Le mémoire de logistique : les clés pour en réussir l'écriture

Sommaire

Introduction 2

Partie I : Revue de littérature 4

I. L’économie circulaire 4

I-1. Définitions 4

I-2. Pourquoi l’économie circulaire et quels enjeux ? 6

1) Des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques non négligeables 6

2) De la gestion des déchets à celle des ressources 7

II. Le développement de l’économie circulaire au fil du temps 10

III. Impacts de l’économie circulaire au niveau social et environnementale 13

V. Économie circulaire et transport 15

IV-1) Le secteur des transports et l’économie circulaire 15

IV-2) Le partenariat comme élément crucial de l’économie circulaire 16

1) Sécurisation et optimisation des approvisionnements 16

2) Création de nouvelles chaines de valeur 17

Conclusion de la Partie 1 18

Partie II : Analyse empirique 20

I. Méthodologie 20

I-1. Choix de l’étude qualitative 20

I-2. Entretiens semi-directifs 21

I-3. L’échantillon 21

II. Présentation et discussion des résultats 23

II-1. Cas de la RATP 23

II-1-1. Présentation de RATP 23

II-1-2. L’économie circulaire au sein de la RATP 24

II-2. Résultats des entretiens semi-directifs 25

III. Recommandations 32

III-1. Recommandations spécifiques pour RATP 32

III-1-1. Benchmark : s’appuyer sur les meilleures pratiques (Cas de SNCF) 32

III-1-2. Développer un système de transport pour la récolte des pièces usagées sur site 33

III-2. Recommandations générales 34

Conclusion 38

Références bibliographiques 40

Introduction 

Au cours de la dernière décennie, l’économie circulaire (EC) s’est imposée comme la stratégie privilégiée pour développer une production et une consommation durables. La renaissance de l’économie circulaire est née en Chine avec une politique s’attaquant aux problèmes environnementaux croissants en 2003. L’Union européenne a suivi en 2011 avec la Feuille de route pour une Europe efficace dans l’utilisation des ressources (Commission européenne 2011), soutenue par des rapports et des plans d’action en 2015 et 2020 (Commission européenne 2015, 2020) et le Green Deal européen (Commission européenne 2019). 

L’économie mondiale est basée sur un modèle économique linéaire, créé après la révolution industrielle, qui est axé sur l’extraction, la transformation, la production, l’utilisation et le rejet.  

Au vu de ces informations, le grand défi en matière de gestion des déchets est indéniable. En gardant ce modèle économique actuel, les projections indiquent le déséquilibre des niveaux de production et de consommation, compte tenu de la finitude des ressources naturelles qui pourraient ne pas être disponibles pour les générations futures. L’économie circulaire se distingue donc par la transformation des biens en fin de vie en ressources pour d’autres processus, bouclant les cycles dans les écosystèmes industriels. De plus, il minimise autant que possible les déchets générés dans l’ensemble de la chaîne de production, pouvant changer la logique économique, compte tenu de la faisabilité de travailler de manière à réutiliser ce qui est possible, recycler ce qui ne peut pas être réutilisé, réparer ce qui est endommagé et reconstruire ce qui ne peut pas être réparé. Le modèle proposé par l’économie circulaire est basé sur le recyclage des déchets inspiré de ce qui se passe dans la nature, dans lequel tout est réutilisé comme matière première pour la génération d’un nouveau « produit ». 

La gestion écologiquement rationnelle des déchets solides doit aller au-delà de la simple élimination ou de leur utilisation, par des méthodes sûres. La solution revient à résoudre la cause profonde du problème en essayant de changer les modes de production et de consommation non durables de biens et de services. Cela passe par l’application du concept de gestion intégrée du cycle de vie qui représente une opportunité unique de concilier développement et protection de l’environnement.

L’analyse du cycle de vie est un outil permettant d’évaluer l’impact potentiel sur l’environnement d’un produit, d’un procédé ou d’une activité, en quantifiant l’utilisation des ressources (« intrants ») telles que l’énergie, les matières premières, l’eau) et les émissions (“sorties” dans l’air, l’eau et le sol) associées au système évalué. L’évaluation du cycle de vie d’un produit type prend en compte l’approvisionnement en matières premières nécessaires à sa fabrication, la fabrication des intermédiaires et, enfin, le produit lui-même, y compris l’emballage, le transport des matières premières, des intermédiaires et du produit, l’utilisation du produit et des déchets générés par son utilisation.

La gestion globale des déchets solides, de par sa nature, est un problème complexe qui, pour être traité, nécessite la collaboration de divers secteurs et de multiples disciplines pour mener à bien les activités, la planification technico-administrative, la coordination, l’accord, la conception, l’application et l’évaluation des politiques, des stratégies, des plans et des programmes d’action pour une gestion appropriée des déchets solides aux niveaux national, régional et local, afin de réduire les impacts environnementaux qu’ils provoquent.

L’Europe dans son ensemble rame vers un nouveau modèle où la durabilité est au centre de tout. Les avertissements lancés par des organisations telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU) sont clairs et laissent peu de place à l’action : nous devons lutter contre le changement climatique, l’un des grands défis de la société d’aujourd’hui, et nous devons le faire maintenant, car 2030 est l’échéance pour atténuer les nombreuses conséquences environnementales qui proviennent à 95% de l’impact des activités générées par des facteurs humains. Le secteur des transports joue un rôle déterminant dans cette lutte commune, puisqu’il représente un tiers de l’énergie finale et un quart des émissions totales de gaz à effet de serre, comme le souligne l’Agence européenne pour l’environnement.

La problématique de notre étude revient à voir dans quelles mesures l’économie circulaire peut constituer une opportunité dans le secteur ferroviaire. Le secteur ferroviaire, du fait de son étendue territoriale et de la diversité des équipements, matériaux et fournitures qu’il emploie, est susceptible de produire de grandes quantités de déchets.  Bon nombre de ces déchets sont réutilisables ou transformables.  C’est le cas, par exemple, des rails en fin de vie et des matériaux qui les accompagnent.  De plus, la technologie évoluant, certains de ses équipements deviennent vite obsolètes. Ces équipements et matériaux pourraient simplement être détruits, mais il ne faut pas perdre de vue que leur destruction serait coûteuse.  Alors, pourquoi ne pas employer l’argent servant à leur destruction pour plutôt financer leur recyclage ?

Lesdits équipements et matériaux présentent aussi l’inconvénient de nécessiter des espaces de stockage, en plein air ou dans des bâtiments industriels.  Ces espaces ne pourraient-ils pas servir à d’autres activités, y compris à des entreprises qui ne font pas partie du secteur ferroviaire ?

L’objectif de ce mémoire est de déterminer les possibilités d’optimisation des matières premières en mettant en place un processus d’économie circulaire. Le but de ce mémoire est donc de trouver quel modèle d’économie circulaire serait le plus adapté à l’activité de l’entreprise (ferroviaire). Il serait également envisageable de penser à un système de transport pour la récolte des pièces usagées sur nos sites pour recharger un camion en partance chez le fournisseur. 

Partie I : Revue de littérature

  1. I. L’économie circulaire

Le modèle économique linéaire actuel “prendre, fabriquer, jeter”, qui repose sur la disponibilité de grandes quantités de matériaux et d’énergie bon marché et facilement accessibles, ainsi que sur des moyens bon marché d’éliminer ce qui ne présente plus d’intérêt, a été au cœur du développement industriel et a généré un niveau de croissance sans précédent, il atteint ses limites physiques. Un tel modèle n’est pas durable (Potočnik, J. (2014). L’économie circulaire est une alternative attractive et viable qui a déjà commencé à être explorée dans le monde des affaires (Collard, F. (2020).

  1. I-1. Définitions 

Une économie circulaire est réparatrice et régénérative par conception, visant à toujours maintenir les produits, composants et matériaux à leurs niveaux d’utilisation les plus élevés. Selon la fondation Ellen MacArthur « Le concept distingue les cycles biologiques et les cycles techniques. Telle qu’envisagé par ses créateurs, une économie circulaire est un cycle de développement continu positif qui préserve et augmente le capital naturel, optimise les rendements des ressources et minimise les risques du système, en gérant les stocks finis et les flux renouvelables ». Il fonctionne efficacement à n’importe quelle échelle. Dans ce contexte, l’économie circulaire repose sur différents principes (Potočnik, J. (2014, p.712) :

  • – Préserver et accroître le capital naturel, contrôler les stocks finis et équilibrer les flux de ressources renouvelables. Lorsque des ressources sont nécessaires, le système circulaire les sélectionne judicieusement, en choisissant dans la mesure du possible des technologies et des processus qui utilisent des ressources renouvelables ou les plus performantes. Une économie circulaire augmente également le capital naturel en favorisant les flux de nutriments dans le système et en créant les conditions de régénération des sols ;
  • – Optimiser la performance des ressources, en faisant toujours circuler les produits, composants et matériaux à leur plus haut niveau d’utilité, dans les cycles techniques et biologiques. Cela signifie concevoir pour retravailler, renouveler et recycler afin que les matériaux et les composants continuent de circuler dans l’économie et d’y contribuer. Les systèmes circulaires utilisent des boucles internes plus étroites chaque fois que possible (c’est-à-dire la maintenance plutôt que le recyclage), préservant ainsi l’énergie intrinsèque ainsi que d’autres valeurs. Ces systèmes visent à prolonger davantage la durée de vie du produit et à optimiser sa réutilisation. Le partage augmente l’utilisation du produit.
  • – Promouvoir l’efficacité du système, faire des brevets et planifier pour éliminer les externalités négatives. Cela comprend la réduction des dommages causés aux systèmes et aux zones qui affectent les personnes, telles que l’alimentation, la mobilité, les maisons, l’éducation, la santé ou les loisirs, et la gestion des externalités telles que la pollution de l’air, de l’eau, du sol et du bruit, les émissions de substances toxiques et le changement climatique.

Par conséquent, avec l’application de ce modèle, il est possible d’obtenir des avantages économiques, tels que la réduction des coûts avec la réduction de la consommation de matières premières, la consommation d’énergie et d’eau dans la fabrication de nouveaux produits, en plus de favoriser le développement du secteur productif, car le fournisseur de produits finis agirait comme un consommateur de déchets ou de produits recyclés qui seraient réinsérés dans la chaîne de production (Lambert, F. & Georgeault, L. (2014, p. 19-22).

Le concept d’économie circulaire est très complet et a été développé par de nombreuses écoles de pensée, il englobe donc plusieurs autres concepts tels que la logistique inverse, la conception régénérative, l’économie de la performance, l’écologie industrielle, le biomimétisme, la permaculture, le capitalisme naturel, le métabolisme industriel, l’économie bleue et symbiose industrielle. Ces éléments se complètent et créent un support pour les principes fondamentaux de cette nouvelle approche de l’économie, qui reposent principalement sur les principes de réduction, de réutilisation et de recyclage des matériaux et de l’énergie, en plus de se concentrer sur la croissance économique de l’industrie. Dès lors, l’économie circulaire peut s’appliquer de différentes manières au sein d’une entreprise, partiellement ou totalement. Cependant, il est important de souligner l’idée du cycle fermé utilisant le maximum de ressources, afin d’imiter le cycle de la nature (Collard, F. (2020, p.10-15).

Figure 1 : Schéma pédagogique de l’économie circulaire

Source : Institut EDDEC (2015)

  1. I-2. Pourquoi l’économie circulaire et quels enjeux ?
  2. 1) Des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques non négligeables

Dans une économie circulaire, les ressources naturelles (énergie, eau et matières premières) sont utilisées de manière répétée, les maintenant dans l’économie locale le plus longtemps possible. L’extraction des matières premières est réduite et, avec elle, l’impact environnemental dans les pays d’origine de ces ressources naturelles. Au sein de l’économie locale, l’impact environnemental des activités économiques est également réduit et les rejets dans le sol et la pollution dans l’air et l’eau disparaissent ou sont minimisés. La valeur du travail, du capital et de la technologie investis dans la transformation des ressources naturelles est également maintenue le plus longtemps possible au sein de l’économie. Le principal effet de l’introduction des flux fermés de production, de consommation et de (re)production qui caractérisent l’économie circulaire est que la productivité nette des processus économiques locaux augmente tandis que leur empreinte écologique (locale et globale) est réduite (Eude, M. (2019,p.200-205).

Ce modèle à cycle fermé est à forte intensité de main-d’œuvre et offre également la possibilité d’augmenter la productivité sociale en termes d’emploi, c’est-à-dire le nombre et la qualité des emplois dans nos économies locales. La capacité de création d’emplois de l’économie circulaire est supérieure à celle offerte par la gestion des déchets basée sur l’enfouissement, l’incinération et même le recyclage (Bourdin, S. & Maillefert, M. (2020, p. 101-107). L’économie circulaire offre aussi un grand potentiel pour l’entrepreneuriat vert et le développement de la production propre, puisqu’il s’agit d’un modèle qui favorise la réutilisation et le recyclage routinier de tous les composants et qui utilise le principe de prévention pour éliminer les matières dangereuses qui empêchent ou entravent ces processus. La transition vers une économie circulaire générera de grandes opportunités pour les entreprises innovantes et donne un avantage concurrentiel significatif à celles qui sont capables d’anticiper la demande sur les marchés européens et mondiaux de services d’ingénierie et d’écologie industrielle.

Enfin, l’économie circulaire offre aux consommateurs des produits plus durables et réparables qui réduiront le coût de la vie. Ces économies s’ajoutent au bien-être et aux avantages sociaux indirectement générés par les améliorations de l’environnement et de la santé. En bref, adopter une économie circulaire est un triple gain : créer des emplois, réduire l’empreinte écologique de notre économie, y compris les émissions de gaz à effet de serre et la dégradation de l’environnement de la planète, et réduire le coût de la vie et la gestion des institutions publiques les plus proches des citoyens.

  1. 2) De la gestion des déchets à celle des ressources

Actuellement, la plupart des processus de production sont fabriqués sous la prédominance de l’économie linéaire, qui, en ne tenant pas compte de ce qui se passe lorsqu’un produit atteint la fin de sa vie utile, augmente la quantité de déchets chaque année, générant des dommages pour la société et l’environnement.

Les déchets solides sont définis comme tout matériau, qu’il soit à l’état liquide, solide ou gazeux (d’Arras, D. (2008). Celles-ci sont générées à partir du travail domestique, des prestations de services, commerciales et industrielles qui sont réalisées. Ce faisant, on obtient la production de déchets, qui ne peuvent plus être réutilisés, car leur durée de vie utile a déjà expiré. Cependant, certains sont utilisés, subissent des processus de transformation, leur conférant une valeur ajoutée, prolongeant également leur utilisation et permettant à leur élimination finale de ne pas impacter l’environnement (Bonet, D. & Petit, I.& Lancini, A. (2014, p.10-20).

Le concept d’économie circulaire commence son voyage officiel à la fin de l’année 2015 avec la publication par la Commission européenne de la communication « Boucler la boucle : un plan d’action pour l’économie circulaire ». Cette communication, qui s’accompagnait de la proposition de modification de plusieurs directives sur les déchets constitue aujourd’hui la feuille de route des priorités et des lignes d’action de l’UE pour faire de la problématique des déchets une opportunité de transition vers un autre modèle de production plus durable.

L’économie circulaire est un outil efficace pour avancer vers le développement durable, puisqu’elle propose la refonte des systèmes, des produits et des processus dans le but d’optimiser les ressources et de minimiser la génération de déchets.

La figure suivante montre l’ordre de priorité des actions à promouvoir dans la démarche d’économie circulaire.

Figure 2 : Économie circulaire et gestion des déchets

Source : © OREE

.

  •  Valorisation

Les déchets pouvant faire l’objet de valorisation sont classés comme ceux dont la production et le résultat final sont fonctionnels pour effectuer le remplacement d’autres matériaux dans lesquels on estime que leur cycle de vie utile est terminé. Dans cette classification, on peut voir un modèle d’économie circulaire (Lanoie, P. & Normandin, D. (2015, p.94). Ils sont considérés comme des déchets qui, en raison de leurs propriétés et de leurs caractéristiques structurelles, ne peuvent pas être recyclés, car certains composés nocifs pour la santé des êtres vivants et pour l’environnement pourraient être générés. Pour cette raison, un processus de recyclage n’a pas pu être mis en œuvre (Rijpens, J. & de Beys, J. (2022, p.180).

Cette gestion implique de considérer toutes les étapes de la gestion des déchets solides comme un tout et non comme une somme de parties, abordant les problèmes environnementaux des déchets solides de manière beaucoup plus efficace. De cette façon, il y a un ordre pour aborder le problème, qui doit commencer par la prévention, ce qui signifie être prêt à prendre les mesures appropriées ; ensuite, la minimisation des impacts et des déchets. Par exemple, les points de contamination sont identifiés et on s’efforce de les réduire au maximum. L’étape suivante est la réutilisation et le recyclage, où l’objectif est de réutiliser les déchets. Par exemple, utiliser des chutes de tissu pour fabriquer des coussins ou transformer des déchets organiques pour obtenir du compost. Vient ensuite le processus de traitement, par lequel il est prévu de réduire les composants nocifs contenus dans les déchets et qui peuvent nuire à l’environnement. La dernière étape est l’élimination définitive des déchets en toute sécurité

  •  Allongement de la durée de vie des produits : réemploi et réparation.

Réutiliser (d’occasion) un produit mis au rebut et éviter sa gestion en tant que déchet est le plus souhaitable d’un point de vue environnemental. Il s’agit d’utiliser les matériaux qui peuvent encore être utilisés, au lieu de les jeter.  Cependant, il comporte certaines difficultés qui peuvent être surmontées par des mesures telles que :

  • – Fixer des objectifs légaux précis pour la préparation au réemploi ;
  • – Favoriser l’éco-conception, la durabilité et la réparabilité des produits : pouvoir accéder à leur intérieur, ne pas utiliser de colle à la place des vis, disponibilité des pièces de rechange… ;
  • – Faciliter un flux d’entrée de déchets vers les centres de préparation pour réutilisation ;
  • – Préserver le potentiel de réutilisation du produit mis au rebut (électroménagers, textiles, meubles) à partir de son dépôt et de sa collecte sélective ;
  • – Réduire la TVA sur les produits qui ont été préparés pour être réutilisés ;
  • – Appel d’offres prenant en compte la préparation au réemploi ;
  • – Créer des normes adéquates pour les produits préparés pour la réutilisation, en supposant qu’ils ne sont pas dangereux pour l’environnement ou pour la santé. 

Bien que le secteur de la réutilisation se développe, avec un éventail de plus en plus large d’opérateurs de réutilisation actifs, il existe un certain nombre de défis communs liés à l’économie, à la conception des produits, au comportement des consommateurs et à la politique. Il n’y a toujours pas de grande différence de prix entre les produits neufs et d’occasion, même si ces derniers peuvent être de meilleure qualité et même plus durables. Malheureusement, de nombreuses externalités environnementales et sociales associées à la production de nouveaux biens de consommation ne sont toujours pas prises en compte dans le prix d’achat. Cela encourage non seulement la consommation de produits neufs à un prix de plus en plus bas, mais incite également les citoyens à les remplacer au lieu de les réparer.

  1. I.
  2. II. Le développement de l’économie circulaire au fil du temps

Une grande partie de notre modèle économique actuel est basé sur des pratiques commerciales héritées de la révolution industrielle, le développement économique depuis lors s’est accompagné d’une mentalité d’extraire-faire-éliminer. Ce que nous connaissons par économie linéaire.

Adopter le modèle circulaire par opposition au modèle linéaire impliquerait de repenser les produits utilisés pour qu’ils soient performants avec l’environnement. C’est là la principale différence entre les deux modèles. L’impact de l’économie linéaire sur le climat implique l’extraction et l’utilisation constantes de matières premières qui, comme nous l’avons dit, ne sont pas illimitées, contribuent à l’augmentation non seulement de la consommation d’énergie, mais aussi des émissions de CO2. D’autre part, l’économie circulaire favorise une utilisation plus intelligente des matières premières, ce qui implique une réduction des émissions polluantes (Lanoie, P. & Normandin, D. (2015, p. 90-95).

L’essence du débat sur le concept d’économie circulaire, à son tour fortement lié à celui de durabilité, est présente dans le débat public et académique depuis les années 1970, atteignant une maturité conceptuelle dans les années 1990, à partir de différentes contributions intellectuelles de divers courants et écoles de pensée (d’Arras, D. (2008) ont désigné Pearce et Turner (Pearce et Turner, 1990). L’économie circulaire imprègne les logiques de production et s’introduit même dans le patrimoine législatif dans les années 1980, avec l’Allemagne comme pionnière. Cette nouvelle approche impliquait de rompre avec le modèle d’économie linéaire en allongeant le cycle de vie des produits ; la récupération de ceux déjà utilisés grâce au concept de reverse logistique ; clôturer la vie utile des produits grâce à la valorisation des déchets ; et reconstruire et récupérer des matériaux, du travail et de l’énergie (Vivien, F. (2020, p.100).

La Fondation Ellen MacArthur a joué un rôle très important dans la diffusion et la promotion du concept d’économie circulaire. Plus précisément, lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, en 2012, avec la société McKinsey, ils ont publié un rapport évaluant les avantages potentiels d’une transition vers une économie circulaire en termes de croissance et d’emploi (Rijpens, J. & de Beys, J. (2022, p.180-194).

Figure 3 : Schéma d’économie circulaire selon la fondation Ellen MacArthur

L’économie circulaire vise ainsi à ce que les ressources conservent leur valeur et leur utilité à tout moment. Ce n’est rien de plus qu’une invitation à être plus efficace lorsqu’il s’agit de consommer et de produire et, une fois utilisé, il devient un déchet recyclable, réutilisable et futur remanufacturé. Cela facilite le fait que nous contribuons au maintien de l’environnement en utilisant des matières premières renouvelables à faible ou sans impact environnemental, ainsi qu’à la création de nouveaux emplois et à un modèle économique plus bénéfique pour l’ensemble de la population.

Ce nouveau modèle économique préconise d’utiliser autant de matériaux biodégradables que possible dans la fabrication des biens de consommation afin qu’ils puissent retourner à la nature sans causer de dommages à l’environnement lorsque leur durée de vie utile est épuisée. Dans les cas où il n’est pas possible d’utiliser des matériaux écologiques, composants électroniques, composants métalliques, batteries… l’objectif sera de faciliter leur séparation pour leur donner une nouvelle vie en les réintégrant dans le cycle de production et en composant une nouvelle pièce. Lorsque cela n’est pas possible, il sera recyclé de manière écologique.

Les entreprises qui ont mis ce système en pratique constatent que la réutilisation des ressources est beaucoup plus rentable que de les créer à partir de zéro. En conséquence, les prix de production sont réduits, de sorte que le prix de vente est également abaissé, ce qui profite au consommateur ; non seulement sur le plan économique, mais aussi social et environnemental. La proposition d’économie circulaire en est actuellement à ses balbutiements. Dans tous les cas, c’est un système qui peut s’appliquer à tous les types de secteurs d’activité. Pour de nombreux économistes, ce modèle pourrait être une solution pour stopper la pollution de la planète.

L’éco-conception s’engage sur des matériaux respectueux, moins polluants et biodégradables, pour laisser la plus petite empreinte possible sur l’environnement et ne pas nuire à la planète ni aux êtres vivants qui l’habitent. Cette nouvelle économie vise à remplacer l’économie linéaire et à l’arrêter, pour éviter davantage de catastrophes et d’erreurs, qui nuisent à la planète, provoquant de grands dangers tels que la situation dans laquelle nous nous trouvons avec le changement climatique.

  1. III. Impacts de l’économie circulaire au niveau social et environnementale

L’économie circulaire a pour objectif de préserver le plus longtemps possible la valeur des matériaux et des produits, en évitant de renvoyer le plus possible de déchets dans la nature, en veillant à ce qu’ils soient réintégrés dans le système de production pour être réutilisés (Vivien, F. (2020). De cette façon, la génération de déchets est réduite au minimum et son cycle de vie est fermé, de sorte que les déchets ne sont pas considérés comme des déchets, mais comme des ressources (Lanoie, P. & Normandin, D. (2015, p. 90-95).

Dans les processus où la moindre quantité de nouveaux matériaux est utilisée, y compris ceux qui peuvent être réutilisés ou recyclés, de grands avantages économiques et environnementaux sont également identifiés. Cela conduit à des économies de matériaux, d’énergie et de coûts de main-d’œuvre, à un impact moindre sur l’air, la terre et l’eau et à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. De plus, des procédés sont suggérés dans lesquels des matériaux sont récupérés qui peuvent être repensés et avoir de nouvelles utilisations. De plus, les matériaux purs qui n’ont pas été contaminés et qui conservent leur qualité et leurs propriétés peuvent être identifiés et récupérés, de sorte qu’ils peuvent être réutilisés dans la fabrication primaire, prolongeant ainsi la productivité du matériau (Vivien, F. (2020, p.99-100).

Ce schéma de production et de consommation propose un changement systémique du paysage industriel, notamment dans la conception des produits, les modèles économiques, les flux de ressources et la création de valeur (Ellen MacArthur Foundation, 2017). Ceci s’oppose au paradigme dominant de l’économie linéaire de la production, de la consommation, de l’élimination, qui a de fortes conséquences environnementales.

Les grandes transformations auxquelles nous assistons aujourd’hui comportent à la fois des risques/coûts et des opportunités. De la même manière, la transition vers une économie circulaire génère sans aucun doute de nombreuses opportunités économiques pour les entreprises et pour l’économie dans son ensemble, dans la mesure où elle implique de transformer les organisations, les interrelations, les actifs, etc.  L’économie circulaire implique des avantages si le système de production et de consommation est observé dans son ensemble et si les limites environnementales sont prises en compte. Sans vouloir être exhaustif, on pourrait citer les avantages suivants classés en c1atégories ou dimensions :

Tableau 1 : Les avantages de l’économie circulaire

CatégoriesEléments
ÉconomiqueDe nouvelles opportunités de croissance économique et de génération de valeur ajoutée grâce à l’utilisation de nouvelles synergies, complémentarités et collaborations inter-entreprises, horizontales et verticales, ainsi que la valorisation des déchets
Efficacité économique et réduction des coûts grâce à une moindre utilisation des ressources naturelles, des matières premières, des matériaux et de l’énergie. Par conséquent, moins de dépendance à la chaîne d’approvisionnement.

Moins de dépendance vis-à-vis de l’approvisionnement et des prix de ces matériaux et matières premières.
» Nouveaux investissements en R&D& et relance du système science-technologie.
SocialDe nouvelles opportunités d’emploi et d’employabilité associées à une croissance économique potentielle.
Une plus grande collaboration sociale et économique.
 Une plus grande interaction des groupes d’intérêt des entreprises.
EnvironnementalRéduction des émissions de gaz à effet de serre et, par conséquent, contribution à la lutte contre le changement climatique.
Moins d’utilisation de matériaux et de matières premières, c’est-à-dire moins de pression extractive.

Empreinte réduite et sac à dos écologique.
Amélioration de l’eau et du sol.

Source : adapté de Lanoie, P. & Normandin, D. (2015).

  1. IV.
  2. V. Économie circulaire et transport

Le ferroviaire est un élément clé dans la course vers une mobilité plus durable et respectueuse de l’environnement. En plus des projets et des initiatives qui le placent au centre pour obtenir des transports sans émission ou des investissements pour le développement de technologies durables, d’autres concepts entrent en jeu comme l’économie circulaire, qui institue un modèle de production et de consommation plus durables, dans lequel les matières premières sont conservées plus longtemps dans les cycles productifs. Dans ce changement de paradigme du linéaire au circulaire, le chemin de fer a aussi beaucoup à contribuer.

C’est pourquoi les organisations internationales mettent en avant le rôle des transports dans une économie de développement durable et insistent sur l’importance de miser sur des modèles de mobilité qui contribuent à réduire au maximum l’empreinte environnementale. Et l’Union européenne (UE) travaille dans ce sens, avec des projets et des initiatives vers une transition verte qui contribue à atteindre les objectifs proposés d’être le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. Rien que pour les transports, l’UE estime qu’il faut réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports. 

La logistique implique non seulement le transport, son opération la plus visible, mais est également liée à la conception stratégique d’une chaîne d’approvisionnement en termes d’échelle, d’emplacement et de prise de décision ; faire correspondre l’offre et la demande avec les réseaux qui en résultent, et finalement planifier en détail le flux de produits à travers les chaînes d’approvisionnement. En d’autres termes, la logistique consiste à acheminer le bon produit au bon endroit, au bon moment, dans les bonnes quantités et de la bonne qualité.

Dans ce contexte, le transport routier non urbain joue un rôle fondamental dans un développement urbain durable  car il favorise la croissance économique, l’inclusion sociale, l’expansion urbaine, la répartition des activités et l’équité dans l’utilisation de l’espace urbain et de tous les services publics (Laperche, B. &efficace, Merlin-Brogniart, C. (2016,p.90). Pendant ce temps, le transport est un grand consommateur de combustibles fossiles, un contributeur majeur à l’augmentation des émissions de GES et de la pollution de l’air tout en étant un grand générateur de déchets (Vivien, F. (2020, p.99-100).

  1. IV-1) Le secteur des transports et l’économie circulaire

Le transport annonce le développement d’une région, car c’est un élément logistique qui permet la mobilité des personnes, des biens et des services dans une plus grande dispersion géographique entre les activités productives. Le transport, bien qu’étant considéré comme une activité de moyen d’un point de vue économique, est actuellement perçu comme un facteur influent de développement régional, se révélant être un axe important pour la planification, le développement et la gestion des villes (Beckers, A. & Micklitz, H. (2020,p.345).

Cependant, une grande partie de l’énergie actuellement consommée dans le secteur des transports provient de combustibles fossiles non renouvelables, avec un niveau élevé d’émissions de GES (Dablanc, L. (2022, p.50-54). À l’échelle mondiale, le secteur des transports est responsable de 23 % de l’énergie totale liée aux émissions de GES et de 13 % des émissions mondiales de GES (Vivien, F. (2020, p.100), résultant de la consommation de combustibles fossiles, le transport routier étant responsable de la plus grande partie de ces émissions. (OCDE, 2010). Par conséquent, sans la mise en œuvre de politiques agressives d’atténuation des GES, les émissions des transports pourraient augmenter à un rythme plus rapide que les émissions de tout autre secteur d’utilisation finale de l’énergie et atteindre environ 12 gigatonnes (Gt) d’équivalent en dioxyde de carbone par an (CO2e/an) en 2050 (Laperche, B. & Merlin-Brogniart, C. (2016,p.102)

  1. IV-2) Le partenariat comme élément crucial de l’économie circulaire
  2. 1) Sécurisation et optimisation des approvisionnements

L’analyse de la chaîne d’approvisionnement qui implique tous ses acteurs offre une opportunité importante de réduire les émissions, puisque les principales émissions de certains produits sont générées dans les processus d’extraction des matières premières ; ceux des uns, dans les processus de transformation, tandis que ceux des autres, dans les opérations logistiques. D’autre part, la chaîne d’approvisionnement doit répondre à des exigences telles que la satisfaction des demandes des clients, dans des limites telles que la capacité de livraison des fournisseurs, la capacité de production des usines et la capacité de stockage des centres de distribution. Cela nécessite le traitement complexe d’un grand nombre de variables qui, pour atteindre des résultats optimaux, nécessite de recourir à la modélisation mathématique, à la fois pour accélérer le processus et pour assurer une précision adéquate.

Tout d’abord, il est important de définir le concept de chaîne d’approvisionnement. Selon El Ouardighi, F. (2008,p.83-84), la chaîne d’approvisionnement fait référence au transfert d’informations et de matériel, avec origine et destination dans les processus de fabrication, y compris les processus de logistique et de stockage. L’approvisionnement fait référence à l’expédition de biens et de services à la fois vers les usines et les entrepôts, à une extrémité de la chaîne, et vers les clients, à l’autre extrémité. La gestion de la chaîne d’approvisionnement implique la prise de différentes décisions Les décisions structurelles se réfèrent à la localisation des usines et des centres de distribution ou des entrepôts, au nombre et à la capacité des installations, à la capacité de sous-traitance ou d’extension, et aux moyens de transport à utiliser (El Ouardighi, F. (2008, p.83-84). Le résultat des décisions de structuration est connu sous le nom de configuration de la chaîne d’approvisionnement.

La chaîne d’approvisionnement produit une empreinte carbone. Tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les émissions de gaz à effet de serre sont générées par les fournisseurs, la logistique d’approvisionnement des usines, les usines, la logistique de distribution des usines aux clients, et les clients pour une même utilisation des produits (Dablanc, L. (2022, p.50-56). Les fournisseurs et les usines génèrent leurs propres émissions à partir de leurs processus de production. Les opérations logistiques vers ou depuis l’usine génèrent des émissions dues au stockage et au transport. Par conséquent, les caractéristiques d’un produit et sa chaîne d’approvisionnement particulière sont les facteurs déterminants pour une étude d’empreinte carbone (Dablanc, L. (2022,p.50-56).

En ce qui concerne les modèles d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement, une conception d’une configuration de chaîne d’approvisionnement qui intègre des considérations environnementales est présentée dans (El Ouardighi, F. (2008, p.83-84). Le modèle développé pour établir des équilibres ou des accords entre les coûts et l’impact sur l’environnement consiste en une configuration composée de fournisseurs, d’usines et de clients. Avec lui, l’influence des processus de manutention et de transport sur les émissions de gaz à effet de serre et les coûts a été étudiée. Cependant, l’éventuel stockage intermédiaire dans les centres de distribution n’a pas été envisagé ; ni, la répartition des matériaux que les usines demandent aux fournisseurs. Le modèle comprend une variable appelée le niveau de protection environnementale de l’installation et qui dénote l’investissement dans des technologies sophistiquées à faibles émissions de carbone. 

Selon Tapiero, C. (2008,p. 163) un modèle d’optimisation multi-objectifs pour la conception d’une configuration de chaîne d’approvisionnement en boucle fermée est présenté. La configuration modélisée va des fournisseurs aux centres de collecte de produits. Cependant, il n’inclut pas le stockage intermédiaire dans les centres de distribution aux clients. Dans la fonction objective, les coûts totaux et les émissions de carbone équivalentes sont minimisés conjointement. Les variables de décision sont la localisation des acteurs et le transport des matières et du produit fini, et le retour pour boucler le cycle. 

  1. 2) Création de nouvelles chaines de valeur

L’économie circulaire est composée d’autant de cercles qu’il y a d’étapes dans la chaîne de production, qu’il s’agisse de consommateurs de biens ou de services, chacun ayant son « cercle restreint » respectif. Ainsi, si la chaîne de valeur est constituée de phases différenciées par les activités exercées par une entreprise, l’économie circulaire établit que pour chacune de ces phases il doit y avoir un cercle intérieur qui relie la fin de vie d’un produit à ladite phase.

Conclusion de la Partie 1

Dans cette première partie de notre étude, nous nous sommes efforcés de répondre aux deux questions essentielles suivantes :

  • De quoi parlons-nous ?  Tel a été l’objet de notre premier chapitre dans lequel nous avons découvert les définitions des concepts et notions de base de notre sujet que sont l’économie circulaire et le gaspillage des ressources.  Nous avons aussi examiné d’autres notions qui y sont attachées telles que le développement durable, l’écologie industrielle ou le lean management, 
  • Quelles sont les parties prenantes et quels sont leurs enjeux ?  Nos recherches à cet effet ont été orientées vers les motivations et les modes d’action des différents acteurs de l’économie, que ce soit les entreprises, les ménages, les associations ou les autorités publiques.

Il convient, à présent, d’en faire une synthèse, puis de mettre ces enseignements en perspective avec notre problématique et notre approche pratique dans laquelle nous examinerons le cas de la RATP.  A l’issue de cela, nous pourrons mettre en lumière ce que nous pouvons considérer comme étant les facteurs clés de succès des démarches orientées vers l’économie circulaire.

  • • Synthèse de l’approche théorique

Au vu des recherches que nous avons menées, qu’elles soient du domaine des concepts, des techniques employées, de la législation, des besoins, des enjeux des parties prenantes, nous nous sommes rendu compte que le concept d’économie circulaire a connu une lente évolution et que c’est “grâce” ou plutôt “à cause” de la succession des crises économiques et de l’intensification de la concurrence à l’échelle mondiale que la prise de conscience s’est réellement installée dans le monde.

Contrairement au modèle linéaire du “tout jetable” qui consiste à extraire, fabriquer, consommer puis jeter, l’économie circulaire nous appelle, par le recyclage, à adopter un mode de consommation et de fonctionnement sobre et responsable.  Le schéma de la page suivante visualise bien les différences entre ces deux modèles.

Figure 2 : comparaison schématique du modèle “tout jetable” et du modèle de l’économie circulaire

Partie II : Analyse empirique

Après avoir mis en lumière les facteurs clés de succès des actions engagées dans le cadre de l’économie circulaire, nous allons, à présent, nous pencher sur le cas de la RATP entreprise dans laquelle nous effectuons notre stage en alternance.  Nous souhaitons examiner ce qui s’y passe et voir en quoi les notions et concepts théoriques vus plus haut peuvent s’y appliquer.

Dans cette deuxième partie, nous examinerons aussi quelques benchmarks pour élargir un peu plus le champ de nos observations de terrain ainsi que des entretiens semi-directifs.

  1. I. Méthodologie

Ce chapitre présente une description de la méthodologie utilisée pour préparer ce travail. Parmi les détails exposés dans cette section figurent le type de recherche, les sujets et les sources d’information, les techniques de recherche, ainsi que la collecte et l’analyse des données.

La méthodologie de recherche est le processus organisé de collecte et d’analyse d’informations afin de mieux comprendre le phénomène qui nous intéresse. Au cours de la recherche, l’étape critique est l’étape de la collecte des données. Il requiert une attention maximale du chercheur, car les données constituent la base de l’ensemble des recherches entreprises. Cette méthodologie décrit un cadre pour la conduite de la recherche, approfondissant les méthodes utilisées pour collecter les données ainsi que les stratégies de recherche adoptées.

Cette méthodologie décrit ainsi un cadre pour la conduite des analyses qui sont effectuées dans cette seconde partie. Elle détermine ainsi les méthodes utilisées pour collecter les données ainsi que les stratégies de recherche adoptées. La méthodologie est « l’étude des méthodes permettant de constituer des connaissances » (Avenier & Gavard-Perret, 2008). Chaque méthode s’articule autour d’un certain nombre d’outils de collecte et de traitement des données. On peut distinguer deux grandes familles de méthodes : les méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives.

  1. I-1. Choix de l’étude qualitative

Pour traiter le sujet de mémoire qui se décrit comme suit : « Solution possible et alternative d’économie circulaire dans le domaine ferroviaire (en particularité sur le rail », ce travail, en plus de la revue de littérature, porte sur une étude qualitative. En sciences de gestion, l’analyse qualitative est vue comme « une démarche discursive de reformulation, d’explicitation ou de théorisation d’un témoignage, d’une expérience ou d’un phénomène » (Coutelle, 2005). Elle est multidimensionnelle et elle est utilisée pour étudier les phénomènes dans leur cadre naturel avec l’utilisation des entretiens, analyse d’archives, observations et enquêtes dans l’optique d’interpréter les phénomènes en termes de sens fournis par les acteurs.

La conception de la recherche qualitative soutient la philosophie interprétative visant à développer une corrélation entre les phénomènes subjectifs construits à mesure que les expériences sont interprétées pour analyser les données. Par conséquent, une recherche exploratoire utilisant une approche qualitative a été adoptée. De plus, un lien méthodologique entre la collecte et l’analyse des données a été établi en effectuant des entretiens. Dans le but de tisser les questions de recherche avec une revue de la littérature, les entretiens se révèlent être une méthode réalisable pour obtenir le point de vue des professionnels en ce qui concerne l’économie circulaire et la possibilité de déterminer les possibilités d’optimisation des matières premières en mettant en place un processus d’économie circulaire.

Également, une méthode d’étude qualitative permet de comprendre les phénomènes en fonction de l’expérience et des connaissances subjectives des participants (Drapeau M. (2004). C’est pour cette raison que nous présentons aussi une étude de cas : le cas du groupe RATP, l’entreprise qui nous a accueillis durant notre stage. Le chercheur doit sélectionner la meilleure méthode de recherche pour l’étude prévue. En outre, la méthode qualitative est la plus appropriée lorsque le chercheur tente de comprendre le fonctionnement d’une situation donnée (Corbin J, Strauss A. (2007). 

  1. I-2. Entretiens semi-directifs

Dans cette étude, des entretiens semi-directifs sont menés en utilisant un ensemble prédéfini de questions ouvertes. Pour assurer la crédibilité et la rigueur de la collecte et de l’analyse des données, les mêmes questions sont posées à chaque personne interviewée avec quelques questions supplémentaires en fonction des réponses obtenues.

L’entretien est un outil de collecte d’informations très utile. L’une de ses principales caractéristiques est qu’il permet de collecter directement des informations et de les obtenir en fonction des besoins de l’enquête, c’est-à-dire que l’entretien est développé en fonction des objectifs de recherche. Dans ce contexte, le protocole d’entretien est un guide d’entretien, qui peut contenir des scripts d’introduction, des rappels administratifs pour le consentement des participants et des invites de sondage secondaires pour obtenir des informations supplémentaires (Drapeau M. (2004).

Pour la préparation de cette étude, un entretien semi-structuré sera appliqué, qui contient de multiples réponses individuelles aux cadres de haut niveau de différentes entreprises qui font de l’économie circulaire, afin d’obtenir des informations de première main. 

  1. I-3. L’échantillon

Pour le développement de cette recherche, un échantillon est sélectionné par commodité, puisque ce type d’échantillon est celui qui s’adapte le mieux au type de recherche développé et qui permet l’atteinte des objectifs de recherche fixés.

La sélection de l’échantillon de convenance est élaborée en sélectionnant les éléments disponibles ou plus facilement disponibles. Lors de la sélection de cet échantillon, on suppose que l’échantillon ne sera pas représentatif de la population étudiée, car il est presque certain que les unités statistiques disponibles ou faciles à obtenir sont de nature différente des autres unités (Coutelle, P. (2005).

Pour le cas de la présente étude, un échantillon de professionnels est sélectionné, qui sont des dirigeants d’entreprises ayant réussi ou expérimenté un processus d’économie circulaire. L’échantillon se compose d’une dizaine de professionnels.

  1. VI.
  2. II. Présentation et discussion des résultats
  3. II-1. Cas de la RATP
  4. II-1-1. Présentation de RATP

La RATP est un établissement public français à caractère industriel et commercial à gestion autonome (statut EPIC) créé par la loi de 1948. Le groupe RATP est détenu à 100 % par l’État français. La RATP a été créée pour exploiter, développer et entretenir le réseau de transports en commun du Grand Paris (Région Ile-de-France) (infrastructures et matériel roulant).

Illustration 1 : Les activités du groupe RATP

Source : Groupe RATP

À partir de 2001, le groupe RATP a été autorisé à opérer au-delà de son périmètre d’origine au travers de filiales pour se développer en France et à l’étranger afin de se diversifier et mieux se préparer à l’ouverture à la concurrence dans l’exploitation des transports publics de voyageurs.

Le groupe RATP est aujourd’hui le 5e opérateur mondial de transports publics urbains et l’un des acteurs multimodaux les plus diversifiés sur le segment des transports.

Tableau 2 : RATP en chiffres

Source : Groupe RATP

Pour assurer le bon développement et déroulement de ses activités, le groupe RATP emploie plus de 9500 employés qui sont éparpillés dans ses 11 filiales se trouvant dans 12 pays.

  1. II-1-2. L’économie circulaire au sein de la RATP 

Depuis quelques années déjà, le groupe RATP s’engage dans le développement de l’économie circulaire. Pour ce faire, le groupe a commencé à se lancer dans énergies renouvelables destinées essentiellement à répondre aux besoins de chaleur et de refroidissement des ses nouvelles stations. Le système consiste en la réutilisation de la chaleur du sol pour ensuite chauffer le circuit de fluide caloporteur eau-glycol, permettant une économie de CO2 de 50%. L’utilisation de l’énergie renouvelable permet non seulement au groupe de faire des économies en termes de production, mais également et surtout de bénéficier d’une indépendance énergétique. 

Malgré ces initiatives en termes de développement, il est toutefois remarqué que les activités du groupe ne peuvent encore être considérées comme une « production verte ». En effet, au cours de ces dernières années, au sein de la branche Infrastructure, de nombreux gaspillages ont été détectés notamment sur le rail, le bois et sur de nombreuses matières premières. 

Ainsi pour aller encore plus loin dans le cadre de l’économie circulaire et réduire les gaspillages liés à ses activités, le groupe développe actuellement des projets de recyclage de ses rails en partenariat avec deux de ses fournisseurs comme présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Les projets en cours avec les fournisseurs

FournisseursContexteProjetsConditions et moyensDéfis
Groupe SaarstahlRetraitement des déchetsAchat des rails usagers de RATP450€/T des rails usagés sans aucune prestation annexeCapacité de stockage de RATP
Recharge des vieux rails au moment de livraison des rails neufsMoyens de transport
Vossloh CogiferRetraitement des déchetsMise en place un système d’économie circulaire sur les cœurs en acier au manganèse.Récupération des cœurs par VosslohTraitement et transports
Rail Open Lab

Dans le cadre du retraitement des déchets et dans une volonté de mise en œuvre d’une boucle vertueuse sur le rachat de rails usagés, les fournisseurs de rails de la RATP proposent de racheter ses rails usagés. Il s’agit donc d’envisager un approvisionnement de pièces via l’économie circulaire. Ces rails usagés sont actuellement retirés par un ferrailleur. Le groupe a donc décidé de mettre en place un projet d’économie circulaire sur les cœurs en acier au manganèse (pièces rail). Un même type de projet est également engagé avec le groupe Saarstahl pour les rails usagers. Ces projets de recyclage des cœurs en acier au manganèse et des rails usagers sont destinés à répondre aux objectifs suivants :

  • ­ Réduire le surstock
  • ­ Donner une nouvelle vie au produit
  • ­ Réduire les coûts
  • ­ Améliorer les délais d’approvisionnement en trouvant une alternative via l’économie circulaire.
  1. II-2. Résultats des entretiens semi-directifs

Tableau 4 : Fonction au sein de l’entreprise

InterviewésFonction
1Gestionnaire de projet
2Responsable communication
3Chef d’équipe
4Ingénieurs
5Agent de maintenance des voies ferroviaires
6Responsable opérationnel produit train
7Ingénieur
8Gestionnaire opérationnel
9Coordinateur d’études et de projets
10Ingénieur
11Responsable opérationnel produit train
12Ingénieur

Figure 4 : Pensez-vous que l’économie circulaire est cruciale dans le domaine du transport ferroviaire ?

« Oui, le ferroviaire est un élément clé dans la course à une mobilité plus respectueuse de l’environnement, l’un des principaux défis auxquels est confronté le secteur des transports. Au-delà des initiatives menées par les institutions et les organismes officiels pour parvenir à un transport sans émissions, d’autres concepts entrent en jeu comme l’économie circulaire, l’un des axes de la politique économique et environnementale de l’Union européenne et qui s’engage pour un transport plus durable modèle de production et de consommation » (Verbatim inter.1).

Tableau 5 : Quelles sont selon vous les raisons qui doivent pousser les entreprises du transport ferroviaire à adopter l’économie circulaire ?

InterviewésRéponses
1En raison de l’existence de nombreux gaspillages
2Pour faire face à l’accélération notable de la consommation de ressources naturelles, car cela augmente le prix des matières premières
3La libéralisation du marché européen, d’une part, et le développement des économies émergentes
4Pour s’aligner aux politiques de développement durable
5Inadéquation du modèle économique actuel avec la situation environnementale
6Pour s’adapter aux besoins de marché
7Pour réduire les gaspillages
8Pour s’adapter aux besoins de marché
9Pour répondre aux exigences des consommateurs en termes de responsabilité sociale et environnementale des entreprises
10Pour avoir une nouvelle source de revenus
11Inadéquation du modèle économique actuel avec la situation environnementale
12Diminution des ressources naturelles et augmentation des prix des matières premières

Si les entreprises du domaine ferroviaire se roue vers l’économique circulaire, c’est premièrement pour faire face à l’augmentation conséquences des demandes en ressources naturelles : « L’augmentation de la demande de ressources au niveau mondial au cours des dernières décennies, due, entre autres, à la croissance de la population mondiale et des économies émergentes, a provoqué une accélération notable de la consommation de ressources naturelles. Cette situation a provoqué des interruptions d’approvisionnement et une volatilité des prix des matières premières, des matériaux et des ressources » (Verbatim inter.2). 

Par ailleurs, notre interviewé numéro 4 indique que les raisons font davantage référence aux normes imposées : « La libéralisation du marché européen, d’une part, et le développement des économies émergentes et leur mise en place du ferroviaire modifient les règles du jeu du secteur. L’Europe est l’un des marchés les plus exigeants en matière d’environnement et de santé en matière ferroviaire. Une industrie à l’avant-garde positionne les entreprises européennes de manière privilégiée par rapport à des concurrents moins performants en matière d’environnement » (Verbatim inter.4).

Pour notre cinquième interviewé, le modèle économique actuel ne correspond plus au contexte environnemental qui se dégrade continuellement : « d’un point de vue environnemental, la dégradation de l’écosystème et l’impact généré par l’homme sur la nature ont augmenté en raison du modèle économique linéaire actuel et de la croissance de la demande » (Verbatim inter.5). D’autres interviewées rejoignent ce point de vue en affirmant que : 

« le modèle économique des entreprises s’est toujours basé sur le principe : extraire, produire, utiliser et jeter – à une époque où les ressources naturelles étaient considérées comme pratiquement infinies et où les effets que les différents processus de production étaient inconnus. Au cours des cent dernières années, la consommation mondiale de matériaux par habitant a doublé et celle d’énergie primaire a triplé. Aujourd’hui, nous savons qu’au cours de ce dernier siècle, il y a eu une surexploitation de nos ressources, les rendant de plus en plus rares et difficiles à obtenir » (Verbatim inter.11).

« Toutes les prévisions indiquent que la demande de ressources continuera de croître à un rythme très élevé et que, dans le même temps, il deviendra de plus en plus difficile de trouver et d’extraire de nouvelles ressources. Les prix fluctueront considérablement et, à long terme, certaines ressources matérielles seront probablement rares et chères. C’est pourquoi la quatrième révolution industrielle représentera non seulement un saut qualitatif dans le développement technologique, mais elle devra également s’accompagner d’un découplage entre la croissance économique et la consommation des ressources naturelles. Cela offrira des opportunités pour créer de nouveaux modèles économiques et générer des emplois de qualité pour une population plus exigeante » (Verbatim inter.12).

Pour d’autres, il s’agit plutôt de répondre à l’évolution du marché et aux attentes de plus en plus exigeantes des consommateurs : « Le secteur ferroviaire détient entre ses mains l’une des clés du développement durable. Afin d’intensifier cet impact, le secteur doit assurer une adoption massive de la mobilité ferroviaire. Le client du futur exigera des expériences de transport plus agréables et fluides. Afin de s’adapter à ces nouvelles exigences, les entreprises devront adopter une approche de l’innovation plus centrée sur le client » (Verbatim inter.9).

Tableau 6 : Quels sont selon vous les avantages de l’économie circulaire pour les entreprises de transport, notamment du transport ferroviaire ?

InterviewésRéponses
1Réduire l’exploitation des ressources naturelles, mieux utiliser celles-ci et les ressources énergétiques.
2Croissance économique et commerciale ; en plus d’une marge bénéficiaire plus élevée en développant des processus plus efficaces
3Assurer la sécurité et la santé de la population, ainsi que l’avenir des générations futures, en prenant soin de l’environnement.
4Réduire la production de déchets, notamment les déchets non biodégradables ; rejets et polluants atmosphériques
5Bénéficier d’avantages fiscaux en suivant certaines réglementations environnementales
6Réduire les niveaux de pollution et de déchets émis.
7Possibilité d’utiliser des matières premières secondaires et profiter des avantages économiques qui en découlent
8Amélioration de la publicité et du marketing en produisant dans un cadre écologique.
9Développer de nouveaux métiers et dispositifs de formation axés sur les nouveaux processus de l’économie circulaire.
10Efficacité énergétique.
11Diminution du taux de chômage en générant de nouveaux emplois.
12Croissance économique

Comment nous l’avons évoqué dans la partie théorique de ce travail, le bon fonctionnement de l’économie circulaire entraîne une série de bénéfices pour les différents acteurs impliqués dans son développement, ainsi que pour le reste de la société et l’environnement. 

Tableau 7 : Comment s’applique l’économie circulaire au sein de votre entreprise ?

InterviewésRéponses
1Recyclage des wagons usagés
2Prioriser les ressources renouvelables
3Repenser le modèle économique
4Recyclage
5Récupération des pièces des wagons et réutilisation dans les ateliers
6Prioriser les ressources renouvelables
7Allongement de la durée de vie des équipements
8Récupération et réutilisation des pièces usagers
9Repenser le modèle économique
10Prioriser les ressources renouvelables
11Recyclage des wagons usagés
12Prioriser les ressources renouvelables

Selon les entretiens menés, l’économie circulaire s’effectue de différentes manières dans les entreprises de transport ferroviaire : recyclage, réutilisation, priorisation des ressources renouvelables, allongement de la durée de vie des équipements, etc.

Tableau 8 : Quels sont selon vous les obstacles à l’implémentation de cette économie circulaire ?

InterviewésRéponses
1Conflits et absence de réglementation
2Impasses législatives
3L’absence d’un écosystème cohérent d’entreprises homologues
4Difficulté de certains secteurs en raison de leurs caractéristiques
5Manque de culture durable
6Manque de sensibilisation
7Absence de mécanismes de mesure mondiaux
8Coût élevé
9L’alignement interne entre les fonctions de l’entreprise
10Manque de sensibilisation
11L’absence d’un écosystème cohérent d’entreprises homologues
12Absence de mécanismes de mesure mondiaux

Même avec une voie claire à suivre pour mettre en œuvre un modèle d’économie circulaire et connaissant les indicateurs et les objectifs de son développement, il reste encore certains défis qui rendent difficile aujourd’hui l’atteinte des objectifs de développement durable, ainsi qu’une performance complète de l’économie circulaire pour les entreprises.

L’un des principaux défis rencontrés lors de la mise en œuvre d’un modèle d’économie circulaire est selon notre premier interviewé le conflit réglementaire ou son absence : « c’est qu’en raison de l’âge précoce de ces pratiques, il n’y a toujours pas de consensus unifié entre les différents organismes de réglementation concernant les lois, les normes, les guides et les indicateurs de mesure de la performance ; ou au contraire, il existe des lacunes sur certaines questions dans ces règlements en raison d’une incompatibilité législative ou d’un manque d’étude de certaines situations. Pour cette raison, un premier défi se présente lorsqu’une certaine organisation doit décider quels cadres réglementaires appliquer, car nombre d’entre eux sont contradictoires ou incomplets » (Verbatim inter.1).

Notre second interviewé évoque également des problèmes d’impasses législatives : « il y a l’impossibilité d’élaborer certaines réglementations, c’est-à-dire qu’il existe des situations dans lesquelles il existe une législation qui envisage certains aspects, cependant, ce que cette législation marque est contraire à ce que les guides et la logique de la marque économie circulaire ; posant un blocage à leur progression » (Verbatim inter. 2).

Pour certains interviewés, il y aurait un manque de culture durable au sein des entreprises. : « tant pour les entreprises que pour les consommateurs ou au niveau gouvernemental, il n’y a pas encore un niveau d’éducation et de sensibilisation pour faire le saut vers un nouveau modèle plus durable, donc on connaît encore moins la voie à suivre. Pour les hommes d’affaires, leur modèle actuel sera toujours plus rentable que d’évoluer aveuglément vers un modèle précoce, pour les consommateurs il sera plus rentable d’acquérir des produits moins durables tant qu’ils sont moins chers puisqu’ils n’en connaissent pas les avantages et, de la part des gouvernements » (Verbatim inter. 10).

Il y aurait également, selon deux de nos interviewés, une absence de mécanismes de mesure mondiaux : « il manque un cadre de mesure mondial commun, qui non seulement fournit des indicateurs de performance, mais est également responsable du suivi et de l’examen des entreprises et des pays sous la même échelle » (Verbatim inter. 12).

Le coût constitue également un obstacle non négligeable pour les entreprises qui souhaitent s’orienter vers des activités promouvant la durabilité 

« Pour le consommateur comme pour le producteur, l’accès aux produits labellisés « éco » est généralement synonyme d’un coût élevé. Cela s’applique à la fois aux produits finis tels que les matières premières recyclées ou même lors de l’utilisation d’énergies vertes. » (Verbatim inter.3).

Toutefois, notre quatrième interviewé stipule que l’application de l’économie circulaire dépend du secteur, car sa mise en place est peut être facile pour certains et difficile pour d’autres : « L’économie circulaire doit s’appliquer à absolument tous les secteurs d’activité économique, cependant, pour certains c’est plus évident que pour d’autres. Lorsqu’on parle de processus de production, il est facile de repérer un domaine d’application, certaines pratiques à suivre, leurs objectifs, les cadres réglementaires, les indicateurs et les métriques ; mais si l’on continue à parler de systèmes centrés sur les services au consommateur, comme le transport ou la santé, il y a un vide tant dans les guides d’application que dans les normes et indicateurs, qui ne peuvent s’appliquer qu’aux processus qui entourent l’activité elle-même plutôt qu’aux dans le service lui-même » (Verbatim inter. 4).

L’un des principaux obstacles au lancement d’initiatives de circularité est également l’alignement interne entre les fonctions de l’entreprise. Bien que les dirigeants reconnaissent que la circularité est un enjeu stratégique, ils ne s’entendent pas sur la manière de la prioriser par rapport à d’autres initiatives : « Les responsables des ventes, du marketing et des finances considèrent la circularité comme une priorité plus importante que leurs collègues des opérations et de la chaîne d’approvisionnement, même si les responsables des opérations et de la chaîne d’approvisionnement se considèrent beaucoup plus impliqués dans les initiatives de circularité » (Verbatim inter. 9).

Étant donné que ces lacunes existent, il est également important d’établir certains critères, lignes directrices, marges réglementaires et métriques qui envisagent ces processus, étant donné que la seule façon d’atteindre les objectifs de développement durable et une performance complète de l’économie circulaire est d’inclure l’ensemble de système économique.

  1. III. Recommandations

La revue de littérature ainsi que l’étude empirique menée dans le cadre de ce travail nous ont permis de constater que l’économie circulaire est un élément crucial pour les entreprises du secteur ferroviaire, car non seulement ce secteur est un grand consommateur de ressources naturelles avec des impacts environnementaux importants, mais également, cela va permettre aux entreprises concernées d’optimiser le développement de leurs activités.

Par conséquent, nous proposons dans le cadre de cette partie des stratégies destinées à optimiser l’application de l’économie circulaire au sein de la RATP et à toutes les entreprises opérant dans le même secteur d’activité.

  1. III-1. Recommandations spécifiques pour RATP
  2. III-1-1. Benchmark : s’appuyer sur les meilleures pratiques (Cas de SNCF)

Étant donné que les projets de recyclages des raisons et des cœurs en acier sont encore encours, il nous semble important de prendre en considération les bonnes pratiques qui sont déjà entamées. Pour cela, nous avons choisi le cas de la SNCF (Société nationale des chemins de fer), un pionnier dans le secteur du transport et de l’économie circulaire.

Depuis plusieurs années, la SNCF procède aux recyclages de ses matériels roulants en fin de vie. L’objectif étant de les valoriser. Pour ce faire, l’entreprise travaille en partenariat avec ses fournisseurs et met en œuvre des usines démantèlement (4 usines opérationnelles et 3 usines en cours de construction). 

Pour les rails, ceux-ci sont recyclés et fondus lorsqu’ils ne peuvent plus être réutilisés dans les chantiers ferroviaires : « En moyenne, chaque année, 3 millions de tonnes de matériaux sont déposées et prennent les chemins du réemploi ou du recyclage ; cela représente l’équivalent de 300 Tours Eiffel » (cité dans SNCF.com).

Pour ce qui est des petites pièces comme les vis, les écrous, etc. elles recyclées par des équipes dédiées, notamment des travailleurs en insertion professionnelle. 

Figure 5 : L’économie circulaire au sein de la SNCF

À travers ses différentes opérations de recyclage, la SNCF a comme ambition de réaliser un objectif 100% de valorisation des composants issus de ses chantiers de travaux d’ici 2025.

Illustration 2 : Les objectifs de SNCF en termes d’économie circulaire d’ici 2025

Source : SNCF.com

  1. III-1-2. Développer un système de transport pour la récolte des pièces usagées sur site

Le transport est désormais une étape stratégique dans la gestion globale des déchets. Elle intervient aussi bien en amont qu’en aval de toute opération de gestion des déchets. Les principales étapes du transport devraient alors se présenter comme suit :

  • ­ Collecte et pré-collecte : collecte des déchets ;
  • ­ Transit/transfert : massification des déchets collectés, passage sur les quais de transit, regroupement vers les centres de tri ;
  • ­ Tri et prétraitement : regroupement par nature des déchets, conditionnement des flux, massification, retour au conditionnement ;
  • ­ Traitement/valorisation : renvoi vers le site de traitement final, donc vers les fournisseurs qui vont acheter les rails et les cœurs en acier usagés. Les rails seront chargés dans les camions après chaque livraison de nouveaux rails.

L’objectif final étant d’optimiser le taux de remplissage du camion afin qu’il ne tourne pas à vide. Le succès du projet dépend fortement de la coordination de la logistique sur site et externe dans tous les aspects.

  1. III-2. Recommandations générales

Une économie circulaire vise à reconstituer le capital, qu’il soit financier, manufacturé, humain ou social, assurant ainsi de meilleurs flux de biens et de services. Pour aller vers l’économie circulaire, les entreprises du transport ferroviaire doivent prendre en compte les éléments suivants :

  • ­ Prioriser les ressources renouvelables ;
  • ­ Repenser le modèle économique ;
  • ­ Concevoir en pensant à l’avenir :
  • ­ Collaborer pour créer de la valeur commune ;
  • ­ Préserver et réutiliser ce qui est déjà construit ;
  • ­ Utiliser les déchets comme ressources ;
  • ­ Intégrer la technologie numérique.

Sur la base de ces éléments, une stratégie d’économie circulaire efficace doit permettre l’optimisation des ressources tout au long du processus de production, depuis la conception et la fabrication, en passant par les processus de consommation et de réutilisation/refabrication/recyclage, jusqu’à l’élimination des déchets inutilisables, réduisant ainsi à la fois l’apport de ressources et la production de déchets.

Le développement de produits ou de stratégies circulaires nécessite de nouvelles façons de penser, une approche que les insurgés de l’industrie utilisent souvent à leur avantage. Les modèles commerciaux circulaires innovants se concentrent également sur les nouvelles phases d’utilisation des produits, que ce soit par la revente, la réparation ou la récupération. C’est notamment dans ce contexte que nous proposons les stratégies suivantes pour les entreprises ferroviaires souhaitant promouvoir l’économie circulaire dans le cadre de leurs activités.

Tableau 9 : Stratégies à mettre en place pour une mise en place efficace de l’économie circulaire

Économie circulaireLes stratégies à adopter
Augmenter la circularitéFabrication de produits plus intelligentsDéclinRendre le produit redondant en abandonnant sa fonction ou offrir la même fonction avec un produit radicalement différent
RepenserRendre l’utilisation du produit plus intensive
RéduireAccroître l’efficacité de la fabrication ou de l’utilisation du produit en consommant moins de ressources naturelles et de matériaux.
Plus de circularité = moins de ressources naturelles et moins de pression environnementaleProlonger la durée de vie utile du produit et de ses piècesRéutilisationRéutilisation par un autre consommateur du produit mis au rebut encore en bon état et remplissant sa fonction d’origine.
RéparationRéparation et entretien d’un produit défectueux afin qu’il puisse être utilisé avec sa fonction d’origine.


RenouvelerRestauration et mis à jour d’anciens produits
ReconditionnerUtiliser des parties du produit mis au rebut dans un nouveau produit avec les mêmes fonctions ou des fonctions différentes.
Économie linéaireApplication utile des matériauxRecyclerTraiter les matériaux pour obtenir la même qualité (qualité supérieure) ou une qualité inférieure (qualité inférieure).
RécupérerIncinération de matériaux avec récupération d’énergie.
  • → Jeter les bases d’un futur modèle commercial

Les initiatives qui intègrent la circularité dans les processus existants peuvent jeter les bases d’un futur modèle commercial. Ils peuvent inclure le passage à des intrants renouvelables et recyclés, le développement d’une conception de produits circulaires ou la prolongation de la durée de vie des produits grâce à des programmes de rachat, de réparation, de remise à neuf et de revente. Il est important de noter que les stratégies circulaires réussies se concentrent sur les opportunités évolutives et créent des modèles reproductibles.

En fin de compte, la réglementation deviendra un catalyseur clé du changement et de la perturbation. Les entreprises qui prennent une longueur d’avance en lançant des stratégies et des modèles commerciaux circulaires seront en position de force pour s’associer aux gouvernements pour accélérer la transition.

  • → Mettre en place une planification stratégique

Pour ce changement transformationnel, il est essentiel d’intégrer les principes d’économie circulaire dans la stratégie commerciale, les valeurs et la culture organisationnelle. L’étude a mis en évidence l’importance de l’organisation formelle du processus de travail pour tirer parti du potentiel inexploité qui existe encore. Il est non seulement crucial que les employés ayant des connaissances appropriées dans l’industrie ferroviaire opèrent dans une approche ascendante (basée sur l’enthousiasme des individus), mais aussi qu’une organisation systématique et formelle au niveau de l’entreprise doit être mise en place. L’établissement d’une politique claire et d’objectifs facilement compréhensibles avec un soutien visible du leadership favorisera le changement. Les infrastructures ferroviaires et leurs composants ayant une longue durée de vie, leur gestion nécessite une stratégie de durabilité à long terme bien définie. Lors de la préparation de la stratégie d’économie circulaire, il est judicieux de prendre en compte trois piliers de durabilité bien connus :

  • ­ Durabilité environnementale : la stratégie d’économie circulaire peut être considérée comme un complément à un document stratégique plus large sur la durabilité environnementale. En général, les objectifs doivent être alignés en essayant de réduire les quantités d’extraction de matière vierge ;
  • ­ Durabilité économique : certaines technologies de recyclage sont en phase de développement et dans certains cas, coûteuses, de sorte que les matières premières secondaires qui en résultent peuvent être plus chères que les nouvelles matières premières. Dans cet esprit, il est important d’effectuer une évaluation technique et économique globale pour optimiser le processus de recyclage et recevoir le retour sur investissement dans un délai gérable ;
  • ­ Durabilité sociale : lors de la mise en œuvre de changements organisationnels majeurs, il est important de tendre vers un consensus social général sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Il est crucial que la stratégie repose sur des faits scientifiquement prouvés pour améliorer l’acceptation de l’économie circulaire par tous les acteurs concernés.
  • → Digitalisation pour un meilleur contrôle des flux

La rupture technologique que nous avons connue au cours des dernières décennies transforme des industries entières et leurs relations avec les clients et les fournisseurs.

L’essor des technologies de l’information va transformer notre façon d’aborder la mobilité. Le secteur est confronté au défi de s’adapter et de trouver son espace. Celle-ci doit être menée dans une optique qui place les usagers au centre des processus, lui permettant d’attirer plus de clients, d’offrir les meilleures expériences de mobilité et de se différencier des autres modes de transport.

Par ailleurs, un moyen d’améliorer l’économie circulaire dans le domaine ferroviaire est aussi de renforcer la fiabilité des systèmes de contrôle, notamment des contrôles automatisés. Cela va non seulement permettre d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des wagons, mais également la logistique. En outre, la digitalisation est aussi un moyen efficace pour la maintenance préventive qui aura comme conséquence d’optimiser la sécurité et la durée de vie des équipements.

  • → Collaboration entre différents départements

Un approvisionnement circulaire réussi nécessite une collaboration entre différents départements et rôles. Dans les achats circulaires, il est préférable d’établir une relation à long terme entre l’acheteur et le fournisseur. Une relation collaborative et à long terme est importante, car elle encourage l’utilisation circulaire, qui est une responsabilité partagée de l’acheteur et du fournisseur. Une autre pratique exemplaire importante est aussi la pratique de louer au lieu d’acheter. L’idée derrière ce modèle est de fournir un moyen d’inciter les fournisseurs à fournir des produits avec une durée de vie plus longue.

Conclusion

Dans le contexte de la durabilité environnementale, le modèle d’économie circulaire consiste en une stratégie qui réduit l’impact négatif sur l’environnement, offrant une alternative au modèle commercial linéaire traditionnel, où le produit final est la source de création de valeur, atteignant son point culminant avec sa consommation. Dans le cadre de l’économie circulaire, l’un des objectifs est d’augmenter la durée de vie des produits, de produire des biens avec un long cycle de vie et de se concentrer sur les services plutôt que sur les produits.

La circularité représente un découplage de la croissance économique de la consommation des ressources. Pour les entreprises, cela signifie conserver les matériaux, prolonger la durée de vie d’un produit grâce à la réparation et à la réutilisation, et finalement au recyclage. Cela inclut également l’amélioration de l’utilisation grâce à de nouveaux modèles commerciaux, tels que ceux qui proposent des produits en tant que service et des plates-formes d’économie de partage.

L’intégration de critères environnementaux dans la conception du matériel roulant, des infrastructures et des systèmes ferroviaires est une tendance mondiale dont témoignent les travaux menés par certaines des plus importantes entreprises du secteur. La phase d’exploitation, étant celle qui entraîne le plus grand impact environnemental dans le cycle de vie du matériel roulant, est celle qui reçoit le plus d’attention grâce au développement de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux qui permettent une plus grande efficacité énergétique. Au cours des dernières années et avec l’essor de concepts tels que l’économie circulaire, plusieurs entreprises ont mis en place des stratégies de conception qui permettent, dans un premier temps, de prolonger la durée de vie utile des trains (conception pour la durabilité) et, une fois sa fin de vie atteinte, de valoriser une bonne partie de ses matériaux et composants. Dans la course à l’efficacité, l’allégement des structures qui composent le matériel roulant joue un rôle central.

Chaque entreprise a ses objectifs ou motivations pour développer l’économie circulaire et, lorsqu’elle est mise en œuvre efficacement, elle deviendra un impact positif ou un avantage, qui à son tour peut aider la performance de l’économie circulaire à une plus grande échelle ou profiter à d’autres acteurs.

En fait, nos recherches montrent que l’un des obstacles pour les entreprises qui recherchent la circularité est l’absence d’un écosystème cohérent d’entreprises homologues, de fournisseurs, de consortiums industriels, de partenaires technologiques et de régulateurs. Ce type d’écosystème, aligné autour d’une ambition partagée, est un socle indispensable au passage à une stratégie circulaire.

Bien sûr, de nombreux autres problèmes peuvent entraver les progrès, notamment des priorités concurrentes, des préoccupations concernant la cannibalisation des ventes de nouveaux produits et des capacités technologiques insuffisantes.

Malgré les défis opérationnels considérables d’une transition commerciale circulaire, les grandes multinationales, comme le groupe RATP, montrent que des progrès sont possibles. Ces pionniers établissent des objectifs mesurables pour la part globale de produits et services circulaires qu’ils prévoient d’atteindre, ainsi que des niveaux cibles de contenu recyclé, de réutilisation et de recyclage. 

Les pionniers qui construiront un modèle commercial circulaire réussi dans les années à venir bénéficieront d’un puissant avantage stratégique. Ces leaders seront prêts à perturber leurs propres industries et à conquérir une part croissante de nouveaux marchés. Surtout, les entreprises ayant une expérience pointue de la circularité seront les mieux placées pour répondre durablement aux besoins de leurs clients.

Cette étude apporte une contribution pratique à la mise en œuvre de la stratégie d’économie circulaire. Les entreprises du domaine ferroviaire peuvent décider de leurs pratiques durables vers l’économie circulaire en fonction de leurs priorités stratégiques. Comme la création de valeur économique est le principal avantage de l’économie circulaire, les entreprises peuvent se concentrer davantage sur la préservation de l’environnement pour améliorer également la valeur environnementale et sociale. Dans ce contexte, la création de valeur doit permettre des avantages économiques, environnementaux et sociaux. Ainsi, cette étude aide également les décideurs à prioriser les pratiques durables en fonction de leurs objectifs stratégiques. 

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