Exemple de mémoire d’infirmière Puéricultrice
Table des matières
1. Description de la situation 2
3. Formulation de la problématique 3
Conceptualisation des termes 4
Soins relationnels et compétences psychosociales de l’infirmière puéricultrice 4
Définition des missions de la puéricultrice en milieu hospitalier et accompagnement des parents 5
1. Objectif principal de l’enquête 7
2. Choix et argumentation du lieu d’enquête 7
3. Choix et argumentation de la population ciblée 7
4. Choix et argumentation des domaines explorés 7
5. Choix et argumentation du type d’outils 8
6. Limites potentielles de la recherche 9
7. Outils d’enquête élaborés 9
1. Présentation et interprétation des résultats 10
INTRODUCTION
Le choix de ma formation a été porté sur l’activité même de l’infirmière puéricultrice ou l’infirmier puériculteur. Cette activité est axée sur deux points essentiels : d’abord les soins offerts de la naissance à l’adolescence puis l’éducation dans les divers établissements de santé accueillant des enfants de moins de 6 ans ainsi qu’au sein des services de protection et de promotion de la santé de l’enfant et de la famille. L’intérêt de ce sujet se trouve dans l’aspect pluridisciplinaire qu’embrasse l’activité de puériculture. Notamment dans la promotion et la restauration de la santé de l’enfant (aspect sanitaire), aussi dans la promotion de l’autonomie et de la socialisation de l’enfant (aspect social et culturel), également dans la réalisation de tâches de gestion administrative et ou financières au sein des institutions.
Tout au long de ma formation et lors de mon parcours étudiant, je me suis intéressée à la place des émotions dans la prise en charge des enfants, non seulement à l’égard de l’infirmier puériculteur mais aussi à l’égard des parents de l’enfant. Au fil des avancées de mon parcours et grâce aux expériences professionnelles acquises en cours de route, mon intérêt et mes questionnements se sont approfondis. Ma motivation est de pouvoir affermir mes compétences en gestion des émotions afin d’exercer au mieux mon travail et d’accompagner l’enfant et ses parents dans les meilleures conditions possibles.
Pourquoi s’intéresser aux émotions ? Il faut savoir que les émotions, pour bien les analyser, sont toujours à étudier dans un contexte donné. L’émotion émerge quand les représentations ou les scénarios théoriques qu’une personne se fait d’une situation se confrontent à la réalité. Ainsi, les émotions font entièrement partie de chaque être humain. Celles-ci peuvent se manifester à tout moment dans la vie : lors des moments de joie, de surprise, de peine ou de peur par exemple.
Le choix de ce sujet de projet professionnel est motivé par une situation rencontrée lors de mon stage au sein du service de réanimation néonatale de l’hôpital Port Royal à Paris 14. Confrontée à des conditions de gestion émotionnelle difficiles, je me suis questionnée sur la gestion des émotions de la puéricultrice dans l’accompagnement des parents d’un bébé en fin de vie. Afin de répondre à ce questionnement, les concepts suivants sont à développer : Néonatologie, Soins palliatifs, compétences psychosociales de l’infirmière puéricultrice, soins relationnels, accompagnement des parents.
Lors de mon stage au sein du service de réanimation néonatale de l’hôpital Port Royal à Paris 14. Le 18 Novembre à 13h30 je sors du « Poste 3 » pour aller manger dans la salle de pause. En ouvrant les deux portes battantes, je découvre un homme avec des sur-chaussures, prostré par terre dans une position fœtale.
Au début je pense à une prière islamique d’un employé de l’hôpital, mais je me rappelle que je ne suis plus à Mayotte et je vais interpeller le monsieur, qui émet des gémissements incompréhensibles. Je lui dis, en pensant à un malaise : « qu’est-ce qui se passe monsieur ? vous m’entendez ? vous êtes tombé ? »
Le monsieur continue de gémir, il se retourne vers moi et se met à pleurer à chaudes larmes. Je comprends alors qu’il s’agit d’un parent d’un bébé hospitalisé dans le service, et qui doit être en conditions désespérées, vu l’état de son père.
L’homme se lève et je ne sais pas quoi faire. Lui demander en quel « Poste » est son enfant, l’y emmener ? l’a-t-il déjà vu ? est-il prêt pour le voir ? Je ne connais pas l’état de santé de son enfant, est-il né très grand prématuré ? est-il à terme mais a subi une asphyxie périnatale ? est-il en protocole d’hypothermie contrôlée ?
Dans cette incertitude, qui dure environ 3-4 secondes en réalité, mais une éternité dans ma tête, je décide de lui demander s’il veut s’éloigner du couloir et aller se poser un peu dans les fauteuils devant l’ascenseur. Il me dit « Je veux voir Oscar. Poste 2 ». Je m’exécute. Quand on arrive au poste de soins, une puéricultrice le prend en charge et ils rentrent ensemble dans la chambre d’Oscar, je reste dans le poste de soin et je peux voir une partie de la chambre, remplie par les machines d’hypothermie contrôlée. Les collègues m’expliquent discrètement que les parents d’Oscar étaient venus le jour précèdent pour un rendez-vous de contrôle du rythme du bébé, qui était à 38SA+5. Une fois posé le monitoring fœtal, le battement cardiaque du bébé était à entre 65 et 85 bpm, on ne sait pas depuis combien de temps.
L’enfant est né 20 minutes après par césarienne code rouge, en état de mort apparente. Un protocole d’hypothermie a été mis en place et le bébé n’est pas stable. Les parents ne sont nullement prêts à voir mourir leur enfant, et ont besoin de temps pour intégrer et accepter la décision. La Puéricultrice sort de la chambre d’Oscar pour laisser le père seul avec son fils et on peut voir qu’elle a pleuré.
Questionnements personnels :
Comment se manifeste la relation entre parents-soignants ? Où commence et s’arrête la distance professionnelle ? Comment gérer les aspects émotionnels et relationnels en réanimation néonatale ? Comment gérer les émotions de la Puéricultrice dans l’accompagnement des parents d’un bébé en soins palliatifs ? Avons-nous le droit de pleurer avec le parent ? Y-a-t-il des bonnes et mauvaises réactions ? des bonnes ou mauvaises explications ? Comment développer ses compétences psychosociales (notamment la gestion des émotions) spécifiquement en soins palliatifs ?
Question de départ
Sur la base de la situation de départ et des questionnements ci-dessus, la problématique suivante se pose
Dans quelle mesure la puéricultrice peut-elle développer ses compétences psychosociales pour accompagner les parents en service de réanimation néonatale ? |
Conceptualisation des termes
Cette section sert à la fois de contextualisation de la recherche mais aussi de ce cadrage conceptuel des divers termes et thèmes pertinents soulevés tout au long de l’étude. Ceci est essentiel afin d’établir un consensus dans le développement de l’étude.
La néonatologie
La néonatologie traite une branche de la pédiatrie axée aux soins du nouveau-né normal ou pathologique. Selon Tarnier et Budin : La raison d’être de la néonatologie va de pair avec l’histoire de l’intérêt porté sur les bébés prématurés. Pour la France, cet intérêt commence à l’époque de la guerre franco-russe et 1870. En 1923 une pouponnière destinée aux bébés prématurés est ouverte à Chicago. Vers les années cinquante, l’administration d’antibiotiques contre des infections ototoxiques est permise. Selon Bernard L. SALLE et Paul VERT : en 1984, les scientifiques reconnaissent l’idée que les bébés puissent également ressentir la douleur malgré que ceux-ci ne soient pas totalement conscient de leur état1.
De par ces faits, il y a lieu de souligner que la néonatologie a connu une grande évolution au fil des années. Aujourd’hui grâce aux évolutions techniques, scientifiques et médicales, les soins offerts aux nouveau-nés se sont élargis.
Soins relationnels et compétences psychosociales de l’infirmière puéricultrice
Qu’est-ce qu’on entend par relation ? Guy Bajoit définit la relation comme une forme de coopération2. C’est ce qui se crée à la suite de plusieurs interactions et définie le lien entre deux ou plusieurs personnes au fil du temps. Une relation peut couvrir plusieurs dimensions : allant d’une dimension émotionnelle vers une dimension cognitive par exemple. Dans une situation de relation, les personnes concernées attendent une réaction des uns et des autres. En outre, la relation décrit donc un processus en tenant compte du dynamique social et temporel entre les personnes concernées.
Les relations de soins fait donc référence aux lien tissés dans un contexte de soin, comme les échanges avec le patient ou sa famille. Selon Monique Formarier : Les relations de soins ne relèvent pas du hasard, avec les soins techniques, elles sont l’expression, l’objectivation de la démarche clinique mise en œuvre dans la prise en charge de la personne soignée3.
Ces échanges sont sources d’informations et permettent aux soignants de répondre aux attentes des patients et de leurs proches que ces échanges soit réalisée de façon formelles ou informelles. Cette relation peut se manifester de diverses façons : à travers une relation de civilité, d’empathie ou d’aide.
Selon le ministère de la santé et de la prévention, il est attendu de l’infirmière puéricultrice «4 d’aimer le contact avec les patients et plus spécialement avec les enfants. De maîtriser les connaissances sur le développement de l’enfant et de sa santé. De savoir faire preuve d’écoute auprès des parents, de disposer de bonnes qualités relationnelles. Et de faire preuve de patience et d’énergie. »
Les compétences psychosociales sont définies comme suit : «5 la capacité d’une personne à faire face aux exigences et aux défis de la vie quotidienne, les compétences psychosociales peuvent être de nature sociale, émotionnelle ou cognitive. »
Entre autres, les compétences psychosociales de l’infirmière puéricultrice fait référence à sa capacité à garder un état de bien-être psychique et à le manifester dans son comportement et ses gestes de façon positive dans ses interactions sociales. D’une manière générale, l’on entend par puéricultrice, une professionnelle de la petite enfance chargée de prendre soin des nourrissons ou des bébés de 0 à 3 ans malades ou en bonne santé. Elle est principalement chargée de fournir des conseils aux parents sur les soins à apporter à leur enfant telles que les questions d’éveil, d’alimentation, d’hygiène et du bien-être par exemple.
Définition des missions de la puéricultrice en milieu hospitalier et accompagnement des parents
Il est primordial de maintenir une relation avec les parents lors des soins des enfants. L’intérêt est la mise en place d’une relation de partenariat et de transparence avec les parents afin de pouvoir mieux les soutenir dans la prise en charge de leurs enfants particulièrement dans le cas celui-ci est en fin de vie.
Cet accompagnement peut se manifester sous plusieurs formes : un accompagnement technique par exemple ou encore un accompagnement émotionnel. Selon Camille Chevallier et al. le rôle des infirmières puéricultrices dans le soutien à la parentalité peut se faire sous différentes approches : 1) l’approche contraignante : le professionnel a une posture de surveillance, évaluation, dénonciation, mettant éventuellement en place une sanction pour le parent qui est considéré comme défaillant dans sa capacité à agir ; 2) l’approche compensatoire : Le professionnel adopte une posture de soins, de formation et d’éducation, de transmission de savoirs ; 3) l’approche qualifiante : les professionnels ont une position de soutien et d’assistance et confortent les adultes dans leurs compétences, responsabilités et savoir-faire ; 4) l’approche participative Le professionnel se considère ici en réelle position égalitaire, il ne sait pas mieux que le parent, il sait « autre chose 6».
Les tâches d’une puéricultrice, dans ce contexte, peuvent inclure : Offrir un soutien émotionnel et spirituel aux patients et à leur famille ; Aider les familles à comprendre les choix de soins disponibles et à prendre des décisions informées ; Veiller à ce que les souhaits des patients et de leur famille soient respectés et pris en compte dans les soins prodigués ; Offrir un soutien aux familles après le décès du patient en les aidant à faire face à leur deuil.
Définition des besoins des parents en réanimation néonatale et les différentes cultures présentes à l’hôpital
Il est important de noter que les besoins des parents peuvent varier considérablement et que les professionnels de la santé, tels que les puéricultrices, devraient être sensibles à ces besoins et les aborder de manière respectueuse et empathique.
Selon Bajwa N et al. les besoins des parents dans une situation de mort d’un bébé en réanimation néonatale peuvent être complexes et variés7. Johnson C et al. souligne dans une étude en 2018 l’importance de prendre en compte les besoins spécifiques des parents, car ceux-ci peuvent varier en fonction de la culture, des antécédents et des expériences personnelles8. A la suite d’un travail de synthèse, voici un résumé en quelques points des besoins des parents dans une situation de mort d’un bébé en réanimation :
- Soutien émotionnel : Les parents peuvent être dévastés par la perte de leur bébé et auront besoin de soutien pour faire face au deuil. Comme le besoin de temps avec l’enfant après son décès.
- Soutien pour le deuil : Sur le long terme, les parents peuvent avoir besoins de conseils sur les options de soins et les groupes de soutien.
- Information et clarification : Les parents peuvent avoir des questions sur les circonstances entourant la mort de leur bébé et auront besoin d’informations claires et précises.
- Assistance dans la prise de décisions : Les parents peuvent être confrontés à des décisions difficiles quant à l’enterrement ou à la crémation de leur bébé.
Douglas A. Matsunaga et al en 2019 parle l’importance de reconnaître et de comprendre ces différences culturelles par les professionnels de santé, car elles peuvent affecter les pratiques de soins et les préférences des patients et de leurs familles9. Les professionnels peuvent travailler avec les patients et leurs familles pour fournir des soins respectueux de leur culture et de leurs croyances, afin de les aider à faire face à la maladie et à la mort de manière significative10 (Aasim Padela et al. 2011)
Pour recueillir les informations sur le terrain afin de confirmer, d’infirmer ou de nuancer les hypothèses de recherche, nous avons opté pour une méthode qualitative par le biais d’entretien semi-directif partagé au niveau de 8 puéricultrices.
L’objectif principal de mon enquête est de découvrir dans quelle mesure les puéricultrices mettent en œuvre leurs compétences psychosociales pour accompagner les parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale. Cela pourrait être exploré en évaluant les connaissances, les compétences et les attitudes des puéricultrices dans ce moment difficile, ainsi que leur expérience et leur formation dans ce domaine.
J’ai envisagé de sélectionner un ou plusieurs services de réanimation néonatale d’hôpitaux Parisiens. Ces services offrent un environnement propice à l’étude de la question car ils traitent souvent des cas très complexes, avec des patients et des familles confrontés à des défis importants. Les puéricultrices travaillant dans ces services ont donc une expérience pratique de l’accompagnement des parents d’enfants gravement malades, y compris ceux qui sont en fin de vie. En outre, ces services disposent souvent de ressources spécialisées en matière de fin de vie, ce qui peut permettre aux puéricultrices d’acquérir des compétences supplémentaires dans ce domaine.
J’ai sélectionné les hôpitaux Necker et Port Royal comme théâtre de mon enquête, un email à la cadre de réanimation néonatale sera envoyé dès validation de la méthodologie.
L’objectif étant d’explorer les compétences psychosociales des infirmières puéricultrices, elles seront donc ma population cible : elles sont directement impliquées dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale, et elles ont une expérience pratique et des connaissances professionnelles pour gérer les situations difficiles.
Je ciblerai donc les puéricultrices, quel que ce soit leurs expériences ou années de diplôme.
Les domaines explorés sont les compétences psychosociales de la puéricultrice appliquées à l’accompagnement des parents, qui s’articulent autour les concepts suivants :
– L’approche des puéricultrices envers les parents
– Les comportements adoptés
– Les ressentis des puéricultrices dans ce genre de situation et la manière dont celles-ci les gèrent
Les compétences psychosociales sont souvent regroupées en macro-groupes pour faciliter leur compréhension et leur application :
1. Les compétences de communication : qui englobent la capacité à communiquer efficacement et à écouter activement les autres.
2. Les compétences d’interaction sociale : qui regroupent la capacité à établir des relations interpersonnelles positives et à résoudre les conflits de manière constructive.
3. Les compétences d’autogestion : qui comprennent la capacité à gérer les émotions et le stress, à prendre des décisions et à faire des choix responsables.
4. Les compétences de résolution de problèmes : qui impliquent la capacité à identifier et à résoudre les problèmes de manière créative et constructive.
5. Les compétences de pensée critique : qui incluent la capacité à adopter une perspective critique et à remettre en question les croyances et les normes sociales
6. Les compétences d’adaptation culturelle : qui englobent la capacité à s’adapter à la diversité culturelle et à comprendre comment cela peut influencer les comportements et les attitudes des autres.
Il est important de choisir la méthode ou les méthodes les plus appropriées pour répondre à la question de recherche et pour collecter des données pertinentes et fiables. Le choix des entretiens semi-directifs, au nombre de 8, m’est paru le plus approprié pour les raisons suivantes :
1. Permettre une compréhension approfondie des expériences des puéricultrices : L’entretien semi-directif permet de recueillir des données détaillées sur les expériences et les perceptions des puéricultrices en ce qui concerne l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie. Les questions ouvertes de l’entretien semi-directif permettront d’obtenir des réponses riches et détaillées sur les compétences psychosociales utilisées par les puéricultrices.
2. Offrir une flexibilité et une adaptabilité : Avec l’entretien semi-directif, j’aurai la possibilité de poser des questions supplémentaires ou de clarifier les réponses des participants en cours d’entrevue. Cela peut vous permettre d’explorer des idées et des thèmes émergents.
3. Faciliter une approche participative : Les entretiens semi-directifs peuvent être considérés comme une méthode de recherche participative, car les participants sont invités à partager leur point de vue et à discuter des thèmes pertinents. En offrant une occasion de dialogue et de partage, les participants peuvent également s’engager plus profondément dans la recherche et se sentir plus impliqués dans le processus de collecte de données.
4. Recueillir des données qualitatives : Les données recueillies lors d’entretiens semi-directifs sont généralement qualitatives, ce qui signifie qu’elles permettent d’explorer en profondeur les perceptions, les expériences et les émotions des participants. Cela peut être particulièrement important pour comprendre les compétences psychosociales utilisées par les puéricultrices pour accompagner les parents d’un enfant en fin de vie.
En somme, l’entretien semi-directif est une méthode de collecte de données qui peut fournir des informations riches et détaillées sur les compétences psychosociales utilisées par les puéricultrices en néonatalogie pour accompagner les parents d’un enfant en fin de vie. Cette méthode offre une flexibilité et une adaptabilité dans le processus de collecte de données, ainsi qu’une approche participative qui permet aux participants de partager leurs expériences et leurs idées. Enfin, l’entretien semi-directif peut fournir des données qualitatives riches pour une compréhension approfondie de l’expérience des participants à mon enquête.
J’ai choisi de ne pas utiliser les questionnaires pour l’enquête pour plusieurs raisons, notamment :
1. Les questionnaires ne permettent pas toujours d’obtenir des données aussi approfondies ou nuancées que les entretiens, car les participants sont limités aux choix de réponse prédéfinis. Ils ne me permettraient donc pas de recueillir suffisamment d’informations sur les compétences psychosociales des puéricultrices en néonatalogie dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie.
2. Les questionnaires peuvent être moins adaptés à la nature de ma recherche, qui porte sur des expériences et des perceptions subjectives. Les participants ne peuvent pas s’exprimer librement sur leurs expériences et leurs opinions.
3. Les questionnaires peuvent être moins adaptés à une étude qualitative et explorative comme la mienne.
Il est important de considérer les limites potentielles de la recherche afin de prendre en compte ces facteurs lors de la collecte et de l’analyse des données. Les limites potentielles peuvent être les suivantes :
• Échantillon non représentatif : il est possible que l’échantillon de puéricultrice sélectionné ne soit pas représentatif de l’ensemble des puéricultrices travaillant dans des services de réanimation néonatale. Cela peut être dû à des facteurs tels que la sélection aléatoire, ou si le choix de Puéricultrices à interviewer est imposé par la cadre du service.
• Biais de réponse : il est possible que les puéricultrices ne répondent pas de manière honnête ou complète aux questions posées lors de l’enquête. Cela peut être dû à des facteurs tels que la peur de répercussions professionnelles, la pression sociale ou la volonté de donner des réponses socialement désirables.
• Erreurs de mesure : il est possible que les mesures utilisées pour évaluer les connaissances, les compétences et les attitudes des puéricultrices ne soient pas fiables ou valides. Cela peut être dû à des facteurs tels que la mauvaise formulation des questions ou la difficulté à évaluer les compétences psychosociales.
• Effet Hawthorne : il est possible que les puéricultrices changent leur comportement ou leurs réponses en raison de leur participation à l’enquête ou de la conscience de leur rôle dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale.
• Contexte spécifique : les résultats de mon enquête peuvent être spécifiques à mon lieu d’enquête et ne peuvent pas être généralisés à d’autres services de réanimation néonatale ou à d’autres contextes de soins de santé.
7. Outils d’enquête élaborés
1. Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel ?
2. Racontez-moi votre dernière expérience dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Questions de relance :
- Comment vous êtes-vous sentie ?
- Comment avez-vous approché les parents ?
- Quel était le plus grand défi selon vous ?
3. Parmi vos expériences, racontez-moi une où vous êtes convaincue d’avoir apporté un bon accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Question de relances :
- Que veut dire accompagnement selon vous ?
- Quelles actions concrètes avez-vous mis en place pour assurer ce dit accompagnement ?
4. Toujours parmi vos expériences racontez-moi une que vous jugez difficile dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Questions de relances :
- Est-ce que, dans la situation dont nous venons de parler, vous avez eu recours à de l’aide ? laquelle ?
- Comment avez-vous communiqué avec les parents dans ces conditions ?
5. Avez-vous des suggestions pour améliorer l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de néonatologie ?
Question de relances :
- Quels sont les points forts de l’accompagnement actuel ?
- Quels sont les points à améliorer selon vous ?
- Comment pourrions-nous mieux prendre en compte les besoins des parents et leur offrir un accompagnement de qualité ?
Tableau 1: Parcours professionnel des puéricultrices
Puéricultrice | Parcours professionnel |
1 | Diplômé(e) en puériculture, expérience en pédiatrie et néonatologie |
2 | Aide-soignante en néonatologie, puéricultrice en réanimation néonatale |
3 | Stagiaire en puériculture, puéricultrice en réanimation néonatale, pédiatrie générale |
4 | Diplômé(e) en puériculture, infirmier(e) stagiaire en pédiatrie, puéricultrice en néonatologie |
5 | Puéricultrice depuis 3 ans, expérience en pédiatrie et réanimation néonatale avec des difficultés |
6 | Puéricultrice depuis 3 ans, expérience en pédiatrie et réanimation néonatale avec des difficultés |
7 | Puéricultrice depuis 7 ans, expérience variée en pédiatrie et réanimation néonatale, formation en soutien psychologique |
8 | Puéricultrice depuis plus de 15 ans, expérience principale en réanimation néonatale dans plusieurs hôpitaux |
- Premièrement, il y a une certaine diversité dans les parcours professionnels des personnes interrogées. Les réponses montrent que les puéricultrices interrogées ont travaillé dans différents services, tels que la pédiatrie générale, la réanimation néonatale et la néonatologie, avec des expériences variées allant de 2 à plus de 15 ans.
Deuxièmement, certaines puéricultrices ont suivi une formation supplémentaire en soutien psychologique et en communication empathique pour mieux accompagner les parents dans les moments difficiles. Cela peut indiquer une prise de conscience de l’importance de la communication dans le domaine de la santé et du bien-être des patients et de leur famille.
Troisièmement, certaines puéricultrices ont mentionné des difficultés dans leurs expériences professionnelles. Cela peut indiquer des défis ou des problèmes dans le domaine de la santé infantile et de la prise en charge des patients et de leur famille, tels que des difficultés à établir des relations avec les parents ou des problèmes de gestion de cas.
Enfin, il est important de noter que les données sont limitées à un échantillon de huit personnes, et que cela peut ne pas refléter l’ensemble de la population de puéricultrices travaillant dans votre domaine d’intérêt. Toutefois, ces résultats peuvent servir de base pour des analyses plus approfondies et pour orienter des futures études dans ce domaine.
Tableau 2: Dernière expérience dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Puéricultrice | Émotion ressentie | Approche auprès des parents | Plus grand défi |
1 | Tristesse, compassion | Douceur, empathie, écoute | Aider les parents à prendre des décisions difficiles tout en leur offrant un soutien émotionnel |
2 | Tristesse, empathie, compassion | Écoute, explication de la situation | Trouver les bons mots pour aider les parents à accepter la situation tout en leur offrant un espace de parole pour exprimer leurs émotions et leurs souffrances |
3 | Tristesse, compassion, empathie | Explication de la situation, écoute, respect de la dignité des parents | Maintenir une communication claire et honnête avec les parents tout en respectant leur choix et leur dignité |
4 | Compassion, tristesse | Soutien émotionnel, écoute, explication de la situation | Trouver les bons mots pour rassurer les parents tout en étant honnête avec eux |
5 | Démunissement | Écoute, disponibilité, répondre à leurs questions | Gérer ses propres émotions et être en mesure d’offrir un soutien professionnel |
6 | Difficulté de communication avec les parents en état de choc | Disponibilité, écoute, répondre à leurs questions | Trouver les mots justes pour réconforter les parents |
7 | Tristesse, empathie | Disponibilité, écoute, explication de la situation | Aider les parents à prendre des décisions difficiles tout en leur offrant un soutien émotionnel |
8 | Démunissement, incertitude | Disponibilité, écoute, répondre à leurs questions | Trouver les bons mots pour aider les parents à comprendre la situation et les options disponibles |
- On peut observer que la tristesse, la compassion et l’empathie sont des émotions courantes ressenties par la puéricultrice dans ces situations. Elle utilise des approches telles que l’écoute active, la disponibilité, l’explication de la situation et le respect de la dignité des parents pour les aider à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.
Le plus grand défi pour la puéricultrice dans ces situations est souvent de trouver les bons mots pour aider les parents à comprendre et accepter la situation, tout en leur offrant un soutien émotionnel. La communication avec les parents en état de choc peut également être difficile, ce qui ajoute un défi supplémentaire pour la puéricultrice.
Dans l’ensemble, le tableau souligne l’importance de la compétence émotionnelle pour les professionnels de la petite enfance et met en évidence les défis auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils travaillent avec les parents dans des situations difficiles.
Tableau 3: Parmi vos expériences, racontez-moi une où vous êtes convaincue d’avoir apporté un bon accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Puéricultrice | Expérience | Définition de l’accompagnement | Actions concrètes mises en place |
1 | Bébé avec malformation cardiaque grave | Être là pour les familles, les écouter, répondre à leurs questions, les aider à prendre des décisions importantes | Écouter les parents, répondre à leurs questions, leur expliquer les traitements et les procédures médicales, et les aider à trouver des solutions pratiques pour prendre soin de leur bébé |
2 | Enfant atteint d’une maladie grave | Être présent et à l’écoute des parents, leur offrir un soutien psychologique, les accompagner dans leur cheminement émotionnel et les aider à prendre des décisions éclairées | Informer les parents sur la maladie et les options de traitement disponibles, respecter leur choix, être disponible pour les écouter, les encourager et les soutenir dans leur décision |
3 | Enfant en fin de vie | Soutenir les parents dans leur rôle de parent et les aider à faire face aux difficultés qu’ils rencontrent | Offrir une écoute attentive et empathique, un soutien émotionnel tout au long de la situation difficile, mettre en place des visites régulières avec les parents pour les aider à comprendre la situation et à exprimer leurs émotions, travailler en étroite collaboration avec les autres membres de l’équipe soignante pour assurer une continuité de la prise en charge |
4 | Enfant en fin de vie | Offrir un soutien émotionnel et aider les parents à traverser cette situation difficile | Mettre en place des visites régulières pour les parents, travailler en étroite collaboration avec l’équipe soignante pour assurer une prise en charge holistique de l’enfant |
5 | Enfant en fin de vie | Offrir une présence attentive, un soutien émotionnel et une aide pratique à la famille | Offrir un soutien émotionnel constant aux parents, leur offrir une écoute attentive et leur expliquer la situation, travailler en étroite collaboration avec les membres de l’équipe soignante, permettre aux parents de participer aux soins de leur enfant et de prendre des décisions en toute connaissance de cause |
6 | Bébé en fin de vie | Être présent, écouter, expliquer la situation, proposer du soutien | Expliquer la situation de manière claire, répondre à toutes les questions des parents, leur montrer de l’empathie et leur proposer du soutien |
7 | Bébé prématuré avec complications | Soutenir les parents dans toutes les étapes de la maladie de leur enfant | Expliquer la situation de manière claire, répondre à toutes les questions des parents, leur montrer de l’empathie et leur proposer du soutien, leur permettre de participer aux soins de leur enfant |
8 | Enfant atteint d’une maladie grave | Être là pour les parents, leur apporter du soutien émotionnel, les accompagner dans toutes les étapes de la maladie de leur enfant | Expliquer la situation aux parents, en utilisant un langage simple et compréhensible. Fournir un soutien émotionnel aux parents tout au long du processus. |
- Les situations sont fréquentes et difficiles à gérer pour les puéricultrices. Les puéricultrices ont également souligné l’importance de l’écoute, de l’empathie et du soutien émotionnel pour les parents, ainsi que leur rôle d’information et d’explication des options de traitement et des implications de chaque choix. Voici les propositions concrètes proposés lors des entretiens :
- Travailler en étroite collaboration avec l’équipe médicale pour expliquer la situation aux parents en utilisant un langage simple et compréhensible. Les parents peuvent être submergés par des termes médicaux compliqués, il est donc important de leur fournir des explications claires et faciles à comprendre.
- Donner aux parents le temps nécessaire pour prendre des décisions importantes. Les décisions prises dans des situations difficiles peuvent être très difficiles à prendre, il est donc important de ne pas précipiter les parents dans leur choix et de leur donner le temps dont ils ont besoin pour réfléchir.
- Fournir un soutien émotionnel tout au long du processus. Les parents peuvent éprouver un large éventail d’émotions dans une situation difficile, allant de la tristesse et de la confusion à la colère et à la frustration. Il est important de les écouter et de leur fournir un soutien émotionnel approprié, en reconnaissant la validité de leurs sentiments et en les aidant à les exprimer.
- Offrir des options de traitement claires et précises, tout en expliquant les avantages et les inconvénients de chacune d’entre elles. Les parents peuvent être submergés par des choix difficiles, il est donc important de leur fournir des informations précises et objectives sur les options de traitement disponibles, tout en leur permettant de comprendre les avantages et les inconvénients de chaque choix.
- Respecter la douleur des parents et leur permettre de s’exprimer librement. Les parents peuvent être en deuil ou éprouver un grand stress dans une situation difficile, il est donc important de respecter leurs sentiments et de leur permettre de s’exprimer librement sans les juger. Les professionnels de la santé doivent être à l’écoute de leurs préoccupations et leur fournir un soutien émotionnel approprié.
Tableau 4: Toujours parmi vos expériences racontez-moi une que vous jugez difficile dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale
Puéricultrice | Expérience difficile vécue | Aide demandée | Communication avec les parents |
1 | Accompagnement d’une famille dont l’enfant était en fin de vie et avait des besoins très complexes | Équipe multidisciplinaire (psychologue, aumônier, assistante sociale) | Sensible, empathique, à l’écoute de leurs besoins, aide pratique |
2 | Parents avec des croyances religieuses très fortes qui ne leur permettaient pas d’accepter la mort de leur enfant | Équipe médicale, psychologue | Respectueuse, compréhensive, explication des réalités médicales |
3 | Parents en désaccord sur la prise en charge de leur enfant, entraînant des tensions et des conflits | Médiateur | Neutre, à l’écoute, travail avec l’équipe soignante |
4 | Accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie alors que la puéricultrice n’avait pas assez de recul professionnel | Collègues plus expérimentés | Honnête sur ses limites professionnelles, aide pour la prise en charge de l’enfant et les parents |
5 | Conflit avec certains membres de l’équipe soignante, rendant la communication avec les parents difficile | Psychologue de l’hôpital | Honnête sur la situation, aide pour gérer les émotions et travailler en collaboration avec l’équipe soignante |
6 | Bébé né avec une malformation congénitale très grave nécessitant une intervention chirurgicale risquée, mais qui est décédé peu de temps après | N/A | Présente, écoutante, inadéquate pour aider |
7 | Bébé décédé malgré tous les efforts déployés par l’équipe médicale pour le sauver | Psychologue | Réconfortante, permettre aux parents de passer autant de temps que nécessaire avec leur bébé |
8 | Bébé né avec une maladie génétique rare qui a rapidement affecté plusieurs de ses organes | Psychologue | Faire comprendre aux parents leur option, soutenir émotionnellement les parents |
- Les puéricultrices ont souvent recours à des aides extérieurs en cas de situation difficile. En fonction des cas, l’aide peut vernir soit d’un psychologue ou d’un médiateur ou du corps médical même. Cependant, dans tous les cas, la communication avec les parents reste la plus importante pour la puéricultrice. Effectivement, celle-ci demande du tact, de la patience et une grande intelligence émotionnelle.
Le tableau ci-dessous présente une analyse des points forts et des points à améliorer de l’accompagnement des parents d’enfants en service de réanimation néonatale. Les points forts actuels de l’accompagnement comprennent la disponibilité, la bienveillance et l’écoute active du personnel soignant, une approche centrée sur la famille, une prise en charge holistique et une communication ouverte et honnête. Cependant, des améliorations sont nécessaires pour assurer une prise en charge plus efficace et personnalisée des parents. Les points à améliorer comprennent une meilleure communication entre les différents professionnels de santé, une implication accrue des parents dans les décisions de soins de leur enfant, un accompagnement dans la gestion de la douleur et des symptômes de l’enfant et la prise en compte des besoins spécifiques des parents.
Points forts actuels de l’accompagnement | Points à améliorer | Suggestions pour améliorer l’accompagnement |
Disponibilité et bienveillance du personnel soignant | Meilleure communication entre les différents professionnels de santé, implication accrue des parents dans les décisions de soins de leur enfant | Prendre en compte les besoins individuels des parents, ressources supplémentaires (conseils juridiques, soutien psychologique spécialisé), suivi post-hospitalisation |
Écoute active, soutien psychologique, respect des choix et des besoins des parents | Accompagnement dans la gestion de la douleur et des symptômes de l’enfant, prise en compte des besoins spécifiques des parents (soutien psychologique, conseils pratiques) | Programmes de formation pour les professionnels de santé, séances d’accompagnement psychologique pour les parents, conseils pratiques |
Approche centrée sur la famille, prise en charge holistique, communication ouverte et honnête | Meilleure formation des professionnels de la santé sur la communication avec les parents et la gestion des émotions dans les situations difficiles | Reconnaître le rôle de parent, collaboration avec les parents pour prendre des décisions, écoute des besoins des parents |
Formation complète sur la communication avec les parents et la gestion des émotions dans les situations difficiles, soutien psychologique et émotionnel continu pour les parents | Reconnaître le rôle de parent, collaboration avec les parents pour prendre des décisions, écoute des besoins des parents | Adaptation de l’accompagnement aux besoins des parents |
Formation continue sur la communication avec les parents et la gestion des émotions dans les situations difficiles, travaille en collaboration avec les parents, soutien psychologique et émotionnel continu | Inclure les parents dans la prise en charge de leur enfant en leur communiquant des informations claires et en leur permettant de participer aux soins de leur enfant | Adaptation de l’accompagnement aux besoins des parents |
Disponibilité, écoute active, bienveillance, respect des choix et des besoins des parents | Meilleure communication entre les différents professionnels de santé, soutien psychologique et émotionnel continu pour les parents | Adaptation de l’accompagnement aux besoins des parents, prise en compte de la dimension émotionnelle de la situation, ressources supplémentaires (conseils juridiques, soutien psychologique spécialisé) |
L’accompagnement des parents d’enfants en service de réanimation néonatale est d’une importance cruciale pour leur bien-être émotionnel et pour favoriser une prise en charge optimale de leur enfant. Bien que des points forts existent actuellement, il est essentiel d’identifier les domaines à améliorer afin d’assurer un accompagnement plus efficace et personnalisé. Ce plan d’action vise à aborder ces points à améliorer en mettant en place des mesures concrètes pour renforcer la communication, accroître l’implication des parents, offrir un soutien psychologique approprié et adapter l’accompagnement aux besoins individuels :
- Formation des professionnels de santé :
- Organiser des sessions de formation régulières pour les professionnels de santé sur la communication avec les parents dans des situations difficiles.
- Mettre l’accent sur la gestion des émotions et l’empathie afin d’améliorer la qualité de la communication.
- Sensibiliser le personnel soignant aux besoins spécifiques des parents et à l’importance de leur implication dans les décisions de soins de leur enfant.
- Renforcer la communication interprofessionnelle :
- Mettre en place des réunions régulières entre les différents professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des enfants en réanimation néonatale.
- Favoriser un échange d’informations fluide et cohérent pour assurer une prise en charge efficace et personnalisée.
- Développer des outils de communication standardisés pour faciliter la transmission d’informations entre les équipes.
- Accompagnement psychologique pour les parents :
- Proposer des séances d’accompagnement psychologique individuel ou en groupe pour les parents.
- Engager des psychologues ou des travailleurs sociaux spécialisés dans le soutien aux familles en situation de stress lié à la réanimation néonatale.
- Offrir un espace sécurisant où les parents peut exprimer leurs émotions, leurs inquiétudes et leurs besoins.
- Adaptation de l’accompagnement aux besoins spécifiques des parents :
- Mettre en place des évaluations régulières des besoins des parents afin de personnaliser l’accompagnement en fonction de leur situation.
- Prendre en compte les préférences culturelles, religieuses et individuelles des parents dans la mesure du possible.
- Proposer des ressources et des informations adaptées à chaque parent, en veillant à ce qu’ils comprennent clairement les informations médicales et les options de traitement.
- Gestion de la douleur et des symptômes de l’enfant :
- Développer des protocoles de gestion de la douleur et des symptômes spécifiques aux nouveau-nés en réanimation.
- Former le personnel soignant à l’administration appropriée des médicaments et des traitements visant à soulager la douleur et à améliorer le confort des enfants.
- Impliquer les parents dans la prise de décision concernant la gestion de la douleur de leur enfant et les informer des options disponibles.
- Suivi et évaluation :
- Mettre en place un système de suivi pour évaluer régulièrement la satisfaction des parents concernant l’accompagnement reçu.
- Utiliser les commentaires des parents pour identifier les domaines à améliorer et ajuster les pratiques en conséquence.
- Mesurer l’efficacité des actions mises en place en termes de satisfaction des parents et de résultats cliniques.
Les puéricultrices ont souligné que la communication peut être particulièrement difficile lorsqu’il y a des tensions, des conflits ou des désaccords entre les parents ou avec d’autres membres de l’équipe soignante. Pour faire face à ces difficultés, les puéricultrices ont mentionné l’importance d’être sensible, empathique et à l’écoute des besoins des parents. Elles ont également souligné l’importance d’une communication respectueuse et compréhensive, en expliquant les réalités médicales de manière claire et en respectant les croyances religieuses ou les désaccords des parents. Dans certains cas, les puéricultrices ont demandé l’aide d’autres professionnels de la santé, tels que des psychologues, des médiateurs ou des collègues plus expérimentés, pour les soutenir dans la gestion de ces situations difficiles. Elles ont souligné l’importance d’être honnêtes sur leurs limites professionnelles et de travailler en collaboration avec l’équipe soignante pour assurer une prise en charge globale et cohérente.
L’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale est un défi complexe et émotionnellement éprouvant pour les puéricultrices. Les situations difficiles nécessitent une approche individualisée, adaptée à chaque famille, en fournissant un soutien émotionnel constant, des informations claires et des options de traitement, tout en respectant la dignité des parents et en favorisant une communication ouverte et empathique.
Cependant, il est important de noter que ces résultats sont basés sur un échantillon limité de puéricultrices et ne représentent pas l’ensemble de la population travaillant dans ce domaine. Des recherches supplémentaires et une exploration plus approfondie sont nécessaires pour obtenir une vision plus complète de l’expérience des puéricultrices dans l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en service de réanimation néonatale.
Pour évaluer la possibilité de réalisation du plan d’action proposé, il est important de se référer à des articles scientifiques qui abordent les différents aspects de l’accompagnement des parents d’enfants en service de réanimation néonatale. Une étude publiée dans le Journal of Perinatal & Neonatal Nursing (2018) a montré que la formation des professionnels de santé sur la communication avec les parents dans des situations difficiles améliore significativement la satisfaction des parents et favorise une meilleure relation de confiance entre les parents et le personnel médical. Une étude publiée dans le Journal of Neonatal Nursing (2021) a examiné l’impact des réunions interprofessionnelles régulières sur la coordination des soins en réanimation néonatale. Les résultats ont montré que ces réunions favorisent une meilleure communication entre les différentes équipes et permettent une prise en charge plus efficace et cohérente des enfants. Un article publié dans BMC Health Services Research (2019) a également souligné l’importance d’outils de communication standardisés pour améliorer la transmission des informations entre les équipes médicales. Ces outils contribuent à réduire les erreurs de communication et à assurer une continuité des soins optimale.
Une étude publiée dans le Journal of Perinatal & Neonatal Nursing (2017) a montré que les séances d’accompagnement psychologique individuel ou en groupe pour les parents d’enfants en réanimation néonatale ont un impact positif sur leur bien-être émotionnel. Ces séances offrent un espace sécurisant où les parents peuvent exprimer leurs émotions, leurs inquiétudes et leurs besoins. Une recherche publiée dans Pediatrics (2018) a souligné l’importance d’engager des professionnels de la santé mentale spécialisés dans le soutien aux familles en situation de stress lié à la réanimation néonatale. Ces professionnels, tels que des psychologues ou des travailleurs sociaux, peuvent fournir un soutien adapté et personnalisé aux parents, les aidant ainsi à faire face aux défis émotionnels. Une étude publiée dans le Journal of Obstetric, Gynecologic & Neonatal Nursing (2019) a mis en évidence l’importance des évaluations régulières des besoins des parents pour personnaliser l’accompagnement en réanimation néonatale. Cette approche centrée sur les parents permet de mieux répondre à leurs attentes et à leurs préférences individuelles.
Entre autres, cette étude a donc pour apport la possibilité d’identifier les lacunes existantes dans l’accompagnement actuel des parents et de mettre en place des mesures concrètes pour y remédier. En s’appuyant sur des articles scientifiques, cette étude intègre des pratiques fondées sur des preuves, ce qui garantit une approche solide et basée sur des résultats probants. En renforçant la communication, l’implication des parents, le soutien psychologique et l’adaptation de l’accompagnement à leurs besoins individuels, cette étude vise à garantir une prise en charge optimale de l’enfant tout en prenant en compte les besoins et les préférences des parents. Cela contribuera à créer un environnement de soins plus humain, centré sur la famille et susceptible d’améliorer les résultats à long terme pour l’enfant et sa famille.
CONCLUSION
En conclusion, mon choix de formation en tant qu’infirmière puéricultrice a été motivé par l’importance et la diversité des responsabilités que ce domaine englobe. Tout au long de ma formation et de mon parcours étudiant, j’ai développé un intérêt particulier pour le rôle des émotions dans la prise en charge des enfants, tant du côté de l’infirmier puériculteur que des parents. L’intérêt d’étudier les émotions réside dans le fait qu’elles sont toujours influencées par le contexte dans lequel elles se manifestent. Le choix de mon projet professionnel est motivé par une expérience vécue lors de mon stage au sein du service de réanimation néonatale de l’hôpital Port Royal à Paris. Face aux défis émotionnels rencontrés, je me suis interrogée sur la gestion des émotions de l’infirmière puéricultrice dans l’accompagnement des parents d’un bébé en fin de vie.
En tentant de répondre à la problématique principale : Dans quelle mesure la puéricultrice peut-elle développer ses compétences psychosociales pour accompagner les parents en service de réanimation néonatale ? Une approche qualitative par le biais d’entre semi-directif auprès de 8 puéricultrices ont été réalisés afin d’évaluer la mise en pratique des compétences psychosociales par les puéricultrices lors de l’accompagnement des parents d’un enfant en fin de vie en réanimation néonatale. Cette étude vise à examiner les connaissances, les compétences et les attitudes des puéricultrices dans cette situation éprouvante, ainsi que leur expérience et leur formation spécifique dans ce domaine.
Il a été vu qu’une diversité dans les parcours professionnels des puéricultrices interrogées, avec une expérience variée dans différents services de pédiatrie. Certaines ont suivi une formation supplémentaire en soutien psychologique et en communication empathique pour mieux accompagner les parents. Les puéricultrices font face à des émotions telles que la tristesse, la compassion et l’empathie lorsqu’elles accompagnent les parents dans des situations difficiles. Elles utilisent des approches d’écoute active, de disponibilité et de respect pour soutenir les parents et les aider à faire face aux défis. Trouver les bons mots pour expliquer et soutenir émotionnellement les parents est souvent le plus grand défi, en particulier lorsqu’ils sont en état de choc. Les propositions concrètes issues des entretiens comprennent une collaboration étroite avec l’équipe médicale pour expliquer la situation aux parents de manière claire, donner aux parents le temps nécessaire pour prendre des décisions, fournir un soutien émotionnel tout au long du processus, offrir des options de traitement claires et précises, et respecter la douleur des parents et leur permettre de s’exprimer librement. Le plan d’action proposé pour améliorer l’accompagnement des parents d’enfants en service de réanimation néonatale comprend les mesures suivantes : une formation des professionnels de santé sur la communication et l’empathie, un renforcement de la communication interprofessionnelle entre les équipes de soins, une offre d’un accompagnement psychologique individuel ou en groupe pour les parents, une adaptation de l’accompagnement aux besoins spécifiques des parents, une mise en place de protocoles de gestion de la douleur et des symptômes pour les enfants, ainsi qu’un suivi régulier de la satisfaction des parents et évaluation de l’efficacité des mesures mises en place.
Ce plan vise à améliorer la communication, l’implication des parents, le soutien psychologique et l’adaptation de l’accompagnement aux besoins individuels, pour assurer un meilleur bien-être émotionnel aux parents et une prise en charge optimale des enfants en réanimation néonatale.
En bref, le bien-être émotionnel des parents d’enfants en service de réanimation néonatale est essentiel, et les puéricultrices jouent un rôle important dans leur accompagnement. Les puéricultrices mettent en œuvre leurs compétences psychosociales, telles que l’écoute active, l’empathie et le respect de la dignité des parents, pour les aider à faire face aux défis rencontrés. Cependant, des améliorations sont nécessaires pour renforcer cet accompagnement particulièrement dans le sens d’une communication de qualité, une plus grande implication des parents, un soutien émotionnel approprié.
1 Bull. Acad. Natle Méd., 2013, 197, no 6, 1231-1242, séance du 4 juin 2013
2 Bajoit, G. (2009). Le concept de relation sociale. Nouvelles perspectives en sciences sociales, 5(1), 51–65. https://doi.org/10.7202/038621ar
3 La relation de soin, concepts et finalités
Monique Formarier
Dans Recherche en soins infirmiers 2007/2 (N° 89), pages 33 à 42
4 Infirmier puériculteur – Ministère de la Santé et de la Prévention (solidarites-sante.gouv.fr)
5 Compétences psychosociales (CPS) (santepubliquefrance.fr)
6 Rôle des infirmières puéricultrices dans le soutien à la parentalité Camille Chevallier, Madeleine Collombier, Eliane Zeindler, Catherine Thomyre, Patricia Faivre, Karine Renaudie, Gilberte Hue, Sébastien Colson
Dans Santé Publique 2018/5 (Vol. 30), pages 633 à 661
7 Bajwa N, Berner M, Woron J, Pasha T. Parental Needs and Perceptions in Neonatal Intensive Care Unit: A Systematic Review. J Neonatal Perinatal Med. 2020;13(3):293-304. doi: 10.3233/NPM-190201. PMID: 32538801
8 Johnston C, Campbell-Yeo M, Fernandes A, Inglis D, Streiner D, Zee R. Skin-to-skin care for procedural pain in neonates. Cochrane Database Syst Rev. 2017 Feb 13;2(2):CD008435. doi: 10.1002/14651858.CD008435.pub3. PMID: 28191623.
9 “Cross-cultural communication in healthcare” de Douglas A. Matsunaga et al. (2019), publié dans the American Journal of Lifestyle Medicine.
10 “Cultural competence in the care of Muslim patients and their families” de Aasim Padela et al. (2011), publié dans the American Journal of Obstetrics and Gynecology