des nouvelles institutions concernant la fiscalité relative aux IDE dans les pays de délocalisation. Cette veille informationnelle permet aux investisseurs de trouver les nouveaux pays où l’investissement est plus retable et où les barrières fiscales sont moins importantes pour les investissements. Dans cette optique, les pays à la recherche d’IDE peuvent rivaliser pour réduire les barrières fiscales et attirer de nouveaux investissements. Ces estimations peuvent être utilisées pour estimer l’incidence à long terme de l’IDE sur la réforme de l’impôt sur les sociétés. Sur le long terme, cette course à la diminution des barrières fiscales pour attirer les investisseurs risque de mener à des pertes importantes sur les recettes fiscales pour de nombreux pays. Ces pertes peuvent ensuite mener à des diminutions de recettes fiscales, mais également des pertes d’investisseurs qui se tournent vers les pays qui offrent les conditions les plus favorables.

Les changements de politiques et de dirigeants dans les pays de localisation des IDE peuvent mener à la mise en place d’une pression fiscale pour les investisseurs étrangers. Il est donc important pour les pays de localisation des IDE de maintenir les termes des négociations avec les investisseurs étrangers afin de maintenir leurs activités et les capitaux étrangers dans le pays. On constate que la pression fiscale représente, donc un élément déterminant au niveau des instances de décision de localisation de l’investissement. La mise en œuvre d’une pression fiscale réduite ou modérée peut devenir un moyen efficace pour garder les capitaux étrangers investis dans le pays. Pour améliorer l’attractivité du pays pour les IDE, les pays de localisation des IDE doivent faire en sorte de maintenir une certaine stabilité et une continuité des avantages octroyés aux investisseurs étrangers. Ces derniers pourront ainsi maintenir leurs activités dans le pays. Dans le cas contraire, les investisseurs risquent des pertes financières et peuvent retirer leurs capitaux pour les investir dans d’autres pays.

5 – L’ouverture sur le marché extérieur

Les investisseurs étrangers cherchent à atteindre un vaste marché avec de nombreux débouchés pour la vente de ces marchandises. Dans cette optique, les investisseurs étrangers veulent conquérir tant le marché local du pays de localisation que le marché international. Ces investisseurs cherchent ainsi à s’installer dans un pays qui se tourner vers une économie ouverte sur le marché extérieur et non pas sur le marché local ou régional uniquement. Les pays en voie de développement les plus intéressants pour les IDE sont donc les pays qui collaborent avec l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et/ou avec d’autres institutions internationales. Une économie ouverte sur le marché extérieur en coopérant avec l’OMC favorise l’attraction des investissements directs étrangers, d’après EL Aidouni et al. (2003) ; CNUCED (2009).

D’autres auteurs ont confirmé la même chose après un constat qu’ils ont fait dans leurs études en montrant que l’ouverture sur le marché extérieur a une influence positive sur l’attraction des investissements et ces auteurs sont : Morisset (2000), Chakrabarti (2001), Sekkat et Varoudakis (2007) et Anyanwu (2011). Une étude élaborée par Jun et Singh (1996) montre que l‘orientation des exportations est le facteur le plus déterminant des flux des IDE entrants. Pour les investisseurs, un pays qui se tourne vers le marché extérieur peut leur offrir les avantages nécessaires pour toucher un marché large. Les pays qui ont des infrastructures appropriées pour les exportations ont ainsi plus de chances d’attirer des investisseurs par rapport à des pays dont les infrastructures sont plus tournées vers le marché local. Les pays en voie de développement doivent ainsi mettre en avant leurs ambitions pour conquérir le marché extérieur et les infrastructures afin d’attirer les investisseurs étrangers. Les auteurs cités précédemment mettent en avant le fait que l’ouverture à un marché extérieur est à la fois bénéfique pour les investisseurs et pour le pays de localisation de l’IDE.

Cependant, d’autres études comme ceux de Brainard (1997) ont montré l’effet négatif que les droits de douane ont sur les investissements directs étrangers de même qu’Adama (2006) sur l’UEMOA de 1971 à 2001, pense que l’ouverture sur le marché extérieur fait que les entreprises étrangères défavorisent les objectifs de croissance et de développement à long terme de l’économie à des fins personnelles. Pour ces auteurs, les investissements directs étrangers peuvent avoir des effets négatifs sur le développement du pays de localisation. Ils expliquent que l’ouverture sur le marché extérieur favorise les profits des investisseurs au détriment des objectifs de croissance et de développement à long terme de l’économie du pays de localisation des IDE. De leurs points de vue, les régulations douanières que demande l’intégration dans les organisations internationales relatives au développement et au commerce réduisent les recettes douanières que le pays peut récupérer. L’adhésion aux institutions commerciales internationales nécessite des réductions des tarifs douaniers sur les marchandises et les biens qui circulent dans le pays. Ces réductions peuvent bénéficier aux entreprises qui œuvrent dans le secteur de la distribution et de l’exportation de biens. Cependant, pour le pays qui adhère à ces institutions commerciales internationales, ils perdent une part de leurs recettes douanières aux profits des entreprises installées dans le pays. Pour les investisseurs étrangers qui œuvrent dans le domaine de la distribution et l’exportation de biens, ces derniers bénéficient à la fois d’une réduction fiscale négociée lors de l’implantation de l’entreprise et d’une réduction des droits de douanes relatives à l’adhésion du pays au sein des organisations internationales relatives au développement et au commerce. Du coup, les pays de localisation des IDE se voient priver d’une part de ces recettes fiscales et douanières. Cette réduction des recettes ne peut qu’amener le pays à accumuler les pertes sur le long terme et limiter son développement au détriment des investisseurs étrangers. Dans cette optique, les IDE et tout particulièrement l’ouverture au marché extérieur peuvent devenir un frein pour le développement sur le moyen et le long terme pour les pays de localisation des IDE.

Pour certains auteurs comme Asiedu (2002), ils pensent que l’ouverture sur le marché extérieur n’a aucun impact sur les IDE dans les pays d’Afrique. D’autres modes de pensées mettent en avant que l’ouverture sur le marché extérieur n’apporte aucun bienfait sur les IDE dans les pays d’Afrique. De nombreux autres facteurs déterminants peuvent influencer l’attractivité des pays pour les investisseurs étrangers. Ces facteurs déterminants peuvent également être d’une autre nature autre que les déterminants économiques.

II – Les déterminants non économiques des IDE

L’attractivité des pays en voie de développement pour les IDE ne se limite pas uniquement à leurs ressources et à leurs mains-d’œuvre. Ces facteurs entrent en compte dans le choix des investisseurs, mais ils ne sont pas les uniques facteurs d’attractivité pour la mise en place des IDE. Les facteurs comme les ressources, la main-d’œuvre, l’ouverture au marché extérieur, le taux d’endettement ou encore la pression fiscale sont des facteurs économiques d’attractivité. D’autres facteurs non économiques peuvent également participer à l’amélioration de l’attractivité des pays en voie de développement pour les IDE.

Les déterminants économiques sont importants dans le cadre du choix des pays de localisation que ce soit pour les pays développés que pour les pays en voie de développement. Cependant, les facteurs non économiques sont tout autant importants. L’auteur Dunning J. met en avant dans son ouvrage l’importance des facteurs non économiques comme les facteurs économiques (traditionnels) des IDE. L’auteur explique qu’il : « 16fait une distinction entre Pays développés et pays en développement. Il conclut que dans les pays industrialisés, les facteurs tels que les politiques gouvernementales, la bonne gouvernance et les infrastructures adaptées sont devenus plus importants dans le choix des investisseurs étrangers. Cependant, les IDE vers des pays en développement exigent encore des déterminants économiques traditionnels tels que la taille du marché, le niveau de revenu, le volume de la main-d’œuvre qualifiée, la stabilité macroéconomique, etc. » L’auteur met en avant le fait que les facteurs économiques sont surtout mis en avant dans les pays en voie de développement. Pour les pays développés, les facteurs non économiques sont surtout les éléments primordiaux dans le cadre des choix des pays de localisation pour les IDE.

Beaucoup d’auteurs pensent qu’ils existent d’autres déterminants non économiques qui interfèrent sur les flux des investissements directs étrangers, nous allons en citer quelques-uns comme les déterminants institutionnels qui jouent un rôle figurant au niveau du développement économique des pays. Le choix des investisseurs étrangers se tourne vers les déterminants institutionnels et la qualité institutionnelle dans le pays où ils souhaitent investir. Les IDE sont des investissements à moyen et à long terme. De ce fait, les investisseurs cherchent à s’implanter dans un pays sur une durée significative et doivent choisir le pays qui offre une certaine stabilité pour permettre la rentabilité des investissements. Dans cette sous-section, nous allons voir les déterminants non économiques qui participent à renforcer l’attractivité d’un pays dans le cadre des investissements directs étrangers. Nous commencerons par aborder les déterminants institutionnels. Nous poursuivrons par la mise en avant de la qualité des institutions.

1 – Les déterminants institutionnels

Le premier point à prendre en compte dans le cadre des IDE, en ce qui concerne les facteurs non économiques, est l’ensemble des institutions dont dispose le pays. Les institutions dans un pays participent à la bonne gouvernance et la bonne utilisation des fonds et des ressources publics à destination des citoyens.

Avant d’entrer dans le vif du sujet sur les déterminants institutionnels, il est important de comprendre la notion même d’institution. Les institutions ne sont pas les administrations ou les associations ou encore les groupes de pression. Dans le langage courant, les institutions représentent les autorités qui dirigent ou qui participent aux activités qui se déroulent dans un pays. Les personnes confondent souvent les institutions et les organisations. Les organisations sont tous les acteurs qui participent aux activités économiques au sein d’un pays. Par contre, les institutions représentent l’ensemble des règles et des règlementations en vigueur au sein d’un pays. L’auteur BRASSEUL J. explique dans son article l’importance de bien distinguer ces deux notions afin de ne pas se perdre dans les explications et de comprendre toutes les spécificités des notes et des documents qui traitent des institutions. L’auteur explique ainsi que : « 17Il faut distinguer les institutions des organisations. Ces dernières, les entreprises, les administrations, les groupes de pression, les associations, etc., sont justement appelées dans le langage courant “institutions”. Mais pour les institutionnalistes, les organisations ne sont pas les institutions. Elles ne sont que les acteurs ou les joueurs, tandis que les institutions sont les règles du jeu. Celles-ci changent avec le temps, s’adaptent aux nouvelles techniques, aux modifications des prix relatifs, aux nouvelles idées, de façon essentiellement continue, progressive, selon des voies tracées par la structure institutionnelle passée ». Les institutions sont donc les règles et les normes en vigueur dans le cadre des activités menées au sein d’un pays. Par contre, les organisations représentent les acteurs et les participants qui œuvrent au sein d’un pays : les entreprises, les associations, les administrations publiques et autres organisations non gouvernementales.

  1. Optimisation des institutions en place

Ayant mis en avant cette distinction, nous pouvons à présent entrer dans le vif du sujet qui est les déterminants institutionnels dans le cadre des IDE. Par déterminants institutionnels, nous souhaitons parler des règles, des normes et des lois mises en œuvre pour faciliter la mise en place et la mise en œuvre des IDE dans un pays. Les investisseurs cherchent toujours à maximiser leurs profits tout en minimisant les risques de pertes relatives à leurs investissements dans un pays. Pour ce faire, les investisseurs doivent étudier toutes les propositions et tous les dossiers des pays intéressants avant de prendre la décision d’investir. De leurs côtés, les pays qui cherchent à attirer les investisseurs étrangers doivent proposer les meilleures conditions face à la concurrence pour pousser les investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux dans le pays de localisation. Les déterminants institutionnels sont donc les règles, les lois et les normes mis en place par le gouvernement pour attirer les investisseurs étrangers à utiliser leurs capitaux dans le pays.

L’auteur BONNY, J. B. explique lors de son allocution au sein de la Conférence Générale de l’Insécurité et Développement l’importance des facteurs institutionnels dans la prise de décision des investisseurs et dans leurs choix du pays de localisation des IDE. Lors de son allocution, BONNY, J. B. mentionne que : « 18Actuellement, pour localiser son investissement, l’entreprise cherche à minimiser au maximum, le risque. Le niveau de stabilité économique, politique et sociale, les règles relatives à l’entrée et à l’activité, les normes applicables au traitement des filiales étrangères, les régimes de fonctionnement et la structure de marchés, les accords internationaux sur l’IDE ainsi que la politique des privatisations et les régimes commerciaux et fiscaux déterminent en grande partie le niveau de ce risque d’investissement. Mais le risque dépend aussi des incitations à l’investissement, des aides à l’investissement, et des coûts d’activité tels que les coûts liés à la corruption et à l’inefficience administrative. Ces deux principaux groupes de déterminants renvoient donc à un cadre institutionnel solide de chaque pays ». Il met en avant le fait que le choix de la localisation des investissements passe par l’étude du niveau de stabilité économique, politique et sociale du pays, les normes facilitant l’installation et le bon déroulement des activités relatives à l’investissement étranger, les régimes fiscaux et douaniers en vigueur pour les filiales étrangères ou encore les accords internationaux. Pour tous pays qui cherchent à attirer des investisseurs étrangers, il est important de proposer des institutions intéressantes et favorables pour les investisseurs étrangers pour lutter contre la concurrence des autres pays.

Les déterminants institutionnels doivent pouvoir faciliter l’installation et le bon déroulement des activités relatives aux IDE, mais ils doivent également permettre aux investisseurs d’assurer la pérennité des activités sur le territoire du pays de délocalisation. De ce fait, les déterminants institutionnels représentent également les lois et les règlementations qui favorisent le bon fonctionnement et la bonne gouvernance du pays de délocalisation. Un pays instable et ayant de nombreux conflits internes n’est pas un pays attrayant pour les investisseurs étrangers. Ces investisseurs doivent pouvoir s’assurer que leurs investissements soient rentables sur le long terme et qu’ils n’auront pas à rapatrier leurs fonds et leurs ressources dans le cas où le pays de délocalisation subit des vagues d’instabilité politique, économique ou encore sociale. Par exemple, un pays dans lequel les coups d’État et des guerres civiles sont des incidents récurrents n’est pas un pays attrayant pour les investisseurs étrangers. Ces derniers ne peuvent pas prendre le risque d’investir dans le pays et de perdre des fonds, des technologies et des ressources à cause d’un gouvernement instable avec un groupe d’opposition virulente et peu importe les ressources naturelles et les ressources humaines de qualité au sein du pays. Les investisseurs chercheront toujours à limiter les risques de perte de fonds et de ressources dans le cadre des IDE. Ainsi de leurs côtés, les pays qui cherchent à attirer les investisseurs étrangers doivent mettre en place des institutions favorables aux IDE, mais également des institutions capables d’assurer et de maintenir une certaine stabilité politique, économique et sociale au sein du pays.

Les auteurs NOLAND M. et PACK H. mettent en avant, dans leur ouvrage intitulé : « The arab economics is an changing world », l’importance des réformes institutionnelles dans l’attractivité d’un pays pour les IDE. Les auteurs expliquent dans leurs ouvrages que : « 19la bureaucratie, les climats de corruption et de recherche de rente établis par les régimes autocratiques et leurs systèmes administratifs ont accru l’incertitude quant aux règles du jeu, entravant finalement l’investissement privé et bloquant finalement le changement structurel et la croissance dans certains pays, notamment ceux d’Afrique subsaharienne. Les réformes institutionnelles ont ainsi souvent été présentées comme des facteurs déterminants du développement économique des pays ». Cet extrait met en avant le fait que les maux institutionnels sont des freins à l’affluence des capitaux au sein d’un pays. Les maux comme la bureaucratie, les climats de corruption ou encore les trafics d’influence mis en place par les dirigeants en place et maintenus par les administratifs provoquent la peur et la méfiance de la part des investisseurs étrangers. Les pays qui souffrent de ces maux institutionnels doivent mettre en place et appliquer des règles et des normes adéquates pour limiter, réduire et éliminer ces maux afin d’améliorer l’image du pays auprès des investisseurs étrangers. Les maux institutionnels mentionnés précédemment participent à rendre un pays moins attractif pour les investisseurs et réduisent la croissance économique du pays en limitant les flux de capitaux étrangers circulant dans le pays.

  1. Mettre en œuvre des institutions favorisant la croissance économique

D’après les économistes Sach (2003), Easterly et Levine (2003), Glaeser et al. (2004), le degré d’accroissement d’une économie est fonction d’une bonne institution, ses ressources, sa géographie, sa géopolitique, mais aussi, sa politique économique. Chaque pays cherche à maximiser sa croissance économique et à optimiser ses recettes. Cette recherche de croissance économique passe souvent par les investissements étrangers et les recettes que le pays peut engranger tout au long des activités menées par les investisseurs étrangers. Cette affirmation est surtout valide pour les pays en voie de développement qui dépendent énormément des capitaux étrangers pour essayer de sortir de passer des pays en voie de développement pour devenir des pays développés et des acteurs importants au niveau international. Les gouvernements en place dans les pays africains comme le Sénégal ou le Mali doivent promouvoir les investissements étrangers et locaux par le bais de normes et de règles qui facilitent l’installation, le fonctionnement et la pérennité des investissements sur le territoire.

Pour les cas des pays africains par exemple, ces derniers dépendent totalement des investissements étrangers et des aides internationales pour pouvoir fonctionner normalement. Cependant sans les investissements directs étrangers, ces pays devront accumuler des emprunts auprès des organisations internationales et régionales et des aides financières des pays développés pour pouvoir fonctionner. Ces aides et ces emprunts ne feront qu’augmenter les dettes des pays africains et le taux d’endettement de ces pays risque d’augmenter ce qui engendrera un frein pour les investisseurs étrangers. Les pays africains peuvent ainsi entrer dans un cercle vicieux d’endettement. Le fait de mettre en place des facilités et des aides comme des réductions fiscales et douanières par exemple permettrait aux pays africains d’avoir accès à de nouveaux fonds de la part des investisseurs et permettrait également aux investisseurs locaux d’injecter plus de capitaux dans le pays.

Le graphique suivant met en avant les besoins bruts dont les pays africains auront besoin pour fonctionner normalement. La barre en rouge représente les dettes à court terme des pays (les dettes à rembourser en moins de 5 ans), tandis que la barre en bleu représente le déficit budgétaire que les pays doivent combler.

Graphique 4: besoin bruts de financement des pays africains en 2020

Source du graphique : Banque africaine de développement. 2020 20

20Source du graphique : Banque africaine de développement. 2020

Nous pouvons remarquer sur le graphique que les pays africains sont divisés en 3 grandes catégories : les pays exportateurs de pétrole, les pays à forte intensité en ressources et les pays non intensifs en ressources. Ces pays africains souffrent tous d’un déficit budgétaire plus ou moins important en particulier les pays comme l’Algérie ou le Botswana ou encore le Burundi. Nous pouvons également remarquer que les pays africains ont tendance à accumuler des emprunts à court terme auprès des organisations internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale. Le graphique met en avant les besoins en financement des pays africains pour pouvoir fonctionner normalement et payer les dettes à court terme.

Le taux d’endettement élevé est un frein pour l’optimisation de l’attractivité des pays africains pour les investissements directs étrangers. Dans cette optique, les pays africains ne pourront pas attirer les investisseurs étrangers à cause de leurs dettes importantes, mais pour fonctionner ces pays doivent contracter de nouvelles dettes. Et on a également remarqué les pays africains ne bénéficient pas beaucoup des investissements directs étrangers à cause de leur faible taux de scolarisation, leur instabilité, mais aussi, le manque d’infrastructure et nous pensons que le Sénégal est l’exemple parfait avec leur faible taux de scolarisation des filles, car ils existent toujours des parents qui pensent que les études sont uniquement faites pour les hommes, la place de la femme est dans les foyers. Nous pensons que les études empiriques ont leur part de vérité dans le retard de la croissance des pays africains comme le Sénégal.

  1. Appliquer les institutions déjà en place

Les pays africains sont souvent jugés comme étant des pays souffrant énormément des dirigeants corrompus et avides de pouvoir. Cette image est surtout apparue durant les années post-colonisation ou les régimes politiques en place étaient dans la grande majorité des dictatures. Les dirigeants de cette époque ont inculqué des valeurs nuisibles et persistantes pour les générations suivantes d’où le fort taux de corruption, les trafics d’influence et les népotismes qui limitent l’application des institutions en place.

D’autres auteurs comme Chan et Gemajel (2003) ont rejoint les auteurs ci-dessus sur l’importance des institutions dans une économie, ils pensent que les facteurs comme la stabilité économique, la qualité des institutions, le faible niveau de corruption, l’absence de la bureaucratie, l’ouverture du commerce et un environnement propice aux affaires attirent les investisseurs étrangers à s’approcher du pays. Nous sommes en phase avec ces auteurs, car avec ces éléments cités le risque diminue et donc les investisseurs n’auront pas peur d’investir et donc cela va augmenter l’affluence des IDE, donc nous pensons que les pays doivent tout faire pour maintenir cette stabilité politique et économique pour attirer plus d’investisseurs, il faut qu’ils revoient la qualité de leur gestion des institutions.

Les déterminants institutionnels permettant d’attirer les investisseurs étrangers sont souvent mis en difficulté par les formes d’entraves à la bonne gestion et à la bonne gouvernance des ressources publiques. De nombreuses entraves peuvent mener à cette mauvaise gestion des ressources publiques : la corruption, le trafic d’influence, le népotisme et bien d’autres encore. L’auteur AIDT T. S. met en avant dans son ouvrage les difficultés engendrées par la corruption dans le cadre de l’optimisation de l’attractivité des pays pour les investissements étrangers. L’auteur insiste sur les effets destructeurs de la corruption et la réduction de l’attrait des investisseurs pour les pays où la corruption est une pratique courante dans tous les domaines et dans toutes les organisations publiques et privées. AIDT T. S. explique ainsi que : « 21Parmi les diverses dimensions institutionnelles qui entravent les investissements et en fin de compte, les changements structurels et la croissance, la corruption a été régulièrement mise en évidence. Ces dernières années, la corruption a été analysée alternativement comme un facteur d’efficacité, graissant les rouages de systèmes excessivement réglementés, ou comme une entrave à l’esprit d’entreprise (sable dans les rouages), car elle exacerbe l’incertitude et les coûts de transaction ». L’extrait met en avant le fait la corruption engendre la méfiance des investisseurs à cause de l’incertitude dans les procédures à suivre et le manque de transparence sur les couts réels de transaction pour les IDE. La corruption est un fléau pour les pays et participe à la mauvaise réputation des pays au niveau international. Les ressources publiques et les recettes sont utilisées à des fins personnelles et non pas pour leurs destinations initiales.

Les déterminants institutionnels sont donc des facteurs importants, voire plus importants que les déterminants économiques dans le choix des investisseurs étrangers. Il est donc important pour les pays de trouver les moyens nécessaires pour optimiser la qualité des institutions à leurs dispositions. Les pays et les dirigeants qui cherchent à attirer les investisseurs étrangers doivent se focaliser sur l’amélioration de la qualité des institutions en vigueur dans le pays afin de faciliter la prise de décision des investisseurs, mais également afin de pouvoir se différencier des pays concurrents.

Chaque pays à la recherche de financement par le biais des IDE doit prendre en compte les déterminants institutionnels afin de pouvoir se mettre en avant face à la concurrence et espérer augmenter l’affluence des capitaux étrangers dans le pays. Maintenant, la question qu’on se pose est comment les nations doivent mesurer la qualité des institutions dans un pays. Dans la suite de la revue de la littérature, nous allons rassembler quelques études empiriques portant sur la qualité institutions.

2 – La qualité des institutions

La qualité des institutions fait référence au fait que les institutions mises en place et appliquées par les dirigeants du pays soient en adéquation avec les objectifs fixés. Par exemple, les normes appliquées pour faciliter l’installation des filiales étrangères dans un pays doivent être appliquées à la lettre sans que des obstacles comme la corruption ou le trafic d’influence viennent perturber son application. La qualité des institutions est donc le fait que les normes, les règlementations et les lois soient appliquées et ne soient pas dénaturées par des obstacles divers.

  1. Redorer l’image des institutions africaines

L’auteur CHAN N. met en avant dans son ouvrage l’importance de l’environnement institutionnel dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des pays pour les IDE. Il mentionne dans son ouvrage que : « 22Les stratégies visant à attirer l’IDE consistent donc par définition, à offrir aux investisseurs un environnement dans lequel ils peuvent mener leurs activités de manière rentable sans courir de risques inutiles. En dehors d’un contexte macroéconomique stable permettant notamment l’accès au commerce international et aux ressources suffisantes et accessibles, notamment la présence d’une infrastructure adaptée ainsi que des ressources humaines, une réglementation prévisible et non discriminatoire et, sur un plan plus général, l’absence d’obstacles administratifs à la conduite des activités doivent être mises en place. C’est la qualité des institutions qui exerce un effet significatif à long terme ». Par le biais de cet extrait, nous pouvons comprendre que les pays à la recherche de financement via les IDE doivent fournir aux investisseurs un environnement institutionnel stable et favorable aux investissements. Par environnement institutionnel stable, l’auteur met en avant la mise en place et l’application des institutions favorables pour les activités et permettant de limiter les risques de perte pour les investisseurs. L’auteur met également en avant l’application de règlementation prévisible et non discriminatoire et l’absence d’obstacles administratifs. Ces éléments cités par l’auteur doivent être respectés pour permettre au pays d’acquérir des IDE. Les investisseurs cherchent à maximiser leurs profits tout en limitant les risques de perte. De ce fait, ils seront plus intéressés par les pays qui sont capables de mettre en place des règlementations favorables aux investisseurs, mais également de maintenir des interactions sans corruption ni entraves au bon déroulement des activités des investisseurs.

  1. Optimisation de l’indice de bonne gouvernance

Pour mieux comprendre l’importance de la qualité des institutions, il est important de comprendre la notion de bonne gouvernance. Cette dernière entre également en compte dans l’évaluation de la qualité des institutions dans un pays. La bonne gouvernance représente toutes les actions mises en place par les dirigeants pour s’assurer que les fonds publics soient utilisés à bon escient, que les institutions soient mises à jour et appliquées et que les organisations compétentes au sein du pays puissent assurer le contrôle des institutions mises en place. D’une manière assez générale, la bonne gouvernance permet à un pays et à ces citoyens de bénéficier des avantages relatifs à l’utilisation efficace des ressources publiques par les dirigeants du pays. Les auteurs ONGO NKOA B. E. et SONG J. S. mettent en exergue dans leur ouvrage l’importance de la bonne gouvernance et de l’indicateur de gouvernance pour évaluer les pays africains et les pays en général. Les auteurs mentionnent ainsi dans leur ouvrage que : « 23Selon le Worldwide Governance Indicators de la Banque mondiale (WGI, 2016), une analyse des indicateurs de gouvernance en Afrique distingue trois groupes de pays. Le premier groupe est caractérisé par des pays ayant une bonne gouvernance, dont l’indice moyen fluctue entre 0,74 et 0,22 (ile Maurice et Seychelles). Le second groupe s’illustre par des pays ayant une gouvernance moyenne, avec un indice proche de 0 (Ghana, Tunisie, Maroc). Le troisième groupe est constitué de pays marqués par une mauvaise gouvernance, avec un indice supérieur à -1 ou à -2 (Somalie, République démocratique du Congo, Soudan). Selon une analyse régionale, l’Afrique australe (-0,11) et l’Afrique du Nord (-0,57) sont bien classées tandis que l’Afrique de l’Est (-1,03) et l’Afrique centrale (-1,05) présentent des indicateurs de gouvernance de faible qualité ». Le WGI de la banque mondiale a sorti une analyse de la bonne gouvernance en Afrique à l’année 2016. Les deux auteurs se sont appuyés sur cette analyse pour mieux comprendre l’attractivité des pays africains pour les investissements étrangers. L’extrait met en avant 3 types de pays suivant l’indicateur de gouvernance proposé par le WGI de la banque mondiale. Le premier type de pays est celui qui dispose d’un indicateur de gouvernance élevé entre 0,74 et 0,22. Les pays qui se trouvent dans cette catégorie sont considérés comme des pays ayant une bonne gouvernance et donc une bonne réputation au niveau international. Ce type de pays a un avantage certain dans le cadre de l’attractivité pour les IDE et est le type de pays dans lequel les investisseurs souhaitent injecter leurs capitaux. Le deuxième type de pays est celui qui dispose d’un indicateur de gouvernance proche de 0. Ce type de pays est évalué comme étant un pays ayant une gouvernance moyenne. Ils sont également intéressants pour les investisseurs, mais à condition qu’ils disposent d’autres déterminants intéressants comme des ressources naturelles ou des ressources humaines compétentes et abordables. Enfin, le dernier type de pays est celui qui dispose d’un indicateur de gouvernance inférieur à -1. Ce type de pays est peu intéressant pour les investissements étrangers dans le sens où les institutions dans le pays sont de qualité faible, la corruption et les malversations sont souvent des pratiques courantes dans ces pays. Toujours dans cette analyse des pays africains, les deux auteurs ont pu dégager les régions les plus propices aux investissements directs étrangers et les régions dans lesquelles il serait risqué d’investir. Les régions d’Afrique australe et d’Afrique du Nord sont les régions les plus intéressantes pour les investissements étrangers puisqu’elles ont les indicateurs de gouvernance les plus élevés (respectivement 0,11 et 0,57). De l’autre côté, les régions d’Afrique de l’est et d’Afrique centrale sont les régions les moins intéressantes pour les investissements directs étrangers.

Cependant, l’évaluation de la qualité des institutions des pays africains pour les IDE par le biais de l’indicateur de gouvernance n’est pas suffisante. De nombreux chercheurs préconisent d’autres méthodes pour appuyer l’évaluation de la qualité des institutions autres que l’indicateur global de gouvernance. Certains auteurs comme Alfaro et al., 2005 ; Glaeser et al., 2004 ; Acemoglu et al., 2003 ; Asiedu, 2003 ; Edison, 2003 ; Kaufmann et al., 2002 ; Raudrick et al., 2002 ont qualifié la mesure des institutions reposant sur trois moyens qui sont la qualité de la gestion des affaires publiques comme la corruption, l’existence des lois protégeant la propriété privée et application de ces lois, les limites imposées aux dirigeants politiques. Nous pensons que ces qualités sont très générales et ne sont pas toujours objectives, car leurs évaluations sont faites sur la base des enquêtes qui ne sont pas toujours objectives, car quand on est contre un régime, tout ce que le régime fait de bien ou de mal, vous le verrez d’une manière négative. Donc, nous pensons évaluer la qualité des institutions en nous basant sur l’indice global de gouvernance n’est pas objective du tout. L’objectivité des études menées et se concentrant sur l’indice global de gouvernance reste assez limitée. Les études et les enquêtes menées restent relativement subjectivent et ne peuvent pas être retenues comme des données précises. D’ailleurs, Edison (2003), l’a montré dans ses études empiriques, en demandant à être prudent à mesurer la qualité des institutions, il préconise de ne pas saisir un lien de causalité inverse, il veut dire par là que l’augmentation de la réussite économique peut aider à un accroissement des instituts.

L’auteur FIODENDJI, K. a traité, dans son ouvrage intitulé : « La qualité des institutions et les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne : une estimation par la méthode des moments généralisés en système », le sujet de la qualité des institutions et l’IDE dans les pays africains. Dans cet ouvrage, l’auteur : « 24Sur un échantillon de 40 pays d’Afrique subsaharienne couvrant la période 1980 à 2002, montre que la qualité des institutions mesurée par l’efficacité gouvernementale, le niveau de la corruption, le rôle de la loi et de la démocratie est apparue positive et statistiquement significative. L’on en déduit donc qu’une bonne qualité institutionnelle peut exercer un effet d’attraction sur les mouvements des flux de capitaux. Il conclut en préconisant qu’un pays qui souhaite attirer les IDE doive améliorer son efficacité dans la gestion de ses affaires qui se traduit non seulement par l’habileté du gouvernement à formuler et à mettre en place des politiques favorables aux IDE, mais aussi à développer la compétence des administrateurs civils, la qualité des services publics et surtout à améliorer la crédibilité du gouvernement vis-vis de son engagement dans ses politiques ». L’auteur met en exergue dans son ouvrage sur l’appui d’une étude sur la corrélation entre la qualité des institutions et les IDE que la qualité des institutions peut améliorer l’affluence de capitaux au sein du pays. La qualité des institutions dans un pays repose sur les éléments suivants : l’efficacité gouvernementale, le niveau de corruption, le rôle de la loi et de la démocratie. L’efficacité gouvernementale permet de savoir et d’apprécier l’investissement des dirigeants dans l’amélioration de l’attractivité du pays pour les IDE et la participation des fonctionnaires dans le bon fonctionnement des institutions en place. Le niveau de corruption permet de comprendre à quel point la transparence et la discipline sont importantes pour les fonctionnaires. Le rôle de la loi et de la démocratie met en avant l’efficacité des organisations de contrôle pour l’utilisation des fonds publics et pour la lutte contre la corruption au sein des administrations publiques.

  1. Revoir les institutions facilitant la promotion des investissements

Toujours dans le cadre de l’amélioration de la qualité des institutions dans les pays qui cherchent à attirer les investisseurs, il est important de comprendre les besoins et les incertitudes des investisseurs. L’OCDE a mis en avant dans son rapport de l’année 2002 l’importance des actions menées par les pays de localisation pour optimiser l’attractivité des pays via les facteurs institutionnels et l’optimisation de la qualité des institutions. Dans son rapport, l’OCDE mentionne que : « 25Les investisseurs internationaux sont toutefois susceptibles de réagir plus rapidement à des modifications de conditions commerciales. Pour répondre le plus efficacement possible aux attentes des investisseurs, les autorités des pays d’accueil doivent préserver la transparence du secteur public, notamment grâce à l’impartialité du système de tribunaux et d’application de la loi. Elles doivent aussi veiller à ce que les règles et leur application reposent sur le principe de la non-discrimination entre les entreprises étrangères et nationales, et être conformes au droit international. Mettre en place des cadres appropriés à un environnement concurrentiel solide dans le secteur commercial national et supprimer les obstacles au commerce international sont aussi parmi les critères recherchés. Ce sont ces facteurs institutionnels qui font la différence entre un pays et un autre, en termes d’attractivité dans l’ère de la mondialisation ». Dans cet extrait, le rapport met en avant l’importance de la qualité des institutions pour attirer les investisseurs étrangers. Il mentionne par exemple l’impartialité du système des tribunaux, la transparence du secteur public, la transparence dans l’application de la loi et la non-discrimination des entreprises locales et étrangères. Dans cet extrait, le rapport de L’OCDE met en exergue la nécessité pour les dirigeants des pays à la recherche d’IDE de favoriser la promotion des investissements en proposant des modifications aux conditions commerciales dans le pays. Les investisseurs sont toujours à la recherche de profits ainsi les pays qui favorisent la promotion des investissements auront plus d’attention et d’intérêts pour ces derniers. Une bonne manière d’améliorer l’attractivité d’un pays est donc de faciliter les conditions commerciales pour les investissements en optimisant les institutions qui touchent les conditions commerciales.

En se reposant sur ces éléments et sur les déterminants économiques, les pays d’accueil peuvent améliorer leurs attractivités et leurs chances d’avoir des flux de capitaux étrangers élevés. Comme notre étude se concentre sur le Sénégal et que nous avons pu mettre en avant les facteurs économiques et institutionnels importants pour attirer les IDE, nous pouvons à présent passer au prochain chapitre : les facteurs et déterminants au Sénégal.

Chapitre II – Les Facteurs et déterminants des IDE au Sénégal

Chaque pays cherche à améliorer leurs attractivités vis-à-vis des IDE et des autres pays voisins afin de maximiser leurs économies et s’assurer d’avoir une croissance économique importante. Cette recherche d’attractivité face aux investisseurs étrangers pousse les pays à se concurrencer et à rivaliser pour accueillir le maximum de capitaux et augmenter le flux d’IDE. Dans cette optique, de nombreux pays rivalisent de stratégies et d’inventivités afin de pousser les investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux au sein de leur pays. Dans notre étude, nous nous sommes intéressés à un pas en particulier : le Sénégal.

Section 1 : Les facteurs d’attractivités des IDE au Sénégal

L’étude des facteurs déterminants des IDE est importante pour chaque pays afin de comprendre les points à améliorer et les points à renforcer pour rendre le pays plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Pour notre étude, le cas du Sénégal est intéressant dans le sens où il s’agit d’un des premiers pays africains à bénéficier des IDE et à intégrer la recherche des IDE dans leurs économies nationales. Nous allons essayer de voir et de comprendre les points suivants : l’attractivité des IDE au Sénégal et les facteurs déterminants des IDE au Sénégal.

D’après Blonigen 2005, les investissements directs étrangers sont généralement attirés par les caractéristiques économiques fondamentales des pays d’accueil : la taille du marché et le niveau du revenu réel, le coût et le niveau de qualification de la main-d’œuvre, la stabilité politique et économique, la libéralisation des politiques commerciales, les mouvements de taux de change, les politiques de taxation, etc. La qualité des institutions et infrastructures affecte également la décision de localisation des IDE, particulièrement dans les pays en développement. Au Sénégal, les facteurs déterminants des IDE sont l’ouverture du marché, la croissance économique, la dette extérieure et l’inflation, Thioye (2006).

L’attractivité du Sénégal en tant que pays de localisation pour les IDE passe par de nombreuses étapes comme celle citée par les auteurs ci-dessus. Le Sénégal a également mis en avant de nombreuses actions pour optimiser son attractivité par rapport aux IDE. Le pays a également pris en considération les facteurs déterminants pour attirer les IDE. Nous allons voir un à un ces deux points en commençant par traiter l’attractivité des IDE du Sénégal et les actions mises en œuvre par le gouvernement pour améliorer cette attractivité. Nous allons ensuite voir les facteurs déterminants des IDE pour le Sénégal.

I – L’attractivité des IDE au Sénégal

L’économie sénégalaise dans les 70 et 80 ressemble à celle des autres pays africains et était focalisée sur l’agriculture, le tourisme et l’exportation. Les investissements étrangers dans le pays étaient encore rares et étaient souvent initiés par les investisseurs d’origine français. Le Sénégal est un des pays africains qui a bénéficié de financements étrangers importants dès les années 90 via les investissements français dans les domaines de la télécommunication. Le groupe France Télécom a fait l’acquisition de près de 33% des actions de SONATEL ou Société Nationale de la Télécommunication. Ces financements ont permis au Sénégal d’avoir un coup de pouce important dans le développement du secteur de la télécommunication au sein du pays tant au niveau des techniques, des équipements ou du savoir-faire. Dans cette optique, le pays a souhaité faire des IDE un des piliers de son développement et de sa croissance économique. Pour s’assurer de développer et d’améliorer son attractivité aux yeux des investisseurs, le Sénégal a mis en place de nombreuses actions et de nombreuses modifications dans divers domaines comme : la création de nouvelles organisations pour améliorer la qualité des institutions ou encore comme l’investissement dans l’amélioration des conditions commerciales dans le cadre des investissements auprès du Sénégal.

  1. Orientation vers le développement de l’attractivité des IDE

Cette première expérience en matière de financements privés a permis à l’État sénégalais d’orienter et de renforcer son économie. L’État a ainsi choisi d’exploiter les IDE pour améliorer la croissance économique du pays et favoriser son développement sur le moyen et le long terme. L’auteur ABDOULAYE L. Y. met en avant dans son ouvrage l’importance des IDE dans l’économie sénégalaise. Dans son ouvrage intitulé : Cadre général de l’investissement au Sénégal », l’auteur met en avant le choix des dirigeants de se focaliser sur l’attraction des IDE comme un des piliers des stratégies de développement du pays. L’auteur ABDOULAYE L. Y. explique ainsi que : « 26L’État a confirmé son choix de faire du secteur privé le pilier de sa stratégie de développement pour atteindre les taux de croissance requis pour une émergence économique. La mise en œuvre de cette stratégie s’est traduite par le renforcement de l’approche institutionnelle de promotion des investissements, avec la création de structures telles que le Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI), l’APIX) ainsi que l’Agence sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX). Le dispositif comprend également des structures spécialisées telles que l’ADEPME, le Bureau de mise à niveau des Entreprises et l’Agence de Promotion de sites Industriels (APROSI). Un schéma innovant de financement composé d’une banque spécialisée sur la cible PME/PMI (BNDE), d’un fonds de garantie (FONGIP) et d’un instrument dédié aux investissements structurants (FONSIS) accompagne ce dispositif ». Dans cet extrait, nous pouvons comprendre que le gouvernement sénégalais cherche à réitérer les évènements relatifs aux financements du secteur de la télécommunication et à améliorer leurs attractivités vis-à-vis des investisseurs étrangers. Le gouvernement sénégalais cherche à mettre en œuvre toutes les stratégies pour rendre le pays le plus attractif possible pour les investissements directs étrangers. Pour y parvenir, le gouvernement sénégalais a mis en place des institutions appropriées, mais surtout des organisations adaptées aux besoins. L’auteur énumère ici les différentes organisations mises en place par le gouvernement sénégalais comme : l’APIX, l’ASEPEX, le CPI, l’ADEPME, l’APROSI, le BNDE, le FONGIP pour ne citer qu’eux. Chaque organisation possède des attributions spécifiques, mais cherche toute à optimiser l’attractivité du Sénégal vis-à-vis des IDE. L’APIX ou approche institutionnelle de promotion des investissements et des grands travaux par exemple cherche à renforcer l’accueil et l’assistance des investisseurs étrangers afin de faciliter le bon déroulement des activités des filiales étrangères dans le pays. L’ASEPEX ou Agence sénégalaise de Promotions des Exportations cherche à faciliter les exportations des firmes nationales et des filiales étrangères de manière à faciliter les procédures administratives par exemple. Par cet extrait, nous pouvons constater que le gouvernement sénégalais s’offre les moyens de faire des IDE un des piliers de l’économie nationale, mais il cherche également à faire la différence face à la rude concurrence des autres pays africains qui souhaitent également avoir leurs parts des IDE provenant des pays développés.

Les IDE sont devenus des sources de financements importantes et bénéfiques pour les pays africains. Ces deux dernières décennies, beaucoup d’États africains accordent un intérêt général aux IDE comme étant la principale source de financement externe privé au détriment des prêts sur les marchés financiers (CNUCED, 200627), et le Sénégal s’est lancé dans cette optique pour attirer plus d’investissements directs étrangers et donc booster son économie. Le Sénégal fait partie des pays qui veulent faire et essaie de faire des IDE des sources de financements viables et bénéfiques sur le moyen et le long terme pour le pays. Le Sénégal cherche ainsi à mettre en œuvre des stratégies efficaces et durables pour rendre le pays le plus attractif possible pour les investisseurs étrangers.

  1. Ouverture au marché étranger

Le Sénégal fait partie des pays qui ont bénéficié des financements des investisseurs français dans les années 80. Ces financements ont été très bénéfiques pour le pays et en particulier pour le secteur de la télécommunication au niveau national. Le pays cherche ainsi à réitérer ses évènements et à les transposer dans les autres secteurs du pays. L’auteur THIOYE A. K. met en avant, dans son ouvrage intitulé : « Les déterminants des investissements directs étrangers : analyse du cas du Sénégal », l’importance des IDE pour le pays. L’auteur explique ainsi que : « 28Le Sénégal est un récipiendaire de rang intermédiaire des flux d’IDE vers l’Afrique, et se classe parmi les premiers au sein de l’UEMOA. Selon les indicateurs du Fonds Monétaire International « Statistiques Financières Internationales », le Sénégal a enregistré 61,9 milliards de FCFA de flux d’IDE en 2003, ce qui représente une amélioration par rapport à 2001 (23,5 milliards de FCFA). Ces flux ne se comparent cependant pas aux pics enregistrés en 1997 et 1999 (103 et 94,4 milliards de FCFA respectivement) du fait des privatisations des télécommunications et de l’électricité ». Cet extrait met en exergue le fait que les années 90 et 2000 ont été très bénéfiques pour le Sénégal en matière de flux d’IDE. En 2003, le Pays bénéficie de près de 61 milliards de FCFA en matière de flux d’IDE. À la fin des années 90, le Sénégal enregistre près de 100 milliards de FCFA dans les secteurs de la télécommunication et de l’électricité. Ces financements sont en majorité des financements provenant des investisseurs français.

Tableau 1 : Classement des dix premiers investisseurs étrangers en Afrique (Moyenne projets annuelle 784 projets) -Informations en fin d’année 2018

RangPays investisseursNombre de projetsPourcentage (en nombre de projets)
1Etats-Unis13016,58
2Royaume-Uni729,18
3France617,78
4Chine546,88
5Allemagne394,97
6Suisse303,82
7Afrique du Sud293,69
8Pays-Bas222,81
9Emirats Arabes Unis192,42
10Italie172,16
Total
47360,33

Source : Auteur

Basé sur les données suivantes : https://www.agenceecofin.com/economie/0111-61399-le-top-10-des-pays-pourvoyeurs-d-investissements-directs-etrangers-vers-l-afrique-selon-ernest-young

https://afrique.latribune.fr/finances/investissement/2018-10-29/7840-projets-ide-en-afrique-ces-dix-dernieres-annees-rapport-795695.html

Consulté le 25/01/2023

Le tableau ci-dessus met en avant le fait que les 10 premiers investisseurs détiennent plus de 60% des projets via les IDE dans les pays africains. Nous pouvons constater que le premier investisseur est les Etats-Unis avec près de 130 projets soit plus de 15% du nombre de projet moyenne annuelle en Afrique. Le second investisseur en Afrique est le Royaume Uni avec 72 projets en 2018 ce qui représente près de 9,18% des 784 projets en moyenne par an. La France est à la 3ème place avec 61 projets qui représentent près de 7,78% des projets en moyenne par an en Afrique. Ces 3 grands investisseurs représentent déjà plus du quart des projets en Afrique en moyenne par an.

La France et le Sénégal ont eu une relation privilégiée à cause des effets de la colonisation et de l’appartenance à la zone Franche et l’influence linguistique dans le pays. Cette proximité a fait de la France durant de nombreuses années le premier investisseur au Sénégal. La prédominance de la France en matière de financement via les IDE auprès du Sénégal a ensuite baissé avec la participation plus active d’autres pays européens comme le Royaume Uni. Le rapport de la CNUCED de 2022 met en avant l’augmentation des financements étrangers en Afrique. L’extrait du rapport du CNUCED met ainsi en avant que : « 29En termes de sous-régions, l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest ont vu leurs flux d’investissement augmenter, tandis que ceux destinés à l’Afrique centrale sont restés stables et que l’Afrique du Nord a enregistré une baisse.

Les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique sont restés européens, avec en tête les investisseurs du Royaume Uni (65 milliards de dollars) et de la France (60 milliards de dollars) ».

La France en l’occurrence les investisseurs français ont largement participé au développement de l’économie du Sénégal avec les diverses sociétés comme SONATEL, AXA Assurances, Air France ou encore Bolloré. Ces entreprises sont parmi les premiers investisseurs étrangers dans le pays et ont changé l’image du Sénégal au niveau international. Les investissements de ces sociétés ont ensuite attiré de nouveaux investisseurs provenant de divers pays comme la Suisse avec Nestlé, les Etats Unis avec Mobil ou Coca-Cola ou encore l’Inde avec Senbus. Les investisseurs français ont donc facilité l’amélioration de l’image du Sénégal en tant que pays de délocalisation. Le gouvernement sénégalais a ensuite mis en place des programmes et des plans d’action pour optimiser cette image du pays.

  1. Renforcement de la recherche d’IDE

Dans les années 2000, de nombreux pays africains commencent à intégrer les IDE dans leurs sources de financements et comme moyen de renforcer la croissance économique. De ce fait, le Sénégal commence à avoir de nombreux concurrents en matière de recherche de financements directs étrangers. Afin d’améliorer l’image et l’attractivité du pays face aux IDE et afin de rivaliser avec la concurrence de plus en plus importante, le Sénégal a mis en place des organisations responsables de la promotion des investissements étrangers. L’auteur THIOYE A. K. met en avant l’importance des organisations de promotion des investissements dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des IDE. Il explique ainsi que : « De nombreux pays ont développé des organismes de promotion des investissements étrangers. D’après l’OCDE, en 1993, on recensait déjà plus de 100 pays ayant établi de telles structures ? Au Sénégal, c’est l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (APIX) qui comme son nom l’indique est chargée de vendre l’image du Sénégal auprès des potentiels investisseurs étrangers. Cependant, il convient de signaler que 1e risque-pays (le « risque-sénégalais ») ainsi que le cadre juridique sont également déterminants dans le cadre d’une politique d’attractivité des investissements directs étrangers ». L’extrait met en avant les approches des pays africains qui se focalisent sur l’amélioration de l’attractivité et la concentration des efforts sur l’optimisation de la recherche des IDE. L’OCDE a ainsi pu constater que près de 100 pays ont mis en œuvre des stratégies orientées vers la promotion des investissements étrangers au sein de leurs pays. Le Sénégal fait partie des pionniers dans cette tendance à la promotion des IDE. Le gouvernement sénégalais a ainsi mis en place une organisation spécialisée dans la promotion des investissements étrangers et des grands travaux l’APIX ou Agence de promotion des investissements et des grands travaux. Cette organisation a pour principal objectif de vendre l’image du Sénégal aux investisseurs étrangers et de renforcer l’attractivité des IDE au sein du pays.

La création de l’APIX est une réponse directe à la concurrence de plus en plus importante des pays africains dans les débuts des années 2000. Le Sénégal n’est plus le seul pays africain qui dispose de ressources intéressantes, de capital humain compétent et d’autres atouts qui peuvent attirer les investisseurs. L’APIX a de nombreux rôles spécifiques, mais son objectif principal est de rendre le Sénégal plus attrayant pour les investisseurs étrangers et ainsi améliorer les flux d’IDE au sein du pays. Les rôles les plus importants de l’APIX sont cités par l’auteur THIOYE A. K. dans son ouvrage intitulé : « Les déterminants des investissements directs étrangers : analyse du cas du Sénégal ». L’auteur mentionne ainsi que : « Au Sénégal, c’est en septembre 2000 que l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) a été créée, avec une double mission :

  • Favoriser l’accueil des investisseurs étrangers et nationaux avec la mise en place d’un guichet unique qui est chargé de l’ensemble des démarches administratives d’implantation,
  • Et assumer le rôle de maître d’ouvrage délégué pour les grands projets de l’Etat (élaboration, attribution et signature des contrats et de concessions se rapportant à ces projets ; coordination avec les ministres concernés) ».

L’extrait met en avant la création de l’APIX en septembre 2000 qui coïncide avec une baisse des investissements directs étrangers au sein du pays, mais également a l’apparition d’autres pays de délocalisation intéressants comme le Niger, le Togo, le Mali ou encore le Burkina Faso. L’APIX est une réponse à ces nouvelles menaces et ces nouveaux concurrents du Sénégal dans le cadre de l’attractivité des IDE. L’APIX a pour premier rôle d’améliorer l’image du Sénégal en tant que lieu privilégié de localisation des investissements étrangers et nationaux. L’APIX aide ainsi l’accueil des investisseurs étrangers et nationaux en les accompagnant dans les démarches administratives dans le cadre de l’implantation des investisseurs dans le pays. Le second rôle de l’APIX est le rôle de maitre d’ouvrage des grands travaux relatifs aux investissements dans le pays. L’APIX est ainsi la plaque tournante dans les diverses interactions entre les investisseurs et les autorités publiques compétentes lors de l’élaboration, l’attribution et la signature des contrats entre les investisseurs et les autorités compétentes.

La création de l’APIX a permis d’offrir aux investisseurs et aux potentiels investisseurs un accompagnement approprié tant sur le point des conseils que sur la partie administrative afin de faciliter l’implantation et le bon déroulement des activités sur le territoire sénégalais. L’apport de l’agence a également permis au Sénégal de viser de nouveaux investisseurs et de maintenir la coopération avec les investisseurs déjà en activité.

  1. Ouverture commerciale pour attirer les IDE

Le Sénégal, étant une ancienne colonie française, a maintenu une relation relativement privilégiée avec la France. Dans les années 80, les investisseurs étrangers au Sénégal étaient en majorité des investisseurs français. Cette relation privilégiée a permis au Sénégal d’augmenter leurs attractivités vis-à-vis des investisseurs français qui voyaient dans ce pays un lieu idéal pour injecter leurs capitaux dans divers domaines comme la télécommunication, le transport ou entre les grands œuvres de travaux publics. L’auteur NIANG O. met en avant l’importance des investissements directs français dans le développement de l’économie du Sénégal. L’auteur met en avant les acteurs économiques français suivant : Air France, SGBS, Axa Assurance, Bolloré, SONATEL et bien d’autres encore. NIANG O. explique ainsi que : « 30Ainsi, les entreprises françaises sont présentes dans la quasi-totalité des secteurs d’activités : les services financiers (banques assurance : SGBS et BICIS, Axa assurance), transport (aérien : Air France, Corsair, maritime et logistique : Bolloré, Necotrans) télécommunication et média (SONATEL filiale d’orange) BTP (principalement EIFFAGE avec la première concession autoroutière du pays). Outre la France, l’Italie, les états unis avec Mobil, coca cola, Citibank, la Suisse avec Nestlé, l’inde présent dans le secteur de la chimie et dans l’automobile avec senbus, la chine le Maroc, sont devenus des partenaires engagés du Sénégal ».

L’extrait met en avant les différents secteurs dans lesquels les investisseurs français ont fortement investi : la télécommunication, les services financiers, le transport, les BTP. Ces secteurs d’activités ont attiré de nombreux investisseurs français comme Axa Assurance, SGBS et BICIS pour les services financiers. Pour le secteur du transport, les investisseurs français suivants ont participé au développement du Sénégal : Air France et Corsair pour le transport aérien, Bolloré et Necotrans pour le secteur maritime et logistique. Pour le secteur de la télécommunication et des médias, SONATEL a investi énormément pour améliorer ces secteurs auprès du Sénégal. Pour le secteur des BTP (Bâtiments et Travaux Publics), le principal investisseur français est EIFFAGE. Les investisseurs français ont ainsi participé à l’amélioration de divers secteurs d’activité au Sénégal, mais ils ne sont pas les seuls investisseurs étrangers à avoir été attiré par les avantages qu’offre le Sénégal. D’autres pays comme l’Italie, les États-Unis, la Chine, la Suisse, le Maroc ou encore l’Inde sont devenus des investisseurs étrangers importants dans le pays. Le Sénégal est donc un pays privilégié pour les investisseurs étrangers en particulier les investisseurs étrangers francophones comme la France, la Suisse ou le Maroc à cause de l’utilisation de la langue française importante au sein du pays. D’autres pays comme l’Italie, la Chine, les États-Unis et l’Inde ont suivi la tendance des IDE dans le pays dans des secteurs qui intéressent ces pays : le secteur de la chimie, le secteur automobile, le secteur de la production et de la commercialisation de produits de marques.

  1. Amélioration des flux des IDE

D’une manière générale, les pays qui ont déjà pu attirer des investisseurs ont plus de chances d’attirer d’autres investisseurs. Les investisseurs étrangers ont tendance à faire confiance à des pays qui ont des investisseurs et qui ont réussi à garder ses investisseurs sur le moyen et le long terme. Cette tendance à attirer des investisseurs a beaucoup aidé le Sénégal à maintenir un flux de capitaux étrangers dans le pays. Les investisseurs d’origine français ont ouvert la voie à d’autres investisseurs venant d’autres pays.

L’attractivité du Sénégal en matière d’IDE a surtout évolué et progressé dans les années 80, mais avec des montants plafonnant à environ 50.000.000$. Puis les années 90 ont permis l’enregistrement une augmentation des entrées des IDE avec un pic à 150.000.000$ entre 1996 et 1998. Dans les années 2000 et 2010, les flux des IDE au sein de pays ont atteint les 300.000.000$ avec des pics de 400.000.000$ en 2008. Le Sénégal a donc fait évoluer son économie autour de la recherche d’investisseurs étrangers qui souhaitent injecter leurs capitaux dans un pays qui offre des avantages importants pour les investisseurs. Le graphique ci-dessous met en avant l’évolution des entrées des IDE en millions de dollars US au sein du pays. Nous pouvons remarquer qu’il apparait une augmentation progressive des IDE au Sénégal. De 2005 à 2014, nous pouvons voir que les entrées des IDE sont conséquentes et que la création et les activités de l’APIX et des diverses organisations de promotions des investissements ont permis au Sénégal d’augmenter de manière significative les investissements directs étrangers dans le pays.

Graphique 5 : Evolution des entrées nettes d’IDE au Sénégal (% PIB) de 1970 à 2020

Source : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/BX.KLT.DINV.WD.GD.ZS?locations=SN

Consulté le 25/01/2023

Le graphique précédent met en avant l’importance des IDE dans le cadre du développement économique du Sénégal, mais également les efforts apportés par le Sénégal afin de renforcer son développement et son attractivité en matière d’IDE. Nous pouvons constater que qu’à partir de 2015, les flux d’IDE entrants sont de plus en plus importants et en augmentation jusqu’à la fin de 2020. Le Sénégal a mis en avant les réformes appropriées et a attiré des investisseurs pour optimiser les entrées de capitaux privés dans le pays. Le site www.btrade.ma/fr met également en avant la continuité de cette augmentation des flux entrants d’IDE. L’article sur le site met en avant le fait que : « 31Le Sénégal abrite un stock important d’IDE par rapport à sa région. Le gouvernement mène une politique active pour encourager les entrées d’IDE. Selon le Rapport sur l’investissement dans le monde de la CNUCED 2021, le Sénégal fait partie des quelques économies du continent qui ont reçu plus d’entrées en 2020, en hausse de 39 % à 1,5 milliard USD, contre 1,1 milliard USD en 2019, malgré la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de Covid-19. Le stock total d’IDE s’élevait à 8,7 milliards USD à la fin de 2020 ». L’article met en exergue les efforts mis en œuvre par le pays et ces dirigeants pour attirer de nouveaux projets et de nouveaux investisseurs dans le pays. L’extrait met en avant la différence et la hausse des stocks d’IDE entre 2019 et 2020. L’article met en avant une augmentation de 39% des montants des investissements au Sénégal de 2019 à 2020. L’extrait met également en exergue le fait que le Sénégal a atteint un record de 8,7 milliards USD en matière d’entrées de capitaux privés dans le pays.

Le Sénégal a toujours mis en avant les outils nécessaires pour optimiser l’attractivité du pays vis-à-vis des investisseurs étrangers. L’évolution des entrées des IDE depuis les années 80 jusqu’aux années 2010 met en avant cette évolution des IDE dans le pays. L’auteur ABDOULAYE L. Y. confirme, dans son ouvrage intitulé : « Cadre général de l’investissement du Sénégal », l’amélioration des entrées des IDE au Sénégal dès les débuts des années 2000. Dans cet ouvrage, l’auteur met en avant l’augmentation fulgurante des entrées des IDE après l’année 2000. L’auteur explique ainsi que : « 32Pour leur part, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une forte expansion, passant de 58 milliards de FCFA en 2000, à 167 milliards en 2014, après un record historique de 221 milliards en 2008. Cet afflux provient de zones géographiques où les échanges commerciaux sont les plus intenses (France et Europe occidentale). Les IDE enregistrent également une diversification des origines avec la montée des pays émergents, tels que l’Inde, la Chine, la Malaisie, le Brésil et d’autres pays d’Afrique. Les secteurs phares ciblés sont l’agriculture, l’énergie, l’industrie de transformation et les infrastructures ». L’extrait met en exergue l’augmentation d’une valeur de 2 à 3 fois le montant des entrées des IDE en 2000 et en 2014. Les montants des entrées des IDE en 2000 étaient d’une valeur de 58 milliards de FCFA alors que les montants des entrées des IDE en 2014 atteignent les 167 milliards de FCFA. Le montant record des entrées des IDE en une année est de 221 milliards FCFA qui sont atteints en 2008. L’auteur met également en avant l’apparition de nouveaux investisseurs étrangers qui injectent leurs fonds au Sénégal. Nous pouvons par exemple citer la Malaisie, le Brésil, l’Inde, la Chine et d’autres pays d’Afrique comme le Maroc. Les principaux investisseurs étrangers restent la France et les pays d’Europe occidentale. Les secteurs d’activité ont également évolué avec des investissements directs étrangers qui concernent les secteurs suivants : l’agriculture, l’énergie, l’industrie de transformation et les infrastructures. Les entrées des IDE au Sénégal ont donc fortement évolué depuis l’an 2000. Nous pouvons facilement constater une nette évolution et une augmentation progressive des entrées des IDE depuis l’an 2000 ce qui coïncide avec la création et la mise en œuvre de l’APIX et des diverses organisations de promotion des investissements au Sénégal comme l’ASEPEX, le FONGIP ou l’APROSI. Le graphique ci-dessous met en avant les montants des entrées des IDE annuels au Sénégal. Nous constatons l’augmentation des montants des entrées à partir de 2002. Le graphique met en exergue une évolution positive et progressive des montants des entrées des IDE avec un pic record de 221 milliards FCFA en 2008. Le montant des entrées des IDE le plus bas après le pic de 2008 est atteint en 2012 avec un montant des entrées des IDE de 141 milliards de FCFA. Les années suivantes (2013 et 2014) présentent une augmentation respective de 148 et de 167 milliards de FCFA.

Graphique 6 : Evolution des investissements directs étrangers (IDE) (en milliards de FCFA)

Source: APIX SA

L’auteur SAMBOU A. M. met également en avant la forte augmentation et l’évolution progressive des flux des IDE au Sénégal depuis les années 80 jusqu’à la fin des années 2010. Dans son ouvrage intitulé : « The impact of FDI, savings and the current account on indigenous investments in Senegal », l’auteur met en avant la comparaison entre les entrées et les sorties des IDE sur le territoire sénégalais. L’auteur met en avant les efforts du gouvernement sénégalais pour optimiser l’attractivité du pays et pour améliorer l’image du Sénégal au niveau international et pousser les investisseurs à se tourner auprès du Sénégal pour des investissements rentables et durables. L’auteur mentionne ainsi que : « 33Au Sénégal, l’investissement direct étranger a connu une augmentation entre 1980 et 2016. Cette augmentation s’explique par les efforts des différents gouvernements de faire du Sénégal un pays attractif pour les IDE. Ceux-ci sont considérés comme un catalyseur de l’investissement national. Ainsi, le graphique ci-dessous illustre la part des IDE entrants et sortants sur l’investissement autochtone ». Cet extrait met en avant les efforts des gouvernements et des diverses organisations pour améliorer les entrées des IDE, mais également les sorties. Les efforts du gouvernement cités par l’extrait sont la mise en place des organisations de promotion des investissements comme la création de l’APIX Agence de promotion des investissements et des grands travaux en 2000 ou la création de l’ASEPEX qui se charge de la promotion des exportations du Sénégal. Ces initiatives gouvernementales ont permis de mettre en avant le Sénégal au niveau international en optimisant son image et en mettant en avant les atouts et les avantages proposés par le pays pour les investisseurs étrangers. Tous ces efforts datent des années 2000 et nous pouvons remarquer sur le graphique que les entrants des IDE sont plus stables et plus constants à partie des années 2000. Dans les années précédentes, les entrants des IDE étaient instables avec des pics et des montants minimaux. Pour les sortants des IDE, à partir des années 2000, les montants des IDE sortants commencent par augmenter de 2000 à 2008. Cependant à partir de 2008, les montants des IDE sortants baissent de plus en plus et baissent de manière progressive. L’augmentation des montants des sortants des IDE de 2000 à 2008 représente les retraits des investissements qui arrivent à terme et les retraits des fonds des investisseurs qui n’arrivent pas intégrer les nouvelles institutions mises en place par le gouvernement sénégalais. Il s’agit d’une période d’adaptation par rapport aux nouvelles normes et aux nouvelles règlementations en vigueur dans le pays. La phase après 2008 pour les sortants des IDE représente l’appropriation et l’application des diverses normes de la part des investisseurs étrangers. Nous pouvons également remarquer que les flux des entrants et des sortants des IDE se chevauchent depuis 1980 jusqu’à 1996. Les flux des IDE sont donc fortement instables durant toutes ces années. Le Sénégal n’arrivait pas à garder et fidéliser les investisseurs étrangers sur une période importante. 1996 et 1997 représentent l’injection des financements de la part des investisseurs français comme Air France, Bolloré, France Télécom ou encore Necotrans et de certains autres pays comme la Suisse, l’Inde, le Maroc ou encore les États unis. La stabilité des flux des IDE commence à partir de 2000 et 2001 durant lesquels les entrants et les sortants des IDE restent relativement stables. Le graphique des entrants des IDE ne touche plus la courbe des sortants des IDE. Cette phase met en avant le fait que le Sénégal arrive à maintenir les investissements et à les renouveler de manière à garder des entrées des IDE importantes et des sorties des IDE minimes et du moins inférieures aux entrées des IDE.

Le Sénégal fait partie des destinations privilégiées par les investisseurs étrangers pour implanter leurs sociétés. Nous avons vu que le Sénégal et le gouvernement sénégalais a mis en avant des institutions et des organisations favorisant la mise en place et le bon déroulement des activités des investisseurs étrangers dans le pays. Cependant, le Sénégal n’est pas le seul pays à optimiser leur image au niveau international. D’autres pays, dont de nombreux pays africains, ont également fait en sorte de mettre en œuvre des stratégies d’amélioration de leurs images et leurs attractivités vis-à-vis des IDE.

  1. Concurrencer les pays les plus performants en matière d’IDE

Le Sénégal est un des premiers pays africains a bénéficié des investissements étrangers. Cependant, les autres pays africains ont également su d’adapter et attirer des investisseurs grâce à leurs ressources naturelles, à leur capital humain ou aux diverses incitations mises en place leur gouvernement. Cette tendance à rechercher les capitaux étrangers a mis en place une forte concurrence entre les pays à la recherche de capitaux étrangers. Cette concurrence a fait émerger de nouveaux plus performants et plus agressifs en matière de politique de promotion des investissements directs étrangers. Des pays comme le Rwanda ou le Togo ont pu se hisser dans les meilleures places en tant que meilleures performances en matière d’IDE.

Selon le rapport Greenfield Performance Index 2020, le Sénégal occupe le septième place des meilleures performances en matière d’investissements directs étrangers en fonction de la largeur de son économie avec 6.56 points. Les résultats peuvent être compris grâce à la hausse des investissements dans le secteur de l’énergie, car le Sénégal a été l’une des rares économies à enregistrer des flux d’entrée plus importants en 2020, avec une augmentation de 39%, passant à 1,5 milliard de dollars (CNUCED, 2020)34. Des études menées par le CNUCED mettent en avant la performance du Sénégal en matière d’IDE en 2020. Le pays fait partie des 7 meilleurs mondiaux en matière de performance d’IDE selon le Greenfield Performance Index. Cet indice énumère les meilleures performances africaines en matière d’IDE. L’indice de performance du Sénégal est donc de 6,56 selon les calculs des chercheurs de la CNUCED.

Le mode de calcul de l’indice de performance de la CNUCED est donc relativement complexe et nécessite des précisions. Avec le rapport, le Greenfield Performance Index utilise une méthodologie conçue par la CNUCED pour l’ensemble des IDE, et l’applique uniquement aux IDE Greenfield à l’exclusion des fusions et acquisitions, des prêts intra-entreprises et d’autres formes d’investissements transfrontaliers. Un score de 1 signifie que la part d’un pays dans les IDE mondiaux correspond à sa part relative de PIB mondial, alors qu’un score supérieur à 1 indique une part plus importante que celle indiquée par son PIB et un score inférieur à 1 indique une part plus faible. Il est déjà important de mentionner les exclusions suivantes dans le cadre du calcul de l’indice de performance de Greenfield : les fusions, les acquisitions, les prêts intra-entreprises et les autres types d’investissements transfrontaliers. Le reste des investissements qui n’entrent pas dans les exclusions est donc pris en compte par l’indice de performance de Greenfield de la CNUCED.

La CNUCED a ainsi mis en place un tableau qui énumère les meilleures performances en matière d’IDE en 2020. Ce tableau présente à la fois le rang au niveau continental, mais également au niveau mondial des 15 meilleurs pays africains. Ce tableau ci-dessous résume le classement des 15 meilleures performances africaines en matière d’IDE, selon le Greenfield Performance Index.

Tableau 2 : le classement des 15 meilleures performances africaines en matière d’IDE


Rang (Afrique)PaysScoreRang (Mondial)
1Togo10,831er
2Rwanda10,612e
3Mozambique8,974e
4Sénégal6,567e
5Zimbabwe5,918e
6Ouganda4,9414e
7Kenya4,7815e
8Côte d’Ivoire4,7516e
9Maroc4,6417e
10Tunisie4,0519e
11Namibie3,7720e
12Zambie3,6221e
13Ghana3,3928e
14Cameroun3,0832e
15Égypte2,4442e

Source : CNUCED 2020

Le tableau met en avant les 15 pays africains les plus performants en matière d’IDE. Le Togo et le Rwanda sont les plus performants tant au niveau continental qu’au niveau mondial avec les rangs respectifs de 1er et 2ème meilleurs au niveau mondial. Le Sénégal quant à lui est à la 4ème place au niveau continental et au 7ème place au niveau mondial avec une indice de performance de 6,56. Le Sénégal fait donc partie des 10 meilleurs pays au niveau mondial en matière d’IDE et des 5 meilleurs pays au niveau continental. Nous pouvons également remarquer que la concurrence entre les pays africains est extrêmement rude. Les 5 meilleurs pays africains font partie des 10 meilleurs pays au monde en matière de performance des IDE.

Le Sénégal fait donc partie des meilleures destinations pour les IDE dans le monde. Ce rang peut s’expliquer par de nombreux facteurs en faveur du Sénégal et qui participent à le rendre attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Certes, le Sénégal est l’une des économies les plus performantes au niveau de l’Afrique subsaharienne. Le premier facteur est la stabilité politique dans le pays qui est maintenue depuis de nombreuses années. Le Sénégal ne subit plus les affres des guerres civiles et des conflits internes ou des coups d’État depuis de nombreuses années. Le pays a réussi à maintenir une certaine forme de stabilité politique que les investisseurs étrangers affectionnent particulièrement. On constate que depuis plusieurs années, l’économie sénégalaise enregistre une croissance soutenue supérieure à 6%. Et cette croissance s’explique grâce à sa longue histoire de stabilité sociale et politique et son environnement des affaires en constante amélioration en fait une destination sûre pour les investissements.

Cette liste met en avant les performances des pas les plus appréciés en matière d’IDE. Cependant, ces pays rivalisent entre eux afin d’attirer le maximum de fonds étrangers au point où certains doivent réduire les recettes de l’État pour améliorer les conditions commerciales pour les IDE. Certains pays qui souhaitent faire des IDE un pilier de leurs économies doivent mener ce type d’actions pour espérer attirer des investisseurs. Ce genre de pratique n’est pas viable sur le long terme et peut amener de nouvelles problématiques et des pertes importantes pour les pays. La forte concurrence des pays en voie de développement, et en particulier pour les pays africains, peut mener de nouveaux problèmes qui seront difficilement réglables pour les futures générations.

  1. Optimisation de la qualité des institutions

Les institutions représentent les lois, les règles et les normes mises en place pour maintenir une forme de cohérence dans les actions menées par un gouvernement. Les pays en voie de développement sont souvent considérés comme des pays qui disposent de nombreuses institutions, mais qui manquent de moyens ou volonté pour les appliquer. Cette vision des pays en voie de développement est souvent renforcée par les polémiques relatives à la corruption, aux malversations ou aux détournements de fonds effectués par certains dirigeants. Cette perception des pays en voie de développement participe souvent à la méfiance des investisseurs étrangers à injecter leurs fonds dans l’économie d’un pays. Les pays africains ont longtemps souffert de ces préjugés sur la corruption, les malversations, les troubles politiques et autres faits véhiculés par les médias. Le Sénégal est actuellement un des pays qui a maintenu une certaine stabilité économique sur une période de plus de 30 déjà. Cette stabilité économique permet aux pays de maintenir les activités des investisseurs sur une longue période et même de les renouveler. Les investisseurs ont une forme d’assurance que les activités sur le territoire sont en sécurité et qu’ils peuvent s’atteler à faire fructifier leurs capitaux.

Pour le cas du Sénégal, ce dernier a été auparavant catégorisé comme étant un pays instable politiquement et économiquement. Cependant avec les dernières années et les efforts des gouvernements qui se sont succédé, le Sénégal dispose d’une image plus positive du pays. Un des facteurs intéressants et primordiaux qui a offert au Sénégal le rang de 7ème meilleures destinations pour les IDE au monde est la mise en œuvre de réformes, d’institutions et d’organisations appropriées et adaptées pour optimiser la promotion des investissements directs étrangers. Nous avons par exemple mis maintes et maintes fois en avant les diverses organisations gouvernementales qui participent à la promotion des investissements étrangers et nationaux dans le pays. Nous avons cité les organisations comme l’APIX, le CPI, l’ASEPEX, le FONGIP ou encore l’APROSI pour ne citer que ces organisations. Chacune d’elles participe à rendre le pays le plus attrayant possible pour les investisseurs étrangers. Chaque organisation touche les domaines les plus populaires pour les IDE, les procédures les plus complexes ou encore les assistances adaptées (l’élaboration, le suivi et la signature des contrats, l’accessibilité des procédures administratives, l’assouplissement des procédures relatives aux exportations pour les entreprises et bien d’autres encore). Il y a aussi la mise en place de programme de réformes importantes qui présage une meilleure compétitivité de l’économie sénégalaise, augmentant ainsi le flux des investissements directs étrangers dans des secteurs importants, notamment l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les infrastructures de transport et les industries extractives. Les investisseurs étrangers pourront facilement mettre en place leurs entreprises et bénéficier des diverses aides et assistances venant des organisations compétentes dans le pays.

Le Sénégal a fait des IDE un cheval de bataille pour améliorer la croissance économique du pays et développer les divers secteurs intéressants et primordiaux pour le pays. Pour cela, les dirigeants ont mis en œuvre de nombreuses actions et de nombreux programmes pour faciliter l’attractivité de pays vis-à-vis des IDE. Un des plus importants changements apportés par le Sénégal dans le cadre de l’optimisation de son attractivité est l’amélioration des institutions dans le cadre des luttes contre les maux que sont la corruption, les malversations, les détournements de fonds. Ces pratiques sont néfastes pour l’image du pays dans le sens où les investisseurs cherchent à minimiser leurs coups et donc à avoir une transparence sur les charges à payer. La corruption et les malversations peuvent engendrer des frais supplémentaires pour les investisseurs.

L’amélioration de l’attractivité du Sénégal ne signifie pas que les investisseurs vont investir auprès du pays. Le Sénégal se donne simplement les moyens nécessaires pour augmenter les chances de recevoir plus d’IDE en mettant en avant des atouts et avantages à investir auprès du pays. Les investisseurs étrangers ont leurs propres critères pour investir auprès d’un pays et maintenir leurs investissements sur une longue période. Pour comprendre les critères de sélection des investisseurs étrangers dans le cadre des IDE, il est nécessaire de se focaliser sur certains points bien définis qui favoriser l’attractivité d’un pays pour les investissements directs étrangers. Il est ainsi nécessaire de s’intéresser aux divers facteurs déterminants pour les IDE pour le Sénégal. Ces facteurs déterminants peuvent optimiser l’attractivité du pays aux yeux des investisseurs, mais également faciliter le développement du pays.

II – Les facteurs déterminants des IDE au Sénégal

Les pays en voie de développement comme le Sénégal et les autres pays dans le monde accusent un retard important par rapport aux pays développés comme la France, les États unis et les autres pays développés. Ce retard est souvent la conséquence de la colonisation et des périodes post colonisations qui ont été bercées par des guerres civiles, des instabilités politiques ou encore de longues périodes dictatures. Le Sénégal est également passé par ces périodes, mais a pu maintenir une certaine stabilité politique depuis les années 80. Cependant, toutes ces difficultés ont exacerbé les écarts économiques avec les pays développés. Pour rattraper ces derniers, les pays en voie de développement doivent se servir de toutes les stratégies à leurs dispositions pour parvenir à sortir de leurs conditions de pays en voie de développement.

Les investissements directs étrangers sont considérés très essentiels, et plus particulièrement dans des pays en développement qui sont à la recherche d’une croissance économique rapide et durable, c’est le cas des pays de l’UEMOA. Ces investissements directs étrangers sont essentiels pour pouvoir rattraper un retard en termes de savoir-faire technologique et managérial, combler simultanément la faiblesse de l’investissement productif domestique et de l’épargne nécessaire à son financement, mais aussi accélérer la croissance économique comme l’intégration dans les échanges mondiaux, de marchandises comme de capitaux. C’est dans cette perspective que l’État sénégalais accueille positivement les investissements étrangers, il n’y a aucune discrimination légale contre les entreprises dirigées ou détenues par des investisseurs étrangers, et il n’y a pas d’obstacles à la pleine propriété des entreprises par des investisseurs étrangers dans la plupart des secteurs. Le gouvernement sénégalais à l’aide de l’agence de la promotion des investissements essaie de leur mieux pour attirer plus d’investisseurs étrangers, le but ultime de ces politiques d’attraction des IDE est le renforcement de l’environnement des affaires afin de soutenir la croissance économique.

Au Sénégal, les facteurs les plus déterminants des IDE sont d’abord l’ouverture économique qui constitue un point essentiel, elle peut être considérée soit au sens des flux de capitaux soit en considérant les flux commerciaux. Les flux des capitaux font référence à l’absence de contrôle des mouvements de capitaux, et les flux commerciaux s’intéresse aux importations et exportations de biens et services, il y a aussi le capital humain qui est un élément essentiel des IDE au Sénégal, raison pour laquelle l’État investit largement sur les secteurs de l’éducation et de la formation professionnelle, et fait appel aux diasporas sénégalais de venir servir leur pays après leurs formations à l’extérieur, il y a aussi les infrastructures qui joue un rôle important dans les IDE, et donc l’amélioration des routes, autoroutes et la mise en place des trains express régional, l’État sénégalais compte investir davantage sur les infrastructures pour attirer plus d’investisseurs.

Graphique 7 : Part des IDE entrant et sortant sur l’investissement autochtone au Sénégal de 1980 à 2016

Source : Sambou, A. M. (2021). The impact of FDI, savings and the current account on indigenous investments in Senegal.

L’auteur SAMBOU A.M. présente les flux des entrants et des sortants des IDE pour le Sénégal. Cette figure met en exergue les divers changements des flux des entrants et des sortants depuis 1980 à 2016 pour le Sénégal. L’auteur mentionne ainsi que : « 35Ce graphique nous révèle que les IDE entrants sont largement supérieurs aux IDE sortants au Sénégal. Ils restent quand même faibles, mais constituent une source de développement importante pour l’économie nationale. Toutefois, la contribution des IDE entrants et sortants sur l’investissement intérieur reste aussi très faible.

Il est largement documenté dans la littérature que les investissements publics et privés constituent le socle du dynamisme de l’activité économique. Ces résultats impliquent que les pays doivent accroître leurs investissements en vue de doper la croissance économique. Dans cette perspective, plusieurs initiatives ont été entreprises, aussi bien par les pays développés que par les pays en développement, en vue d’augmenter le niveau de leurs investissements ». Les flux des IDE sont importants pour contrebalancer les dettes et les emprunts contractés par le Sénégal.

L’auteur SAMBOU A. M. met en avant dans le graphique ci-dessus pour attirer l’attention sur l’évolution des flux d’IDE au Sénégal sur les 36 dernières années de 1980 à 2016. Nous pouvons constater sur le graphique que la part des entrants des IDE est plus importante que la part des sortants des IDE. D’une manière générale, le Sénégal maintient une croissance en termes de capitaux d’IDE. Sur certaines années, les flux des sortants sont plus importants que ceux des entrants : de 1982 à 1983, de 1985 à 1986 et enfin de 1991 à 1993. À partir de 1993, le Sénégal a toujours pu obtenir plus d’IDE et a maintenu cette croissance des flux entrants des IDE depuis. L’augmentation des parts des IDE entrants facilite et booste la croissance économique du pays selon l’auteur SAMBOU A. M. Cette augmentation des parts des IDE entrants est le fruit des diverses actions menées par le gouvernement sénégalais pour faire des IDE le pilier de l’économie du pays.

Nous allons essayer de mieux comprendre les facteurs déterminants des IDE qui ont permis au Sénégal d’améliorer leurs performances en matière d’IDE malgré la concurrence de plus en plus importante. Pour cela, nous tenterons de voir un à un les différentes actions menées par le gouvernement sénégalais et les changements apportés par ces derniers pour améliorer l’image du pays aux yeux des investisseurs étrangers.

  1. Incitations de l’État sénégalais pour les IDE

Le gouvernement sénégalais cherche à faire des IDE un pilier de l’économie nationale depuis les années 90. Dans les années 2000, le gouvernement en place poursuit les efforts dans l’optimisation de l’image du Sénégal au niveau international et en matière d’IDE. La mise en place de l’APIX ou Agence de promotion des investissements et des grands travaux entre également en tant qu’effort en matière d’IDE.

Pour améliorer l’image du Sénégal et améliorer la transparence dans le cadre des activités du pays, le gouvernement en place a mis en œuvre une loi : la loi BOT ou Build Operate Transfer. L’auteur THIOYE A. K. met en avant, dans son ouvrage intitulé : « Les déterminants des investissements directs étrangers : analyse du cas du Sénégal », l’importance de la loi BOT dans le cadre l’amélioration de l’image du Sénégal en matière d’IDE. L’auteur s’explique dans les termes suivants : « 36La loi sur les BOT (Build Operate Transfer) d’avril 2004 vient ainsi combler un vide juridique lié à l’absence de réglementation formelle pour un partenariat public / privé de cette nature. Elle régit désormais le cadre juridique permettant l’exercice de ce nouveau partenariat et ambitionne donc de sécuriser les opérations en BOT, leur transparence et leur environnement juridique. Cette loi sur les BOT présente un double avantage. Elle favorise d’une part, la transparence dans les procédures de sélection avec le principe de publicité et de mise en concurrence. Dans le même temps, la création pour ces marchés d’une commission d’appel d’offres dont les travaux font l’objet d’un procès-verbal rendu public, garantit une bonne exécution des engagements contractuels ». L’extrait met en avant la loi BOT comme étant une loi qui assure la transparence des procédures de sélection et de mise en concurrence. En matière d’IDE, la transparence et l’accessibilité des procédures permettent de mettre en avant une image attrayante pour les investisseurs étrangers. Ces derniers cherchent à investir dans un pays où la transparence est le maitre mot. Les investisseurs étrangers cherchent à éviter les pays où la corruption et les malversations sont des activités courantes pour les fonctionnaires et les dirigeants. Le choix des pays de destination pour les IDE dépend souvent du facteur de transparence démontrée par les pays. La loi BOT participe ainsi à améliorer l’image du Sénégal en tant que pays dans lequel la transparence entre les interactions des entités publiques et privées est assurée par des institutions appropriées. La loi BOT a également pour objectif de mettre en place des suivis efficaces des engagements contractuels en les rendant publics. La loi BOT est donc une loi mise en œuvre pour optimiser la transparence dans le cadre des diverses interactions. Cette transparence résultante de la loi BOT permet aux investisseurs de mieux apprécier les procédures dans le cadre de l’implantation des activités sur le pays et sur le suivi de ces activités. De plus, les investisseurs pourront estimer les dépenses relatives aux activités grâce à la transparence qu’apporte la loi BOT.

Le gouvernement sénégalais a également mis en place les règlementations nécessaires en matière de création des entreprises franche. Le pays a compris l’importance des exportations, mais également de la coopération avec les investisseurs étrangers. Dans cette optique, le gouvernement a mis les politiques et les institutions relatives à la création des entreprises franches dans le pays. L’auteur THIOYE A. K. met en avant dans son ouvrage l’importance des entreprises franches dans le cadre des investissements étrangers. Certains investisseurs souhaitent bénéficier des conditions commerciales attrayantes et de la main-d’œuvre des pays afin de délocaliser leurs entreprises et effectuer des exportations vers des marchés internationaux. Pour profiter de ses types d’investissements, le gouvernement sénégalais a mis en place des dispositifs pour permettre à ces entreprises de s’implanter au sein du pays. L’auteur apporte les précisions suivantes : « La justification d’un potentiel à l’exportation de 80% au minimum de son chiffre d’affaires est un préalable à l’éligibilité au régime d’entreprise franche d’exploitation. Les secteurs favorisés sont l’agriculture, l’industrie et les téléservices.

L’agrément au statut d’entreprise franche d’exportation garantit :

  • Le libre transfert des fonds nécessaires à la réalisation de l’investissement et des opérations commerciales et financières à destination des pays extérieurs à la zone franc.
  • Le libre transfert des salaires pour les employés étrangers.
  • Le libre transfert des dividendes pour les actionnaires étrangers.
  • Le recrutement du personnel étranger sans restriction.
  • L’arbitrage du Centre International pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIR DI).

Outre ces garanties, d’autres faveurs sont accordées aux entreprises. Ces privilèges ont une durée de 25 ans renouvelable ». Le gouvernement sénégalais met à disposition des investisseurs la possibilité de franchiser leurs entreprises en les installant au sein du territoire. Le gouvernement permet ainsi aux entreprises étrangères de s’implanter sur le territoire et de bénéficier de divers avantages comme la libre circulation des fonds destinés aux investissements, le libre transfert des salaires, des dividendes et le recrutement de personnel étranger. Ces conditions permettent aux entreprises franches de mener des activités sur le territoire et d’avoir en plus des avantages non négligeables. La seule condition que l’État a mis en avant pour les entreprises qui souhaitent bénéficier de ses avantages et de pouvoir accéder au statut d’entreprise franche est de dédier près de 80% des produits à l’exportation.

En mettant en avantage aussi bénéfique pour les investisseurs, le pays peut améliorer son attractivité de manière fournir aux investisseurs des conditions plus que favorables à la réalisation de profit. De plus, les avantages proposés par le pays pour les entreprises franches sont à longue durée et sont renouvelables. Les investisseurs sont ainsi plus prompts à faire du profit et à investir auprès du Sénégal avec des avantages commerciaux aussi importants et intéressants.

De son côté, le Sénégal bénéficie des entrées de capitaux importants grâce à des conditions commerciales avantageuses pour les investisseurs et également pour le pays. En effet, le fait de bénéficier d’un flux des entrants des IDE importants permet au Sénégal de gagner en réputation et d’améliorer son image en tant que destination intéressante et rentable pour les investisseurs. Les investisseurs ont plus de chance d’être attirés par les pays où les flux des entrants des IDE sont importants. Ces flux des entrants mettent en avant le fait que de nombreux pays ont déjà fait confiance à ce pays pour leurs investissements. Les prochains investisseurs seront moins sur la défensive et préfèreront investir dans un pays ayant déjà une forte expérience et une collaboration sur le long terme avec d’autres investisseurs. Les investisseurs auront tendance à prendre moins de risque dans le choix de la destination pour leurs capitaux. Dans cette optique, les stratégies du gouvernement sénégalais de baser son économie sur les IDE peuvent être bénéfiques sur le moyen et le long terme. Plus le Sénégal arrive à attirer et à garder des investisseurs sur son territoire, plus il sera attrayant et plus il pourra gagner de nouveaux investisseurs.

L’auteur SAMBOU A. M. met en avant dans son ouvrage un graphique qui propose l’existence d’une relation entre la croissance économique et l’investissement dans un pays. Dans son ouvrage, cet auteur a traité le cas du Sénégal et a mis en avant le fait que la croissance économique et l’investissement sont liés. Le graphique ci-dessous propose d’examiner le taux d’investissement et la croissance du PIB du Sénégal sur près de 36 ans de 1980 à 2016. Sur le graphique, nous pouvons constater que dans la majorité des cas dès que la croissance du PIB augmente, le taux d’investissement augmente également. Nous pouvons considérer cette relation dans les deux sens, si le taux d’investissement augmente, la croissance du PIB augmente également. Cependant, nous pouvons également remarquer que cette relation n’est pas vérifiée en tout temps sur le graphique. Nous pouvons constater que durant les années 1989, 2009 et 2012, le taux d’investissement augmente, mais la croissance du PIB diminue.

L’auteur SAMBOU A.M. met également en avant les termes suivants : « Il est largement documenté dans la littérature que les investissements publics et privés constituent le socle du dynamisme de l’activité économique. En effet, les travaux de Ghazanchyan & Stotsky (2013) montré dans leurs études théoriques et empiriques que les stocks du capital privé et public ont une influence positive et significative sur la croissance économique. Ces résultats impliquent que les pays doivent accroître leurs investissements en vue de doper la croissance économique. Dans cette perspective, plusieurs initiatives ont été entreprises, aussi bien par les pays développés que par les pays en développement, en vue d’augmenter le niveau de leurs investissements ». En se référant à cet extrait et en prenant comme exemple le graphique ci-dessous, nous pouvons comprendre que malgré les exceptions lors des années 1989, 2009 et 2012, où la diminution du taux d’investissement n’engendre pas la diminution de la croissance, nous pouvons considérer que la croissance économique du Sénégal est proportionnelle avec le taux d’investissement dans le pays. Cependant, en ce qui concerne la proportion, l’auteur explique que pour pouvoir avoir une croissance économique plus importante, le Sénégal doit augmenter le taux d’investissements et donc les IDE.

Graphique 8 : Relation entre la croissance économique et l’investissement au Sénégal de 1980 à 2016

Source : Alphonse Mané SAMBOU. L’impact des IDE, de l’épargne et de la balance de transaction courante sur les investissements autochtones au Sénégal (P.211)

Dans la même logique de la recherche d’investissement et donc de la recherche de la croissance économique, le pays doit se tourner vers une ouverture économique. Les pays comme le Sénégal ne peuvent pas vivre en autarcie et dépendent énormément des investissements étrangers et locaux pour optimiser la croissance économique dans le pays. Dans cette optique, le Sénégal n’a aucun intérêt à rester en marge des autres marchés et doit au contraire se tourner vers des marchés plus importants et plus vastes. La notion d’ouverture économique est une notion importante en matière d’IDE. L’auteur CHAKRABARTI met en avant l’importance de la considération de l’ouverture économique dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des IDE. Dans son ouvrage, il met en exergue le fait que l’ouverture économique et l’ouverture au marché extérieur sont une étape importante pour permettre aux pays d’améliorer leurs images vis-à-vis des investisseurs étrangers. L’auteur explique ainsi que : « 37L’ouverture économique peut être appréhendée soit au sens des flux de capitaux soit en considérant les flux commerciaux. Pendant que le premier fait référence à l’absence de contrôle des mouvements de capitaux, le second s’intéresse aux importations et exportations de biens et services. La plupart des analystes privilégient l’ouverture commerciale et trouvent une relation positive entre cel1e-ci et les flux d’IDE ». L’ouverture économique est ici considérée comme le fait de permettre la libre circulation des capitaux dans un pays. Un pays comme le Sénégal qui cherche à attirer les investisseurs doit pouvoir assurer la libre circulation des capitaux en mettant en place des institutions favorisant cette libre circulation, mais également des organisations en charge de surveiller le respect des institutions mises en place. L’autre manière de comprendre la notion d’ouverture économique et la faciliter dans les prestations relatives aux exportations et aux importations dans le pays. L’auteur explique que l’ouverture commerciale a une influence positive sur l’augmentation des flux des IDE. D’une manière générale, si le Sénégal met en place des institutions qui permettent aux investisseurs étrangers de faire circuler leurs capitaux sans restriction, ces derniers auront plus de chances de vouloir investir et injecter leurs capitaux au sein du territoire Sénégalais.

Les infrastructures sont souvent les blocages pour les pays africains avec des infrastructures vétustes et peu entretenues. Ces infrastructures sont pourtant nécessaires pour faciliter les activités sur le territoire. Les investisseurs sont à la recherche de profits et souhaitent minimiser leurs couts d’investissement. Si un pays ne dispose pas des infrastructures appropriées comme un port, des réseaux routiers de qualité ou encore des réseaux ferroviaires appropriés, les investisseurs vont devoir engager des dépenses supplémentaires pour acheminer leurs marchandises ou leur personnel. Dans cette optique, le fait d’investir dans le pays engager des dépenses plus importantes que le fait d’investir dans un autre pays. Les infrastructures sont donc considérées comme des facteurs déterminants pour les IDE. Le Sénégal dans sa recherche d’investisseurs étrangers doit mettre à disposition de ces investisseurs des infrastructures appropriées. Par exemple pour faciliter les activités des entreprises franches qui basent leurs chiffres d’affaires sur les exportations, le Sénégal doit mettre à disposition de ses entreprises franches des ports et des infrastructures portuaires en adéquation avec les besoins des investisseurs et des entreprises.

Les auteurs WHEELER et MODY expliquent les avantages du développement des infrastructures dans le cadre de la recherche d’attractivité vis-à-vis des IDE. Selon ces auteurs, les infrastructures permettent de faciliter les activités des investisseurs et des entreprises étrangères en mettant à leurs dispositions des bâtiments et des structures appropriées pour leur permettre de mener à bien leurs activités. Ils expliquent dans leurs ouvrages que : « 38Les investisseurs étrangers préfèrent les économies présentant un bon réseau routier, d’aéroports, d’électricité, de téléphones ou encore d’accès à internet. Des infrastructures limitées augmentent les coûts de production et par conséquent inhibent la productivité. Dans ces conditions, le stock d’infrastructures du pays hôte constitue un facteur d’attractivité ». Cet extrait met en avant le fait que les infrastructures appropriées permettent d’améliorer l’attractivité des pays. Le manque d’infrastructures dans un pays risque de faire reculer les investisseurs puisque ces derniers devront augmenter leurs dépenses et donc revoir à la hausse les couts de production à cause des dépenses supplémentaires. Pour le cas du Sénégal, ce dernier a déjà bénéficié de nombreuses restructurations relatives aux anciens investissements comme ceux d’Air France en matière d’aéroport, comme Bolloré en termes de logistiques et d’infrastructures portuaires et bien d’autres grands travaux. Ces anciens investissements ont apporté de nouvelles structures plus en adéquation avec les besoins des investisseurs et ont participé à rendre le pays plus attractif pour les IDE. Cependant, les autres pays concurrents comme le Togo ou le Rwanda ont également des infrastructures de qualité et des rénovations importantes pour l’amélioration de leurs attractivités, le Sénégal ne doit pas dormir sur ces lauriers sinon les autres pays voisins pourront facilement reprendre le dessus et attirer des investisseurs plus importants et qui peuvent injecter des capitaux plus conséquents. Le Sénégal doit garder à l’œil le renouvellement et l’amélioration de ses infrastructures pour rester en concurrence avec les autres pays d’Afrique et le reste du monde en matière d’attractivité des IDE.

Nous avons ainsi pu comprendre les diverses incitations aux investissements directs étrangers proposés par le gouvernement sénégalais. Ce dernier a mis en œuvre des facilités et des politiques qui visent à rendre le Sénégal plus attractif pour les investisseurs étrangers. Nous avons par exemple pu voir la mise en place de nouvelles infrastructures, l’amélioration de l’ouverture économique du pays, la mise en place de la loi BOT ou encore la possibilité de créer des entreprises franches au sein du pays. Toutes ses incitations peuvent peser dans la balance dans le cadre du choix de pays de localisation pour les investisseurs étrangers. En essayant d’améliorer ces points et en trouvant de nouvelles manières d’attirer les investisseurs et en concurrençant les autres pays, le Sénégal s’offre les moyens d’optimiser l’attractivité du pays par rapport aux IDE. Nous allons à présent passer à un autre point qui peut entrer en considération dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité du Sénégal : le taux d’endettement du pays.

  1. Taux d’endettement du Sénégal

Les pays d’Afrique dont le Sénégal est souvent endetté vis-à-vis des entités internationales et régionales comme le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque mondiale pour ne citer que ces entités. Ces dettes sont souvent la résultante des aides financières précédentes et intérêts de ces derniers qui courent sur plusieurs dizaines d’années. Ces dettes entretiennent une forme de cercle vicieux pour les pays qui n’arrivent pas à rembourser à l’échéance. Ces pays sont donc lourdement endettés sur une longue période et pour rembourser les dettes et payer les intérêts, ils doivent trouver d’autres sources de financements comme les IDE. Le Sénégal a longtemps fait partie de ces pays lourdement endettés et qui doivent rembourser leurs dettes tout en tentant d’améliorer la croissance économique du pays. Le Sénégal a ainsi choisi de se tourner vers les IDE pour améliorer la croissance économique du pays et se défaire petit à petit des dettes qu’il a contractées.

Le taux d’endettement du Sénégal représente l’ensemble des dettes qu’il a contracté et qu’il doit rembourser. Ce taux d’endettement peut être vue comme un atout ou comme un frein pour les investisseurs étrangers. Un taux d’endettement élevé devient un frein dans le sens où le pays ne peut pas se permettre d’offrir des conditions commerciales et des avantages acceptables pour les investisseurs. Le pays devra rembourser ses dettes et doit par conséquent faire des recettes relativement importantes. Par contre un taux d’endettement relativement bas est plus intéressant et plus bénéfique pour les investisseurs. Ces derniers pourront négocier des réductions fiscales et/ou douanières importantes et ainsi maximiser leurs profits tout en évitant au pays des pertes de recettes fiscales et douanières importantes.

Pour le cas du Sénégal, il fait partie des pas qui ont une dette relativement importante, mais qui ne nuit pas son image de pays de localisation des IDE. Auparavant dans les 70 et 80, le pays avait des dettes relativement basses, mais qui a rapidement augmenté à cause des emprunts à moyen et à court terme que le pays à contractées. L’auteur N’DIAYE L. met en exergue, dans son ouvrage intitulé : « Modélisation de l’endettement du Sénégal », l’augmentation du taux d’endettement du pays dans les années 70 et 80, puis encore plus dans les années 90. L’auteur explique dans son ouvrage les diverses étapes que le pays a traversées et les conséquences de ses phases difficiles la dette totale de l’État sénégalais. L’auteur apporte ainsi les précisions suivantes : « 39La dette totale du Sénégal est passée de FCFA19,62 Mds (chiffre approximatif) en 1970 à 43,52 Mds en 1974, pour atteindre le niveau considérable de 813,8 Mds F.CFA en 1985. Au 30 juin 1987, l’encours de la dette publique extérieure s’élevait à FCFA847,8 milliards soit 2.779,6 millions de dollars US. L’encours de la dette publique extérieure au 30 juin 1987, se décomposait en dette directe et en dette avalisée.

La dette directe du Sénégal a pour origine les organisations internationales, les crédits bilatéraux et aussi la dette bilatérale rééchelonnée. Pendant que ces trois sources représentent 93 % du total de la dette directe au mois de juin 1987, la dette bancaire rééchelonnée ne représente que 3,1 % des 768,5 milliards de dettes directes.

À l’instar de nombreux pays en voie de développement, Le Sénégal s’est ouvert sur l’extérieur pour financer son développement. Le poids de la dette publique a commencé à se faire sentir vers les années 1970-1980, période pendant laquelle le ratio du Service de la Dette sur les recettes d’exportation est passé de 5 % en 1977 à 12 % en 1979 puis à 18 % en 1980 ». Les chiffres mentionnés par l’extrait mettent en avant une augmentation importante de la dette totale du Sénégal sur les années 70 jusqu’aux années 80. Nous pouvons remarquer que la dette totale du Sénégal est passée d’environ 20 Milliards de FCFA en 1970 à plus du double de ce montant en 1974 (43,52 milliards FCFA) pour ensuite passer à près de 813 milliards FCFA en 1985. La dette totale du Sénégal est donc passée d’un montant relativement bas jusqu’à atteindre les 40 fois ce montant en moins de 15 ans. L’auteur mentionne également que les sources des dettes du Sénégal sont majoritairement les organisations internationales, les crédits bilatéraux (entre deux pays) et les dettes qui sont reconduites pour être ensuite remboursées. Après la période des années 70 et 80, le Sénégal a dû trouver des sources de financement privées pour payer les dettes qu’il a contractées tout en assurant la croissance économique et le développement du pays. Le fait de se tourner vers les IDE est la meilleure issue pour le pays durant cette période.

Le graphique suivant met en avant l’évolution du total de la dette extérieure du Sénégal depuis 1970 jusqu’à 2020. Le graphique met en avant le pourcentage de RNB (Revenu National Brut) dans le cadre de l’évaluation de la dette extérieure du Sénégal. Nous pouvons constater une nette augmentation de la dette par RNB du Sénégal à partir 3 dernières années. Nous pouvons également remarquer que le Sénégal met en place des plans et des programmes de remboursement des dettes relativement efficaces. En effet, nous pouvons constater qu’entre 2005 et 2010, le Sénégal a pu assurer le remboursement de certaines dettes antérieures et ramener la dette extérieure à près de 1% du Revenu National Brut (RNB). Ce graphique met également ainsi en avant la bonne gestion des dettes et le remboursement de ses dernières.

Graphique 9 : Total de dette extérieure (% du RNB) – Sénégal

Source : 40www.donneesmodiales.com – consulté le 21/01/2023

Actuellement, le Sénégal dispose d’une dette importante, mais il arrive à gérer à rembourser les intérêts et les dettes grâce aux flux de capitaux importants qui contrebalancent avec la dette publique du Sénégal. Ces dernières années, la dette publique brute du Sénégal n’a cessé d’augmenter. En effet, le site www.donneesmondiales.com a mis en avant les chiffres de 12,89 milliards d’euros de dette publique brute que le Sénégal devra rembourser dans les prochaines années. Selon le site, le Sénégal a engrangé d’importantes dettes sur les 20 dernières années. Ces dettes une fois comparées avec le nombre de la population donnent un nombre conséquent de près de 770 euros/personne. Ainsi chaque Sénégalais devra payer 770 euros pour rembourser l’ensemble de la dette publique brute du pays. Cependant, ce montant est à relativiser dans le sens où l’endettement moyen par personne de l’Union européenne est de près de 26.964 euros en 2020. L’article sur le site précise que : « 41La dette publique brute désigne la somme de toutes les sommes d’argent qui doivent être payées à d’autres États et communautés, mais aussi à des communes ou à des institutions nationales. En revanche, la dette brute ne comprend pas les créances qu’un État a lui-même envers d’autres.
Entre 1998 et 2020, le budget de la dette en Sénégal a varié entre 870,0 millions et 12,9 milliards d’euros. En 2020, dernière année évaluée, le montant de 12,89 milliards d’euros a été le plus élevé des 22 dernières années.
Rapporté au nombre d’habitants, cela correspond en Sénégal à un endettement de 770 euros par personne. À titre de comparaison, l’endettement moyen par habitant au sein de l’UE était de 26.964 euros la même année ».
Le Sénégal est donc un pays endetté, mais qui parvient à gérer ses dettes avec des flux importants des IDE qui permettent de rembourser une partie des dettes chaque année. Le graphique ci-dessous met en image l’endettement du Sénégal sur les 22 dernières années. Nous pouvons constater une augmentation de la dette à partir de 2007 et cette augmentation ne cesse de continuer jusqu’en 2020 pour atteindre le record du montant des dettes publiques brutes d’environ 12,89 milliards d’euros.

Graphique 10 : Dette brute des dernières 22 années en milliards d’euros

Source : www.donneesmondiales.com 2020

Le rapport de la Direction de la dette publique du Sénégal va dans le sens de l’article cité précédemment avec la constatation que la dette publique du Sénégal est en constante augmentation depuis les années 2000. Le rapport met en avant des chiffres comme 8.425,8 milliards de FCFA pour la dette publique du Sénégal à la fin du mois de juin 2020. Une forte augmentation a été constatée par rapport à la dette publique à la fin du mois de décembre 2019 d’un montant de 7.825,3 milliards de FCFA. Selon le même rapport, si cette dette publique est comparée au PIB du Sénégal, le Sénégal présente un taux d’endettement de près de 60,2% en juin 2020 alors qu’en décembre 2019 le taux d’endettement était de 56,6%. Cette hausse du taux d’endettement du pays montre en effet que le Sénégal a augmenté ces emprunts sur ces dernières années avec une augmentation de 7,7% de la dette publique brute de décembre 2019 à juin 2020. Le rapport de la Direction de la dette publique du Sénégal met en avant les chiffres suivants : « 42A fin juin 2020, l’encours de la dette publique est estimé à 8 425,8 milliards (mds) de FCFA contre 7 825,3 mds de FCFA à fin décembre 2019, soit une hausse de 7,7%. Rapporté au PIB, l’encours de la dette publique s’élève à 60,2 % du PIB à fin juin 2020 contre 56,6% du PIB à fin décembre 2019 soit une hausse de 3,5 points de pourcentage du PIB. La hausse du stock de la dette publique est essentiellement imputable aux emprunts intérieurs qui ont bondi de 524,2 milliards de FCFA (+46,3%) entre fins décembre 2019 et fin juin 2020, les emprunts extérieurs n’ayant augmenté que de 76,4 milliards de FCFA (+1,1%) sur la même période ». Cet extrait met en avant l’augmentation de la dette publique du pays ces dernières années en particulier entre la fin de 2019et la moitié de 2020. Cette augmentation de la dette publique engendre également l’augmentation du taux d’endettement du pays de 3,5 points en 6 mois. Le taux d’endettement en décembre 2020 est d’environ 56,6% et celui de juin 2020 est de 60,2%. Ces chiffres sont importants dans le sens où le taux d’endettement est un des critères qui pousse un investisseur à choisir ou non un pays pour l’injection de ses capitaux. Cette augmentation du taux d’endettement peut devenir un frein pour les prochains investisseurs qui souhaitent utiliser leurs capitaux auprès du Sénégal.

Cette augmentation de la dette publique du Sénégal a apporté des nombreux changements dans les actions et prévisions du pays en particulier dans le cadre du projet de remboursement des dettes du pays. Le Sénégal et les autorités compétentes ont ainsi mis en avant le profil de remboursement du stock de la dette publique du pays. À chaque modification du montant de la dette publique brute du pays, les autorités compétentes du Sénégal doivent revoir et modifier le profil de remboursement de la dette publique du pays. Ce profil de remboursement représente l’estimation du planning de remboursement des dettes du pays sur les années à venir. Ce profil de remboursement prend en compte les échéances de chaque emprunt et les inclut dans le calcul pour les remboursements des dettes et des intérêts encourus. Ainsi pour le Sénégal à chaque nouvel emprunt effectué, le profil de remboursement se voit être modifié pour intégrer les nouvelles dettes et leurs intérêts ainsi que les échéances de ces dernières.

Le rapport de la Direction générale de la dette publique du Sénégal a ainsi mis à jour le profil de remboursement de la dette publique du pays avec les nouvelles informations pour la période de juin 2020. Le graphique ci-dessous met ainsi en avant les montants à rembourser chaque année pour effacer les dettes accumulées du pays jusqu’à juin 2020.

Ce plan de remboursement représente la prévision des remboursements des dettes du Sénégal sur les prochaines années et se réfèrent aux dettes déjà contractées et ne prend pas en considération les dettes en cours de négociation. Le plan de remboursement ci-dessous est arrêté à la date de la fin du mois d’octobre 2020 et énumère toutes les dettes contractées par le Sénégal : les dettes en cours de remboursement ou les dettes qui n’ont pas encore fait l’objet de remboursement que ce soit pour les dettes domestiques ou pour les dettes externes qui ont été contractées par le Sénégal. Le plan de remboursement est représenté en milliards de FCFA et se projette de 2021 à 2064, 2064 étant la date estimée pour que le Sénégal puisse rembourser la totalité de ses dettes auprès de ces créanciers nationaux ou internationaux.

Graphique 11 : Profil de remboursement du stock de la dette publique arrêtée fin juin 2020 (en milliards de fcfa)

Source : Direction de la dette publique du Sénégal – « Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (2021-2023) » – Octobre 2020

Nous pouvons constater sur le graphique que le remboursement des dettes du pays continue jusqu’à l’année 2064. Le remboursement se fait suivant la durée de l’échéance de l’emprunt effectué sachant que le pays a engagé des dettes à court, moyenne et à long terme. Ce profil de remboursement prend en compte toutes les dettes que le pays a contractées, il est donc possible que certaines de ces dettes soient des dettes contractées dans les années 80 ou 90. Le graphique ci-dessous met en avant un montant de milliards de FCFA. Sur les 10 prochaines années, le Sénégal devra ainsi payer des montants conséquents entre 100 et 800 milliards de FCFA. Nous pouvons également constater que la dette publique du Sénégal est composée de dette domestique et de dette externe. Selon ces prévisions, les dettes domestiques seront remboursées au plus tard en 2040. Ces dettes domestiques sont ainsi les priorités du gouvernement sénégalais et qu’il souhaite rembourser au plus vite. Nous pouvons également remarquer que la dette publique est majoritairement constituée de dettes externes. On constate également des pics de remboursement à payer entre 2047 et 2049. Ainsi, nous pouvons comprendre que le gouvernement sénégalais a emprunté des sommes importantes dont les dates limites de remboursement correspondent aux années 2047, 2048 et 2049.

Cette augmentation des dettes publiques et du taux d’endettement oblige le Sénégal à optimiser son attractivité et améliorer ses facteurs déterminants pour les IDE. Pour cela, le pays peut utiliser de nombreuses stratégies pour tenter d’attirer de nouveaux investisseurs et ainsi faciliter le remboursement des dettes contractées. Une des stratégies que le pays utilise pour attirer de nouveaux investisseurs et maximiser leurs attractivités est l’application de réduction fiscale et/ou douanière.

Nous avons pu comprendre que la dette publique du Sénégal est relativement importante. Le pays a contracté de nombreuses créances durant les dernières années et certaines dettes antérieures aux années 2000 sont encore en cours de remboursement jusqu’à présent. L’étude et la prise en considération du taux d’endettement fait partie des études menées par les investisseurs dans le choix du pays de localisation des investissements directs étrangers. Dans cette optique, le Sénégal doit pouvoir fournir des plans de remboursement précis de ces dettes pour mettre en valeur la bonne gestion de la dette publique dans le pays et rassurer les investisseurs étrangers sur la bonne gestion et la bonne gouvernance du pays. Un taux d’endettement élevé et des plans de remboursements irréalistes peuvent devenir des blocages et des freins pour les flux d’IDE dans le pays. Les investisseurs étrangers ont peu ou pas intérêts à investir dans un pays qui ne n’arrive pas à bien gérer ses dettes et à ne pas les rembourser dans les délais impartis. Dans cette optique, le Sénégal et le gouvernement sénégalais doit pouvoir présenter des plans de remboursement réalistes et conformes par rapport aux dettes que le pays a contracté. Une bonne gestion de la dette publique du Sénégal peut devenir une source d’attractivité des IDE et une opportunité pour l’augmentation du flux d’IDE.

  1. Incitations fiscales et douanières

Les investisseurs étrangers cherchent à maximiser leurs profits dans le cadre de l’utilisation de leurs capitaux dans un pays. La réduction des couts de production est une manière efficace d’améliorer ses marges de profits. Les investisseurs se doivent ainsi de chercher le pays qui offre les meilleures conditions commerciales pour installer leurs entreprises.

Le Sénégal est conscient de ces besoins des investisseurs et cherche à combler leurs besoins par le biais des modifications des institutions concernant les taxes et les impôts à verser à l’État. Dans cette optique d’améliorer l’image du Sénégal, le pays met en avant de nombreuses institutions dédiées à alléger les taxes et les impôts en particulier pour les entreprises locales et étrangères. Ces incitations de l’État sénégalais touchent de nombreux domaines et participent aux renouvellements et aux mises à jour des institutions.

L’auteur de l’ouvrage intitulé « Cadre général de l’investissement du Sénégal », ABDOULAYE L. Y. met en exergue des changements importants en matière d’enregistrement des impôts sur le revenu, les TVA ou la fiscalité des salaires. Il est par exemple mentionné par l’auteur que l’État sénégalais a procédé à des modifications du code général des impôts dans le pays. Ce nouveau code des impôts touche les éléments suivants : la baisse des droits d’enregistrement à l’impôt sur le revenu, la baisse de la TVA jusqu’à 10% en 2011 ou la baisse de la fiscalité des salaires. Ces modifications ont tout d’abord des impacts directs sur le pouvoir d’achat de tous les salariés, augmentent les demandes de biens et services de la population et par conséquent ouvrent une opportunité pour les importations et augmente le chiffre d’affaires des entreprises locales et étrangères. L’auteur ABDOULAYE L. Y. mentionne dans son ouvrage l’importance des modifications apportées par l’État sénégalais dans le cadre de l’amélioration des diverses institutions : « 43Sur le plan de la fiscalité, l’impôt sur les sociétés fait l’objet d’une évaluation par les services du ministère de l’Economie et des Finances en relation avec d’autres départements à vocation économique. Déjà, il y a lieu de noter que le nouveau code général des impôts consacre une baisse notable des droits d’enregistrement à l’impôt sur le revenu, de la TVA sur le tourisme passé de 18% à 10% en janvier 2011, de la fiscalité sur les salaires. Cette dernière mesure participe du besoin de conférer un pouvoir d’achat à tous les salariés et partant, stimuler la demande intérieure, et in fine, le chiffre d’affaires des entreprises. L’État s’attelle à définir des politiques de développement de filières, dans lesquelles il exprime sa volonté d’améliorer la position concurrentielle des entreprises, renforcer et diversifier la base productive et élargir les débouchés. En tout état de cause, une révision de la fiscalité devra repose sur une évaluation en cours ainsi que dans une démarche concertée ». Dans cet extrait, l’auteur énumère les diverses modifications que l’État sénégalais a apportées dans le cadre de l’amélioration de son attractivité. Un des points importants est la mise en œuvre d’un nouveau code des impôts dans le pays en 2011. Cette modification apporte par exemple des changements dans le cadre des droits d’enregistrement des impôts sur le revenu, de la TVA ou la fiscalité des salaires. L’État sénégalais souhaite élargir les débouchés pour faciliter la position concurrentielle des entreprises situées au Sénégal. L’État sénégalais souhaite également par le biais du nouveau code des impôts augmenter le pouvoir d’achat de la population et leurs demandes. Ces modifications peuvent être considérées comme des actions qui améliorent la qualité de vie au sein du pays, mais également le renforcement de la position concurrentielle des entreprises au Sénégal face aux autres pays.

Pour les investisseurs et pour les entreprises déjà en activité au Sénégal, de nouvelles institutions fiscales sont mises en place pour attirer les investisseurs et garder les entreprises déjà en activité par le biais des réductions fiscales. Le Sénégal a ainsi multiplié les modifications et les ajustements des institutions déjà appliquées. Dans cette optique, les réductions fiscales sont nécessaires et sont les plus appréciées par les investisseurs étrangers. L’auteur NIANG O. met en avant dans son ouvrage intitulé : « Contribution des investissements directs étrangers sur la croissance économique : Cas du Sénégal », l’importance des incitations fiscales sur l’attractivité du Sénégal vis-à-vis des IDE. Comme le Sénégal souhaite faire des IDE un des piliers de son développement et de sa croissance économique, ce dernier doit mettre en place des actions visant à revoir et à modifier les régimes fiscaux en place pour attirer les investisseurs étrangers à injecter leurs capitaux au sein du pays. Selon l’auteur NIANG O., le Sénégal a apporté de nombreuses réformes visant à faciliter et à alléger les régimes fiscaux dédiés aux entreprises installées au sein du pays. L’auteur explique ainsi que : « 44Au Sénégal, des réformes ont été entreprises en vue de libéraliser davantage l’économie tout en lui assurant efficacité et transparence. La fiscalité en matière d’investissement a été allégée et simplifiée pour garantir l’attractivité de la destination sénégalaise. Ainsi, le code général des impôts a été réformé par la loi 2004- 12 du 6 février 2004, par souci d’amélioration du civisme fiscal, de simplification des procédures de création d’emplois et principalement d’encouragement à l’investissement privé. L’impôt sur les sociétés est passé de 35% à 33% en 2004, puis à 25% depuis 2006. Toutefois, l’impôt sur les sociétés a été ramené à 30% par la loi N°21-2012 du 31 décembre 2012, entrée en vigueur depuis janvier 2013 ». Selon l’extrait mis en avant par l’auteur, le Sénégal a modifié ses régimes fiscaux envers les entreprises dans le but de rendre plus faciles les investissements sur le territoire par le biais d’une transparence accrue des procédures et des normes en vigueur. L’État sénégalais a également mis en avant des réformes dédiées aux investissements sur le territoire. Les régimes fiscaux qui régissent les investissements au Sénégal ont été allégés dans le but d’attirer de nouveaux investisseurs. La loi 2004-12 du février 2004 est un des exemples des allègements proposés par l’État sénégalais. Cette loi cherche à simplifier les procédures de création d’emplois et d’encouragement des investissements privés. Cette loi permet également d’aider les investisseurs en réduisant les impôts sur les sociétés et ainsi encourager les investisseurs à créer des entreprises sur le territoire sénégalais.

En matière de réduction des impôts sur les sociétés, le Sénégal a mis en place des réductions importantes comme en 2004 avec une réduction d’environ 2 % des impôts sur les sociétés. Un effort important a été encore effectué par le pays afin de faire passer les impôts sur les sociétés de 33% en 2004 à 25% en 2006. Enfin, la mise à jour des impôts sur les sociétés en 2012 a modifié et ajusté les impôts sur les sociétés à 30%. Cette dernière modification a été promulguée par la loi N°21-2012 du 31 décembre 2012. Ainsi nous pouvons constater par le biais de cet extrait que le Sénégal fait des efforts importants pour optimiser l’attractivité des IDE en facilitant la mise en place des investissements.

L’auteur ABDOULAYE L. Y. met également en avant les efforts en matière de régime fiscal pour attirer les investisseurs et pour essayer de garder les capitaux sur une période plus longue. L’auteur mentionne l’importance des réductions fiscales. Il rajoute également les avantages que l’État sénégalais peut tirer grâce aux réductions fiscales. Dans son extrait, l’auteur apporte également des explications par rapport à l’augmentation de l’impôt sur le revenu qui est passé de 25% et 30% en 2012. ABDOULAYE L. Y. met tout d’abord en avant les changements importants apportés aux impôts sur les sociétés depuis 2004. Il mentionne la réduction des impôts sur les sociétés jusqu’à 25% en 2006 qui est la valeur la plus basse accordée en matière d’impôt sur les sociétés. Le dernier changement en matière d’impôts sur les sociétés est celui apporté par la loi N°2012-31 du 31 décembre 2012 qui amène les impôts sur les sociétés à une valeur de 30%.

L’auteur mentionne ainsi dans son ouvrage que : « 45Au Sénégal, par une loi 2004-12 du 6 février 2004, l’impôt sur les sociétés est passé de 35% à 33%. En 2006, la révision de ladite loi s’est traduite par une baisse de l’IS de 33% à 25%. Une nouvelle loi N° 2012-31 du 31 décembre 2012 consacre de nouveau une augmentation de l’IS de 25% à 30%, taux en vigueur depuis cette date. Le Gouvernement considère qu’avec 30 % d’impôt sur les sociétés, le Sénégal reste dans la moyenne basse sur le plan international. La politique fiscale du gouvernement est basée sur la logique, qui est de « taxer les revenus du capital plutôt que le capital lui-même ».

Pour l’Etat, en contrepartie des nombreuses incitations ciblées, introduites dans le nouveau code des impôts et visant à encourager l’investissement et la productivité des entreprises, il était logique de renforcer en aval l’imposition des bénéfices. La baisse de l’impôt sur le revenu qui coûtera 28 milliards de francs CFA aux finances publiques aidera à ’augmenter le pouvoir d’achat des salariés dans le public comme dans le privé. La baisse substantielle des droits d’enregistrement sur les transactions immobilières ainsi que sur les actes de création ou d’augmentation de capital des sociétés constitue également un acquis fondamental. Enfin, l’exonération intégrale de la TVA est désormais accordée sur les acquisitions de matériel faites par les entreprises agricoles bénéficiant d’un agrément ». Cet extrait met en avant l’importance du changement des impôts sur les sociétés à une valeur de 30%. Le gouvernement sénégalais cherche à limiter les pertes de recettes fiscales en imposant la valeur des impôts sur les sociétés à 30%. En effet, si les impôts sur les sociétés sont trop bas, les recettes fiscales de l’État seront réduites. Cependant, si les impôts sur les sociétés sont trop élevés ou plus élevés que ceux des autres pays à la recherche d’IDE, le Sénégal aura du mal à attirer de nouveaux investisseurs et peut même perdre des investisseurs sur le long terme. Ainsi afin d’éviter les pertes en recettes fiscales tout en gardant une certaine attractivité vis-à-vis des IDE, l’État sénégalais a décidé d’augmenter les taxes sur les revenus, mais de réduire les taxes sur les capitaux eux-mêmes. De ce fait, l’État sénégalais offre des avantages importants pour les investisseurs en réduisant les taxes sur les capitaux, mais il maintient les taxes sur les revenus des sociétés afin de garder une recette fiscale importante. Les réductions des taxes sur les capitaux sont représentées par les la baisse des droits d’enregistrement sur les transactions immobilières et sur les actes de création ou d’augmentation de capital auprès des sociétés. Cette approche du gouvernement sénégalais permet ainsi de protéger les recettes fiscales de l’Etat tout assurant des avantages intéressants pour les investisseurs.

L’Etat sénégalais cherche toujours à attirer de nouveaux investisseurs par le biais de nombreuses actions permettant de faciliter et d’accompagner les investisseurs dans le cadre de l’implantation et le suivi des activités sur le territoire sénégalais. Pour cela, le Sénégal met en place de nombreuses stratégies pour attirer les investisseurs. Ces stratégies peuvent prendre de nombreuses formes comme des réductions fiscales ou des réductions douanières. L’État sénégalais offre ainsi des avantages fiscaux et/ou douaniers pour les investisseurs qui souhaitent injecter leurs capitaux dans l’économie sénégalaise.

Un auteur DIEDHOIOU L. S a ainsi énuméré les différents avantages fiscaux et douaniers que l’État sénégalais offre à ses investisseurs afin de mieux attirer leurs capitaux et leurs attentions. Le gouvernement sénégalais a ainsi mis en œuvre de nombreuses décisions qui s’appliquent sur les régimes fiscaux qui régissent les activités des investisseurs sur le territoire. L’auteur mentionne ainsi les diverses actions menées par le gouvernement : « – 46Avantages fiscaux :

Exonération de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières prélevé par l’entreprise agréée sur les dividendes distribués

Exonération de tout impôt ayant pour assiette les salaires versés, notamment la contribution forfaitaire à la charge des employeurs ;

Exonération de tous les droits d’enregistrement et de timbre et notamment ceux perçus lors de la constitution et de la modification des statuts des sociétés ;

Exonération de la contribution des patentes, la contribution foncière sur les propriétés bâties et non bâties et la contribution des licences ;

Impôt sur les sociétés réduit au taux préférentiel de 15% »

Parmi les avantages fiscaux, le Sénégal permet aux investisseurs de nombreuses exonérations d’impôts comme sur les valeurs mobilières prélevées par l’entreprise agréée sur les dividendes distribués qui augmentent les revenus des entreprises étrangères. De manière générale, le Sénégal offre de nombreux avantages en matière de régime fiscal : la contribution des patentes, des licences, les droits d’enregistrement et de timbre et bien d’autres encore. Un des points les plus importants est le taux préférentiel de 15% accordé sur les impôts sur les sociétés.

En matière de réductions des charges douanières, l’État sénégalais a également mis en avant de nombreux points intéressants et bénéfiques pour les investisseurs. L’auteur a ainsi mis en avant des optimisations des conditions commerciales par le biais des avantages douaniers accordés aux investisseurs étrangers. Les avantages douaniers peuvent permettre aux entreprises de réduire de manière conséquente ces charges en particulier pour les entreprises franches et celles qui basent leurs chiffres d’affaires sur les exportations. En proposant de nombreux avantages ou de nombreuses réductions douanières, le Sénégal permet aux entreprises étrangères et locales d’effectuer des économies importantes sur leurs couts de production. L’auteur mentionne dans son ouvrage les nombreuses facilités en matière de frais douaniers :

« – Avantages douaniers :

Franchise de droits et taxes à l’importation et à l’exportation sur les biens d’équipements, les matériels, les matières premières ainsi que les produits finis ou semi-finis ;

Franchise de droits et taxes à l’importation et à l’exportation sur les produits finis fabriqués par les entreprises agréées ;

Durée de séjour des marchandises importées illimitées ;

Franchise de tous droits locaux et taxes de douane et de taxes intérieures sur les achats locaux ;

Exonération des droits de douane sur les véhicules utilitaires et sur les véhicules de tourisme et autres moyens de transport manifestement destinés à la production ;

Exemption de restrictions de pavillon concernant les transports maritimes et aériens. »

Ces avantages énumérés par l’auteur mettent en avant la volonté du Sénégal à contenter les investisseurs étrangers et à attirer les IDE. L’État sénégalais met à disposition des investisseurs et à leurs entreprises la possibilité de bénéficier de franchise permettant d’avoir des réductions importantes sur les frais de douanes. Le pays offre également des exonérations sur les véhicules utilitaires et les véhicules de tourisme.

Le site www.btrade.ma met en avant plus de précisions sur les avantages fiscaux qu’offre le Sénégal pour les investisseurs. L’article sur le site met en avant la création de régimes des zones économiques spéciales ou ZES. Ces zones regroupent les villes suivantes : Dakar (banlieue), Sandiara et Ndiass. Les investisseurs qui souhaitent implanter leurs entreprises sur ces zones bénéficient d’un régime spécial avec des avantages conséquents. L’article apporte plus de précisions sur les divers avantages qu’offrent les zones ZES pour les entreprises qui y sont implantées. L’article apporte les explications suivantes sur les spécificités des zones ZES : « 47Une loi a été adoptée au Sénégal afin de créer le régime des zones économiques spéciales (ZES). Des avantages fiscaux et douaniers peuvent être accordés aux entreprises agréées sous le régime des ZES pour une durée maximale de 25 ans. Les avantages peuvent comprendre : des exonérations de droits et de taxes sur les importations de biens, de matières premières et d’équipements (à l’exception des prélèvements communautaires) ; l’application d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 15 % ; et l’exonération de certains impôts et taxes tels que la taxe professionnelle et les impôts fonciers. Aujourd’hui il existe trois ZES : une dans la banlieue de Dakar, une à Sandiara et une autre à Ndiass ». Les avantages du régime des ZES sont nombreux et touchent divers domaines comme le régime fiscal et douanier. Par exemple, les entreprises installées dans les ZES peuvent bénéficier d’exonération de droits et de taxes sur les importations de biens, d’équipements et de matières premières. Des exonérations sur les taxes et les impôts comme les impôts fonciers ou les taxes professionnelles. L’État sénégalais offre la possibilité aux investisseurs de bénéficier de nombreux avantages afin de les pousser à s’installer dans les zones ZES. Pour permettre de garder les investissements sur une longue période, le régime dans les zones ZES du Sénégal peut atteindre une durée maximale de 25 ans.

D’autres avantages sont proposés par le gouvernement sénégalais pour faciliter les investissements directs étrangers sur le territoire. La mise en place d’un nouveau code des investissements permet au Sénégal d’attirer plus d’investisseurs. Le gouvernement sénégalais applique des institutions qui incitent les investisseurs à placer leurs capitaux dans l’économie. L’article sur le site www.investinsenegal.com met en avant les incitations mises en place par le gouvernement sénégalais dans le cadre de l’amélioration de son attractivité vis-à-vis des IDE. L’article mentionne ainsi que : « 48Le Sénégal a adopté un nouveau code des investissements qui prévoit des incitations spécifiques pour stimuler l’investissement dans des secteurs clés tels que l’agriculture et l’agroalimentaire, la pêche, l’élevage et les industries connexes, l’industrie manufacturière, le tourisme, et les mines, entre autres secteurs. Les incitations à l’investissement comprennent, sans toutefois s’y limiter :

  • Des exemptions de droits de douane (sur 03 ans) ;
  • Une suspension de la TVA (sur 03 ans) ;
  • Des crédits d’impôt de 40% pour l’investissement admissible et déductibles dans les 05 ans ;
  • Un statut de société d’exportation gratuite pour les entreprises de l’agriculture, de l’industrie et des télécommunications tirant au moins 8% de leur chiffre d’affaires de l’exportation ».

Les incitations proposées par le gouvernement sénégalais sont nombreuses, mais l’article mentionne les plus intéressantes. Ainsi nous pouvons constater que le Sénégal offre la possibilité de ne pas payer de droits de douane sur une durée de 3 ans. La TVA peut également être suspendue sur une période de 3 ans pour les investisseurs qui injectent leurs capitaux sur le territoire sénégalais. L’État sénégalais offre également la possibilité d’avoir des crédits d’impôts de 40% déductibles sur les 5 prochaines années. Les sociétés spécialisées dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et des télécommunications peuvent également bénéficier d’avantages comme le fait d’être considérées comme des sociétés d’exportation même si leurs chiffres d’affaires pour l’exportation sont moins de 8%. Toutes ces incitations mises en place par le gouvernement sénégalais peuvent nettement améliorer l’image et l’attractivité du pays par rapport aux autres pays voisins.

Nous avons pu voir que le Sénégal propose de nombreuses incitations de nature douanière ou fiscale pour optimiser son attractivité vis-à-vis des IDE. Nous avons pu constater que le gouvernement sénégalais offre des exonérations fiscales et/ou douanières aux entreprises étrangères qui souhaitent s’implanter auprès du pays. Ces exonérations dépendent de certaines conditions comme le choix de la ville d’implantation, la nature de l’activité menée au sein du pays ou encore le montant que les investisseurs étrangers souhaitent injecter dans le pays. Le gouvernement sénégalais souhaite faire des IDE un des piliers de son économie, de ce fait le pays offre de nombreux avantages pour les investisseurs étrangers et pour leurs entreprises. Nous allons à présent essayer de comprendre les efforts effectués par le Sénégal vis-à-vis du capital humain dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité du pays par rapport aux IDE.

  1. Capital humain

Les investisseurs étrangers qui souhaitent injecter leurs fonds dans un pays cherchent à minimiser ses couts de production en se tournant vers un pays ayant une main-d’œuvre moins onéreuse. La recherche du profit pousse les investisseurs à délocaliser leurs entreprises en se tournant vers des pays où la main-d’œuvre est beaucoup plus abordable par rapport à la main-d’œuvre du pays d’origine des investisseurs. Cependant, les investisseurs ne cherchent pas uniquement à avoir une main-d’œuvre peu couteuse, ils cherchent également à avoir une main-d’œuvre qualifiée.

Dans cette optique et en prenant en compte ce besoin des investisseurs étrangers, les pays comme le Sénégal doivent pouvoir proposer des mains-d’œuvre de qualité pour rivaliser avec d’autres pays et attirer plus d’investisseurs. Le Sénégal et le gouvernement en place doit ainsi mettre en œuvre des moyens efficaces et durables pour améliorer la qualité de la main-d’œuvre dans le pays et ainsi optimiser l’attractivité du pays. Une des manières les plus efficaces pour ne pas dire la seule manière efficace pour améliorer la qualité de la main-d’œuvre dans un pays et l’amélioration de l’éducation de la population.

L’auteur ABDRAMANE SOW met en avant dans son ouvrage l’importance de l’éducation dans la croissance économique au Sénégal. Le Sénégal est un pays qui vit et qui respecte la culture imposée par les anciens. Cette culture met en avant l’importance des hommes par rapport aux femmes. Malgré la modernisation du pays et de la culture sénégalaise, cette ancienne culture laisse encore des traces dans certains domaines comme l’éducation. L’auteur met en avant dans son ouvrage l’importance et l’évolution du secteur de l’éducation supérieur auprès du Sénégal. L’auteur explique ainsi que : « 49 En effet, sur 100 000 habitants en 2010, le pays ne comptait que 768 étudiants. La proportion des étudiantes reste dominée par celle des étudiants (hommes). Relativement aux taux de scolarisation, les filles sont sous-représentées par rapport aux hommes dans le supérieur. La proportion des filles dans l’enseignement supérieur reste stable à 30% des effectifs du public et à 38 % de ceux du privé (source : direction de l’enseignement supérieur). Cette proportion est sensiblement la même que dans l’enseignement secondaire (38 %). La sous-représentation des filles commence à l’entrée dans l’enseignement moyen et s’accentue dans le secondaire général. L’entrée à l’université n’accroît guère cette discrimination. La préférence des filles pour le privé semble s’expliquer par les conditions de travail et par les chances de terminer des études qui y sont relativement meilleures que dans le public. L’éducation intégratrice et l’éducation des filles occupent une place de plus en plus importante dans l’ambition du système à réduire les disparités engendrées par les handicaps de tous ordres ».

L’auteur met exergue l’éducation supérieure au Sénégal et la disparité des genres entre les étudiants et les étudiantes. Il explique tout d’abord que le taux scolarisation est assez basse en 2010 avec 768 étudiants pour 100.000 habitants. Les étudiantes sont beaucoup moins nombreuses que les étudiants surtout dans les établissements publics avec 30% des effectifs sont des étudiantes. Pour les établissements privés, le pourcentage est plus élevé bien qu’il soit encore assez bas par rapport au nombre des étudiants. Le pourcentage des étudiantes dans les établissements supérieurs privés est de 38% contre 62% pour les étudiants masculins. Les étudiantes sont plus intéressées par les établissements supérieurs privés à cause des conditions d’études et la possibilité de finir plus facilement leurs cursus.

Le gouvernement sénégalais connait l’importance de l’éducation intégratrice et souhaite faire le nécessaire pour optimiser l’éducation dispensée à la population. Le problème de la disparité de l’éducation suivant le genre est un des points que le pays souhaite résoudre en plus des disparités par rapport à des handicaps. Cet extrait met en avant les problèmes que le gouvernement sénégalais doit résoudre en matière d’éducation et de disparité.

Pour le Sénégal, des efforts ont été fournis par le gouvernement sénégalais afin d’améliorer le niveau d’éducation de la population. Le graphique ci-dessous met en avant l’évolution de l’éducation au sein du pays de 2019 à 2022. Il inclut également la prévision pour l’évolution de l’éducation pour 2023 en prenant pour base les années précédentes. Ce graphique est tiré de la fiche thématique d’éducation et de formation sur le site www.finances.gouv.sn. Le graphique met en exergue plusieurs thématiques qui permettent de comprendre le niveau d’éducation au sein du Sénégal. Il mentionne ainsi : le taux brut de préscolarisation globale, le taux brut de scolarisation au primaire, le taux d’achèvement au primaire pour ne citer qu’eux.

Tableau 3 : Evolution du taux de scolarisation des étudiants de 2019 à 2023

Source : http://www.finances.gouv.sn/wp-content/uploads/2019/02/FICHE-THEMATIQUE-EDUCATION-ET-FORMATION.pdf Consulté le 25/01/2023

Nous pouvons constater dans le graphique une certaine évolution à travers les années par exemple nous pouvons constater que le taux de préscolarisation global passe de 23% en 2019 à 33,4% en 2022. On remarque une hausse de 10% en 3 ans et donc une augmentation significative du nombre d’enfants qui commence les études. On constate la même chose avec le taux brut de scolarisation au primaire qui est déjà assez élevé au Sénégal. En 2019, le taux brut de scolarisation au primaire est de 89,1% et passe à 94,5% en 2022, on remarque une hausse de près de 5% en 3 ans. De plus, les prévisions pour l’année 2023 sont de 96,3%. Le Sénégal met ainsi en œuvre des politiques et des mesures importantes dans le domaine de l’éducation en particulier au préscolaire et au primaire. Le taux brut de scolarisation globale en moyenne a également augmenté de 48,8% en 2019 à 55,2% en 2022. Le gouvernement sénégalais prévoit une augmentation du taux brut de scolarisation globale en moyenne à 58,8% en 2023.

En ce qui concerne les formations professionnelles qui est le point qui nous intéresse le plus dans cette étude, le graphique mentionne les étudiants qui effectuent le cycle fondamental peu continuent et s’inscrivent pour les formations professionnelles. En 2019, les étudiants qui s’inscrivent en formation professionnelle après le cycle fondamental sont de 8,38%. On remarque cependant une hausse de ce pourcentage qui atteint les 10,84% en 2022. Malgré cette hausse, les étudiants finissant le cycle fondamental sont peu intéressés à poursuivre leurs études en formation professionnelle. De plus, toujours suivant le graphique, les étudiants qui s’inscrivent en formation professionnelle ne trouvent pas tous du travail dans le domaine qu’ils ont étudié. Le taux d’insertion des formés est de 46% en 2019 et de 60% en 2022. Le niveau de scolarisation de la population sénégalaise est donc assez limité avec environ 1163 étudiants pour 100.000 habitants en 2019. En 2022, ce niveau de scolarisation a augmenté à 1300 étudiants pour 100.000 habitants.

Le niveau de scolarisation de la population et en particulier le niveau d’étude des étudiants et de la population active sont des points importants à améliorer pour le Sénégal afin d’attirer des investisseurs. Ces derniers cherchent à maximiser leurs profits tout en assurant des prestations ou des biens de qualité. De ce fait, ces investisseurs cherchent à investir dans un pays où la main-d’oeuvre est abordable, mais qualifiée. Le gouvernement sénégalais a pris en compte ce besoin d’améliorer le niveau de scolarisation et le niveau d’éducation de la population sénégalaise est à augmenter le budget dédié à la recherche et au développement pour l’éducation. Ces dépenses en recherche et en développement sont passées de 3,21% du PIB en 2019 à 3,77% du PIB en 2022. Le gouvernement sénégalais met ainsi en œuvre les moyens nécessaires pour optimiser leurs attractivités en matière de capital humain en optimisant la qualité de l’éducation dans le pays.

L’éducation dans les pays africains reste assez précaire pour les filles et les étudiantes. Ces dernières sont moins encouragées à étudier à cause de la culture dans ces pays. Au Sénégal, la disparité du niveau d’étude entre les garçons et les filles reste importante malgré des efforts et une certaine remise en question de cette culture qui privilégie les garçons par rapport aux filles. Dans le graphique suivant : l’évolution des effectifs des étudiants dans l’enseignement supérieur, nous allons voir la disparité des étudiants et des étudiantes de 2015 à 2022. Nous pouvons constater que les étudiants sont nombreux et augmentent chaque année de 95.169 étudiants en 2015 à 120.085 en 2020. On remarque une augmentation de près de 25.000 étudiants en 5 ans. Pour les étudiantes, on remarque que ces dernières sont moins nombreuses que les étudiants. Le nombre d’étudiantes passe de 52.788 étudiantes en 2015 à 93.881 étudiantes en 2020. Il s’agit d’une augmentation de près de 41.000 étudiantes en 5 ans soit près de 45%.

En termes de disparité des sexes, on remarque également que le nombre d’étudiants et d’étudiantes est très éloigné en 2015 avec un nombre d’étudiants de 95.169 et un nombre d’étudiantes de 52.788 pour un total de 147.957 étudiants. Le nombre d’étudiants représente presque le double du nombre d’étudiantes. En 2015, le nombre d’étudiantes ne représente que 36% du nombre total d’étudiants. Ce nombre est très peu et permet de comprendre que les ménages ne sont pas convaincus de l’importance des études supérieures pour les filles. Cependant cette mentalité semble changer ces dernières années. En effet, sur le graphique, nous pouvons remarquer qu’à travers les années le nombre des étudiantes ne cesse d’augmenter et le pourcentage des étudiantes par rapport au nombre total des étudiants augmente également. En 2015, le pourcentage d’étudiantes est de 36% et en 2020, ce pourcentage augmente jusqu’à 44% pour un effectif total de 213.966 étudiants (total). Ces 44% représentent ainsi 93.881 étudiantes pour 120.085 étudiants. Nous pouvons ainsi constater que la disparité des sexes dans le cadre des études supérieures au Sénégal évolue et cette disparité diminue de plus en plus.

Le Sénégal peut ainsi mettre en avant auprès des investisseurs la qualité de leurs mains d’œuvre, mais également une éducation de qualité sans discrimination entre les hommes et les femmes. Il est important de considérer l’importance de cette éducation sans discrimination en particulier dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des IDE. Les investisseurs étrangers cherchent à avoir une main-d’œuvre qualifiée et abordable. Cette main-d’œuvre que les investisseurs recherchent peut être une main d’oeuvre masculine comme féminine suivant les prestations et les activités proposées par l’entreprise à délocaliser. Si le Sénégal souhaite attirer plus d’investisseurs, le gouvernement sénégalais doit pouvoir fournir une main-d’œuvre masculine comme féminine de qualité. Si le Sénégal ne peut pas offrir ses garanties, les investisseurs étrangers risquent de se tourner vers d’autres pays qui peuvent combler ces besoins.

Tableau 4 : Évolution des effectifs des étudiants dans l’enseignement supérieur de 2015 à 2020

Le graphique met en évidence les efforts que le gouvernement sénégalais a déjà fournis pour résoudre les problèmes de disparité de genre dans l’éducation nationale et en particulier dans le cadre de l’éducation supérieure. Le gouvernement sénégalais a ainsi fourni plus d’efforts depuis les années 2010 qui ne présentaient que 30% d’étudiantes dans les établissements supérieurs publics et 38% d’étudiantes dans les établissements supérieurs privés. Suivant le tableau précédent, nous pouvons remarquer que ces chiffres ont fortement augmenté avec près de 44% d’étudiantes dans les établissements supérieurs en 2020. Les efforts du Sénégal en matière d’éducation et de réduction de la discrimination au niveau des genres peuvent permettre d’améliorer l’attractivité des IDE et optimiser le capital humain au sein du pays.

La qualité de la main-d’œuvre est une des principales sources d’attractivité d’un pays dans le cadre des IDE. Bien que les investisseurs étrangers soient à la recherche de matières premières, de main-d’œuvre abordable et de réduction fiscales et/ou douanières, la qualité de la main-d’œuvre, entre toujours en considération dans le choix du pays où externaliser l’entreprise. Dans le cadre de leurs investissements, les actionnaires cherchent à optimiser leurs profits en minimisant les couts relatifs à la formation du personnel. Une main-d’œuvre qualifiée et de qualité sera ainsi une des raisons de choisir ou d’éliminer un pays en tant que pays de réception des IDE. Les auteurs CHENG L. K. et KWAN Y. K. mettent en avant dans leurs ouvrages l’importance des ressources humaines des pays de destination des IDE. La qualité des ressources humaines entre en considération dans le choix du pays de délocalisation et peut devenir un atout comme un défaut selon sa qualité. Les auteurs expliquent ainsi que : « 50Un autre facteur souvent retenu par 1es investisseurs potentiels c’est 1a qualité des ressources humaines du pays d’accueil. Certes, les entreprises étrangères apportent des compétences et des méthodes de travail nouvelles, et consacrent en moyenne plus de budgets à la formation de leurs salariés que les entreprises domestiques. Mais ces externalités procèdent de la faiblesse du fossé entre les compétences de la population domestique et celles amenées par les entreprises étrangères. Autrement, ce serait de nature à décourager l’implantation d’investisseurs étrangers. Toutefois, toutes les études empiriques concernant l’impact du capital humain dans les flux d’IDE entrants ne vérifient pas toujours cette assertion théorique ».

Par rapport à cet extrait, les auteurs mettent en exergue le fait que les investisseurs cherchent investisseurs leurs fonds dans un pays où le capital humain est compétent et dispose des qualités nécessaires. Le choix du pays d’investissement passe ainsi par l’évaluation de la qualité des ressources dans le pays. Le Sénégal qui souhaite faire des IDE un des piliers de son développement doit chercher à optimiser de manière significative et durable son capital humain. Il est important que le pays investisse dans le domaine de l’éducation et la formation pour les jeunes et pour la population de manière générale. Les auteurs expliquent que les investisseurs étrangers, dans le cadre des IDE, disposent d’un budget destiné à la formation du personnel. Cependant, ce budget n’est pas souvent d’un montant très important puisqu’il sert à ajuster les compétences des salariés issus des pays de réception des IDE. De plus dans leurs pays d’origine, les investisseurs dépensent énormément en matière de ressources humaines : rémunération, charges sociales et formations. S’ils investissent leurs fonds dans un pays où la main-d’œuvre est moins couteuse ce n’est pas pour ensuite investir des montants élevés à former et à instruire ses nouveaux salariés. Les investisseurs préfèrent se tourner vers des pays où le niveau d’éducation est relativement élevé pour ensuite assurer des formations qui permettent d’actualiser et d’ajuster les compétences des nouveaux salariés suivant les besoins de l’entreprise. Le Sénégal doit ainsi améliorer l’éducation de la population et investir dans l’éducation et la formation professionnelle pour assurer la qualité du capital humain.

Nous avons ainsi pu voir les différents points sur lesquels le Sénégal a fourni des efforts pour améliorer son attractivité par rapport aux IDE. Nous avons pu voir que le gouvernement sénégalais a fourni des efforts dans le cadre de l’amélioration de son attractivité en travaillant sur les incitations et les mesures qui favorisent et facilitent l’implantation des entreprises étrangères sur le territoire sénégalais. Nous pouvons par exemple citer l’ouverture économique du pays et la mise en place de la loi BOT. Nous avons également pu voir que le gouvernement sénégalais fournissait des efforts dans la gestion et la bonne gouvernance des dettes du pays. Il met en place des plans de remboursement et gère les dettes de manière à ne pas en contracter plus que nécessaire. De plus, le Sénégal cherche à attirer des investisseurs par le biais des incitations fiscales et douanières. Les investisseurs peuvent bénéficier de certaines facilités et de certains avantages s’ils répondent à certaines conditions relatives à leurs activités, à leurs implantations ou encore à l’importance du montant de l’investissement. Enfin, le Sénégal fourni également des efforts importants dans le cadre de l’amélioration de la qualité du capital humain. Le gouvernement sénégalais cherche à améliorer la qualité de l’éducation de manière générale et en particulier la qualité de l’éducation supérieure au sein du pays. Le gouvernement met également un accent sur l’amélioration de l’accessibilité à l’éducation de tous les citoyens sans discrimination de genre ou autres formes de discrimination. Tous ces efforts fournis par le Sénégal participent à améliorer le flux des IDE dans le pays. Cependant le Sénégal n’est pas le seul à fournir autant d’efforts en matière d’attraction des investisseurs étrangers. D’autres pays et en particulier d’autres pays africains cherchent à améliorer la croissance économique du pays en se tournant vers les IDE. Par exemple, les pays membres de l’UEMOA sont pour la plupart en concurrence dans le domaine de la recherche et l’attraction des IDE. Le Sénégal a ainsi de nombreux concurrents et doit chercher à offrir les meilleures conditions pour les investisseurs étrangers tout en protégeant les IDE déjà en sa possession.

Dans l’espace l’UEMOA, on constate que les investissements directs étrangers restent minimes, malgré la mise en place des plans d’attraction des investissements qui ont pour but d’augmenter leur attractivité. Donc, il demeure intéressant d’évaluer les mouvements entrants des investissements directs étrangers au sein de l’espace de l’UEMOA. Cette appréciation nous donnera une idée grâce à une approche descriptive de réaliser des rapprochements d’orientation entre le Sénégal et les autres pays de l’UEMOA. C’est dans cette optique que nous allons établir en section 2 les études comparatives des IDE au Sénégal et les autres pays de l’UEMOA.

Section 2 : Etudes Comparatives des IDE au Sénégal et les autres pays de l’UEMOA”

Les pays africains investissent énormément dans l’optimisation de l’attractivité de leurs pays par rapport aux IDE. Cette tendance à l’investissement dans l’attractivité par rapport aux investissements étrangers est également perçue dans les pays membres de l’UEMOA comme le Sénégal. Ce fort investissement est constaté par l’augmentation des entrées nettes d’investissements directs étrangers de 2017 à 2018. D’après le compte rendu de la BCEAO (2018), les entrées nettes d’investissements directs étrangers (IDE) se sont chiffrées à 1.138,9 milliards en 2017, contre 884,9 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 28,7 pour-cent, en raison des investissements dans les secteurs miniers, des télécommunications et des opérations de recapitalisation dans le secteur bancaire de l’UEMOA. Le document de la BCEAO explique cette amélioration grâce à la dynamique des flux de capitaux nets reçus dans le secteur manufacturier et celui des industries extractives notamment au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Rapportés au PIB, les flux nets d’investissements directs étrangers en direction des pays de l’UEMOA sont passés de 1,5 pour cent en 2016 à 1,8 pour cent en 2017 contre des moyennes respectives de 1,3 pour cent et 0,8 pour cent enregistré en 2017 pour le continent africain et pour l’ensemble des pays en développement. Les pays de l’UEMOA sont ainsi en forte concurrence entre eux et cherchent à maximiser leurs développements économiques par le biais des IDE et l’optimisation de leurs attractivités aux yeux des investisseurs étrangers. Cette évolution des flux nets d’investissements étrangers directs en direction des pays de l’UEMOA dont le Sénégal met en avant l’importance des efforts des pays membres de l’UEMOA, mais également l’appréciation et l’augmentation des investisseurs étrangers qui injectent leurs capitaux dans ces pays de l’UEMOA.

Cette constatation de la BCEAO ou Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest s’appuie sur l’augmentation significative des entrées nettes des IDE de 2017 à 2018 avec une hausse de près de 28,7%. Les pays membres de l’UEMOA se font donc concurrence dans l’amélioration et l’optimisation de l’attractivité de leurs pays. Dans cette optique, il est important de bien comprendre et d’évaluer les efforts fournis par les pays de l’UEMOA et comparer leurs efforts avec ceux fournis par le Sénégal.

Cette évolution et cette augmentation des investissements étrangers dans les pays de l’UEMOA présentent une hausse croissante et progressive à travers les années. Nous avons mis en avant l’augmentation du flux nets des IDE en direction des pays membres de l’UEMOA entre 2016 et 2017. Nous avons également mis en avant l’évolution des entrées nettes des IDE dans ces mêmes pays avec une hausse de 28,7% entre 2017 et 2018. Le graphique ci-dessous tiré de UNCTAD ou United Nations Conference on Trade and Development met en avant l’évolution des entrées d’IDE par région de 2019 à 2020.

Ce graphique met en avant les entrées des IDE suivants les régions comme l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Afrique, les pays développés et les pays en voie de développement. Le graphique met également en exergue les entrées des IDE sur la totalité de l’année 2019 et une partie des entrées de l’année 2020. Il s’agit d’une estimation préliminaire de l’UNCTAD durant l’année 2020 et les données ne traitent qu’une partie des entrées des IDE de 2020 par région.

Dans ce graphique, nous pouvons remarquer que les entrées des IDE de 2019 sont supérieures aux entrées de 2020 dans toutes les régions du monde et de manière globale. Cette estimation préliminaire met en avant une diminution des entrées des IDE dans toutes les régions de monde pour l’année 2020. Pour certaines régions les estimations prévoient une diminution de près de 46% pour les pays d’Amérique du Nord avec 309 milliards de dollars en 2019 et une estimation préliminaire pour 2020 de 166 milliards de dollars. Pour les pays d’Asie, on constate une estimation négative assez minime avec 4%. Pour l’année 2019, cette région d’Asie affiche des entrées d’IDE de près de 495 milliards de dollars alors que l’estimation pour 2020 est de 476 milliards de dollars. Pour la région d’Afrique qui nous intéresse, les entrées des IDE en 2019 est de 45 milliards de dollars. Pour l’estimation de 2020, l’UNCTAD estime que les entrées des IDE de 2020 pour la région d’Afrique est de 38 milliards dollars soit une diminution estimée à 18%.

Graphique 12 : Les entrées d’IDE par région de 2019 et 2020

Source UNCTAD

L’auteur I. NGOUHOUO met en avant dans son ouvrage l’évolution des investissements directs étrangers en Afrique centrale. Il met également en avant le faible part de la région dans l’IDE mondial. Il explique ainsi que : « 51La part de la région dans l’IDE mondial reste faible, atteignant 3% en 2005. Une augmentation de la rentabilité des entreprises et le niveau élevé du prix des produits de base, en 2004 et 2005, ont amené un taux de croissance de 78% des entrées d’IDE dans la région. L’Afrique du Sud est le principal pays africain bénéficiaire en 2005 : ses entrées d’IDE sont brusquement passées de 0,8 milliards de dollars en 2004 à 6,4 milliards, ce qui représente environ 21% du total de la région. Cela est principalement dû à l’acquisition de l’Amalgamated Bank of Sud Africa par la Barclays Bank (Royaume-Uni) pour 5,5 milliards de dollars. Les dix premiers pays africains bénéficiaires (Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Maroc, Soudan, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo, Algérie, Tunisie et Tchad), représentent près de 86% de l’IDE total de la région. Dans huit de ces pays, les entrées d’IDE ont été supérieures à un milliard de dollars (plus de 3 milliards pour l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud en particulier), et deux de ces dix pays sont en Afrique Centrale ». L’extrait met en exergue l’augmentation de près de 0,8 milliards de dollars à 6,4 milliards de dollars des entrées d’IDE pour l’Afrique du Sud en 2005. Les autres pays d’Afrique comme l’Egypte, le Nigéria, le Maroc ou encore le Soudan ont également pu augmenter les entrées d’IDE et qui représentent près de 86% de l’IDE total de la région.

I – Démarche méthodologique

Nous allons étudier les facteurs majeurs de l’attraction des IDE au sein des pays de l’UEMOA, pour ce faire, nous essayerons de comparer les mouvements entrants des investissements directs étrangers au sein de l’UEMOA sur la période de 2010 à 2019. D’après Masiéri (2001), l’approche statistique descriptive a l’avantage de regrouper toutes les observations effectuées sur un phénomène de manière à obtenir des rapports numériques sensiblement indépendants des anomalies du hasard et qui dénotent de l’existence de causes régulières dont l’action s’est combinée avec celle des causes fortuites. Donc, à partir des graphes, nous réaliserons des analyses sur les flux des IDE pour mieux comprendre leur impact sur leur économie.

Le tableau suivant met en avant le flux nets d’IDE pour les entrées d’IDE dans quelques pays de l’UEMOA. Ce tableau met en avant les pays comme : le Burkina Faso, le Bénin, le Cote d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Togo et le Sénégal. Ce tableau fait un rapport pour les entrées des IDE de 1990 à 2000. Nous pouvons ainsi remarquer que la Cote d’Ivoire présente une évolution importante par rapport aux autres pays de l’UEMOA. Nous pouvons remarquer que le pays affiche un pic de près de 450 millions de dollars en 1997. A la même année, le Sénégal présente un pic de près de 176 millions de dollars. Les autres pays qui présentent des flux nets d’IDE importants sont le Bénin et le Mali. Nous pouvons conclure que durant cette période de 1990 à 2000 la Cote d’Ivoire détient le maximum de flux nets d’IDE entrant au sein de l’UEMOA.

Tableau 5 : Flux nets d’IDE (en millions de dollars) entrant dans quelques pays de l’UEMOA

Source : UNCTAD, world investment report, 2003

Le tableau 6 met en avant le flux d’IDE par rapporta au pourcentage du PIB pour certains pays de l’UEMOA comme Le Bénin, la Burkina Faso, La Cote d’Ivoire, La Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. L’étude de l’auteur DJE P. met en avant le taux d’IDE par rapport au PIB des pays sur la période de 1996 à 2004.

Nous pouvons remarquer qu’en 1997 la Cote d’Ivoire et le Sénégal ont une augmentation respective de 3,9% et 4%. Cependant, nous pouvons également remarquer que le Mali présente un pic de près de 7,4% du PIB national en flux d’IDE. Sur la période de 1996 à 2004, la moyenne des flux d’IDE en pourcentage du PIB s’élève à 1,9%. Le Mali présente une moyenne annuelle de 2,6% qui est la moyenne annuelle la plus élevée sur cette période de 1996-2004. Enfin, le cas du Sénégal qui nous intéresse, le flux d’IDE en pourcentage moyenne du PIB est de 1,6% sur cette période. Nous pouvons comprendre que sur cette période le Sénégal n’est que 4ème sur les 8 pays étudiés.

Tableau 6 : Flux d’IDE en pourcentage du PIB

52Source : DJE P. – « Les déterminants des investissements directs étrangers dans les pays en développement : Leçons pour L’UEMOA »

Graphique 13 : Répartition du stock d’IDE par pays membre

Source : BCEAO

Le graphique ci-dessus met en avant la répartition du stock d’IDE par pays membre de l’UEMOA. Le tableau fait un récapitulatif des stocks d’IDE sur la période de 2000 à 2005 et la période 2006 et 2011. Le rapport du BCEAO met en avant les stocks d’IDE des pays membres et évalue les pays les plus performants sur la période de 2000 à 2011. L’extrait suivant met en exergue les grandes lignes du graphique : « 53Au sein de l’Union, les principaux pays bénéficiaires des flux d’IDE sont le Niger (30,2%), la Côte d’Ivoire (20,0%), le Mali (14,8%) et le Sénégal (14,3%), qui totalisent plus des quatre cinquièmes des IDE reçus entre 2006 et 2011. Comparés à ceux enregistrés sur la période 2000-2005, le Niger a réalisé la plus forte progression (+27,5 points), suivi du Sénégal (+3,9 points), du Bénin (+2,4 points), du Burkina (+2,4 points) et de la Guinée-Bissau (+0,5 point). En revanche, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Mali ont enregistré des reculs respectifs de 22,3 points, 8,1 points et 6,3 points. Le progrès réalisé par le Niger s’explique essentiellement par le regain d’investissement dans les domaines minier et pétrolier. Le maintien de la Côte d’Ivoire et du Mali parmi les principaux bénéficiaires de l’Union s’explique par l’accroissement des investissements dans les secteurs aurifère et pétrolifère pour le premier et l’ouverture de nouvelles mines d’or, couplée à la multiplication des investissements de développement dans ce secteur, pour le second ». L’extrait met en avant le fait que 4 pays totalisent les 4/5 des IDE reçus. Ces pays en question sont la Cote d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Mali. Nous pouvons également remarquer qu’entre les deux périodes (2000 -2005 et 2006-2011), le Niger présente une augmentation des stocks d’IDE importante de près de 27,5 %. La plus grande baisse des stocks d’IDE est celle de la Cote d’Ivoire avec une diminution de près de 22,3% entre les deux périodes. Pour le cas du Sénégal, nous remarquons qu’il y a une augmentation des stocks d’IDE avec 10,4% entre 2000 et 2005 et 14,3% entre 2006 et 2011.

Nous pouvons ainsi comprendre que les pays comme le Sénégal, le Niger, le Bénin, Le Burkina Faso et la Guinée Bissau ont pu améliorer leurs attractivités et ont acquis plus de stocks d’IDE sur la période 2006 à 2011 par rapport à la période 2000 à 2005.

II – Analyse et interprétation des résultats

Le graphique ci-dessous, nous montre le pourcentage des investissements directs étrangers sur le Produit Intérieur Brut (PIB) entre le Sénégal et les autres pays de l’UEMOA à savoir “le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Guinée-Bissau, le Mali, le Niger et le Togo sur la période de 2010 à 2019. En analysant le graphique, on voit que le Niger (5.6%) est en tête suivi du Sénégal (4.2%) sur la période de 2019, donc on peut dire que le Sénégal fait des efforts pour attirer des IDE.

Plusieurs pays sont conscients, maintenant que les IDE peuvent contribuer au développement d’une nation, c’est dans ce contexte que le Sénégal a mis en œuvre des plans de promotion et d’attraction des IDE pour aider son économie à se relancer et être parmi les meilleures de la zone de l’UEMOA. Le tableau ci-dessous, nous montre bien, les efforts que le Sénégal a réalisés entre 2010 et 2019, ces IDE représentaient 1,7% sur le PIB en 2010 à 4,2% sur le PIB en 2019, donc on voit une large amélioration sur les plans d’attraction des IDE au Sénégal.

Graphique 14 : Investissement Directs Étrangers / flux entrants nets de 2010 à 2019 (%PIB)

Source : Indicateurs du développement dans le monde

Ce graphique met en évidence la prise en compte de la part des pays comme le Niger ou le Sénégal de l’importance des IDE dans le cadre du développement économique du pays. Ces derniers cherchent à améliorer l’attractivité du pays et à attirer les investisseurs étrangers afin que ces derniers injectent leurs fonds dans le pays. A la lumière des Graphiques et des tableaux précédents (Graphique 13 et 14 ; Tableaux 5 et 6), nous pouvons remarquer qu’à partir des années 2000 certains pays ont compris l’intérêt d’améliorer leurs attractivités vis-à-vis des investisseurs étrangers et ont misé sur l’amélioration des politiques et des mesures appliquées pour attirer les investisseurs. Le Niger et le Sénégal sont les pays les plus investis dans l’amélioration de l’attractivité des IDE et les données précédentes mettent en avant une augmentation des flux nets d’IDE entrants et des stocks d’IDE plus importants dans ces deux pays. Le Sénégal présente par exemple une augmentation des IDE entrants de près de 2,5% de 2010 (1,7% des flux d’IDE entrants) à 2019 (4,2% des flux d’IDE entrants). Cependant la plus grande performance est celle du Niger qui présente des flux d’IDE entrants de 5,6% en 2019.

Nous pouvons ainsi comprendre que malgré les efforts importants et constants fournis par le Sénégal. Ce dernier reste entre moins performant en matière d’attractivité par rapport à un pays comme le Niger. Cependant et malgré la performance du Niger en termes d’attractivité vis-à-vis des IDE, le Sénégal est sur la bonne voie et présente des résultats encourageants par rapport aux efforts fournis par le pays. Il serait important de s’intéresser à l’évaluation et à l’analyse des politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE.

Chapitre III : Analyse et évaluation des politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE

Le Sénégal fait partie des pays les plus intéressés par l’optimisation de l’attractivité des IDE afin d’améliorer le développement économique du pays. Cette tendance à l’amélioration de l’attractivité du Sénégal a été maintenue et continuée par les dirigeants qui ont repris les règnes du pays. Il est intéressant de se pencher sur les politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE et de les analyser et de les évaluer afin de comprendre les points à améliorer.

Section 1 – Etats des lieux

L’Etat sénégalais cherche toujours à améliorer le développement économique du pays tout en optimisant les moyens à sa disposition. L’État sénégalais a mis en œuvre de nombreux plans pour accroître ces IDE. Parmi les actions et les politiques pour optimiser l’attractivité du Sénégal, on peut en citer quelques-uns :

  • Une plus grande protection des investissements
  • La définition de secteurs prioritaires pour l’investissement
  • L’établissement d’une nouvelle société est désormais moins coûteux (réduction des frais de notaire relatifs à l’enregistrement d’une société et réduction de l’investissement initial obligatoire), et plus rapide : la délivrance des documents d’agrément s’effectue en 10 jours.

Nous allons ainsi commencer par essayer de comprendre l’évolution des indicateurs des IDE au Sénégal et d’évaluer leurs performances. Comme le Sénégal et le gouvernement sénégalais souhaitent faire des IDE un des piliers du développement économique du pays, il est important de comprendre et d’analyser les indicateurs des IDE au Sénégal afin de les améliorer et de les actualiser au besoin.

I – L’évolution des indicateurs des IDE au Sénégal

Tout au long des dernières années, les pays africains cherchent à améliorer leurs économies par le biais de nouvelles manières d’apporter des fonds dans leurs pays. Le Sénégal met également ainsi un accent sur la recherche de l’optimisation de l’attractivité du pays par rapport aux IDE. Ces dernières années, le pays a renforcé ses stratégies et ses politiques d’attractivité des IDE. Le graphique ci-dessous met en avant ce renforcement de l’attractivité du pays entre 2017 et 2019.

La CNUCED met ainsi en avant l’évolution des IDE dans le pays de 2017 à 2019. Le graphique met ainsi en avant une augmentation significative des flux d’entrants des IDE qui passe de 588 millions USD en 2017 à 983 millions USD en 2019, soit une augmentation de près de 395 millions USD en 2 ans. De plus le stock des IDE dans le pays continue d’augmenter durant ces années avec 4.916 millions USD en 2017 pour passer à 6.398 millions USD en 2019. On peut ainsi constater que le Sénégal attire plus d’investisseurs grâce à leurs efforts, mais le pays arrive également à garder ses investisseurs et à prolonger leurs contrats d’investissements dans le pays.

Si on se base des notes de la CNUCED, les IDE au Sénégal sont passés de 848 millions USD en 2018 à un niveau record de 983 millions USD en 2019 (+ 16%). Le stock total d’IDE s’élevait à 6,4 milliards USD à la fin de 2019.

Dans l’ensemble, la part des importations en provenance des pays de l’UE a diminué, tandis que celles des pays asiatiques ont augmenté. Néanmoins, l’économie sénégalaise reste fortement dépendante de la croissance européenne.

Tableau 7 : Évolution des IDE au Sénégal de 2017 à 2019

Investissement Direct Etranger201720182019
Flux d’IDE entrants (millions USD)588848983
Stocks d’IDE (millions USD)4.9165.5156.398
Nombre d’investissements greenfield10830
Value of Greenfield Investments (million USD)7533182.131

Source : CNUCED – Dernières données disponibles.

Ce tableau met en avant l’évolution des IDE au Sénégal de 2017 à 2019. Nous pouvons remarquer une augmentation progressive des flux d’IDE entrants de 2017 à 2019. En 2017, les flux d’IDE entrants sont à 588 millions de dollars. Ils passent à 848 millions de dollars en 2018 soit une augmentation de près de 260 millions. Puis en 2019, les flux d’IDE entrants s’élèvent à près de 983 millions de dollars, soit une augmentation de 135 millions de dollars par rapport à 2018 et une augmentation de près de 395 millions de dollars par rapport à 2017. Le stock d’IDE passe de 4 916 millions de dollars en 2017 à 6,398 millions en 2019, soit une augmentation de près de 1 482 millions de dollars.

En nombre d’investissements Greenfield, le Sénégal enregistre 10 investissements Greenfield en 2017 et enregistre 30 investissements en 2019. Ce graphique démontre une nette évolution et une augmentation des stocks et des flux d’IDE entrants sur la période 2017 à 2019.

Cette augmentation des flux d’IDE entrants et des stocks d’IDE au Sénégal sont la résultante des efforts et des politiques mise en place par le gouvernement. Il serait intéressant de comprendre et d’évaluer le rôle de l’Etat dans l’amélioration de la compétitivité des IDE du Sénégal.

Nous avons pu voir et comprendre l’importance des indicateurs des IDE au Sénégal afin d’appréhender les éléments à améliorer et à optimiser pour le gouvernement sénégalais. Il est également important de comprendre le rôle de l’Etat dans la compétitivité du Sénégal dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des IDE.

II – Le rôle de l’État dans la compétitivité des IDE

Le gouvernement sénégalais est le premier architecte du développement du pays et la seule entité à pouvoir instaurer des politiques et des stratégies cohérentes pour améliorer le développement économique du pays. De nombreuses stratégies et politiques sont mises en œuvre par le Sénégal pour optimiser l’attractivité du pays comme l’ouverture sur le marché extérieur, la création de l’APIX ou Agence de Promotion des Investissements et des grands travaux qui facilite l’implantation des entreprises étrangères dans le pays sénégalais.

Le gouvernement sénégalais a mis des politiques de compétitivité pour encourager et booster les investissements directs étrangers et parmi ces mesures prises, je peux noter l’installation des Zones Economiques Spéciales (ZES). Les ZES sont des comités qui donnent accès à des avantages fiscaux et douaniers aux entreprises qui sont agréés avec le régime ZES pour une durée de 25 ans maximum. Et les avantages que ces entreprises vont bénéficier seront “des exonérations de droits et de taxes sur les importations de biens, de matières premières et d’équipement à l’exception des prélèvements communautaires, il y a aussi les avantages liés à l’attribution d’un taux réduits sur les impôts des sociétés de 15%, et même l’exonération de quelques impôts et taxes comme les taxes professionnelles et les impôts fonciers. Actuellement, le Sénégal compte trois ZES qui sont localisés à Dakar, à Sandiara et à Ndiass. Nous pensons que ces incitations que l’Etat a mises en place peuvent booster les investissements directs étrangers, car il y aura moins de charges pour les entreprises entrants vu la réduction des taxes douanières qui sont souvent élevées au Sénégal.

En plus, pour encourager les investisseurs étrangers, l’État sénégalais leur permet d’être propriétaires de 100% d’une entreprise, donc ils ont les mêmes avantages d’ouverture d’entreprise que les résidents sénégalais. Il y a aussi l’agence de promotion des investissements étrangers (APIX) qui accompagnent les investisseurs étrangers tout au long de leur processus d’installation de leurs entreprises au Sénégal.

De plus, le gouvernement sénégalais favorise l’attraction des IDE et des entreprises étrangères par le biais de son ouverture commerciale. Le gouvernement sénégalais ne se limite plus aux marchés locaux et régionaux, mais se tourne vers une ouverture sur le marché extérieur et sur de nombreux types de marché. Cette ouverture permet d’attirer les investisseurs et de les pousser à injecter leurs capitaux dans le pays en profitant des diverses variétés de secteur et de marché à exploiter. Nous avons par exemple mis en avant l’ouverture du Sénégal au marché international avec des investisseurs provenant de diverses régions du monde comme les Etats Unis, l’Italie, la Suisse ou encore d’autres pays africains comme le Maroc. Ces nombreux marchés permettent au Sénégal d’avoir plus d’investisseurs et plus de projets implantés sur le territoire sénégalais avec des projets touchant de nombreux secteurs : télécommunication, transport maritime, agriculture ou encore exploitation minière.

De nombreuses autres politiques et stratégies ont été adoptées par le gouvernement sénégalais pour améliorer l’image et l’attractivité du pays aux yeux des investisseurs. Nous n’avons ici cité que les stratégies et les politiques les plus connues et celles qui ont permis de remettre le Sénégal en avant pour les investisseurs étrangers en tant que pays de délocalisation attractif. D’autres politiques et stratégies sont mises en œuvre à des niveaux plus spécifiques dans divers secteurs comme la télécommunication, l’exportation ou encore l’exploitation minière.

Nous pensons que l’État sénégalais joue un rôle important pour attirer plus d’investisseurs étrangers, beaucoup d’allégements ont été instaurés pour faciliter l’installation des investisseurs étrangers. L’État sénégalais a vite compris qu’avec l’accroissement des investissements directs étrangers, son économie pourra être boostée et être parmi les meilleurs d’Afrique. Cette prise de conscience a ainsi été très vite accompagnée de stratégies et de politiques visant à optimiser l’attractivité du pays. Le rôle du gouvernement sénégalais est ainsi d’une importance capitale dans l’amélioration de l’attractivité des IDE du Sénégal et l’amélioration de l’image du pays pour les investisseurs étrangers.

Nous avons pu voir les rôles de l’État sénégalais dans la compétitivité des IDE et l’optimisation de l’attractivité du pays vis-à-vis des investisseurs étrangers. Il serait intéressant de se concentrer sur le secteur des télécommunications au Sénégal en matière de promotion des IDE.

Section 2 : Promotion des IDE et émergence des télécommunications au Sénégal

Le secteur des télécommunications prend une place importante pour le Sénégal et pour le développement économique dans le pays. En effet, l’économie du pays dépend énormément de la bonne santé économique du secteur des télécommunications et des médias. Le pays héberge de grands opérateurs des télécommunications comme Orange et d’autres opérateurs moins importants, mais tout autant performants au niveau local et régional comme FREE ou EXPRESSO.

Dans cette section et avant d’entrer dans la promotion et l’émergence des télécommunications au Sénégal, nous allons mettre en avant nos enquêtes et nos interviews pour comprendre les politiques menées par le gouvernement sénégalais afin de renforcer l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. Nous allons ainsi présenter les enquêtes que nous avons menées. Nous allons présenter la population choisie pour effectuer les interviews, l’élaboration du questionnaire, la présentation des personnes interviewées, la présentation des résultats des enquêtes et enfin l’analyse des résultats des enquêtes.

I – Les objectifs stratégiques de la promotion des IDE au Sénégal

La prise de conscience de l’importance des fonds étrangers pour l’économie du pays passe par la mise en œuvre de politiques qui facilitent l’attractivité du pays. Cette prise de conscience des IDE pousse le gouvernement sénégalais à se tourner vers l’amélioration de l’attractivité du pays. Il est cependant important pour le gouvernement sénégalais de mettre en œuvre les politiques adéquates tout en assurant que ces dernières soient appliquées et maintenues afin d’assurer une continuité des efforts du pays dans l’amélioration de l’attractivité de ce dernier aux yeux des investisseurs étrangers.

Dans le cadre de nos recherches, nous avons essayé de prendre contact avec des acteurs dans le domaine de la recherche et l’optimisation de l’attractivité des IDE au Sénégal. Il nous a paru intéressant de connaitre les avis et les points de vue des personnes œuvrant dans ce domaine. Nous avons ainsi interviewé de nombreuses personnes travaillant dans diverses structures. Ces personnes ont été choisies puisqu’elles travaillent avec et/au sein des autorités compétentes. Ainsi nous avons interviewé 5 personnes travaillant respectivement au sein des entités suivantes : APIX, Ministère du développement industriel du Sénégal, Ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du Sénégal, Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD) et Club des investisseurs du Sénégal. La mise en place des recherches et de nos enquêtes, nous avons choisi la méthodologie d’approche qualitative pour facilement récolter les avis et les points de vue des 5 personnes sur l’amélioration de l’attractivité des IDE du Sénégal.

Pour pouvoir interviewer les 5 personnes choisies, nous avons créé un questionnaire qui a été utilisé pour uniformiser les avis. Le questionnaire est composé de questions semi-directives au nombre de 10 pour les 4 personnes interviewées et 16 pour la personne travaillant au sein de l’APIX. Le questionnaire est divisé plusieurs thèmes afin de faciliter l’analyse des avis des personnes interviewées. Le premier thème aborde ainsi le rôle de l’État dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité du pays vis-à-vis des IDE. Le deuxième thème met en avant les déterminants des IDE selon les avis des 5 personnes interviewées. Le troisième thème est concentré sur la place des IDE dans l’économie du Sénégal. Enfin, le dernier thème du questionnaire est la promotion des IDE au sein du pays et par le biais des actions du gouvernement Sénégalais. Ces quatre thèmes permettent de mieux comprendre les actions menées par le gouvernement sénégalais, mais également la perception des personnes interviewées des actions menées pour la promotion des IDE et l’amélioration de l’attractivité des IDE.

Pour les personnes interviewées, nous avons choisi de consulter des agents économiques qui participent à l’amélioration de l’attractivité des IDE du pays. Le tableau ci-dessous met ainsi en avant la présentation des personnes consultées. Elles ont été choisies puisqu’elles travaillent toutes dans des entités ayant un lien direct ou indirect avec le développement de l’attractivité des IDE au Sénégal.

Nous pouvons ainsi voir que les 5 personnes sont des acteurs au sein de diverses entités qui participent au développement de l’attractivité des IDE. Nous pouvons voir également qu’ils occupent des postes intéressants et importants dans leurs entités respectives sauf l’Interviewé5 qui n’a pas souhaité préciser la nature de son poste au sein du Club des investisseurs du Sénégal. Nous avons également une personne interviewée avec un poste à responsabilité au sein de l’APIX. Nous pourrons ainsi lui poser des questions précises sur les activités de l’APIX.

Nous pouvons également remarquer que chaque entité interviewée participe au développement du pays dans l’amélioration de l’attractivité des IDE. L’interviewée 1 travaille ainsi au sein de l’APIX (Agence de Promotion des investissements et des grands travaux) qui assure et facilite l’installation des investisseurs étrangers au Sénégal. L’interviewé 2 travaille quant à lui au sein du Ministère du développement industriel du Sénégal en tant qu’économiste. Il participe ainsi à la mise en place des stratégies dans le cadre des activités du ministère. L’interviewé 3 est également un économiste, mais qui travaille cette fois ci auprès du Ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du Sénégal. L’Interviewé 4 officie au sein de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD) en tant qu’économiste. Chaque personne interviewée participe de près ou de loin dans le développement de l’attractivité des IDE du Sénégal.

Tableau récapitulatif des personnes interviewées :


Interviewé1Interviewé2Interviewé3Interviewé4Interviewé5
EntitéAPIXMinistère du développement industriel du SénégalMinistère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du SénégalUniversité Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD)Club des investisseurs du Sénégal
FonctionDirecteur de l’environnement des affaires de l’APIXFonctionnaire de l’ÉtatEconomisteEconomisteMembre du personnel

Source : Auteur

La mise en place des enquêtes auprès des personnes interviewées n’était pas sans difficulté. Comme ces personnes occupent toutes des postes importants, elles disposent d’un agenda extrêmement chargé. Les interviews ont donc été difficiles à réaliser dans le sens où les personnes interviewées avaient peu de temps à nous accorder et il était difficile de prendre rendez-vous avez elles. La mise en place des enquêtes a ainsi était compliquée et a pris un long moment au point de ralentir notre étude. Cependant, chaque personne consultée a bien voulu nous accorder un peu de leurs temps et a bien voulu répondre à nos questions.

Le tableau d’analyse dans l’annexe met en avant la synthèse des réponses des personnes interviewées lors de nos enquêtes. Chaque questionnaire répondu par les 5 personnes interviewées est également présenté dans l’annexe de cette étude. Le questionnaire met en avant 4 thèmes pour mieux comprendre les stratégies de développement de l’attractivité des IDE au Sénégal.

Le premier abordé par le questionnaire mis à la disposition des personnes interviewées est le rôle de l’État dans le développement de l’attractivité des IDE au Sénégal. Par rapport à ce thème, le questionnaire met en avant les questions suivantes : « Comment le gouvernement peut-il améliorer l’image du Sénégal pour attirer plus d’investisseurs étrangers ? » ou « Comment évaluez-vous les stratégies adoptées par l’État sénégalais en faveur de la promotion des IDE ? » ou encore « Pensez-vous que l’État sénégalais utilise suffisamment des canaux efficaces pour l’attraction des IDE ? » ou « Quels sont les objectifs stratégiques de l’État sénégalais par rapport à la promotion des IDE ? ». Ces questions permettent de comprendre les rôles véritables de l’État selon les points de vue des personnes interviewées. L’interviewé2 apporte les réponses suivantes par rapport à ce thème : « Il doit vendre l’image du pays, et mettre les hommes compétents à la place qu’il faut, c’est-à- dire pas de népotisme, car c’est avec ce dernier que les administrations de l’État sont conçues. C’est bien de mettre des structures pour la promotion des IDE, mais il est important de mettre des hommes compétents à ces genres de structure afin de bien réaliser les missions ». Cette réponse propose ainsi l’amélioration du capital humain en limitant le népotisme. L’interviewé1 est également du même avis en présentant la réponse suivante : « Le gouvernement doit augmenter le capital humain pour attirer les investisseurs, je veux dire avoir une main-d’œuvre qualifiée et pour cela, il doit bien investir sur la qualité de l’éducation, car c’est avec cette dernière qu’on obtient une main-d’œuvre qui pourra répondre aux besoins des investisseurs étrangers et les pousse à investir dans le pays, mais aussi, il doit diversifier l’économie en vue d’avoir une croissance soutenue permettant de réduire le taux d’endettement et donc d’attirer les investisseurs ». Ce dernier met l’accent sur l’amélioration du capital humain tout en avançant l’importance de la diversification de l’économie et la réduction du taux d’endettement. Les 3 autres interviewées avancent les mêmes idées. L’Interviewé 4 met un accent sur l’importance de la libéralisation des politiques de taxation et la qualité des institutions en insistant sur le niveau de qualification de la main-d’œuvre. Les 5 personnes interviewées sont d’accord sur le fait que les stratégies adoptées par l’État sénégalais en faveur de la promotion des IDE sont relativement bonnes, mais peuvent être améliorées. L’interviewé 2 met l’accent sur l’importance de mettre des personnes compétentes au lieu de personnes ayant été pistonnées. L’interviewé 4 met en exergue l’importance de la continuité des efforts du gouvernement sénégalais. Il mentionne ainsi que : « Pas mal de stratégies que l’actuel gouvernement a mises en place pour la promotion des IDE, maintenant, il faut voir dans le temps est ce que ces stratégies vont avoir une durée de vie, car on a l’impression que chaque gouvernement qui arrive met en avant des stratégies pour attirer les IDE, mais qu’au final, elles n’ont pas eu de suivi sur le long terme, sinon les stratégies sont assez considérables et peuvent attirer les IDE ». Enfin l’interviewé 5 mentionne le manque total d’organisation et les failles au sein des structures pour la promotion des IDE. Ce dernier met également en avant les efforts de l’État Sénégalais dans l’utilisation des canaux efficaces pour l’attraction des IDE. Il explique ainsi que : « Oui, il n’y a pas mal de stratégies efficaces que l’État a mis en place pour favoriser les entrées d’IDE au Sénégal, je peux citer les travaux menés au niveau des secteurs des bâtiments et des travaux publics, des TIC et Téléservices, de l’Agrobusiness et des autres services. Ces derniers sont des canaux très efficaces pour attirer les investisseurs étrangers ». L’interviewé 4 met un accent sur la création de l’APIX et l’amélioration sur le secteur des investissements. L’interviewé 3 pense que l’État sénégalais doit effectuer des suivis plus poussés des programmes mis en place. L’interviewé 2 est également d’accord sur la nécessité d’effectuer un suivi plus poussé. L’interviewé 1 met en avant le Plan Sénégal Emergent pour accentuer l’utilisation efficace des canaux pour l’attraction des IDE.

Le deuxième thème du questionnaire que nous avons élaboré concerne les déterminants des IDE perçus par les personnes interviewées. Parmi les questions qui abordent les déterminants des IDE, nous pouvons citer : « Pensez-vous que la politique de réduction des impôts au profit des investisseurs étrangers peut attirer plus d’investisseurs étrangers ? » ou encore « Comment peut-on améliorer la couverture et la qualité des infrastructures pour une bonne promotion des IDE ? » ou « Quelles sont les politiques d’incitations mises en place par l’État pour attirer plus d’IDE ? » ou « L’État utilise-t-il un dispositif de suivi et d’amélioration des performances pour une meilleure promotion des IDE ? ». Par rapport à ce thème, l’Interviewé 1 met en avant le PREAC ou Programme triennal de Réformes de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité comme dispositif de suivi et d’amélioration des performances pour une meilleure promotion des IDE. L’Interviewé 2 et l’Interviewé 4 sont également du même avis que l’Interviewé 1 sur le PREAC. Pour ce qui est de la politique de réduction des impôts au profit des investisseurs, l’Interviewé 1 estime que ce n’est pas une stratégie à long terme puisque les réductions d’impôts prennent fins. L’Interviewé 2, L’Interviewé 4 et l’Interviewé 5 estiment au contraire que la réduction d’impôt est une bonne stratégie pour attirer les investisseurs étrangers. L’Interviewé 4 explique même qu’il s’agit d’un des déterminants des IDE : « C’est un bon levier pour attirer les investisseurs étrangers, d’ailleurs, elle fait partir des déterminants des IDE, pour attirer plus d’investisseurs étrangers, il faut réduire les impôts ». L’interviewé 1 explique que les politiques d’incitations mises en place par l’État sénégalais sont les suivants : la réduction des impôts aux profits des investisseurs étrangers, la réduction du taux d’endettement, l’amélioration de la couverture et la qualité des infrastructures, l’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre et l’ouverture à l’international. L’Interviewé 2 met en exergue la réduction des barrières douanières et la simplification des procédures d’installation des investisseurs, l’amélioration du capital humain et la réduction des impôts au profit des investisseurs étrangers. L’Interviewé 3 met en avant la nécessité de mettre en place des structures en charge des IDE, autre que l’APIX. L’interviewé 3 explique que : « L’État doit mettre en place des structures en charge des IDE, l’APIX seulement, ne suffit pas, il faut des structures variées qui vont orienter et accompagner les investisseurs étrangers tout au long de leur processus d’installation, à savoir avant l’installation, durant l’installation et après, donc un suivi total des investisseurs étrangers pour pouvoir les maintenir sur place et qu’ils ne quittent pas le territoire sénégalais, cela va booster notre économie et contribuera à la croissance ». L’Interviewé 3 rajoute également que la réduction des impôts, l’amélioration de la qualité des infrastructures pour une bonne promotion des IDE et enfin l’amélioration des interactions et des collaborations entre les Ministères et l’APIX. L’interviewé 4 et 5 sont également d’accord sur le fait que la réduction des impôts, l’extension des infrastructures sur l’étendue du territoire Sénégalais, la réduction du taux d’endettement et le renforcement de la qualification de la main-d’œuvre sont des déterminants importants dans l’attractivité des IDE.

Le troisième thème concerne la place de l’État dans la promotion des IDE pour le Sénégal. La question qui aborde ce thème est la suivante : « Quel est la place des IDE dans l’économie sénégalaise ? » Par rapport à ce thème, les interviewés sont unanimes sur l’importance de l’État sénégalais. Ils expliquent tous que l’État sénégalais est le gouvernement cherche depuis des années à faire des IDE la base du développement économique du Sénégal. L’interviewé 1 explique ainsi que : « Les IDE ont un rôle crucial sur l’économie sénégalaise, pour développer l’économie, on doit forcément passer par les IDE ». L’interviewé 4 explique également que les IDE ont une place prépondérante dans le développement de l’économie du Sénégal. Il mentionne dans ces réponses lors de l’enquête que : « Les IDE ont une place importante dans l’économie sénégalaise, et donc les accroître pourra aider le Sénégal à développer son économie ».

Enfin, le dernier thème du questionnaire abordé lors de nos enquêtes est la promotion des IDE au sein du Sénégal. Par rapport à ce thème, les personnes interviewées ont des avis différents. Parmi les questions qui traitent de la promotion des IDE, les questions suivantes sont intéressantes : « Les lois et les règlements favorisent-ils l’accueil des IDE ? Si oui ou non comment ? » ou « Comment le Sénégal pourra-t-il améliorer le développement du secteur privé pour la promotion des IDE ? » ou encore « Pensez-vous qu’il y a une relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal ? Entre les IDE et le secteur de la construction ? » Par rapport à ces questions, les avis sont différents pour les 5 personnes interviewées. L’interviewé 1 met en avant l’importance d’adopter une stratégie de promotion locale et sous régionale pour attirer plus d’IDE, la levée des contraintes foncières et l’amélioration de la compétitivité du Sénégal dans l’attractivité par rapport aux autres pays de l’UEMOA et d’autres pays d’Afrique de manière générale. Les 5 interviewés estiment que les lois et les règlements en place favorisent l’accueil des IDE. L’Interviewé 3 explique ainsi que : « Oui, ils les favorisent, c’est la raison pour laquelle le gouvernement sénégalais les rend de plus en plus souples afin d’attirer les investisseurs étrangers ». L’interviewé 1 explique que les lois et les règlements favorisent l’accueil des IDE sous certaines conditions. Il mentionne que : « Ils les favorisent dans la mesure où l’État revoit à chaque fois les lois et règlements en les rendant plus souples pour mieux attirer les IDE ». L’interviewé 5 mentionne également lors de nos enquêtes que : « Oui, je pense bien, car les nouvelles réformes favorisent bien l’accueil des IDE au Sénégal ». Enfin, dans le cadre de la question sur la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal et avec le secteur de la construction, l’Interviewé 1 et l’interviewé 5 répondent à l’affirmative à cette question. L’interviewé 1 mentionne ainsi en avant la réponse suivante : « Oui, les IDE ont une relation avec les télécoms et le secteur de la construction, c’est ce qu’on parlait tout à l’heure avec les infrastructures, il est important de miser sur les infrastructures et de développer le secteur des télécoms pour promouvoir les IDE ». Cette réponse met en exergue la relation entre les IDE et le secteur des télécommunications et le secteur de la construction. L’interviewé 5 affirme également que : « Oui, ils vont de pair, c’est important de développer le secteur des télécoms et de la construction pour mieux redorer l’image du Sénégal et rendre le marché plus accessible aux investisseurs étrangers ».

Nous avons pu présenter les résultats de nos enquêtes par rapport aux 4 thèmes mentionnés dans le questionnaire dans l’annexe de cet ouvrage. Nous pouvons à présent analyser les réponses des personnes interviewées en les comparant avec les recherches que nous avons effectuées.

Nous avons en effet effectué des recherches approfondies sur le fonctionnement sur le développement de l’attraction des IDE de manière générale et en nous concentrant particulièrement au cas du Sénégal. Ainsi nous avons pu comprendre le fonctionnement des infrastructures en charge des IDE comme l’APIX et les des nombreuses actions menées par le gouvernement d’optimiser l’attractivité du pays par rapport des investisseurs étrangers. Nous allons ainsi tenter de comparer les avis des personnes interviewées avec les connaissances que nous avons acquises sur l’optimisation de l’attractivité des IDE pour le cas du Sénégal.

Nous avons ainsi compris que les investissements directs étrangers sont essentiels pour le développement d’un pays, c’est pourquoi, depuis son ascension au pouvoir en 2012, le Président de la République Macky Sall a mis en œuvre des plans stratégiques pour accroître les IDE au Sénégal. Puisque les investissements directs étrangers sont appréhendés comme un facteur fondamental pour le développement d’un pays, les investissements directs étrangers donnent pour le pays d’accueil de plusieurs résultats avantageux comme : l’accroissement du niveau de stock de capital privé, la promotion de l’attractivité sur le marché local, la formation de main-d’œuvre, et l’augmentation du degré de connaissances, etc. Nous avons également compris lors de nos enquêtes que les interviewés ont un avis assez proche de ceux mentionnés ci-dessus. Les avantages de l’optimisation de l’attractivité du pas face aux investisseurs sont nombreux d’où le renforcement des lois et des règlements de promotion des IDE dans le pays. Les 5 personnes interviewées admettent l’importance des actions menées par le gouvernement dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité des IDE pour le Sénégal.

Pour améliorer cette attractivité du Sénégal, de nombreuses actions ont été menées par le Sénégal depuis un certain nombre d’années. Ces actions ont pour objectif d’attirer les investisseurs étrangers à investir leurs capitaux au sein du pays et de bénéficier de divers avantages. Pour assurer cette attractivité du pays par rapport aux investisseurs étrangers, l’État sénégalais s’est fixé ces programmes suivants :

  • Ouvrir l’économie sur l’international grâce à la libéralisation du commerce, la promotion de l’export, et le lancement d’un programme de privatisation à l’égard des investisseurs étrangers.
  • Alléger les procédures de création d’entreprise, d’obtention de permis de travail, et de financement bancaire et susciter le développement de start-up.
  • Renforcer et moderniser les cadres juridiques comme le code de l’investissement offrant une réelle protection des investisseurs, et les règles juridictionnelles notamment pour l’exécution des contrats et des décisions de justice.
  • Favoriser les Partenariats Public – Privé
  • Adopter et appliquer les réglementations internationales qui régissent les IDE.
  • Promouvoir l’image du pays via une stratégie de marketing territorial intelligence pouvant s’appuyer sur des figures du pays y compris le président pour promouvoir l’investissement.

En se fixant ce type de programme, le gouvernement sénégalais s’offre la possibilité de créer un projet sur le moyen et le long terme qui servira aux prochains dirigeants de base. Les prochains dirigeants peuvent ensuite s’appuyer sur ces programmes pour améliorer les flux des IDE dans le pays.

Nous avons cependant remarqué dans les réponses des personnes interviewées que la continuité des efforts dans l’amélioration de l’attractivité du pays face aux IDE n’est pas assurée par les gouvernements qui se succèdent. L’Interviewé 4 met par exemple en avant l’importance d’assurer la mise en place de stratégies et d’un suivi sur le long terme. Il mentionne lors des enquêtes que : « Pas mal de stratégies que l’actuel gouvernement a mis en place pour la promotion des IDE, maintenant, il faut voir dans le temps est ce que ces stratégies vont avoir une durée de vie, car on a l’impression que chaque gouvernement qui arrive met en avant des stratégies pour attirer les IDE, mais qu’au final, elles n’ont pas eu de suivi sur le long terme, sinon les stratégies sont assez considérables et peuvent attirer les IDE ». Par cette remarque, nous pouvons déduire qu’il y a un manque de continuité des efforts lors des changements de gouvernement. Le gouvernement entrant n’assure pas le suivi ni le renforcement des actions menées par le gouvernement sortant. Le gouvernement entrant propose de nouveaux projets sans tenir compte des actions menées par le gouvernement sortant. Le gouvernement se doit ainsi d’assurer la continuité des projets et des lois et règlements en place pour la promotion des IDE. Les interviewés ont également mis en avant le rôle de l’État dans l’amélioration de l’image du Sénégal pour attirer plus d’investisseurs. La mise en place de lois et des règlements permettent également d’influencer positivement l’attraction des IDE au sein du Sénégal par le biais d’actions comme la libéralisation des politiques commerciales, les politiques de taxation ou encore la qualité des institutions comme conseiller l’Interviewé 4. L’interviewé 1 rajoute le fait de renforcer la qualité du capital humain pour attirer les investisseurs en proposant une main-d’œuvre qualifiée. L’allègement des procédures et l’accompagnement des investisseurs sont des points importants que les interviewés 1, 4 et 5.

Un des plus grands atouts du Sénégal est la mise en place d’une infrastructure permettant de se concentrer sur l’amélioration de l’attraction des IDE. L’attraction des investissements directs étrangers doit se faire par l’intermédiaire des agences de promotions, et donc au Sénégal, l’APIX a été créé en 2006 sous une société anonyme à participation publique majoritaire dénommée APIX-SA. La création de l’APIX est une réponse aux besoins du Sénégal de renforcer le développement économique du pays en se tournant vers les investissements directs étrangers. Les missions de l’APIX pour la promotion des IDE sont les suivantes :

  • Accompagner les investisseurs étrangers et nationaux au Sénégal
  • Promouvoir l’image économique et l’attractivité de la destination Sénégal
  • Participer à l’effort national de mise à niveau des infrastructures
  • Fournir des services aux investisseurs
  • Reformer l’environnement des affaires
  • Co-construire l’administration de demain
  • Accompagner l’État dans le processus de formalisation des mémorandums d’entente.

Ces missions de l’APIX permettent de mettre les investisseurs dans les meilleures dispositions et facilitent leurs projets d’investir dans le pays. Chaque mission permet de faciliter les procédures administratives, la création des dossiers, la mise en relation avec les institutions compétentes et l’accompagnement dans les diverses étapes relatives à l’implantation de l’entreprise ou à l’injection des fonds étrangers. Cet accompagnement personnalisé permet ainsi de pousser les investisseurs à s’intéresser plus au Sénégal comme pays de destination plutôt qu’à d’autres pays membres de l’UEMOA ou à d’autres pays d’Afrique. L’intérêt de la création est ainsi de mettre en avant les atouts du Sénégal tout facilitant l’installation et l’accompagnement des investisseurs étrangers dans les procédures administratives.

Pour assurer l’amélioration de l’attractivité du Sénégal pour les investisseurs, l’APIX doit mettre en place diverses stratégies pour optimiser la promotion du pays. Les stratégies de promotion des IDE mises en place par l’APIX sont tout d’abord d’assurer la simplification des textes et des procédures liées à l’investissement et au commerce ; la simplification des systèmes de tarification et des barèmes (réduction des coûts de facteurs) ; l’harmonisation du cadre juridique et fiscal des affaires et enfin la promotion de l’investissement à fort impact et des zones compétitives.

Pour promouvoir les IDE, l’APIX s’est concentrée sur le développement des infrastructures structurantes afin de promouvoir l’attractivité des investissements productifs au Sénégal. Dans cette optique l’APIX a mis en œuvre de nombreuses structures qui accompagnent, qui assistent et qui facilitent l’implantation des entreprises étrangères et des fonds étrangers au sein du territoire sénégalais. Dans le cadre de l’optimisation de la promotion des IDE, les personnes interviewées ont également mis en avant la nécessité d’étendre les administrations en charge des IDE dans les autres territoires du Sénégal au lieu de les agglomérer au sein de la capitale du pays. L’interviewé 1 explique par exemple que : « Il faut désengorger la ville de Dakar, car on voit que toutes les administrations sont localisées à Dakar, et donc les trafics sont toujours présents malgré les nombreux travaux réalisés sur l’autoroute de VDN, sur la corniche Ouest, etc. Donc, l’État doit encourager les entreprises à s’installer en dehors de Dakar, d’ailleurs, il y a des administrations du gouvernement qui ont commencé à s’installer hors de Dakar, comme à Diass ou Diamniado, je pense que c’est une bonne initiative ». Cette affirmation met en avant l’importance de ne pas centraliser toutes les infrastructures dans la même ville en l’occurrence dans la capitale pour permettre le développement des autres villes. Elle permet également d’encourager les investisseurs à installer leurs entreprises dans d’autres villes comme Diass ou encore Diamniado pour ne citer que ces villes.

Parmi les stratégies de promotions des IDE, l’APIX a accompagné l’État pour les travaux de l’autoroute à péage Dakar – Diamniadio – AIBD, qui est la source d’un travail public et privé et qui a mobilisé un budget global estimé à 380 milliards de FCFA dont 148,4 milliards pour la réalisation de l’autoroute et 231,8 milliards pour les autres composantes. L’autoroute à péage a reçu le prix de la rénovation par la BCEAO en 2009. Parmi les travaux de l’APIX pour la promotion des IDE, nous pensons citer la réalisation du Train Express Régional (TER) reliant les axes Dakar – Diamniadio – AIBD, le TER s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme national d’amélioration et de modernisation des infrastructures de transport. Et enfin non pouvons citer la création des Zones Économiques Spéciales Intégrées qui ont pour but d’accompagner les investisseurs dans leurs projets d’installation au Sénégal.

Les missions et les rôles de l’APIX sont ainsi nombreux et variés. Il est ainsi important pour cette agence de définir et garder le cap en s’alignant sur plusieurs points stratégiques. Pour mieux gérer la promotion des investissements, l’APIX s’appuie sur ces points stratégiques qui sont :

  • La prospection active d’investisseurs privés 
  • L’appui et encadrement personnalisé, la facilitation des démarches sur le terrain 
  • La conception de supports et outils de promotion et d’outils d’aide à la décision d’investissement 
  • La promotion active des opportunités sectorielles d’investissement au Sénégal 
  • La Veille et Intelligence Marketing.

Ces cinq points stratégiques permettent à l’APIX d’assurer la réalisation de leurs missions et garder une certaine cohérence dans leurs activités. Comme l’agence a pour but d’assurer la promotion des investissements et des grands travaux, elle se doit de rester alerte par rapport aux investisseurs étrangers qui cherchent à utiliser et à injecter leurs capitaux. Ces investisseurs peuvent être des investisseurs expérimentés qui ont déjà financé des projets au sein du pays ou de nouveaux investisseurs. Ils ont tous deux besoins d’une assistance et d’un accompagnement personnalisé pour assurer la légalité et la transparence de leurs investissements au sein du pays. L’assistance de l’APIX est donc indispensable pour ces investisseurs afin de garder leurs projets dans la légalité et dans le respect des textes législatifs en vigueur. L’APIX joue également un rôle d’intermédiaire et de représentant pour le Sénégal afin de mettre en avant les atouts et les avantages que le Sénégal propose pour les investisseurs qui souhaitent utiliser leurs fonds au sein du territoire sénégalais.

Aussi, l’APIX a mis en œuvre une plateforme de l’investissement pour mieux accompagner les investisseurs étrangers, ils ont aussi installé un guichet unique qui permet d’obtenir tous les agréments nécessaires pour la création d’entreprise et la facilitation des documents administratifs pour les investisseurs, sans oublier le fait que les investisseurs ont la possibilité d’avoir un suivi personnalisé de leurs projets. Aussi, toutes les documentations peuvent être obtenues en 48h après leurs demandes, les documentations sont accessibles les plateformes de l’APIX.

La création de l’APIX a de nombreux avantages pour le Sénégal dont l’optimisation de l’attractivité du pays et l’accompagnement des investisseurs dans le cadre de la mise en place et l’installation de leurs entreprises au sein du pays. Cependant la création de l’APIX nécessite des améliorations et des suivis plus poussés pour optimiser les services proposés. Par rapport à nos enquêtes, l’Interviewé 3 met en avant une idée intéressante qui peut être exploitée. Il explique que : « L’État doit mettre en place des structures en charge des IDE, l’APIX seulement, ne suffit pas, il faut des structures variées qui vont orienter et accompagner les investisseurs étrangers tout au long de leur processus d’installation, à savoir avant l’installation, durant l’installation et après, donc un suivi total des investisseurs étrangers pour pouvoir les maintenir sur place et qu’ils ne quittent pas le territoire sénégalais, cela va booster notre économie et contribuera à la croissance ». Cette idée met en avant le fait que l’APIX ne peut pas gérer tous les investisseurs qui souhaitent injecter leurs fonds auprès du pays. L’interviewé 3 explique qu’il faut créer d’autres infrastructures pour assister et alléger les missions de l’APIX et ainsi améliorer l’attractivité du pays de manière plus efficace. Comme l’APIX est localisé au sein de la capitale du Sénégal, l’agence peut avoir des difficultés à suivre les autres possibilités d’investissements dans les autres villes et les opportunités d’investissements pour les fonds privés étrangers. La création de nouvelles agences de promotion des IDE peut ainsi faciliter le travail de l’APIX et maximiser l’attractivité du pays pour les investisseurs.

Nous avons ainsi pu mettre en exergue les points de vue des personnes interviewées en comparaison avec les activités des entités en charge des IDE comme l’APIX ou comme les interventions de l’État dans l’optimisation de l’attractivité du pays face aux IDE. Les analyses des personnes interviewées ont été également mis en avant en compléments des points essentiels dans le cadre des actions menées par l’État et par l’APIX. Nous allons à présent passer à la mise en avant des relations existantes entre les IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal.

II – Relation entre IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal.

Avec la pandémie de Covid 19, l’industrie des télécommunications enregistre une forte évolution dans le monde entier et notamment au Sénégal. C’est une industrie qui participe massivement dans l’économie sénégalaise surtout dans la main-d’œuvre ou encore l’investissement. Une industrie régie par un code des télécommunications et régulée par l’État à travers son agence de régulation des télécoms et des postes, favorisant l’avancement du secteur des télécoms.

Ces avancements significatifs sont fortement sentis au niveau de la qualité des services offerte, grâce au lancement d’ARTP SAMA RESEAU, les abonnés ont la possibilité d’évaluer la carte de couverture des réseaux mobiles, de tester le débit d’une connexion mobile et wifi ou même de signaler un problème à l’ARTP Sénégal. Ces progrès ont poussé les différents opérateurs des télécoms à fournir des services de qualité et d’être transparents par rapport à la politique des prix.

L’objectif de cette partie est d’analyser la relation qui existe entre l’investissement direct étranger (IDE) et l’évolution des télécommunications au Sénégal. Il est également important de mettre en avant l’apport des investisseurs étrangers dans l’amélioration et l’évolution du secteur des télécommunications au Sénégal durant ces dernières années.

L’émergence des télécommunications au Sénégal dirigées par les internationaux est en quelque sorte une bonne politique mise en œuvre par l’État sénégalais, car les télécommunications jouent un rôle crucial dans l’activité économique sénégalaise, ils contribuent à l’essor des entreprises avec une grande productivité grâce à l’innovation de la vente électronique.

Erkki Liikanen, ancien commissaire Européen, disait sur l’économie numérique que “ le choix est simple : adapter les technologies numériques ou disparaître. Et cela vaut pour la société dans son ensemble. Si nous ne changeons pas, nous allons perdre à tous les niveaux : croissance, emploi, cohésion sociale.” Ceci montre l’importance des télécoms dans le monde d’aujourd’hui, on ne peut pas accroître nos IDE sans pour autant développer le secteur des télécoms.

Belaid (2002), dans ses études nous a montré la manière dont le secteur des télécoms peut réduire les coûts de transaction, stimule la productivité totale des facteurs du secteur privé et la diffusion des nouvelles technologies qui réglera le problème des pays en développement. Nous pouvons aussi citer les travaux de Rodini, Ward et Woroch (2003), qui ont prouvé que les télécommunications avaient un effet sur le capital humain et social. À partir de ces travaux, on voit nettement que la croissance des télécoms stimule les investissements directs étrangers, et c’est dans ce contexte que le gouvernement sénégalais compte améliorer le secteur des télécommunications pour mieux promouvoir l’attraction des investissements directs étrangers.

Dans le cadre de nos enquêtes, nous avons également pu mettre en exergue l’avis de l’Interviewé 5 sur la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal. Cet Interviewé 5 explique ainsi qu’il existe un lien important entre les IDE et l’évolution des télécommunications. Il mentionne lors de l’entretien que : « Oui, ils vont de pair, c’est important de développer le secteur des télécoms et de la construction pour mieux redorer l’image du Sénégal et rendre le marché plus accessible aux investisseurs étrangers ». L’augmentation des IDE au sein du pays permet, selon l’Interviewé 5, de faire évoluer les télécommunications auprès du pays. En effet, dans le cadre de l’amélioration des télécommunications, il est plus intéressant de travailler avec les entreprises étrangères qui disposent de connaissances et de compétences plus poussées dans le domaine des télécommunications. Le fait d’attirer des investisseurs étrangers œuvrant dans le secteur des télécommunications bénéficiera tant au développement économique du Sénégal qu’au développement du secteur des télécommunications dans le pays.

Pour mieux comprendre l’évolution des télécommunications au Sénégal durant ces dernières années, il est important de comprendre l’impact des IDE sur le secteur des télécommunications du Sénégal. Pour y parvenir, il est important de faire un état des lieux du secteur des télécommunications et de comprendre l’évolution de ce secteur depuis ses débuts. Nous allons ainsi essayer de comprendre l’impact des IDE dans le secteur des télécommunications.

Partie 1 : L’impact des IDE dans le secteur des télécommunications

Le Sénégal est un pays qui a bénéficié d’un fort investissement dans le secteur des télécommunications depuis les années 60. Le lien privilégié du Sénégal avec la France a permis l’investissement des acteurs des télécommunications français au sein du pays. Avec l’apparition de nouveaux investisseurs étrangers dans les années 80 et 2000 ont permis au Sénégal de renforcer cette avance dans le secteur des télécommunications.

Nous allons ainsi commencer par voir l’importance du secteur des télécommunications au Sénégal en faisant un état des lieux et en appréhendant l’évolution du secteur. Nous pourrons y analyser la part de marché des acteurs des télécommunications, le marché de la téléphonie fixe, le marché de la téléphonie mobile ou encore le marché de l’Internet.

1 – Etats des lieux et évolution du secteur des télécoms

Le Sénégal a bénéficié des relations privilégiées avec la France et les investisseurs français dans le cadre du développement du secteur des télécommunications après l’indépendance du pays. Ces relations privilégiées ont ainsi permis de développer de nombreux secteurs d’activités dont le secteur des télécommunications. L’industrie des télécommunications au Sénégal est une industrie oligopolistique, on y trouve l’existence de trois opérateurs qui disposent de brevet de télécommunications à savoir, la Société nationale des télécommunications au Sénégal (Sonatel), plus connues sous le nom d’ Orange et qui est le premier opérateur dans le secteur des télécommunications ; ensuite, le second opérateur est le Saga Africa Holdings Limited (SAHL) sous le label Free et enfin le troisième opérateur, Sudatel sous la marque d’Expresso Sénégal et qui dispose de deux technologies à savoir GSM/GPRS/EDGE et UMTS/WCDMA.

En plus des opérateurs privés, il existe un opérateur de service universel (SU) créé en 2007 et qui détient une licence de télécommunication limitée à une seule région du Sénégal qui est le Matam (situé au Nord-Est). Ces opérateurs se partagent ainsi le marché des télécommunications. Nous allons voir les parts de marché occupées par chaque opérateur.

Les parts de marché

L’étude des parts de marché est une bonne manière de comprendre l’évolution du secteur de la télécommunication au Sénégal. Ces données permettent de mieux apprécier les acteurs et les parts de marché que détiennent les acteurs les plus importants sur le marché sénégalais. Le graphique suivant met en avant l’importance et l’évolution du marché des télécommunications de 2020 à 2021.

Le rapport de l’ARTP de 2021 révèle qu’en septembre 2021, les parts d’Orange ont grimpé de 0,32 points (juillet-septembre 2021) et s’établit à 56,01%, suivi de l’opérateur Free, qui a enregistré des parts de marché de 25,54% avec plus de quatre millions de clients puis Expresso avec des parts de marché de 18,44%. Free et Expresso ont respectivement enregistré des chutes de 0,29 et 0,04 points durant cette même période. L’opérateur Hayo a enregistré quant à lui, 0,002% dans le mobile. Notons que l’ARTP calcule les parts de marché en prenant le parc de l’opérateur divisé par le parc global.

Graphique 2 : Évolution des parts de marché

Source : ARTP

Nous pouvons remarquer par le biais de ces graphiques que l’Opérateur qui détient la majorité des parts de marché des télécommunications est Orange avec 56,01% de la part de marché. Le deuxième opérateur qui détient la part la plus importante est FREE avec 25,54% de part de marché. Nous pouvons également remarquer que l’opérateur Orange bénéficie d’une augmentation progressive de part de marché depuis Mars 2021 qui est à 55,03% et qui passe à 56,01% en septembre 2021. Nous pouvons comprendre qu’Orange renforce sa position de leader sur le marché des télécommunications.

1 – Le marché de la téléphonie fixe

Certains opérateurs spécialisés dans les télécommunications œuvrent également dans le domaine de la téléphonie fixe, alors que d’autres se limitent à la téléphonie mobile comme le cas d’Orange. Nous vous présentons ici les grands opérateurs qui partagent le marché de la téléphonie fixe :

  1. Sonatel, est l’opérateur historique des télécommunications au Sénégal, elle a été créée en 1985 par la fusion de deux entités auparavant chargées de la gestion des télécommunications intérieures et extérieures : l’Office des Postes et Télécommunications et Télé Sénégal. La SONATEL est aujourd’hui une société de droit privé depuis sa privatisation de 1997. Elle enregistre 208.684 lignes de téléphonie fixe, elle détient 97,26% de part de marché en septembre 2021.
  2. SAHL, est entré dans le segment de la téléphonie en 2007, après avoir acheté Tigo, qui était présent au Sénégal depuis 1999. Devenu Free depuis 2018, il a un parc de 940 lignes de téléphonie fixe et détient 0,37% de part de marché en septembre 2021.
  3. Expresso Sénégal, filiale du groupe Expresso Télécom Group, Expresso est entrer au Sénégal en 2007 avec un parc de 6 063 lignes de téléphonie fixe et possède 2,37% de part de marché en septembre 2021.

Graphique 3 : répartition des parts de marché

Source : ARTP

Le graphique ci-dessus met en avant la part de marché importante de Sonatel dans le secteur de la téléphonie fixe. Sonatel occupe presque la totalité des parts de marché avec un pic à 99,59% en mars 2021 et une baisse à 97,26% en septembre 2021. D’autres opérateurs commencent à grappiller une petite partie des parts de marché de la téléphonie fixe.

2 – Le marché de la téléphonie mobile

  • Orange : il appartient à la Sonatel et compte 11.059.043 abonnés avec 70% de parts de marché en septembre 2021.
  • Free: il est présent au Sénégal depuis 2007 et enregistre 5.042.118 clients en septembre 2021.
  • Expresso, il est présent au Sénégal depuis 2007, il a un parc de 3.640.650 lignes de téléphonie mobile en septembre 2021.

Graphique 4 : Evolution des parcs par opérateur

Source : ARTP

Nous pouvons constater que Sonatel occupe plus de 11.000.000 de clients sur un marché qui fait environ 19.741.811 de parcs. Sonatel/Orange occupe ainsi 56,01% de la part de marché en septembre 2021. Free occupe ainsi un parc de 5.042.118 qui représente une part de marché de 25,55%. Enfin, l’opérateur Expresso obtient un parc de 3.640.650 ce qui représente près de 18,44%.

3 – Le marché de l’internet

Orange, leader dans le marché sénégalais détient 64,19% de part de marché, en hausse de 0,5 points, quant à Expresso, il a chuté de 0,28 points, détenant donc 10,07% de part de marché. Free aussi a chuté de 0,22 points et donc, il enregistre donc un taux de 25,73%.

Au cinquième sommet africain de l’internet en 2018, le directeur général de l’ARTP annonçait que l’utilisation de l’internet au Sénégal est en pleine expansion et un total d’environ 9,6 millions de personnes l’utilise dans le pays, soit bien plus que la moyenne de la population du pays estimée à 16,97 millions d’habitants. Donc, on voit bien que la population sénégalaise utilise l’internet dans leur vie de tous les jours, d’où un secteur à forte croissance.

Source : ARTP

Grâce à ce graphique, nous pouvons constater que les parts de marché des opérateurs sont extrêmement variées. Orange garde la majorité des parts de marché avec 64,19% en septembre 2021. Free est la deuxième place avec une part de marché de 25,73%. A la troisième place, l’opérateur Expresso prend 10,07% des parts de marché des opérateurs dans le secteur des télécommunications. Nous allons à présent analyser la présence des entreprises étrangères et l’innovation sur le marché des télécommunications.

2 – Présence des entreprises étrangères et innovation sur le marché des télécommunications

L’industrie des télécommunications est un secteur à fort contenu capitalistique, les investissements jouent un rôle important dans l’économie sénégalaise. Les apports technologiques des investisseurs étrangers permettent de faire évoluer le secteur actuel des télécommunications du Sénégal.

2.1 Présentation et analyse des résultats des enquêtes auprès des entreprises étrangères présents au Sénégal

Les entreprises étrangères sont nombreuses à être intéressées par le Sénégal et de nombreuses entreprises étrangères se sont déjà installées dans le pays. Pour mieux apprécier la présence des entreprises étrangères au Sénégal et pour avoir l’avis des représentants de ces entreprises sur le marché sénégalais et les politiques d’attraction des IDE de la part du gouvernement sénégalais, nous avons pris contact avec près de 37 entreprises. Nous avons ainsi consulté des entreprises comme : Lipstick Paris, DG LINK, SENEMECA, Ong Life, Orabanl, MTARGET SENEGAL, GIM GARAGE SARL, Auchan Retail Senegal et bien d’autres entreprises. Le reste du questionnaire et des réponses des 37 entreprises consultées se trouve sur le lien : https://docs.google.com/forms/d/1Nham6qqqIGzGDFQ2W8Rj_4KP7DZLpfea7Ud6HwouYPU/edit#responses.

Dans le cadre de cette enquête, nous avons posé 20 questions auprès des représentants de ces 37 entreprises. Ces 20 questions sont décomposées en 4 grands thèmes : la préférence du marché sénégalais, l’accès au marché, la vérification des hypothèses et le rôle du gouvernement sénégalais dans la promotion des IDE. Dans cette section, nous allons mettre en avant les résultats des enquêtes menées auprès des 37 entreprises étrangères localisées au Sénégal. Nous allons mettre en avant les résultats en prenant en compte les thèmes un à un. Le questionnaire que nous avons mis en place est composé de questions à choix multiples. Les représentants des entreprises étrangères auprès du Sénégal peuvent ainsi répondre aux questions en indiquant leurs degrés d’accord : 1=pas du tout d’accord ; 2= pas d’accord ; 3=indifférent ; 4=d’accord et 5=tout à fait d’accord.

Nous allons commencer par le premier thème de l’enquête qui porte l’intitulé de : préférence du marché sénégalais. Dans ce thème, nous allons essayer de comprendre les raisons qui poussent les entreprises étrangères consultées à s’installer au Sénégal. Ce thème est composé de 4 questions qui concernent la préférence du marché sénégalais selon la vision des entreprises étrangères consultées. La première question se présente comme suit : « mon choix sur le marché sénégalais est lié par les incitations de l’État sénégalais ». À cette question, les 37 représentants des entreprises étrangères répondent comme suit : 1=8,1% ; 2=2,7% ; 3=13,5% ; 4=8,1% et 5=67,6%. La deuxième question sur le thème de la préférence du marché sénégalais se présente comme suit : « Le marché sénégalais est plus avantageux par rapport aux autres marchés des pays de l’UEMOA ». À cette question, les 37 représentants des entreprises consultées répondent comme suit : 1=0% ; 2=5,4% ; 3=2,7% ; 4=21,6% et 5=70,3%. Pour la troisième question du thème de la préférence du marché sénégalais, elle se présente comme suit : « Il y a beaucoup d’avantages sur le marché sénégalais ». À cette réponse, les 36 entreprises étrangères répondent suivant les chiffres suivants : 1 et 2 sont à 0% ; 3=13,9% ; 4=16,7% et 5=69,4%. La dernière question de ce thème est la suivante : « Les inconvénients sont très limités sur le marché sénégalais ». Face à cette question, les 37 représentants des entreprises étrangères consultées ont donné les réponses suivantes : 1=2,7% ; 2=10,8% ; 3=8,1% ;4=43,2% et 5=35,1%. Ces chiffres mettent en avant les raisons de la préférence des entreprises étrangères vis-à-vis du marché sénégalais. Les incitations de l’État sénégalais ont ainsi convaincu 75,7% des 37 entreprises étrangères consultées, ce qui représente 28 entreprises sur les 37 consultées. Le marché sénégalais est plus avantageux par rapport aux autres marchés des pays de l’UEMOA aux yeux de 91,9% des 37 entreprises étrangères consultées. 86,1% des 36 entreprises ayant répondu à la troisième question estiment qu’il y a beaucoup d’avantages sur le marché sénégalais. Les 13,9% restants sont indifférents aux avantages du marché sénégalais, mais sont tout de même installés sur le territoire sénégalais. Enfin, 78,3% des entreprises consultées estiment que les inconvénients sur le marché sénégalais sont très limités. À travers ses réponses et ses chiffres, nous pouvons comprendre que le marché sénégalais est attractif pour les entreprises étrangères. Plus de la majorité, des entreprises consultées se sont installées dans le pays à cause des incitations de l’État sénégalais et des avantages qu’offre le marché sénégalais par rapport aux autres marchés de l’UEMOA.

Le second thème de l’enquête menée auprès des entreprises étrangères installées auprès du Sénégal concerne l’accès au marché sénégalais. Ce thème est composé 3 questions sur l’accessibilité du marché sénégalais. La première question se présente comme suit : « L’accès au marché sénégalais est très allégé par l’État sénégalais ». Par rapport à cette question, les 37 entreprises consultées ont donné les réponses suivantes : 1=0% ; 2=8,1% ; 3=5,4% ; 4=16,2% et 5=70,3%. La deuxième question dans ce thème de l’accès au marché sénégalais est la suivante : « Il n’existe pas beaucoup de barrières à l’entrée du marché sénégalais ». À cette question, les 37 représentants des entreprises étrangères consultées répondent comme suit : 1=5,4% ; 2=2,7% ; 3=8,1% ; 4=10,8% et 5=73%. Enfin, la dernière question à choix multiples dans ce thème est la suivante : « Je n’ai pas rencontré d’obstacles lors de mon installation sur le marché sénégalais ». À cette dernière question de ce thème, les 37 entreprises étrangères consultées ont répondu comme suit : 1=5,4% ; 2=5,4% ; 3=8,1% ; 4=8,1% et 5=73%. À la suite de ses réponses, nous pouvons comprendre que le marché sénégalais est facilement accessible pour les entreprises étrangères. 70,3% des entreprises consultées considèrent l’accès au marché sénégalais comme très allégé. 73% des entreprises étrangères consultées constatent qu’il n’y a pas beaucoup de barrières à l’entrée du marché. Et 73% des entreprises consultées disent ne pas avoir rencontré d’obstacles lors leurs installations. Le marché sénégalais est donc facilement accessible pour les entreprises étrangères et n’oppose que peu d’obstacles à leurs installations au sein du pays.

Le troisième thème de l’enquête menée auprès des 37 entreprises étrangères installées au Sénégal concerne la vérification des hypothèses de notre mémoire. Nous avons posé des questions qui tentent de confirmer ou infirmer les hypothèses sur les déterminants des IDE au Sénégal. Ce thème est ainsi composé de 5 hypothèses à vérifier au niveau des entreprises étrangères consultées. La première hypothèse à confronter à l’avis des 37 entreprises étrangères consultées est la suivante : « L’amélioration de la qualité du capital humain peut attirer plus d’investisseurs étrangers ». Face à cette hypothèse, les entreprises consultées ont apporté les chiffres suivants : 1 et 2=0 ; 3=4,4% ; 4=59,5% et 5=35,1%. La deuxième hypothèse concerne : « Le développement des infrastructures peut contribuer à la promotion des IDE ». À cette hypothèse, les entreprises consultées ont apporté les chiffres qui suivent : 1, 2 et 3=0 ; 4=27% et 5=73%. La troisième hypothèse se présente comme suit : « La réduction du niveau d’endettement est une bonne stratégie pour attirer plus d’IDE ». À la troisième hypothèse, les entreprises consultées ont donné les chiffres suivants : 1=2,7% ; 2=2,7% ; 3=8,1% ; 4=18,9% et 5=67,6%. La quatrième hypothèse de ce thème est la suivante : « La réduction de la pression fiscale est un bon levier pour attirer les investisseurs étrangers ». À cette quatrième hypothèse, les entreprises étrangères consultées ont donné les chiffres qui suivent : 1=13,5% ; 2=2,7% ; 3=2,7% ; 4=5,4% et 5=75,7%. La dernière hypothèse à vérifier dans ce thème est la suivante : « La stabilité du Sénégal peut attirer plus d’investisseurs étrangers ». Cette cinquième hypothèse, les entreprises consultées ont apporté les chiffres suivants : 1, 2 et 3=0 ; 4=18,9% et 5=81,1%. À la lumière de ces chiffres et de ses réponses des 37 entreprises étrangères consultées, nous pouvons comprendre que les 5 hypothèses ont toutes un effet positif sur l’attractivité du Sénégal vis-à-vis des IDE. Cependant, les hypothèses qui provoquent des réponses unanimes auprès des 37 entreprises étrangères consultées sont : le développement des infrastructures et la stabilité du Sénégal. Ces deux hypothèses sont considérées par les 37 entreprises comme les principaux déterminants de l’attractivité du Sénégal face aux IDE.

Le dernier thème abordé dans le cadre des enquêtes que nous avons menées auprès des 37 entreprises étrangères concerne le rôle du gouvernement sénégalais dans la promotion des IDE. Nous souhaitons récolter leurs avis en proposant divers éléments auxquels les 37 entreprises étrangères consultées devaient répondre. Ce thème est composé de 8 points à confronter aux avis des entreprises consultées. Le premier point dans ce thème à confronter aux avis des entreprises consultées est le suivant : « J’ai bénéficié de l’accompagnement de l’État sénégalais lors de mon installation au Sénégal ». À ce premier point, les entreprises consultées apportent les chiffres suivants : 1=78,4% ; 2=8,1% ; 3=5,4% ; 4=8,1% et 5=0%. Le deuxième point que nous avons avancé est le suivant : « L’accompagnement de l’État m’a beaucoup aidé lors de mon installation sur le marché sénégalais ». À ce point, les entreprises étrangères consultées ont apporté les chiffres suivants : 1=70,3% ; 2=10,4% ; 3=8,1% ; 4=8,1% et 5= 2,7%. Le troisième point que nous avons présenté aux entreprises consultées est le suivant : « La politique d’attraction des IDE de l’État sénégalais est efficace ». Les entreprises consultées ont ainsi apporté les chiffres suivants : 1=5,4% ; 2=8,1% ; 3=5,4% ; 4=48,6% et 5= 32,4%. Le quatrième point présenté aux entreprises étrangères consultées est le suivant : « L’avenir de la promotion de l’attractivité des IDE au Sénégal dans les prochaines années est très prometteuse ». À ce quatrième point, les entreprises consultées ont apporté les données suivantes : 1=0% ; 2+2,7% ; 3=8,1% ; 4=51,4% et 5=37,8%. Le cinquième point que nous avons présenté aux 37 entreprises étrangères consultées est le suivant : « Les politiques de la promotion des IDE menées par l’État sont insuffisantes pour attirer plus d’entreprises étrangères ». Les 37 entreprises étrangères consultées ont apporté les chiffres suivants : 1=2,7% ; 2=8,1% ; 3=5,4% ; 4=48,6% et 5=35,1%. Le point suivant concerne : « Les entreprises étrangères ont besoin plus d’appuis de la part du gouvernement ». À ce point, les entreprises consultées proposent les données suivantes : 1=0% ; 2=8,1% ; 3=5,4% ; 4=18,9% et 5=67,6%. Le septième point qui a été présenté aux avis des entreprises étrangères consultées est la suivante : « Il y a des menaces qui pèsent au Sénégal pouvant entraîner la réduction des investisseurs étrangers ». À ce septième point, les entreprises étrangères mettent en avant les résultats suivants : 1=2,7% ; 2=2,7% ; 3=5,4% ; 4=56,8% et 5=32,4%. Enfin le dernier point que nous avons présenté aux entreprises étrangères est la suivante : « On peut y remédier ». À ce dernier point, les entreprises étrangères ont répondu comme suit : 1 et 2=0% ; 3=8,1% ; 4=16,2% et 5=75,7%. À la lumière de ces chiffres, nous pouvons constater que les entreprises étrangères ne bénéficient pas d’aide de la part de l’État sénégalis lors de leurs installations au sein du pays. En effet, 86,5% des entreprises étrangères consultées n’estiment pas avoir reçu d’assistance de la part de l’État sénégalais lors de l’installation. Malgré cela, les 81% des entreprises consultées estiment que la politique d’attraction des IDE de l’État sénégalais est efficace. 83,7% des entreprises consultées reconnaissent cependant que les politiques de promotion des IDE menées par l’État sont insuffisantes pour attirer plus d’entreprises étrangères. 86,5% des entreprises consultées estiment que les entreprises étrangères ont besoin de plus d’appuis de la part du gouvernement sénégalais. 89,2% des entreprises étrangères consultées admettent que des menaces pèsent sur le Sénégal et qui peuvent entrainer une réduction des investisseurs étrangers.

Avec ces résultats et en prenant les enquêtes menées de manière globale, nous pouvons comprendre que le marché sénégalais est un marché attractif pour les entreprises étrangères par rapport aux autres marchés des pays de l’UEMOA. Le marché sénégalais présente de nombreux avantages comme l’accessibilité de ce dernier, l’absence de barrières à l’entrée et l’absence d’obstacles à l’installation. Le gouvernement sénégalais a déjà fait beaucoup d’efforts dans le cadre du développement des infrastructures et le renforcement de la stabilité du pays qui sont des déterminants importants dans l’attraction des IDE. De nombreux efforts sont cependant à fournir en particulier dans l’accompagnement et l’assistance des entreprises étrangères dans leurs installations dans le pays. La politique d’attraction des IDE appliquée actuellement est efficace, mais peut bénéficier d’améliorations pour attirer plus d’investisseurs étrangers. Les entreprises étrangères ont besoin de plus d’appuis et d’assistance de la part du gouvernement sénégalais. Cette insuffisance de l’assistance proposée aux entreprises étrangères peut devenir une menace et entrainer une réduction des investisseurs étrangers.

Cette analyse est intéressante à mener, mais reste incomplète dans le sens où les 37 représentants des entreprises étrangères consultées n’ont pas pu apporter des précisions et des argumentations à ces réponses. La limite de l’utilisation des questions à choix multiples et le nombre d’entreprises consultées ne permettent pas d’approfondir les questions et de donner la possibilité aux entreprises d’argumenter leurs réponses. Il serait intéressant d’accompagner cette analyse par une analyse qualitative permettant aux entreprises d’argumenter brièvement dans leurs réponses.

2.2 Innovation sur le marché des télécommunications

On note quelques entreprises étrangères au Sénégal, plus précisément françaises avec leur délocalisation, par exemple : nous avons le groupe Boléro avec Univeral Music, Canal Plus Overseas au niveau de la télévision numérique terrestre, KTM Advance et SNEG ou encore Voxygen. Ces entreprises apportent leurs technologies et leurs compétences dans le cadre des IDE et favorisent le développement des télécommunications du Sénégal. Ces entreprises permettent également d’hausser la concurrence au sein du pays afin de faire évoluer le secteur des télécommunications.

Au niveau des services financiers, on voit aussi Microcred qui est en train de développer des moyens de transferts d’argent dont la plateforme a déjà été installée à Dakar pour l’ensemble de ses clients en Afrique et en Chine.

Il est important de noter que dans l’économie sénégalaise, l’industrie des télécommunications n’est pas un secteur où l’on voit la présence du capital étranger. Selon le rapport du Recensement Général des entreprises (RGE) de 2016, seul 5,8% des sociétés dans les transports et télécoms ont un capital étranger.

On voit nettement qu’au Sénégal les entreprises étrangères investissent dans le secteur du commerce avec une représentation de 57,9%.

Ce tableau ci-dessous résume les entreprises par branche d’activité avec le pourcentage des actions, le tableau provient du dernier rapport de RGE qui date de 2016.

Tableau 3 : pourcentage des investissements des entreprises par branche d’activité

Par le biais de ce tableau, nous pouvons remarquer que les apports des entreprises étrangères ne sont pas très importants par rapport aux investissements locaux. Les entreprises étrangères ne sont pas promptes à investir dans le secteur des transports et des télécommunications avec des investissements étrangers de 5,8% pour des investissements locaux de 94,2%. Les secteurs les plus importants en termes d’investissements étrangers sont le secteur de l’hôtellerie et les services personnels qui sont respectivement de 14,2% et 9,5%. Nous pouvons ainsi comprendre qu’il est important de chercher à attirer les investisseurs directs étrangers dans les domaines comme le transport et les télécommunications et les autres secteurs où les investissements étrangers sont moins importants.

Partie 2 : Défis et besoins du secteur en termes de formation et de main-d’œuvre au Sénégal

1- Formation

Le gouvernement sénégalais a créé une université cent pour cent virtuel dénommé l’université virtuelle du Sénégal (UVS) en 2014, dans le but de booster le secteur des télécoms, aujourd’hui, l’UVS compte 47365 étudiants et chacun des étudiants dispose d’un ordinateur.

Sur ce point, on peut dire que l’État du Sénégal s’est amélioré en termes d’innovation, et d’ailleurs d’autres unités de formation sont en cours de construction.

On note également la présence de plusieurs écoles de formation des TIC comme l’École Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT) qui est un projet du PNUD et qui forme des diplômés dans les métiers de télécoms, et il y a aussi le Centre de Formation Professionnelle et Technique, ils sont spécialisés dans la formation de techniciens de maintenance et d’intermédiaires d’exécution. D’après le comité de suivi d’insertion de l’ESMT et le suivi des insertions de CFPT, les diplômés obtiennent facilement un emploi après leur cycle de formation. Il est aussi important de noter une diversification des destinations qui accueillent ces diplômés qui peuvent être des sociétés pétrolières, les SSII, les banques ect.

2- Main-d’œuvre

Au cours de l’année 2020, le secteur des télécoms qui est composé des entreprises du secteur des télécoms et les fournisseurs d’accès internet, acteurs clé de l’économie numérique emploient 4,444 salariés avec 73% d’emplois permanents et 27% d’emplois intérimaires. Notons qu’il y a une baisse de 17,07% des effectifs salariés par rapport à 2019, qui peut être expliqués par les conséquences de la pandémie du Covid 19.

Notons aussi que l’établissement des centres d’appels qui se développent très bien au Sénégal contribue massivement à la création d’emplois. Nous pouvons affirmer, de manière directe et indirecte, que le secteur des télécommunications constitue un acteur important du processus de création de richesses au Sénégal.

1 – Sonatel

Cette entreprise occupe une place importante dans le secteur des télécommunications et participe à la création d’emploi dans le pays. La Sonatel emploie plus de quatre mille cinq cents (4 500) personnes au Sénégal, elle contribue fortement dans le secteur de l’emploi au Sénégal.

2 – Free

Bien que moins important que Sonatel, Free occupe également une place importante dans le secteur des télécommunications. Free emploie plus de trois cents (300) salariés et des milliers d’autres emplois indirects pratiquement partout au Sénégal.

3 – Espresso

Espresso emploie plus de deux cent cinquante (250) salariés au Sénégal, mais récemment, il s’est un peu reculé sur son taux de recrutement et d’ailleurs, c’est la raison pour laquelle l’ARTP le reprochait de ne pas avoir investi humainement et technologiquement depuis plusieurs années, et d’avoir même délaissé ses activités au niveau de la téléphonie fixe, d’où une amende de sept (7) milliards de FCFA (10,7 millions d’euros) lui a été infligé en février 2021.

Nous pouvons comprendre que les opérateurs des télécommunications participent à l’évolution du pays par le biais de la création d’emploi. Nous allons à présent passer à la méthodologie et l’analyse des résultats.

  1. Méthodologie

Dans le cadre de méthodologie d’approche utilisée dans cette étude empirique, nous avons choisi de mettre en avant l’approche quantitative. Pour mieux analyser la relation qui existe entre les télécommunications et les IDE, nous allons utiliser la régression linéaire et prendre en considération les IDE et l’évolution des télécommunications qui seront représentés par le nombre d’abonnés dans le secteur des télécommunications, la valeur du marché des télécommunications, la valeur des exportations de services de TIC et le PIB des TIC.

L’analyse de régression linéaire sert à prévoir la valeur d’une variable (Investissements Directs Etrangers IDE) en fonction de la valeur d’une autre variable (évolution des télécommunications). La variable représentant les dont vous souhaitez prévoir la valeur est la variable dépendante (IDE). La variable que vous utilisez pour prévoir la valeur de l’autre variable est la variable indépendante (évolution des télécommunications).

Pour faciliter l’analyse de cette relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications, nous avons mis en avant plusieurs variables à exploiter dans le cadre de l’équation présentée ci-dessous. Nous aurons donc l’équation suivante :

IDE= β1+β2 X+β3 PIB +β4 VT+β5 N+ μ avec

IDE= Investissement direct étranger

X= Exportation

PIB= Produit intérieur brut du secteur

VT= Valeur du marché des télécommunications

N= Nombre d’abonnés

μ= la marge d’erreur

Tableau 4 : L’évolution des télécommunications de 2012 à 2018

Source : Indicateur du développement dans le monde

Le graphique ci-dessus met en avant une vision globale de l’évolution des télécommunications du Sénégal de 2012 à 2019. Étant une vision assez globale de cette période, elle met en avant les IDE sur la période ainsi que les abonnements et les exportations de RIC du Sénégal. Ce graphique permet une vision globale, mais ne permet pas une exploitation des données à la différence du graphique ci-dessous.

Graphique 5 : L’évolution des télécommunications de 2012 à 2018

Nom/Année2012 [YR2012]2013 [YR2013]2014 [YR2014]2015 [YR2015]2016 [YR2016]2017 [YR2017]2018 [YR2018]
Investissements étrangers directs, nets (BDP, $ US courants)220169629.742189278038134.406605375638413.402058377802064.408017248547256.819924-505877698.327787795033244.560535
Exportations de services de TIC (BDP, $ US courants)247698880.445567296016372.996271296216769.236767247698880.445567296216769.236767247698880.445567296216769,237
PIB ($ US courants)17660871725.997718918668644.194119797254643.121217774766636.045919040312815.133720996564751.599423116699808.1723
Total abonnés11906226135842231479503615360307155707711616079716992005
Valeur de la T1191828748.501291728748.514344629001791568748.582394149515271781851 272 526 307,75








Le tableau ci-dessus met en avant les valeurs des variables dans le cadre de l’analyse de la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications. Nous avons pu récolter le récapitulatif de l’évolution des télécommunications basé sur les périodes de 2012 à 2018. Ce tableau énumère ainsi les valeurs des IDE, de l’exportation des services de TIC, le PIB, le total des abonnés et enfin la valeur du part de matché des télécommunications au Sénégal. Ce tableau servira ainsi de base pour la régression linéaire dans cette analyse.

Nous avons ainsi pu mettre en avant la base de nos analyses dans le cadre de la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications. Nous allons à présent passer à la présentation des résultats empiriques et à l’analyse proprement dite de ces résultats.

  1. Résultats empiriques et interprétations

Les résultats suivants représentent les bases d’analyses de notre étude empirique. Ces résultats ne sont pas des données fiables à 100% puisqu’ils présentent certaines incertitudes et doivent être considérés comme des estimations ou des prédictions. Un domaine d’incertitudes reste possible et probable dans les calculs malgré le fait que le système de la régression linéaire est fiable. Nous présentons ainsi les résultats de la régression linéaire avant de passer à l’analyse à proprement dite des résultats.

Pour illustrer la relation entre les IDE et la croissance des télécommunications, on a utilisé la méthode des moindres carrée d’où l’IDE a représenté la variable dépendante et les variables indépendantes représentées par les télécommunications et illustrées par le nombre d’abonnés dans le secteur des télécoms, la valeur du marché des télécommunications, la valeur des exportations de services de TIC.

Nous allons à présent passer à l’interprétation des résultats de la régression linéaire pour mieux comprendre les significations de ces résultats par rapport à notre étude sur la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications. Nous allons commencer par voir les résultats un à un tout en apportant les interprétations de chaque résultat. Nous apporterons ensuite une analyse des résultats.

Dans le graphique portant l’intitulé Model Summary, on a obtenu un R square de 0,999 et R ajusté de 0,994, donc on peut dire que le modèle est bon, d’où il y a une relation entre les variables dépendantes et les variables indépendantes avec juste une marge d’erreur de 0,001. On constate aussi que R square est très proche de R ajusté donc la généralisation du modèle est possible.

À la lumière de ce graphique et de ces résultats, nous avons pu déterminer l’existence d’une relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications renforcée par le R ajusté de 0,994 dans le model Summary. Donc on peut conclure qu’il y a bel et bien une relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications, alors l’accroissement des IDE favorise bien la croissance des télécoms.

En prenant en compte cette étude, il est nécessaire de revoir la politique actuelle du gouvernement Sénégalais en améliorant l’attractivité du secteur des télécommunications aux yeux des investisseurs étrangers. Il est important que le gouvernement sénégalais s’investît davantage dans le secteur des télécommunications pour attirer plus d’investissements directs étrangers, pour ce faire, il doit octroyer plus de licence de télécoms pour que la concurrence soit plus dense et que les prix baissent afin que les ménages en profitent et que les entreprises étrangères puissent s’investir dans le pays. Les analyses ont montré l’importance du secteur des télécoms dans les IDE, donc force est de constater qu’on ne peut pas attirer plus d’IDE sans pour autant s’investir dans la technologie. Nous avons pu voir que les parts de marché des télécommunications sont en majorité détenues par une seule entreprise (Sonatel/Orange). Ce monopole des parts de marché limite l’évolution des télécommunications et à ce que nous avons vu, elle limite également l’attraction des IDE dans ce secteur. Pour faciliter l’attraction des IDE, il est important pour le gouvernement sénégalais d’investir un peu plus dans le domaine des télécommunications.

Certes, l’ARTP joue bien son rôle, mais dans une industrie oligopole, il est difficile pour les consommateurs d’en tirer profit, car les entreprises eux même dirigent le marché et fixent leurs règles, et c’est ce qu’on constate dans le marché des télécoms au Sénégal. Il n’y a que l’opérateur leader la Sonatel qui dirige le marché et obtient toujours la plus grande part de marché, les autres opérateurs le suivent sur toutes ses démarches, donc il est temps de mettre fin à cette monopolisation du marché, en octroyant plus de licences à d’autres opérateurs et de faire en sorte que la concurrence soit loyale.

Nous avons ainsi pu mettre en avant la relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications. Nous avons également mis en exergue la comparaison entre les avis des personnes interviewées et les recherches que nous avons effectuées. Nous allons à présent passer au dernier chapitre de notre ouvrage : le modèle économique. Nous y aborderons la présentation du modèle principal et le choix des variables explicatives.

Chapitre IV : Modèle économique

Dans ce chapitre, nous mettrons en avant tout d’abord la présentation du modèle principal et le choix des variables explicatives du modèle. Nous mettrons ensuite en exergue l’hypothèse du modèle à vérifier et les interprétations des résultats.

Section 1 : Présentation du modèle principal et choix des variables explicatives du modèle.

Dans le cadre de notre étude, il est nécessaire de présenter un modèle principal afin de mieux évaluer l’importance des déterminants des IDE dans le cadre de l’amélioration de l’attractivité du pays face aux IDE. Nous avons pu compris lors de nos recherches qu’il existe de nombreux déterminants des IDE. Ces déterminants seront ainsi évalués pour comprendre les déterminants des IDE les plus importants pour le Sénégal. Lors de nos recherches et de nos enquêtes, nous avons compris que l’attraction des IDE dépende de nombreux déterminants. Lors de nos enquêtes, les personnes interviewées ont ainsi proposé des déterminants des IDE comme le capital humain, le taux d’endettement ou encore l’ouverture internationale. Dans ce chapitre, nous allons tenter de définir et d’évaluer l’importance des déterminants des IDE dans le cadre de l’optimisation de l’attractivité des IDE au Sénégal. Pour y arriver, nous allons utiliser un modèle principal qui servira de point d’analyse des déterminants des IDE.

I – Spécification du modèle et résultats attendus

Dans le cadre de ce choix de modèle principal, il est important de définir les éléments nécessaires comme la variable dépendante, les variables explicatives. Pour la spécification du modèle, nous mettrons en évidence les variables explicatives, les signes attendus, mais aussi la forme mathématique du modèle.

Nous allons ainsi présenter chaque élément pour mieux comprendre la logique du modèle principal et ainsi définir la variable dépendante IDE. La forme mathématique sera la base pour comprendre les déterminants des IDE. Nous avons choisi de confronter 6 déterminants des IDE pour comprendre leurs influences dans l’amélioration de l’attraction des IDE.

L’équation suivante met en avant les déterminants des IDE dans l’attraction des IDE pour le Sénégal. La forme mathématique sera :

IDEt = C + α1PIBt + α2OUVt + α3INFRt + α4CHt + α5TEt + α6QINSt + εt

Dans le cadre de la forme mathématique, cette dernière doit respecter certaines conditions afin que la forme mathématique soit valide et exploitable. Il est donc important de prendre en compte les conditions suivantes : α1>0, α2>0, α3>0, α4>0, α6>0 et α5<0

Il est également important de bien définir les variables qui sont prises en compte dans la forme mathématique. Nous allons ainsi présenter la variable dépendante ainsi que les variables explicatives faisant partie de la forme mathématique mentionnée ci-dessus.

– IDE qui représente la variable dépendante. Elle est exprimée par les mouvements annuels d’IDE nets rentrants au Sénégal en % du PIB au temps t.

Pour les variables explicatives, nous avons choisi de mettre en avant les déterminants des IDE qui sont répétés lors de nos recherches et lors de nos enquêtes auprès des professionnels en charge des IDE au Sénégal. Pour les variables explicatives à exploiter dans la forme mathématique, nous allons retenir :

  1. C qui représente la constante qui peut capturer l’effet d’autres facteurs non spécifiés dans le modèle. Cette variable représente tous les facteurs qui peuvent influencer l’attractivité des IDE auprès du Sénégal et qui n’ont pas été retenus comme variable explicative. Nous pouvons citer par exemple : le pouvoir des syndicats mentionnés par l’Interviewé 1 lors de nos enquêtes ou encore la réduction des impôts au profit des investisseurs. Ces autres facteurs ne sont pas retenus, car leurs impacts restent moins importants que les impacts des variables explicatives retenues.
  1. PIB qui représente la taille du marché. Elle est mesurée par le Produit Intérieur Brut réel du pays d’accueil. Une taille de marché importante est un atout indéniable pour un pays d’accueil et les investisseurs étrangers sont souvent à la recherche d’un marché important afin de pouvoir écouler leurs produits. Le signe attendu est positif puisqu’il a un effet positif sur l’IDE. Si la taille de marché est importante alors les investisseurs seront plus intéressés à investir dans le pays d’accueil d’où la nécessité que le signe attendu doit positif pour cette variable.
  1. OUV qui est l’ouverture commerciale, c’est un flux important des IDE, le signe attendu est positif sur l’IDE. Pour rappel, l’OUV est calculée par le montant total des exportations et des importations des biens et services rapportés au PIB. Beaucoup d’auteurs ont rapporté son lien significatif avec les IDE, Assiedu 2002 et Morrisset 2000. L’ouverture commerciale est également un des déterminants des IDE les plus récurrents que nous avons collecté lors de nos enquêtes. Une ouverture commerciale peut ainsi avoir un effet positif sur les IDE.
  1. INFR qui est l’approvisionnement des infrastructures dans le pays. D’après les études empiriques d’Assidu, un signe positif est attendu de cette variable sur les IDE. De plus, lors de nos enquêtes, les personnes interviewées mettent en avant la nécessité de l’amélioration de la qualité des infrastructures comme un moyen d’attirer l’attention des investisseurs.
  1. CH qui représente la présence du capital humain disponible dans le pays. Le signe attendu est positif par rapport aux IDE. Le capital humain est également un déterminant important pour faciliter l’attraction des IDE dans un pays. L’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre permet de concurrencer les autres pays à la recherche des IDE en proposant une main-d’œuvre qualifiée apte à fournir des services et des compétences appropriées suivant les besoins des investisseurs et de leurs entreprises.
  1. TE qui représente le d’endettement du pays d’accueil. Le taux d’endettement est également un point important à retenir pour les pays qui cherchent à attirer les investisseurs étrangers. Un taux d’endettement bas met en avant le fait que le pays reste solvable et que le gouvernement en place assure une bonne gouvernance de ses ressources. Il a un effet négatif sur l’IDE.
  1. QINS qui représente la qualité des institutions du pays hôte. Les institutions au sein d’un pays représentent le pays aux yeux des investisseurs. Si une institution assure des prestations de qualité, de la transparence dans leurs procédures et facilite les interactions entre le gouvernement et les investisseurs, ces derniers auront plus envie d’interagir avec le pays qu’avec d’autres pays dans lesquels les institutions sont moins compétentes. QINS a un effet positif sur les investissements directs étrangers.
  1. εt représente le terme d’erreur.

Ces variables explicatives permettent de mieux apprécier les points à améliorer pour un pays comme le Sénégal qui cherche à attirer plus d’investisseurs étrangers. Dans cette optique, il est important de savoir améliorer ces variables pour améliorer l’attractivité du pays face aux IDE.

Présentation des variables

Tableau 5 : présentation des variables et les signes attendus

VariableNom VariableSigne attendu
PIBProduit intérieur brutPositif
OUVOuverture commercialePositif
INFRInfrastructuresPositif
CHCapital HumainPositif
TETaux d’endettementNégatif
QINSQualité des institutionsPositif

Le tableau ci-dessus présente un récapitulatif des variables explicatives, tout en mettant en avant les signes attendus face à l’attraction des IDE. Si le signe attendu est positif, il s’agit d’une variable explicative qu’il faudra chercher à augmenter et qui a un effet positif sur l’attraction des IDE. Dans le cas contraire, si l’effet attendu est négatif, il est nécessaire de chercher à réduire cette variable afin d’optimiser l’attraction des investisseurs étrangers.

Nous avons ainsi pu mettre en exergue la spécification du modèle et les résultats attendus dans le cadre de notre modèle principal. Nous avons également présenté les variables explicatives, la variable dépendante et la forme mathématique que nous allons exploiter. Nous allons à présent passer la justification des choix des variables explicatives du modèle.

II – Choix des variables explicatives du modèle.

Nous avons présenté les variables explicatives qui entreront en compte dans le modèle économique que nous avons choisi. Il est cependant important de justifier le choix de ces variables afin faciliter la compréhension du modèle principal et sa pertinence.

Selon la revue de la littérature réalisée sur les flux des investissements directs étrangers, les facteurs déterminants des investissements directs étrangers sont le PIB, l’ouverture commerciale, les infrastructures, la main-d’œuvre, le niveau de l’endettement et la qualité des institutions donc nous allons faire une synthèse empirique à partir de ces six hypothèses pour voir leur impact sur les IDE au Sénégal.

Nos recherches et nos enquêtes nous ont menés à définir les principaux déterminants des IDE pour le Sénégal. Nous avons pu dégager plusieurs déterminants semblant être intéressants à traiter, mais qui au final n’apporte pas de réel impact dans l’attraction des IDE comme par exemple la réduction des impôts. Cette stratégie est intéressante puisqu’elle permet d’attirer les investisseurs, mais son impact n’est pas visible sur le long terme. En effet, la réduction des impôts est une stratégie qui ne peut pas être appliquée sur le long terme, car elle finira par nuire au pays d’accueil. Les impôts représentent des sources de fonds importants pour les gouvernements et pour les actions que ce dernier doit mener au profit de la population.

1. Le PIB

Le PIB par habitant est une variable qui indique de niveau de développement d’un pays et suggère l’efficience économique et la productivité du pays. Un signe positif est attendu entre PIB par habitant et IDE. Un PIB par habitant élevé permet de mieux apprécier le revenu réel de la population et peut devenir un atout pour les entreprises étrangères qui souhaitent investir dans le pays et bénéficier du marché local.

2. L’ouverture commerciale

Nous avons choisi l’ouverture commerciale, car elle apparaît comme étant l’élément le plus robuste sur les déterminants des IDE, et beaucoup de chercheurs ont trouver son lien direct avec l’attraction des IDE. Nous pouvons prendre l’exemple des études théoriques et empiriques des chercheurs Campos et Kinoshita 2003 qui ont trouvé un lien positif entre l’affluence des investissements directs étrangers et l’ouverture commerciale. L’ouverture sur le marché extérieur s’intéresse particulièrement aux tendances des exportations et des importations.

3. Les infrastructures

Les infrastructures jouent un rôle essentiel dans les investissements directs étrangers, pour que les firmes multinationales investissent dans un pays, ils vont s’assurer que les infrastructures sont en bonnes conditions, car cela réduit les coûts de transport et facilite les déplacements des biens. En d’autres termes, nous pouvons dire que les entreprises étrangères privilégient les économies qui ont un bon niveau d’infrastructures. Le développement des infrastructures participent à rendre un pays attrayant pour les investisseurs. Plus le pays dispose des infrastructures appropriées : des ports ou des moyens de transport efficace, plus les investisseurs voudront bénéficier de ses infrastructures pour faciliter la réalisation de ses activités et assurer la pérennité de leurs activités dans le pays.

4. Le capital humain

On ne peut pas attirer plus d’investisseurs étrangers en ayant une main-d’œuvre faible ou qui n’est pas assez expérimentée, puisque les entreprises étrangères ne peuvent pas expatrier tout leur personnel, ils auront besoin d’une main-d’œuvre sur place bien assez. Donc, la qualité des ressources peut attirer les investisseurs étrangers. Mais il est important de noter que toutes les études empiriques concernant l’impact du capital humain sur les flux d’IDE entrant ne vérifient pas toujours cette assertion théorique. D’ailleurs, les chercheurs Cheng et Kwan (2000), argumentent que la variable relative à l’éducation qui est exprimée par le taux de scolarisation primaire n’a pas un impact positif et significatif sur les IDE, et donc Cheng et Zhao (1995) se sont abouti au même résultat.

5. Le taux d’endettement

Pour attirer plus d’investisseurs, le pays doit maintenir le taux d’endettement à un niveau inférieur, car si le pays est trop endetté cela décourage les investisseurs étrangers, donc c’est une variable à surveiller de prés. En d’autres termes, le taux d’endettement nous donne des informations par rapport aux risques d’insolvabilité d’un pays.

6. La qualité des institutions

La qualité des institutions est un élément crucial dans l’attraction des investissements directs étrangers, un pays qui n’est pas stable ou qui est corrompu sera difficile à attirer les investisseurs étrangers. La stabilité politique et la lutte contre la corruption peuvent ainsi favoriser l’amélioration de la qualité des institutions. Du coté des investisseurs, la qualité des institutions permet d’avoir une transparence dans les dépenses et les charges relatives à ses investissements.

7. La pression fiscale

La pression fiscale permet de proposer des réductions fiscales importantes sur une période déterminée afin d’attirer des investisseurs étrangers et faciliter l’installation des entreprises étrangères. Cependant, cette pression fiscale n’est pas une stratégie viable sur le long terme à cause des pertes engendrées par cette dernière pour le Sénégal en matière de réduction des recettes fiscales.

Section 2 – Hypothèse du modèle à vérifier et interprétations des résultats

I – Méthode d’estimation

Afin de pouvoir vérifier les hypothèses du modèle économique, il est important de se baser sur des analyses statistiques. Pour la méthode d’estimation, nous comptons utiliser la méthode de régression linéaire avec plusieurs variables avec le logiciel SPSS et notre base de données seront les rapports de la Banque Mondiale, de la CNUCED, de la BCEAO et des Fonds Monétaire International (FMI).

Nous allons ainsi présenter les résultats de nos analyses par rapport à la méthode d’estimation via la méthode de régression linéaire. Les résultats des analyses dans la méthode de régression linéaire ne sont pas des données à 100% fiables. Cependant, ces résultats sont les proches de la réalité en prenant en compte une certaine marge d’erreur lors de sa réalisation et de la récolte des données.

Dans le cadre de notre étude et de la récolte de nos données, nous avons utilisé les informations des entités comme la Banque mondiale, la CNUCED, la BCEAO et enfin les FMI. Le tableau en annexe (Annexe ) met en avant les données récoltées de l’année 2000 à l’année 2021 pour le cas du Sénégal. Ce tableau met en avant les IDE : Investissements Directs Etrangers ; PIB : Produit Intérieur Brut ; OUV : Ouverture Commerciale ; INFR : Qualité des infrastructures ; CH : Capital humain ; TE : Taux d’endettement ; QINS : Qualité des institutions et PF : Pression fiscale. L’objectif est de comprendre la corrélation entre les IDE et les autres variables mentionnées ci-dessus.

Les déterminants des IDE sont les caractéristiques propres du pays, donc leurs évolutions déterminent d’une manière prédominante les flux d’IDE. Donc, normalement, l’estimation du modèle de l’IDE doit trouver une corrélation entre les déterminants des IDE et les caractéristiques économiques et politiques du Sénégal. En d’autres termes, les signes attendus des coefficients des facteurs explicatifs sont soit positifs soit négatifs comme nous l’avons démontré au niveau de la revue des déterminants des IDE.

II – Interprétation des résultats

Après calcul et validation des résultats, nous ferons l’interprétation d’une manière générale des déterminants des IDE pour voir si les résultats attendus sont identiques aux résultats trouvés, ensuite, nous ferons l’interprétation de chaque variable pour voir son impact sur les IDE. L’objectif est d’avoir plus de visibilité au niveau des variables qui amènent les firmes multinationales à investir au Sénégal.

Par rapport aux résultats des analyses sur SPSS, nous pouvons à présent mettre en avant les interprétations de ces résultats afin de dégager les tendances en matière d’attractivité du Sénégal par rapport aux variables explicatives. Nous avons choisi de traiter 7 variables à évaluer dans l’attractivité des IDE pour le Sénégal :

IDE : Investissements Directs Etrangers – variable indépendante

Les variables indépendantes sont les suivantes :

PIB : Produit Intérieur Brut

OUV : Ouverture Commerciale

INFR : Qualité des infrastructures

CH : Capital humain

TE : Taux d’endettement

QINS : Qualité des institutions

PF : Pression fiscale

Le résultat global présente une valeur significative de R square égal à 0,941 montrant que la variable la plus dépendante explique la variation de 94,1 % des IDE avec seulement 3,6 % de marge d’erreur, ceci confirme la capacité du modèle à prédire la relation entre la variable dépendante (IDE) et les autres variables indépendantes (PIB, OUV, INFR, CH, TE, QINS, PF).

On a obtenu un R square de 0,941, étant très proche de 1 avec un R Square ajusté de 0,905, donc on peut dire que le modèle est bon, d’où il y a une relation entre la variable dépendante et les variables indépendantes avec une marge d’erreur de 0,036. On constate aussi que R square (0,941) est très proche de R ajusté (0,905) donc la généralisation du modèle est possible. La valeur Durbin – Watson de 2,243 est proche de 2, ce qui signifie qu’il n’y a pas de problème d’autocorrélation, donc le modèle est adapté et fiable.

Nous pouvons ainsi constater que les résultats donnés par l’analyse sur SPSS sont fiables avec une marge d’erreur minime de 3,6%. Cette marge est très petite et permet de mieux apprécier la corrélation entre la variable dépendante et les variables indépendantes.

Pour rappel, la corrélation de Pearson est significative si la valeur du coefficient est accompagnée d’astérisques (toujours compris entre -1 et 1). Donc, sur le tableau des corrélations, on a le PIB (0,834), l’ouverture Commerciale (0,605), le Capital Humain (0,648) , le Taux d’endettement (0,562), la qualité des institutions (0,490) et la pression fiscale (0,697) qui ont une corrélation significative avec les IDE, donc tous les déterminants qu’on a pris en compte ont un impact significatif sur les IDE à l’exception de la qualité des infrastructures qui ne se corrèle pas significativement avec les IDE, avec une valeur de 0,239, mais elle a un impact positif sur les IDE, bien vrai que ce n’est pas assez significative.

On constate aussi que le taux d’endettement et la pression fiscale n’ont pas d’impact négatif sur les IDE, puisque leurs valeurs sont positives. L’interviewé 1 l’avait souligné aussi lors de notre entretien, il ne voyait pas la relation entre les IDE et la pression fiscale, il était plus d’accord sur la relation entre les IDE et le pouvoir des syndicats, donc, ce tableau de corrélation le montre bien. Pour le taux d’endettement aussi, on ne voit pas son effet négatif sur les IDE, ce qui veut dire que sur la période 2000 à 2021 les investisseurs étrangers ne se sont pas basés sur le niveau d’endettement du Sénégal pour décider s’ils doivent installer au Sénégal ou non.

Au début de notre mémoire, nous avons posé 5 hypothèses à vérifier et confronter aux résultats des analyses que nous avons mené. Les 5 hypothèses que nous nous sommes posées sont les suivantes :

H1 : Augmenter la qualité du Capital Humain

H2 : Développer les infrastructures

H3 : Réduire le taux d’endettement

H4 : Réduire la pression fiscale

H5 : Ouverture sur le marché extérieur.

A la lumière de nos analyses, nous pouvons confronter les hypothèses à la réalité des données collectées depuis les années 2000 jusqu’à l’année 2021 pour le cas du Sénégal. Pour l’hypothèse 1, nous pouvons comprendre que l’augmentation de la qualité du capital humain favorise l’attraction des investisseurs étrangers. L’indice pour la variable CH est de 0,648 et pour que la variable CH influe positivement sur l’attraction des IDE, cette dernière doit être positive, ce qui est le cas.

Pour l’hypothèse 2, nous avons constaté que l’indice pour cette variable lors de nos analyses est de 0,239. Pour que la qualité des infrastructures puisse avoir une influence positive sur l’attraction des IDE, cette dernière doit être positive, ce qui est le cas pour le Sénégal. L’hypothèse 2 est donc vérifiée.

L’hypothèse 3 met en avant l’importance de la réduction du taux d’endettement pour améliorer l’attractivité du Sénégal en matière d’IDE. Pour que le taux d’endettement soit impactant et puisse influer positivement les IDE, l’indice doit être négative. Cependant, nous remarquons que le tableau des corrélations affiche un indice de 0,562 qui est un indice positif. La réduction du taux d’endettement n’influence pas positivement dans l’amélioration de l’attractivité des IDE pour le Sénégal. L’hypothèse 3 est ainsi erronée.

L’hypothèse 4 met en avant l’importance de la réduction de la pression fiscale pour attirer les investisseurs étrangers. Dans le tableau des corrélations, nous pouvons constater que l’indice associé à cette variable est de 0,697. Pour que la variable PF puisse influencer positivement l’attractivité du Sénégal vis-à-vis des IDE, il faut que l’indice soit négatif, ce qui n’est pas le cas dans notre analyse. Ainsi l’hypothèse 4 n’est pas vérifiée.

Enfin, la dernière hypothèse est que l’ouverture sur le marché extérieur permet d’attirer plus d’investisseurs étrangers. Lors de l’analyse sur SPSS, nous pouvons remarquer que l’indice pour la variable est de 0 ,605. Pour que la variable OUV puisse influencer positivement l’attractivité des IDE pour le Sénégal, ce dernier doit être positif, ce qui est le cas. Nous pouvons ainsi confirmer que l’ouverture sur le marché extérieur participe à améliorer l’attractivité des IDE.

A la lumière de ces éléments et de ces analyses, nous pouvons comprendre que l’attractivité du Sénégal par rapport aux IDE dépend de nombreux facteurs déterminants comme : PIB : le Produit Intérieur Brut ; OUV : l’Ouverture Commerciale ; INFR : la Qualité des infrastructures ; CH : le Capital humain ; TE : le Taux d’endettement ; QINS : la Qualité des institutions et PF : la Pression fiscale. Cependant, les résultats mettent en avant les deux facteurs qui n’ont pas vraiment d’impact sur les décisions d’investissements sur le territoire Sénégalais sont la pression fiscale et le taux d’endettement.

Conclusion

Tout au long de cette étude, nous avons tenté de mettre en avant l’importance des IDE dans l’économie d’un pays. Notre étude s’est concentrée particulièrement sur le cas du Sénégal.

En s’appuyant sur les travaux qui existent et avec les entretiens avec les professionnels de l’investissement et nos enquêtes de terrains, on a mené cette étude dans le but de connaître les facteurs qui influencent positivement ou négativement les investissements directs étrangers au Sénégal. Le premier chapitre était concentré sur la place des IDE dans la littérature, ensuite dans le deuxième chapitre, avec l’appui des acteurs de l’investissement et des journalistes économiques et nos enquêtes sur le terrain nous avons décrit les facteurs et déterminants des IDE au Sénégalais, et en troisième chapitre nous avons fait une analyse et évaluation des IDE en Sénégal pour avoir une idée claire du rôle du gouvernement dans l’attraction des IDE en faisant un état des lieux des IDE au Sénégal puis en décrivant le lien qui existe entre IDE et l’évolution des télécoms, et enfin en quatrième chapitre nous avons mis en évidence le modèle économique en utilisant la méthode de régression linéaire à multiples variables pour mieux comprendre les facteurs qui sont plus ou moins significatifs dans l’attraction des IDE.

Il est important de noter, qu’il y a d’autres facteurs qui peuvent influencer les investissements directs étrangers dont nous n’avons pas présenté dans notre étude, comme la capacité interne d’investissement qui est mesurée par la FBCF, qui peut exercer un impact positif, puisqu’elle représente la capacité interne d’investissement du pays hôte.

Au début de ce mémoire, nous nous sommes posé plusieurs questions sur les facteurs déterminants des IDE pour le Sénégal et les moyens d’améliorer l’attractivité du pays vis-à-vis des IDE. Nous nous sommes posé la question principale suivante qui a servi de base à notre étude :

HORIZONS UNIVERSITY

PROPOSITION POUR LA THESE

Nom et prénom de l’étudiant DBA ou PhD (1ère année) Année scolaire

Titre de la thèse Date :

Horizons University © 2020

3 Quels sont les moyens à adopter pour améliorer l’attractivité du Sénégal en Investissement Directs Étrangers ? Nous sommes à présent aptes à fournir des réponses intéressantes et pertinentes à cette question compte tenu de nos recherches et des enquêtes que nous avons menées. Mais répondre efficacement à cette question, il est important de donner des réponses aux questions liées à la problématique ci-dessus. La première question liée à la problématique est la suivante : Quels sont les principaux facteurs et déterminants qui favorisent l’IDE au Sénégal ? Nous pouvons ainsi confirmer que les principaux facteurs déterminants qui favorisent l’IDE au Sénégal sont : le Produit Intérieur Brut, la qualité des institutions, la qualité des infrastructures, le capital humain et l’ouverture commerciale. Pour la deuxième question liée à la problématique, elle se présente comme suit : Quel est le rôle du gouvernement en faveur de la promotion des IDE au Sénégal ? Par rapport à cette, question, nous avons pu comprendre que le gouvernement sénégalais est le principal acteur dans la promotion des IDE au Sénégal avec les diverses stratégies qu’il peut mettre en œuvre au sein du pays. Le gouvernement sénégalais a le rôle d’initiateur et de surveillant des politiques de promotions relatives aux IDE. Il doit également assurer la continuité des efforts initiés par les gouvernements précédents. Enfin, pour répondre à la question principale de notre mémoire, nous pouvons citer les moyens suivants pour améliorer l’attractivité du Sénégal vis-à-vis des IDE : l’amélioration de la qualité des infrastructures, l’optimisation de la qualité du capital humain, l’augmentation et le renforcement de la qualité des institutions et enfin l’amélioration de l’ouverture commerciale et l’ouverture sur le marché extérieur.

Le Sénégal possède actuellement un environnement qui est très stable et qui est bon pour une politique de croissance économique et qui peut être booster avec une bonne politique des investissements directs étrangers, certes il y a de multiples menaces comme la situation au Mali qui est un voisin très proche du Sénégal ou bien encore la crise casamançaise (région située dans le sud du Sénégal) qui présente toujours des tensions entre l’État sénégalais et les rebelles, mais nous pensons que ces phénomènes ne doit pas arrêter l’État dans sa quête de recherche de croissance accéléré et rapide. Avec la création du Plan Sénégal Émergent (PSE) qui est une stratégie décennale sur la période 2014-2023, adossée à une vision, celle d’un Sénégal émergent à l’horizon 2035 à travers trois axes stratégiques qui sont la transformation structurelle de l’économique et de la croissance, le capital humain, la protection sociale et le développement durable et la gouvernance, institutions, paix et sécurité, le Sénégal peut se confronter à tous les défis et se placer parmi les meilleures économies de l’espace UEMOA avec une croissance à deux chiffres. C’est l’objectif principal du chef de l’État et nous pensons avec de la rigueur, on y arrivera.

Bibliographie

Alfaro,  L.,  Chanda,  A.,  Kalemli Ozcan,  S.,  Sayek,  S.  FDI  and  economic  growth:  the role of local financial markets, 2004, Journal of International Economics, vol 64, 89-112 p.

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  1. Valeur de la pression fiscale, https://fr.countryeconomy.com/impots/pression-fiscale/senegal
  1. Zouhour Karray, Sofiane Toumi, Investissement Direct Étranger et Attractivité Appréciation et enjeux pour la Tunisie, revue d’économie régionale & urbaine, 2007/3 (octobre), pages 479 à 501

Table des matières

Introduction…………………………………………………………….12-16

Chapitre I : Place des IDE dans la littérature économique………….17-63

Section 1 : Les Fondements théoriques……………………………….17-27

I – L’approche éclectique de Dunning (le paradigme OLI)…………..…19-23

1. Les avantages spécifiques de la firme (Ownership)………………..21

2. Les avantages spécifiques de la localisation (Location)………..21-22

3. Les avantages spécifiques d’internalisation (Internalizarion)….22-23

II – L’approche pull factor……………………………………………….24-27

Section 2 : Les études empiriques sur les déterminants des IDE……28-36

I – Les déterminants économiques des IDE…………………………..37-47

1. Le capital humain……………………………………………………..37-40

2. Les infrastructures…………………………………………………….40-42

3. Le taux d’endettement…………………………………………………42-43

4. La pression fiscale…………………………………………………….43-45

5. L’ouverture sur le marché extérieur…………………………………..45-47

II – Les déterminants non économiques des IDE…………………….48-63

1 – Les déterminants institutionnels…………………………………….49-58

  1. Optimisation des institutions en place…………………………50-52
  2. Mettre en œuvre des institutions favorisant la croissance économique…………………………………………………………..52-56
  3. Appliquer les institutions déjà en place………………………..56-58

2 – La qualité des institutions……………………………………………58-63

  1. Redorer l’image des institutions africaines……………………58-59
  2. Optimisation de l’indice de bonne gouvernance………………59-62
  3. Revoir les institutions facilitant la promotion des investissements…………………………………………………………..62-63

Chapitre II : Facteurs et déterminants des IDE au Sénégal………..64-134

Section 1 : Les facteurs d’attractivités des IDE au Sénégal……………64-123

I – L’attractivité des IDE au Sénégal……………………………………65-86

1. Orientation vers le développement de l’attractivité des IDE……66-67

2. Ouverture au marché extérieur…………………………….……67-70

3. Renforcement de la recherche d’IDE……………………………70-72

4. Ouverture commerciale pour attirer les IDE……………….……72-73

5. Amélioration des flux des IDE…………………………….……74-80

6. Concurrencer les pays les plus performants en matière d’IDE….80-84

7. Optimisation de la qualité des institutions………………………84-86

II – Les facteurs déterminants des IDE au Sénégal…………………….86-123

1. Incitations de l’Etat sénégalais pour les IDE………..…………..90-97

2. Taux d’endettement du Sénégal……………………………….97-106

3. Incitations fiscales et douanières…………………………….106-115

4. Capital humain………………………………………………..115-123

Section 2: Etudes Comparatives des IDE au Sénégal et les autres pays de l’UEMOA……………………………………………………………..123-134

I – Démarche méthodologique…………………………………………123-131

II – Analyse et interprétation des résultats……………………………132-134

Chapitre III: Analyse et évaluation des politiques sénégalaises en faveur de la promotion des IDE……………………………………………135-178

Section 1: Etats des lieux……………………………………………..135-140

I – L’évolution des indicateurs des flux d’IDE……………………….136-138

II – Le rôle de l’État dans la compétitivité des IDE……………………138-140

Section 2: Promotion des IDE et émergence des télécommunications au Sénégal……………………………………………………………………..140-178

I – Les objectifs stratégiques de la promotion des IDE……………….141-154

II – La relation entre IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal……………………………………………………………………..154-178

Partie 1 : L’impact des IDE dans le secteur des télécommunications…156-170

1. Etats des lieux et évolution du secteur des télécoms…………157-162

2. Présence des entreprises étrangères et innovation sur le marché des télécommunications………………………………………..………….163-170

Partie 2 : Défis et besoins du secteur en termes de formation et de main-d’œuvre au Sénégal……………………………………………………170-170

  1. Méthodologie ………………………..………………………172-175
  2. Résultats empiriques et interprétations………………………175-178

Chapitre IV: Modèle économique ………………………………….179-192

Section 1: Présentation du modèle principal et choix des variables explicatives du modèle………………………………………………………..179-187

I – Spécification du modèle et résultats attendus………………………179-184

II – Choix des variables explicatives du modèle………………………184-187

Section 2 – Hypothèse du modèle à vérifier et interprétation des résultats…………………………………………………………………….187-192

I – Méthode d’estimation………………………………………………187-189

II – Interprétation des résultats…………………………………………189-192

Conclusion……………………………………………………………193-194

Références Bibliographique…………………………………………195-199

Annexes

Annexe 1 : Questionnaire de l’entretien et d’enquête sur le terrain

Questionnaire de l’entretien semi-directif administré aux acteurs de la promotion des investissements du Sénégal

Approche qualitative

Rôle de l’État

1 – Comment le gouvernement peut-il améliorer l’image du Sénégal pour attirer plus d’investisseurs étrangers?

2 – Comment évaluez-vous les stratégies adoptées par l’État sénégalais en faveur de la promotion des IDE?

3 – Pensez-vous que l’État sénégalais utilise suffisamment des canaux efficaces pour l’attraction des IDE?

4 – Quels sont les objectifs stratégiques de l’État sénégalais par rapport à la promotion des IDE?

5 – Quelles sont les politiques d’incitations mises en place par l’État pour attirer plus d’IDE?

6 – L’État utilise-t-il un dispositif de suivi et d’amélioration des performances pour une meilleure promotion des IDE?

7 – Quels sont les moyens mises en œuvre par l’État sénégalais pour la promotion de l’attractivité des IDE? voir les retombés et les perspectives?

8 – Comment peut-on améliorer l’efficacité de l’État pour mieux attirer les IDE?

Déterminants des IDE

9 – Pensez-vous que la politique de réduction des impôts au profit des investisseurs étrangers peut attirer plus d’investisseurs étrangers?

10 – Comment peut-on améliorer la couverture et la qualité des infrastructures pour une bonne promotion des IDE?

11 – Quel est l’impact de la réduction du niveau d’endettement du Sénégal sur les IDE?

12 – L’ouverture à l’international exercice t-elle une influence sur les IDE?

13 – Pensez-vous qu’une main-d’œuvre qualifiée peut attirer les investisseurs étrangers?

14 – Est ce que il y a assez de main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande?

15 – Quels sont les autres facteurs les plus déterminants des IDE au Sénégal?

Place des IDE dans l’économie

16 – Quel est la place des IDE dans l’économie sénégalaise?

Promotion des IDE

17 – Pensez-vous qu’il est nécessaire d’adopter une stratégie de promotion locale et sous régionale pour attirer plus d’IDE?

18 – Comment le Sénégal pourra-t-il améliorer le développement du secteur privé pour la promotion des IDE?

19 – Quel est le rôle du secteur privé dans la promotion des IDE?

20 – La politique de l’attractivité des IDE au Sénégal est-elle efficace comparé aux autres pays de l’UEMOA?

21 – Comment évaluer-vous la compétitivité et la promotion des investissements dans les pays en développement?

22 – Pensez-vous qu’il y a une relation entre les IDE et l’évolution des télécommunications au Sénégal? Entre les IDE et le secteur de la construction?

23 – Quel est l’impact des IDE sur les autres secteurs d’activités?

24 – Les lois et les règlements favorisent-ils l’accueil des IDE? Si oui ou non comment?

Annexe 2 : Tableau d’analyse


Interviewé1Interviewé2Interviewé3Interviewé4Interviewé5
EntitéAPIXMinistère du développement industriel du SénégalMinistère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du SénégalUniversité Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD)Club des investisseurs du Sénégal
FonctionDirecteur de l’environnement des affaires de l’APIXFonctionnaire de l’EtatEconomisteEconomistePersonnel
Optimisation de l’image du paysAméliorer le capital humain, investir dans l’éducation, diversifier l’économie, réduire le taux d’endettementPas de népotisme, optimiser les infrastructures, mettre des hommes compétentsFavoriser un bon climat d’investissementLibéraliser les politiques commercialesMettre l’accent sur la stabilité du Sénégal et la bonne situation géographique, dématérialiser les procédures d’installation des entreprises étrangères
Evaluation des stratégies de promotion des IDEBonnes stratégies dans la promotion des IDE, lever les contraintes foncièresBonnes stratégies dans promotion des IDE, sauf que les personnels sont incompétents et les postes sont souvent des postes politiques.Plus ou moins satisfaisanteBeaucoup de stratégies sont mises en place par les gouvernements qui se succèdent, cependant il n’y a pas de suivi sur le long termeSur la bonne voie, nécessite un accompagnement plus poussé, beaucoup de failles comme le manque d’organisation
Avis sur les canaux pour l’attraction des IDEOui. Le suivi est cependant important et à renforcerOui. Nécessite un suivi des programmes par les prochains présidentsNon, Manque de suivi des programmes mis en placeCréation de l’APIX, Sénégal fait partie des meilleurs pays de l’UEMOAOui. Travaux menés dans le secteur des bâtiments et des travaux publics, des TIC et Téléservices …
Objectifs des stratégies de promotion des IDERéduction du taux d’endettement, désengorger la ville de Dakar des infrastructures, améliorer la qualité de la main d’œuvrePlan Sénégal Emergent en redorer l’image du pays aux yeux des Investisseurs étrangersFONGIP (Fonds de Garantie des Investisseurs Prioritaires) pour financer l’économie. 50 milliards FCFASimplification des procédures d’obtention de l’agrément au code des investissements/ Statut des Entreprises, avantages fiscauxDéveloppement des infrastructures, installation des guichets uniques.
Efficacité de la politique de réduction des impôts au profit des investisseurs.Non, les avantages prennent finsOui, réduction des barrières douanières, simplification des procédures d’installation.De nombreuses entités œuvrent pour assurer la promotion d’incitations au sein de divers ministèresOui, c’est un bon levier pour attirer les investisseursOui.
Dispositif de suivi et d’amélioration des performancesOui, C’est le Programme triennal de Réformes de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité (PREAC),Oui. Le PREACOui. Un programme géré par l’APIXOui. Le PREAC
Optimisation de l’attractivitéEparpiller les infrastructures sur le territoire sénégalais et non uniquement dans la capitale, ouverture à l’international, lever les contraintes foncières, adopter une stratégie de promotion locale et nationaleCréation de l’APIX, mettre des hommes compétents aux postes importants, Réduire les impôts au profit des investisseurs, ouverture vers l’extérieurVarier les structures en charge des IDE autre que l’APIX pour assurer le suivi des investisseurs, réduire les impôts pour les investisseursInstaller des infrastructures sur l’étendue du territoire sénégalais, réduire le taux d’endettement du pays,Main d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande des entreprises étrangères
Avis sur les effets des lois et règlements sur l’attractivité et l’accueil des IDEOui.Oui.Oui. D’où l’assouplissement des lois et des règlementsOui. D’où la création de l’APIX pour simplifier les lois et les règlementsOui.






Annexe 3 : Questionnaire administré aux entreprises étrangères du Sénégal

Questionnaire de l’enquête sur le terrain.

Approche quantitative

Bonjour, nous menons une enquête dans le but d’évaluer l’efficacité de la promotion de l’attractivité du Sénégal en termes d’investissement direct étranger et nous sollicitons votre participation pour bien mener notre recherche. Merci de votre collaboration.

Présentation de l’entreprise

Enseigne:

Taille:

Nombre de personnel étranger:

Répondez aux affirmations suivantes en indiquant votre degré d’accord:

1 = Pas du tout d’accord; 2 = pas d’accord; 3 = indifférent; 4 = d’accord; 5 = tout à fait d’accord

Préférence du marché sénégalais

1 – Mon choix sur le marché sénégalais est lié par les incitations de l’État sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

2 – Le marché sénégalais est plus avantageux par rapport aux autres marchés des pays de l’UEMOA.

1. 2. 3. 4. 5

3 – Il y a beaucoup d’avantages sur le marché sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

4 – Les inconvénients sont très limités sur le marché sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

L’accès au marché

5 – L’accès au marché sénégalais est très allégé par l’État sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

6 – Il n’existe pas beaucoup de barrières à l’entrée du marché sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

7 – Je n’ai pas rencontré d’obstacles lors de mon installation sur le marché sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

Vérification des hypothèses

8 – L’amélioration de la qualité du capital humain peut attirer plus d’investisseurs étrangers.

1. 2. 3. 4. 5

9 – Le développement des infrastructures peut contribuer à la promotion des IDE.

1. 2. 3. 4. 5

10 – La réduction du niveau d’endettement est une bonne stratégie pour attirer plus d’IDE.

1. 2. 3. 4. 5

11 – La réduction de la pression fiscale est un bon levier pour attirer les investisseurs étrangers.

1. 2. 3. 4. 5

12 – L’ouverture sur le marché extérieur est significative dans la politique d’attraction des IDE.

1. 2. 3. 4. 5

Rôle du gouvernement dans la promotion des IDE

13 – J’ai bénéficié de l’accompagnement de l’État sénégalais lors de mon installation au Sénégal.

1. 2. 3. 4. 5

14 – L’ accompagnement de l’État m’a beaucoup aidé lors de mon installation sur le marché sénégalais.

1. 2. 3. 4. 5

15 – La politique d’attraction des IDE de l’État sénégalais est efficace.

1. 2. 3. 4. 5

16 – L’avenir de la promotion de l’attractivité des IDE au Sénégal dans les prochaines années est très prometteuse.

1. 2. 3. 4. 5

17 – Les politiques de la promotion des IDE menées par l’État sont insuffisantes pour attirer plus d’entreprises étrangères.

1. 2. 3. 4. 5

18 – Les entreprises étrangères ont besoin plus d’appuis de la part du gouvernement.

1. 2. 3. 4. 5

19 – Il y a des menaces qui pèsent au Sénégal pouvant entraîner la réduction des investisseurs étrangers.

1. 2. 3. 4. 5

20 – On peut y remédier.

1. 2. 3. 4. 5

Annexe 4 : Réponses des entreprises consultées

Lipstick paris

DG LINK

SENEMECA

Ong life

Orabank

MTARGET SENEGAL

GIM GARAGE SARL

Auchan Retail Senegal

SHELL SENEGAL

SONATEL SN

FREE SENEGAL

EXPRESSO SENEGAL

EIFFAGE SENEGAL

CASINO SUPERMARCHE SENEGAL

LA SENEGALAISE DE L’AUTOMOBILE

DANGOTE CEMENT SENEGAL S.A.

SANLAM ASSURANCES SENEGAL

CFAO. MOBILITY SENEGAL

HYPERMARCHE EXCUSIF

Air France

TotalEnergies Sénégal

Bollore Africa Logistics SN

2S Consulting

Royal Air Maroc

Nouvelles Frontières Sénégal

SGBS

Brussels Airlines

Ecobank Sénégal

NESTLE SENEGAL

BICIS Groupe BNP Paribas

Kedge Business School

Novotel Dakar

People No Limit

COTOA S.A. SENEGAL

Group Top Inter

BAOBAB SENEGAL

Société de Cultures Légumières

Annexe 5 : Tableaux de référence de l’analyse sur SPSS

1 https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1263

2 « VI. Tendances de l’investissement direct étranger dans les pays de l’OCDE », Perspectives économiques de l’OCDE, 2003/1 (no 73), p. 193-201. URL: https://www.cairn.info/revue-perspectives-economiques-de-l-ocde-2003-1-page-193.htm

3 Célestin Mayoukou. Les banques multinationales et l’offre de services en microfinance : peut-on encore parler d’éthique micro financières ? Une analyse par le paradigme ”OLI” revisité in les Cahiers de l’Association Tiers-Monde. Les Cahiers de l’Association Tiers-Monde, Association Tiers-monde, 2015, 30. ffhal-02343258

4 Kinda TIDIANE – « The determinants of privale capital inflows in WAEMU : A panel data approach » – MRPA – Munich Personal RePEc Archive – https://mpra.ub.uni-muenchen.de/19159/ MPRA Paper No. 19159, posted 12 Dec 2009 16:38 UTC

5 Batana Y. M., ”Analysis of the Determinants of Foreign Direct Investment Flows in WAEMU Countries”, African Journal of Economic Policy, Vol. 11, No 2.

6 Kinda TIDIANE – « The determinants of privale capital inflows in WAEMU : A panel data approach » – MRPA – Munich Personal RePEc Archive – https://mpra.ub.uni-muenchen.de/19159/ MPRA Paper No. 19159, posted 12 Dec 2009 16:38 UTC

7 Kinda TIDIANE – « The determinants of privale capital inflows in WAEMU : A panel data approach » – MRPA – Munich Personal RePEc Archive – https://mpra.ub.uni-muenchen.de/19159/ MPRA Paper No. 19159, posted 12 Dec 2009 16:38 UTC

8 NIANG O. – « Contribution des investissements directs étrangers sur la croissance économique : cas du Sénégal » – Université Assane Seck de Ziguinchor – UFR Science Economiques et Sociales – 2017

9 MINDA A. et NGUYEN H-T-T – « Les déterminants de l’investissement direct étranger d’exportation-plateforme » – Revue Economique – 2012/1 Vol. 63 – Pages 69 à 91 – https://www.cairn.info/revue-economique-2012-1-page-69.htm

10 MICHALET, C.A. – La séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica, Paris, 1999

11 SOKPOR K. D. – “Les facteurs déterminants de l’investissement direct étranger au Togo” – IDEP – Institut Africain de Développement Economique et de Planification – Avril 2008

12 Sachs J., Sievers S. (1998) FDI in Africa, Africa Competitiveness Report, World Economic Forum, Geneva.

13 RAZAFINDRAKOTO Mireille – « Les déterminants des investissements directs étrangers à Madagascar » – Economie de Madagascar N°1 – Décembre 1996

14 SEVEN, S. (1992) : «Private investment and macroeconomic adjustment, a survey», The World Bank Rcsearch Observer, VoL7, nOI ja.nvier 1992

15 Incidence de l’impôt sur l’investissement direct étranger, 2008, http://www.oecd.org/fr/daf/inv/politiques-investissement/40251026.pdf

16 Dunning, J.H. (2002) Determinants of Foreign Direct Investment: Globalization Induced Changes and the Role of FDI Policies, in this issue.

17 BRASSEUL J. – « Le rôle des institutions dans le développement économique : les leçons de l’histoire » – Magazine N°552 – Février 2000

18 – Bonny J.B. (2005), “Mauvaise gouvernance et faibles investissements directs étrangers en Haïti”, Conférence Générale sur l’Insécurité et Développement, Association Européenne des Instituts de Recherche et de Formation en matière de Développement (EADI), 21 – 24 September 2005, Bonn.

19 Noland, M., Pack, H. (2007) The Arab economies in a changing world. Washington, D.C. The Peterson Institute for International Economics.

20 Banque africaine de développement (BAD). 2020 b. Perspectives économiques en Afrique 2020 — Supplément Abidjan : Banque africaine de développement. https://www.afdb.org/en/documents/african -economic-outlook-2020-supplement.

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22 CHAN N. « Institution et Investissement : Impact de l’environnement institutionnel sur l’entrée d’IDE au Cambodge » – Thèse pour le doctorat ES Sciences Economiques – Ecole Doctorale de Sciences Economiques et de Gestion – Université Lumière Lyon 2 – Mai 2011

23 Bruno Emmanuel Ongo Nkoa, Jacques Simon Song « Les fragilités en Afrique : une explication par les investissements directs étrangers ? », Varia, 2021/1 (n° 193)

24 FIODENDJI, K. (2006). « La qualité des institutions et les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne : une estimation par la méthode des moments généralisés en système ». 7èmes journées scientifiques du réseau « Analyse Economique et Développement de l’AUF ».

25 OCDE/OECD (2002), “L’investissement direct étranger au service du développement: optimiser les avantages, minimiser les coûts”, Document de Synthèse

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27 CNUCED (2006)

28 THIOYE A. K. – « Les déterminants des investissements directs étrangers : analyse du cas du Sénégal » -Université Cheick Anta Diop de Dakar – Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) – 2006

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30 NIANG O. – « Contribution des investissements directs étrangers sur la croissance économique : cas du Sénégal » – Université Assane Seck de Ziguinchor – UFR Science Economiques et Sociales – 2017

31 https://www.btrade.ma/fr/observer-les-pays/senegal/investir2 – Consulté le 25/01/2023

32 ABDOULAYE L. Y. – « Cadre général de l’investissement du Sénégal » – Direction de la Promotion des Investissements – Ministère de la Promotion des Investissements, des partenariats et du Développement des Téléservices de l’Eta – République du Sénégal – Juillet 2016

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34 CNUCED, (2020)

35 Sambou, A. M. (2021). The impact of FDI, savings and the current account on indigenous investments in Senegal. International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics, 2(1), 206-218. https://doi.org/10.5281/zenodo.4474469

36 THIOYE A. K. – « Les déterminants des investissements directs étrangers : analyse du cas du Sénégal » -Université Cheick Anta Diop de Dakar – Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) – 2006

37 Chakrabarti, Avik “Determinants of FDI: A Comment on Globalization-Induced Changes and the Role of FDI Policies” Dept. of Economies, Universi ty of Wisconsin, Mil waukee, WI 53201, U. S.A

38 Wheeler D. & Mody A. (1992), « International Investment Location Decisions: The Ca’Se of us firms », Journal of international Economies, vol 33.

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40 https://www.donneesmondiales.com/afrique/senegal/dette.php#:~:text-Budget

41 https://www.donneesmondiales.com/afrique/senegal/dette.php#:~:text=En%202020%2C%20derni%C3%A8re%20ann%C3%A9e%20%C3%A9valu%C3%A9e,de%20770%20euros%20par%20personne.

42 Direction de la dette publique du Sénégal – « Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (2021-2023) » – Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor – Ministère des finances et du budget – Comité National de la dette publique (CNDP) Octobre 2020

43 ABDOULAYE L. Y. – « Cadre général de l’investissement du Sénégal » – Direction de la Promotion des Investissements – Ministère de la Promotion des Investissements, des partenariats et du Développement des Téléservices de l’État – République du Sénégal – Juillet 2016

44 NIANG O. – « Contribution des investissements directs étrangers sur la croissance économique : cas du Sénégal » – Université Assane Seck de Ziguinchor – UFR Science Economiques et Sociales – 2017

45 ABDOULAYE L. Y. – « Cadre général de l’investissement du Sénégal » – Direction de la Promotion des Investissements – Ministère de la Promotion des Investissements, des partenariats et du Développement des Téléservices de l’État – République du Sénégal – Juillet 2016

46 DIEDHOIOU L. S. – “Les déterminants de l’investissement direct étranger au Sénégal” – IDEP Institut Africain de Développement Economique et de Planification – Décembre 2005

47 https://www.btrade.ma/fr/observer-les-pays/senegal/investir2#:~:text=Les%20avantages%20peuvent%20comprendre%20%3A%20des,et%20taxes%20tels%20que%20la

48 https://investinsenegal.com/investisseurs/8-raisons/

49 Abdramane Sow. La contribution de l’éducation à la croissance économique du Sénégal. Économies et finances. Université de Bourgogne; Université Gaston Berger, 2013. Français. ffNNT : ff. fftel-00880199

50 Cheng, L. K. & Kwan, Y. K., (2000). “What are the determinants of the location of foreign direct investment? The Chinese experience”, Journal of International Economies, 51: 379-400.

51 Ibrahim Ngouhouo. Les investissements directs étrangers en Afrique centrale : attractivité et effets économiques. Economies et finances. Université du Sud Toulon Var, 2008. Français. ffNNT : ff. fftel-00274376

52 DJE P. – « Les déterminants des investissements directs étrangers dans les pays en développement : Leçons pour L’UEMOA » – BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest – Document d’Etude et de Recherche n° DER/07/03 – Septembre 2007

53 BCEAO -Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest – « Evolution des investissements directs étrangers dans les pays de l’UEMOA au cours de la période 2000-2011 » – Janvier 2013

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