Coucher ses idées sur un simple feuillet ou rédiger une centaine de pages à l’occasion d’un mémoire, telles peuvent être les différentes déclinaisons d’une rédaction. Elle requiert des recherches approfondies, un agencement d’idées, un assemblage de mots cohérents capable d’exprimer le fond de sa pensée sur un thème donné. Pourtant, s’y atteler n’est pas une mince à faire. Afin de se démarquer, il s’avère important de proposer un contenu original. Mais comment se dépasser quand moult idées, moult textes ont été rédigé sur un sujet auquel on est confronté ? Quid également si, pour démentir ou conforter une thèse, l’on emprunte une pensée à tel ou tel auteur ? Souvent utiliser, pour appuyer un raisonnement, une technique se distingue fortement dans les textes : la paraphrase. Cette dernière consiste en la reformulation de la pensée d’autrui, avec ses propres mots. La question qui en ressort est donc celle de savoir à quel moment la paraphrase se délie-t-elle de la pratique immorale qu’est le plagiat ? La frontière entre elles est fine, si tant est que l’on pourrait jumeler ces deux notions voisines. Néanmoins, elles sont empreintes de différences.
Intégrité et éthique sont les maîtres mots quand il s’agit de faire une rédaction de mémoire. En effet, en dépit de la longueur du document demandé, il est nécessaire de veiller à ce que le contenu soit marqué de l’empreinte de son auteur, et respecte en tout point les exigences que l’on attendait de celui-ci. Cela se manifeste, par exemple, par la mise en application du règlement imposé par l’institution demanderesse. Prudence est donc de mise quand il s’agit de rédiger un document. De plus, même si le plagiat en tant que tel n’est pas répréhensible par les textes régissant le code de la propriété intellectuelle, il l’est moralement et l’interdiction peut être formulée par l’entité qui l’exige. Et l’on tient peu compte d’une personne qui s’est emparée intentionnellement des idées d’une autre puisque c’est voler un mérite issu de la sueur d’autrui. Mais paraphraser c’est reformuler, reprendre volontairement des idées avec son propre vocabulaire pour asseoir ses propos. Techniquement alors, cela peut se révéler immoral également puisqu’on n’a pas eu l’autorisation de l’auteur à qui on a emprunté les mots. De ce point de vue, même si l’on pouvait se perdre dans les méandres des significations, elle ne se distingue guère du plagiat.
D’autre part, faire une bonne paraphrase c’est suivre les bonnes instructions pour ne pas se retrouver à plagier justement. Il y a des règles de fond et de forme. Dans le fond, l’idée reste la même. En effet, paraphraser c’est se garder de dénaturer le sens de ce que l’auteur originel voulait faire passer même si l’on se sert de ses idées pour conforter les nôtre. C’est en la forme que l’on note les dissemblances entre la paraphrase et le plagiat. La première, même si elle reformule les pensées d’autrui, implique impérativement la mention de la source du document au début ou à la fin de son utilisation tout comme en matière de citation. En ce qui concerne la deuxième manifestation, il s’agit surtout de prendre un texte, des mots ou peu importe la forme et de le laisser comme tel dans ses écrits sans penser à l’accompagner de source mais en la faisant sienne intentionnellement ou accidentellement.
Somme toute, la distinction passe presque inaperçue mais elle demeure puisqu’elle se caractérise par l’énoncer ou non des sources du document utilisé. Le jugement du travail se base surtout sur l’intégrité et la moralité de son auteur, la confiance entre le demandeur et le prestataire de service reposant sur cela. Mais comment faire si l’on plagiait ses propres œuvres ? La question mérite également son lot de réflexion.
La paraphrase est une reformulation d’une idée ou d’un texte sous une autre forme avec ses propres mots et son propre style. Elle est souvent plus explicative en développant chaque phrase avec des synonymes ou des mots plus simples. D’après le dictionnaire Larousse.fr, une paraphrase peut également signifier une explication ou une interprétation d’un énoncé sans altération de son contenu. Par ailleurs, le plagiat est le fait de s’approprier la propriété intellectuelle ou artistique de quelqu’un en le réclamant comme la sienne. Ce dernier peut être direct ou indirect, intentionnel ou inconsciemment. D’après sa définition, la paraphrase peut-elle ainsi être considérée comme une forme de plagiat ?
La paraphrase n’est pas du plagiat si la source est citée dans le texte. Mettre les auteurs, le site ou le livre d’inspiration prouve que le rédacteur n’essaie pas de s’accaparer des idées qui ne sont pas les siennes. Il transcrit tout simplement des opinions ou des connaissances à sa façon. C’est souvent le cas dans les ouvrages scolaires et les thèses des étudiants. Ces derniers collectent des résultats scientifiques et des citations littéraires pour soutenir leur recherche. Ils les interprètent également selon leur point de vue afin d’élaborer une discussion pertinente. D’ailleurs, ce type de glose est soutenu par l’écrivain Jean Giraudoux qui affirme que le plagiat est la base de toutes les littératures, excepté de la première, qui d’ailleurs est inconnue. Si l’on part de cette citation, le plagiat est indispensable dans l’inspiration de chaque travail d’écriture. Cependant, l’interprétation de chaque phrase doit se faire de manière intelligente et consciencieuse pour éviter le plagiat direct qui est punissable par la loi. Afin d’éviter le copiage d’un texte, il est plus astucieux d’utiliser les mots comme : selon cet auteur, d’après cet auteur, en d’autres termes, l’auteur affirme que, autrement dit, etc. Ces termes clés vont qualifier les paraphrases en des textes originaux non plagiés.
Dans le cas où les sources ne sont pas mentionnées dans le texte, la paraphrase est de suite considérée comme du plagiat. Il convient de noter que même si le texte original et la glose ont été écrits par la même personne, cette dernière est toujours considérée comme du copiage si l’auteur n’est pas correctement cité. Les citations sans auteurs et les résultats de recherches empruntés sans mentionner les chercheurs sont punissables par la loi. Certaines universités imposent un taux de plagiat de 25 à 5% à leurs étudiants. Au-delà de ce chiffre, les thèses ne sont pas validées. L’impétrant concerné peut même être soumis à des sanctions disciplinaires. Le plagiat est considéré comme un délit grave qui peut entraîner des poursuites administratives et judiciaires. Il est régi par le code de la propriété intellectuelle qui peut punir cet acte de plus de trois ans d’emprisonnement accompagné par des amendes onéreuses. Les auteurs propriétaires peuvent également porter plainte au tribunal correctionnel contre toute forme de contrefaçon de leur œuvre.
Ainsi, la paraphrase est une méthode utile dans la réalisation des œuvres littéraires. Elle permet de synthétiser plusieurs résultats en préservant l’originalité de ces derniers. Elle est également efficace pour une explication simplifiée d’un texte. Toutefois, pour bénéficier de son avantage, il est essentiel de préciser les sources pour que le commentaire ne paraisse pas comme de la copie. Pour ce faire, le rédacteur peut mettre une liste de bibliographies, mentionner directement l’auteur dans le texte, mettre en italique ou dans des guillemets la citation empruntée. Des logiciels sont actuellement disponibles pour déterminer le taux de plagiat d’une écriture. Ils peuvent aider les étudiants à vérifier leur thèse avant sa publication afin de minimiser les risques de sanctions.