exemple mémoire assistante sociale

Cet exemple de mémoire d’assistante sociale vise à vous donner un aperçu des attentes académiques relatives à ce type de mémoire.

Thème du mémoire : Accompagnement des élèves en décrochage scolaire

Accompagnement des élèves en décrochage scolaire

Introduction

Avec l’avènement du deuxième millénaire, l’amélioration de la vie sociale est devenue un défi majeur pour la société. Ces défis sont matérialisés par les Objectifs du Millénaire pour le Développement entre l’an 2000 et 2014. En 2015, ils ont été substitués par les Objectifs du Développement Durable. Ces objectifs promeuvent les droits humains comme le droit à l’éducation, le droit à l’emploi, l’égalité des droits et de traitement impliquant des actions concrètes de la part de tous les acteurs étatiques et non-gouvernementaux. 

Le droit à l’éducation, particulièrement, est un droit fondamental selon l’article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme en 1948 et la Convention relative aux droits de l’enfant en 1989, parce qu’elle « conditionne l’épanouissement, le développement, la vie, la survie de l’enfant »1. L’Union européenne quant à elle, énonce ce droit dans la Charte sociale Européenne et garantit la jouissance de l’ensemble des droits sociaux au niveau des pays membre de l’Union. Ainsi en tant que droit fondamental, l’Etat est le premier garant de sa jouissance. Il doit alors inscrire ce droit dans les lois nationales, les politiques publiques et autres pour permettre à tous les enfants sans discrimination sa jouissance. Le qualificatif « fondamental » signifie que c’est indispensable : l’éducation de qualité est la voie d’accès au plein épanouissement de l’être humain ; elle constitue un outil majeur pour sortir de la pauvreté les enfants et les adultes socialement exclus et leur faciliter l’insertion dans la société ; elle réduit les inégalités, dont les filles et les femmes sont particulièrement victimes.

Les citoyens devaient avoir accès à l’instruction, affirmait déjà Condorcet en 1792, dans son Rapport sur l’instruction publique. Historiquement, en France, le droit à l’éducation trouve son apogée en 1833 avec la loi Guizot, fondement des écoles primaires publiques, car avant la Révolution de 1760, l’enseignement était assuré par le clergé et ne profitait qu’une minorité aisée. Si la loi Guizot, imposait la création d’une école de garçons, celle des filles était créée en 1850 avec la loi Falloux. Cependant, c’est avec Jules Ferry en 1881 et 1882 que l’éducation devient obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans pour prévenir le travail des enfants.

En dépit, de cette précarité de la reconnaissance de l’éducation de l’enfant en tant que droit, ce n’est qu’en 1946 que le droit à l’éducation fera partie intégrante de la Constitution, notamment celle de la Constitution de la IV République dans la préambule « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». À partir de cela, l’éducation en France connait des évolutions perpétuelles, notamment la prolongation de la scolarisation obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans à partir de la loi du 9 août 1936, jusqu’à l’âge de 16 ans révolus avec l’ordonnance n° 59-45 du 6 janvier 1959. Et récemment, la prolongation de l’obligation de la scolarisation à partir de 3 à 16 ans ainsi que l’obligation de formation jusqu’à l’âge de 18 ans, selon la loi Blanquer du 26 juillet 2019 pour une école de confiance. Cette loi implique l’augmentation des responsabilités des institutions étatiques dans l’éducation, particulièrement, des communes avec la participation « aux dépenses de fonctionnement des écoles maternelles privées sous contrat avec l’Etat ». Elle rend obligatoire également à toute personne moins de 18 ans la continuité de la scolarisation ou d’une formation qui lui sera utile dans son avenir.

Ainsi, d’un côté, on peut affirmer que la France est un des pionniers du droit à l’éducation, car cela a été instauré en France avant les différentes conventions et traités internationaux. D’un autre côté, étant signataire de ces conventions et traités, l’Etat a l’obligation d’assurer la jouissance de ces droits. 

Cependant, le secteur de l’éducation rencontre un fléau malgré la scolarisation obligatoire : le phénomène du décrochage scolaire. 

Le décrochage scolaire est tout d’abord « l’une des principales désignations de la problématique des ruptures de scolarité à faible niveau de qualification en France »2. Il engendre ainsi l’augmentation du nombre des jeunes en manque de qualifications, de diplômes dans la société. Le phénomène est préoccupant parce que l’augmentation en nombre des décrocheurs implique une augmentation des chômeurs, pesant ainsi sur l’économie et le développement de l’Etat. 

Ce phénomène est devenu une préoccupation des Etats européens, impliquant des actions pour la lutte contre le décrochage scolaire depuis les années 80. En 2006, l’Europe comptait 4 millions de jeunes entre 18 et 24 ans en décrochage scolaire dont 450 000 en France3. Toutefois, le taux des décrochages scolaires ont nettement diminué en France avec 8,2% en 2019 contre 12,6% en 20104.

En outre, les indicateurs du décrochage scolaire varient selon les organismes. Selon le tableau ci-dessous, le Conseil national de l’évaluation du système scolaire (CNESCO), énumère quatre indicateurs, notamment « le taux de sortants sans diplôme, le taux de sortants précoces chez les 18 – 24 ans, le taux de non diplômés parmi les 15 – 24 ans non scolarisé et le taux de non scolarisés, ni emploi, ni en formation chez les 18 – 24 ans ».

INDICATEURS DU DECROCHAGE SCOLAIRE
Taux de sortants sans diplôme (Depp – Insee)Taux de sortants précoces chez les 18 – 24 ans (Depp – Insee EUROSTAT)Taux de non diplômés parmi les 15 – 24 ans non scolarisé (Insee)Taux de non scolarisés, ni emploi, ni en formation chez les 18 – 24 ans (OCDE)
13% 2015Soit 100 000 jeunes8,8% 2016Soit 450 000 jeunes24,7% 201319,8% 2016

Tableau 1 Les indicateurs du décrochage scolaire5

Source : Conseil National de l’évaluation du système scolaire (CNESCO)

En 2019, on constate alors une diminution du taux de décrochage scolaire en France, mais également en Europe. Toutefois, la Stratégie Europe 2020 prend en compte ce phénomène, mettant alors des objectifs à atteindre pour les pays membre afin d’éradiquer le décrochage scolaire dans le futur, particulièrement la stratégie impose « un seuil à ne pas dépasser de 10% des jeunes de 18 à 24 ans qui quittent le système scolaire sans diplôme et sans suivre de formation »6.

L’année 2020 a transformé cette réalité, de nouveaux paramètres engendrés par la gestion de la pandémie de COVID-19 peuvent augmenter le taux du décrochage scolaire. Effectivement, la pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture des établissements scolaires à maintes reprises dans le but de contrôler la propagation du virus. Certes, l’école se poursuit à la maison avec les différentes plateformes numériques, mais il n’est pas à exclure que le manque de moyens, le manque d’interaction et le manque de participation risquent d’augmenter le phénomène de décrochage scolaire7, car ces paramètres pourraient réduire le taux d’assiduité des élèves. 

De plus, la transition entre l’école traditionnelle et l’école sur la plateforme a été précipitée ne donnant pas un élan pour les éducateurs, les élèves et les parents de s’y préparer, entrainant une adaptation au style d’éducation assez difficile. Par ailleurs, avec les confinements, l’école, le travail et la vie quotidienne de la famille ont été très limités, car tous doivent continuer leurs activités dans un même lieu ou avec un nouveau rythme et tant d’autres8. Les plus défavorisés sont ceux qui en souffre le plus car nombreux sont ceux qui vivent dans des pièces restreintes où la concentration est difficilement acquise. Il y en a aussi ceux qui n’ont pas accès à la technologie, provoquant un arrêt forcé des études, dont les lacunes entraînent une baisse de la motivation chez l’enfant ou le jeune.

Ainsi, la pandémie de COVID-19 a multiplié les paramètres poussant les élèves au décrochage scolaire malgré les constats du ministre de l’Education nationale selon lesquels le taux des élèves qui ont décroché au cours du confinement était de 5 à 8%9.

Par rapport à tous cela, lutter contre le décrochage scolaire paraît plus important aujourd’hui surtout face à la précarité de la société pour qu’un enfant puisse avoir la chance de forger son avenir, de choisir sa voie et son destin, car notons que la scolarisation facilite l’accès à l’emploi dans le futur. La problématique du décrochage scolaire ou de la rupture de formation n’est pas nouvelle, mais elle suscite une attention particulière de ma part dans le cadre de ce mémoire.

  1. Phase préparatoire à la question de départ
  2. Une expérience personnelle

Depuis l’enseignement secondaire, j’ai déjà remarqué que de nombreux élèves de mon entourage quittaient l’école prématurément suite à des difficultés scolaires. J’ai constaté de ce fait que le système éducatif est touché par un malaise grandissant qui se traduit par le décrochage scolaire. Ce phénomène est devenu une préoccupation sociale importante vu son importance et les conséquences qui en découlent. En Europe, par exemple, afin de promouvoir l’économie, le décrochage scolaire devient une préoccupation lors du sommet de Lisbonne en 2000.

  1. Une expérience professionnelle

Ma toute première imprégnation professionnelle en tant que stagiaire en assistance de service social dans une association m’a permis aussi d’être en contact avec les jeunes décrocheurs. En effet, durant le stage, lors des entretiens, j’ai rencontré des jeunes décrocheurs qui ont quitté le cursus scolaire. Deux jeunes ont retenu mon attention. Le premier, une fille âgée de 15 ans, est scolarisée en troisième. À la rentrée, elle souhaiterait quitter le cursus scolaire en raison des difficultés qu’elle rencontre. Le second, un garçon, a quitté le cursus scolaire depuis l’âge de 16 ans et n’a aucun diplôme. Âgé, aujourd’hui de 18 ans durant les années qui ont suivi sa déscolarisation, il me dit avoir rencontré de nombreuses difficultés à s’insérer professionnellement. Notons ici l’étude en 2014 de l’OCDE qui a publié des résultats affirmant qu’environ « 84% des jeunes d’aujourd’hui devraient terminer avec succès leurs études secondaires au cours de leur vie »10. De nombreux jeunes quittent donc leur formation sans avoir obtenu de certification. L’abandon scolaire aura des conséquences négatives sur l’avenir professionnel de ces jeunes et peut à plus long terme compromettre leur insertion sociale.

  1. Les observations issues de ces expériences

Ces deux situations presque similaires ont renforcé davantage ma curiosité d’approfondir ce sujet de mémoire, en délimitant le sujet au niveau des collégiens. Il est difficile d’être un élève lors de l’adolescence, c’est un public fragilisé. J’ai aussi décidé d’étudier leur situation, car les assistantes de service social assurent un accompagnement social auprès des élèves à partir du collège. C’est également une tranche d’âge où l’obligation scolaire est obligatoire. Durant ces trois années de scolarisation, les élèves préparent un diplôme national du brevet qui leur permettrait d’accéder au lycée. La rupture précoce de scolarité au niveau du collège engendre des conséquences financières pour les décrocheurs et sa famille ainsi que les collectivités. Pour pallier ce fléau, toute une panoplie d’actions ont été mises en œuvre, particulièrement cette année 2020, les mesures de lutte contre le décrochage scolaire ont été renforcées pour la rentrée scolaire. Selon les dires du président de la République lors de la rentrée 2018, « l’obligation de formation qui vise à ce qu’aucun jeune de moins de 18 ans ne se trouve sans solution et soit scolarisé, en formation, ou en emploi » a été mise en place. C’est l’article 15 de la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une École de la confiance qui matérialise la lutte contre le décrochage scolaire par le gouvernement. 

  1. La question de départ

Les objectifs de ce mémoire est de promouvoir la lutte contre le décrochage scolaire grâce aux actions de prévention et à l’accompagnement des jeunes dans l’obtention d’un diplôme.

La question principale que nous posons dans le cadre de ce mémoire est la suivante : les dispositifs mis en place permettraient-ils de mieux accompagner les élèves en décrochage scolaire au niveau du collège ? Pour y répondre, nous porterons en premier lieu une attention particulière à ce phénomène de décrochage scolaire, aux jeunes ayant décroché, aux motivations qui les ont conduits à quitter le collège et à leur situation à l’issue de la rupture de formation. Puis nous dresserons un panorama des dispositifs, des différentes actions publiques entreprises pour lutter contre ce phénomène et enfin, nous les analyserons pour évaluer leur effectivité et proposer des solutions pour mieux accompagner les élèves en situation de décrochage.

Développement

  1. Le décrochage scolaire : un phénomène alarmant
  2. Historique et éléments de définition

L’origine de l’expression « décrochage scolaire » est formellement nord-américaine, traduction littérale de l’anglaisdrop out. Elle s’est construite aux États-Unis dans les années 1960, particulièrement sous l’impulsion de la communauté des enseignants, ou plutôt de leur association, la National Education Association, en lien avec une revendication d’expertise dans un contexte de professionnalisation. En France, elle a fait son apparition dans les années 1990, lors de deux colloques : le premier organisé par l’association La Bouture les 23 et 24 janvier 1998 à Lyon intitulé « Les lycéens décrocheurs » et le second par l’École normale supérieure de (ENS) Fontenay/Saint-Cloud intitulé « Comment repenser l’École à partir de la parole des décrocheurs »11. Ces deux colloques ont abouti respectivement à la publication de deux ouvrages Les lycéens décrocheurs12 et Les jeunes en rupture scolaire : du processus de confrontation à celui de remédiation13.

Dans le programme du colloque à Lyon, les décrocheurs sont définis comme ceux qui « abandonnent leurs études sans avoir terminé le cycle engagé, sans avoir le diplôme le sanctionnant »14.

Après cette historique, retenons quelques définitions clés. Pour Leclerc et Guibert15, « le décrochage scolaire est un processus lent et progressif et c’est le fruit d’une accumulation de facteurs externes ou internes au milieu scolaire, conduisant vers une diminution marquée de l’intérêt envers les études ». Fortin et autres16 « le considèrent comme un long processus interactif entre l’élève et l’environnement dans lequel il évolue et non pas comme une décision spontanée ».Bloch et Gerde17 affirment que « ce sont la fragilisation et la destruction des liens unissant l’élève, l’école et la société qui engendrent le décrochage ». Pour eux, « il y a une incompatibilité entre l’élève et l’école : le jeune éprouve des difficultés à trouver sa place et à s’adapter au milieu scolaire et parallèlement l’école ne parvient plus à répondre à ses besoins, ce qui mène tout droit vers le décrochage » (Bloch et Gerde 2004).

Le Code de l’éducation, en ses articles L122-2 et L313-7, définit le décrochage scolaire comme « un processus qui conduit chaque année des jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme finalité professionnelle, de type certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ».

Une remarque s’impose toutefois, malgré le fait que le terme d’abandon scolaire est utilisé pour désigner le décrochage scolaire, la différence entre les deux termes est la situation du jeune. Dans le cadre d’un abandon scolaire, on parle d’un arrêt définitif. Tandis que le décrochage scolaire est une situation dans laquelle le jeune peut retourner à l’école.

Le décrochage scolaire n’est pas un nouveau phénomène étant donné que depuis les années 70, en France, on constate une rupture scolaire assez importante au niveau des jeunes avec la crise économique salariale et l’augmentation du taux de la scolarisation des enfants des milieux populaires18. Il a touché de nombreux jeunes et enfants plus qu’aujourd’hui, car comme cité ci-dessus, le taux du décrochage scolaire est actuellement de 8,8% d’où une évolution constante. Si le phénomène a toujours existé, le terme de décrochage scolaire est apparu dans les débats que vers les années 2000 avec la mise en place de la gratuité et de l’obligation de l’école19. Ces dernières ont été mises en place pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour permettre aux enfants et aux jeunes de jouir de leur droit à l’éducation, mais également pour les préparer à affronter le monde du travail. Les enfants et jeunes qui sont en situation de rupture scolaire interrompent alors ce processus de préparation. 

Le principal enjeu du décrochage scolaire devient alors la question de l’insertion professionnelle de ces jeunes, car en tant que décrocheur, ils sont en manque de qualification, de diplôme et d’expérience. Ces jeunes ont alors du mal à se projeter dans un emploi stable car le marché du travail est limité.

Par ailleurs, avec le contexte de la pandémie de COVID-19, des secteurs de travail en soufre, surtout le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration dont certains sont contraints de mettre la clé sur la porte pour faillite. Ces mesures de restriction imposées par l’Etat pour contenir la propagation de la pandémie de COVID-19 impliquent la fermeture de ces activités ou une limitation très stricte par rapport aux horaires d’ouverture, aux nombres de personnes pouvant accéder au service etc. D’autres emplois, qualifiés de petits emplois dans les centres de loisirs, dans les fast-foods, ne sont plus accessibles également alors que ces sont ces postes qui sont essentiellement détenues par les jeunes. 

D’un point de vue général, la concurrence dans l’obtention d’un emploi est aujourd’hui plus réelle et plus intense, car il y a plus de demandes que d’offre, par conséquent les candidats qui ont plus d’atouts, notamment de qualification, d’expérience, ou de diplôme deviennent prioritaires pour les recruteurs. 

Ainsi, la lutte contre le décrochage scolaire implique des actions en amont comme l’identification des jeunes susceptibles de décrocher et des facteurs pouvant conduire au décrochage scolaire, pour pouvoir anticiper les décrochages scolaires grâce à un accompagnement ou d’autres programmes dédiés afin de soutenir les jeunes susceptibles de décrocher. 

  1. Les profils du décrocheur scolaire

Les profils du décrocheur scolaire varient selon la situation familiale, le niveau de compréhension et de réussite de l’enfant pendant sa scolarisation. On ne peut pas dessiner un profil exact des décrocheurs, toutefois, grâce aux différentes statistiques, il est possible d’identifier le profil des principaux décrocheurs scolaires.

Mais avant cela, il est important de rappeler la définition des décrocheurs donnée par le Code de l’éducation dans son article 313-7 stipulant que « Ces anciens élèves ou apprentis qui ne sont plus inscrits dans un cycle de formation et qui n’ont pas atteint un niveau de qualification fixé par voie réglementaire ». Le niveau de qualification requis est alors « l’obtention soit du baccalauréat général, soit d’un diplôme à finalité professionnelle de niveau V ou IV inscrit au répertoire national des certifications professionnelles »20.

Ainsi, les principaux décrocheurs scolaires peuvent être catégorisés en trois selon les études de l’Insee : « les jeunes avec un faible niveau d’études, les jeunes avec un bon niveau, mais qui ont échoué à des examens tels que le CAP, le BEP, ou baccalauréat, les jeunes qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège »21. Après avoir identifié ces profils ci-dessous, il convient également de parler des profils des décrocheurs selon le travail de Janosz en 2000. 

Ces types de décrocheurs font en sorte que ce n’est pas une seule voie, mais davantage une multitude de voies qui mènent vers le décrochage scolaire. C’est la raison pour laquelle, selon Cairns et autres22, « il demeure important de considérer le profil particulier de chaque décrocheur lors des interventions tant préventives que curatives ».

Chacun de ses profils laisse également apercevoir un échec personnel des jeunes, les poussant à décrocher avec le système scolaire pour se trouver et se forger dans d’autres environnements, notamment les formations professionnelles, les stages professionnels, et le volontariat. Tandis que d’autres décrocheurs vont abandonner et devenir une charge pour ses parents jusqu’au moment où ils veulent se ressaisir en main. Mais qui sont donc ces jeunes ? 

  1. Les jeunes avec un faible niveau d’études

Ces jeunes sont ceux qui n’excellent pas toujours dans leurs études depuis la classe de 6ème selon l’Insee. Ils ont une difficulté sur de nombreuses matières. Ces élèves redoublent souvent leurs classes à cause de ces lacunes. Le redoublement devient alors un paramètre de démotivation pesant dans la décision de l’élève à décrocher.

En effet, ces jeunes constituent la moitié des décrocheurs23. Le passage au collège accentue les lacunes accumulées par les élèves en primaire, car à partir du collège, des efforts personnels sont requis dans la continuation de la scolarisation, notamment de l’autodiscipline, de l’autonomie à étudier. De ce fait, il est difficile pour ceux qui ont des lacunes de suivre et d’exceller, impliquant le décrochage scolaire lorsque l’élève réalise qu’il ne pourra pas rattraper ou combler ses retards.

En d’autres termes, le premier profil regroupe surtout les jeunes qui ont eu des difficultés dans leurs études depuis la classe de 6ème.

  1. Les jeunes ayant rencontré des difficultés particulières, mais qui ont un bon niveau

Le deuxième profil du décrocheur scolaire étudié est celui d’un jeune ayant un bon niveau. Avoir un bon niveau scolaire ne met pas un élève en abri du décrochage scolaire, car être un bon élève n’assure pas la réussite à un examen. Pour pouvoir valider une étape franchie dans l’éducation, il faudra passer un examen afin de décrocher un diplôme l’attestant. Réussir à un examen n’est pas toujours facile même en étant un bon élève car beaucoup de paramètres entrent en jeu pendant la préparation et le jour de l’examen. Ces paramètres peuvent être d’ordre psychologique, sentimental ou encore d’ordre social. Ces trois paramètres sont complémentaires, car une situation peut avoir plusieurs impacts, par exemple, la séparation des parents déstabilisant l’élève psychologiquement, sentimentalement et socialement. 

Ainsi, à cause de ces situations qui déstabilisent l’élève au cours de la préparation et du jour de l’examen, il est fréquent que des élèves échouent à leurs examens. Cet échec provoque ensuite une confusion pour le jeune étant un bon élève. 

Les échecs peuvent se produire aussi malgré l’inexistence de ces paramètres. Un manque de préparation ou de maîtrise d’un sujet ou même l’existence d’une erreur peut engendrer des échecs à un examen. Les échecs conduisent alors certains à abandonner leurs études et trouver une autre façon de réussir.

Concrètement, ce deuxième profil constitue un tiers des décrocheurs24. Ils ont effectivement échoué aux examens CAP, BEP ou baccalauréat.

  1. Les jeunes qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège

Ces jeunes ont été orientés dans des enseignements spécialisés tels que le segpa ou le troisième d’insertion, dès le début du collège à cause de leur retard scolaire25. Ils ont accumulé ces retards à cause de leurs absences durant leur scolarité. 

D’un autre point de vue, les élèves suivant un enseignement spécialisé dès le collège peuvent avoir un niveau scolaire assez bon, c’est-à-dire qu’ils n’excellent pas tellement dans la classe et sont orientés pour suivre un enseignement spécialisé.

Ce troisième profil représente 21% des décrocheurs26.

  1. Le profil des décrocheurs selon le travail de Janosz en 2000

Janosz a étudié un échantillon d’élèves en situation de décrochage scolaire, et ainsi, il a identifié quatre profils des décrocheurs, notamment « les décrocheurs discrets, les décrocheurs désengagés, les décrocheurs sous-performants, et les décrocheurs inadaptés ». 

Le tableau ci-dessous illustre les caractéristiques de chacun de ces profils.

Les décrocheurs discretsLes décrocheurs désengagésLes décrocheurs sous-performantsLes décrocheurs inadaptés
Ce sont les élèves sérieux, conformes aux règles scolaires, mais qui obtiennent des résultats en dessous de la moyenne.Ils se caractérisent surtout par de faibles aspirations scolaires et un faible niveau de compétence perçue ; ils n’ont pas des résultats très faibles, mais sont souvent dans une situation de rejet de l’institution scolaire.Ce sont les élèves qui obtiennent des résultats très faibles, sans manifester par leurs comportements une opposition à l’école.Ils rassemblent les élèves manifestant à la fois des problèmes de comportement et des problèmes d’apprentissage.

Tableau 2 Les différents profils du décrochage scolaire (Janosz et al, 2000)27 – Source : « L’abandon scolaire chez les adolescents : perpective nord-américain » Janosz, M. VEI Enjeux, 2000,122

Dans cette étude, trois facteurs ont été pris en compte afin d’identifier ces profils, particulièrement la contribution de l’élève en classe, les notes d’évaluation et le sentiment d’appartenance dans le système scolaire. 

Selon l’analyse de Janosz, « les discrets ont un profil scolaire semblable à celui des futurs diplômés, mais leur rendement scolaire est plus faible »28. Leur niveau de vie demeure un facteur prépondérant de son décrochage scolaire. 

Les inadaptés, quant à eux, « ont un profil scolaire et psychosocial négatif »29, c’est-à-dire qu’ils ont des problèmes de socialisation et se manifestent par des caractères plutôt négatifs comme l’agressivité, la délinquance, etc.

Pour les décrocheurs désengagés, n’ont pas réellement de problèmes. Cependant, ils ne manifestent aucun intérêt au système scolaire, impliquant leur décrochage. 

Quant aux sous-performants, ils ont un problème de niveau scolaire par conséquent, ils accumulent des échecs conduisant à long terme au décrochage scolaire.

  1. Les facteurs influençant le décrochage scolaire

Selon le Conseil permanent de la jeunesse, « décrocher de l’école est une situation qui fragilise et qui déstabilise la sphère sociale du jeune ». En effet, le décrochage scolaire a un impact dans l’avenir de l’élève décrocheur car sans diplôme et qualification, l’accès à l’emploi devient plus difficile. Or l’emploi est celui qui garantit la stabilité économique, sociale et offre une protection sociale. Ce phénomène est « multidimensionnel et multifactoriel, résultant d’une combinaison de facteurs interagissant les uns avec les autres. Chaque intervenant dans la vie du jeune a une part de responsabilité »30. Le décrochage scolaire est à analyser systémiquement, car il peut être le fruit de plusieurs facteurs, notamment les facteurs familiaux, les facteurs individuels et facteurs scolaires.

  1. Les facteurs familiaux

Les facteurs familiaux sont parmi les plus importants étant donné que ceux sont les foyers qui forgent en premier lieu tout individu. 

Le jeune a aussi besoin d’être soutenu dans ses études, la famille a un rôle important de ce fait dans la réussite scolaire. La réussite scolaire ne dépend pas tous simplement de l’élève, la famille et son entourage ont également un rôle à jouer en tant que soutien.

Un environnement familiale conflictuel a des impacts sur la scolarisation d’un élève et peut devenir un facteur du décrochage scolaire. 

Les facteurs familiaux tournent autour de différents paramètres : le niveau de vie de la famille, le niveau d’étude des parents, l’existence d’un éducateur dans la famille, le statut des parents sur la migration31.

  1. Les jeunes avec un faible niveau d’études

Les jeunes avec un faible niveau d’études sont en général scolarisés pour apprendre à être autonomes et à être indépendantes. Un manque de soutien de la part de leurs familles respectives ainsi qu’un manque d’aspiration à aller loin dans les études fragilisent d’avantage ces jeunes. Une étude à révéler que la majorité de ces jeunes sont issus de familles défavorisées, de parents ouvriers ou de parents sans diplômes32. Ces jeunes sont en manque de suivi de part de leurs parents, de leurs familles étant donné leur niveau scolaire qui ne permet pas d’instruire et d’aider leurs enfants dans ses études. Le manque de temps de la part des parents, en raison du rythme imposé par la routine de vie, laisse également les jeunes maîtres de leurs propres destins. Avoir une certaine liberté a un impact sur les études, car sans autodiscipline et auto-détermination, les tentations pour sortir ou faire d’autres activités sont nombreuses. 

Leurs familles peuvent devenir aussi un obstacle dans leur étude car elles vont fixer un objectif à atteindre, comme décrocher un diplôme de baccalauréat par exemple. De ce fait, une fois l’objectif atteint, ces jeunes seront déscolarisés et entreront dans le marché de l’emploi en dépit de leur manque de qualification. 

Cependant, les jeunes qui décrochent avant l’obtention ou ayant un diplôme d’enseignement secondaire des difficultés à trouver un emploi dans les quatre premières années à la suite du décrochage scolaire. En effet, en 2012, 47% de ce profil a été recensé comme en chômage contre 53% en poste33. La proportion est alarmante, car elle nous laisse à penser qu’une personne sur deux serait donc en chômage après un décrochage scolaire.

  1. Les jeunes ayant rencontré des difficultés particulières, mais qui ont un bon niveau

Comme évoqué ci-dessus, ces jeunes, qui ont échoué à un examen en particulier (CAP, BEP, Baccalauréat), sont susceptibles de décrocher à cause de la baisse de ses motivations. 

Leurs échecs sont dus à des événements familiales, notamment la séparation de ses parents ou encore le décès d’un membre de sa famille. Effectivement, la stabilité au sein de la vie familiale joue un rôle clé dans la réussite scolaire d’un enfant. Selon les statistiques34, 25% des décrocheurs ont assisté à la séparation de ses parents, tandis qu’un autre 25% ont subi des pertes humaines au sein de leurs familles.

Dans le cas d’une séparation des parents, les tensions dans le foyer a un impact dans la scolarisation de l’enfant. Il devient distrait dans ses études et se concentre plus sur les disputes. On constate aussi un relâchement des parents sur les études de leur enfant, car ils deviennent plus concentrés dans le conflit à résoudre. 

En ce qui concerne ceux qui décrochent à la suite des pertes humaines au sein de leurs familles, ils ont perdu un membre important de son entourage, une personne qui fut un mentor, son principal motivateur. L’enfant se sent alors perdu et désorienté, oubliant ses études jusqu’à échouer à ses examens.

Ces jeunes ont eu de bons niveaux pendant toutes leurs scolarisations, mais ces événements ont affecté leurs chamboulés leurs quotidiens impliquant un échec à l’examen. Cet échec devient un facteur pour certains à décrocher et arrêter leurs études.

Dans un autre cas, où l’échec scolaire ne provient de ces deux cas, le découragement et le manque de soutien dans son environnement peut devenir des facteurs influençant l’élève à décrocher.

  1. Les jeunes qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège

Des programmes sont mis en place afin de soutenir les jeunes ayant une difficulté en classe, notamment les enseignements spécialisés au collège. En dépit des objectifs de ces enseignements, particulièrement d’aider ces jeunes dans leurs scolarités, et d’octroyer d’autres bagages utiles pour leurs avenirs, la situation familiale peut être un facteur à pousser un élève à décrocher. Ils leur manquent une stabilité économique, car en général, ces jeunes viennent d’une famille nombreuse, ayant à leurs charges plus de quatre enfants. En effet, 44% 35de ces jeunes vivent cette situation. 

Survivre dans une famille nombreuse avec une situation précaire est difficile, poussant l’enfant à être conscient des aléas de la vie dès son jeune âge. Cette prise de conscience avec le niveau scolaire du jeune assez déplorable du jeune, vont l’encourager à entrer dans la vie active prématurément. 

On peut également affirmer que ces classes d’enseignements spécialisés joue un facteur pour le décrochage scolaire, car grâce à ces classes, les jeunes ont déjà la possibilité de choisir un secteur de travail pour débuter sa carrière. 

Par ailleurs, les familles peuvent les influencer à décrocher pour pouvoir aider à la survie de la famille. Le cercle familial estime que les enseignements spécialisés ont apporté une base suffisante pour trouver un emploi, et étant donné que le jeune a des difficultés en classe, sa famille ne s’attend pas à ce qu’il décroche un diplôme ou réussisse ses études.

  1. Les facteurs individuels

Le décrochage scolaire peut être la finalité de la succession de problèmes personnels comme un niveau scolaire médiocre, des mauvais caractères, ou le désintéressement du système scolaire.

Ainsi, les facteurs individuels dépendent du caractère ou de la considération de la société. Les mauvais caractères adoptés par le jeune peuvent le conduire au décrochage tout comme l’estimation de la société. Ainsi, il convient d’identifier le caractère ainsi que l’estimation de la société des jeunes selon les profils des décrocheurs.

  1. Les jeunes avec un faible niveau d’études

Les jeunes avec un faible niveau d’études, débutent leurs années au collège avec des lacunes et redoublent souvent leurs classes, ainsi, ils vont à l’école à cause de l’obligation de scolarisation des enfants de 3 à 18 ans. Par conséquent, en général, ils deviennent des perturbateurs en classe avec des comportements plutôt agressifs et un taux d’absentéisme assez élevé.

D’un côté, leurs objectifs seraient alors de passer l’âge de la scolarisation obligatoire pour pouvoir arrêter. D’un autre côté, ces élèves peuvent se fixer un objectif plus médiocre, notamment de finir le collège ou le lycée. 

Cet objectif peut être donné par la société, particulièrement par sa famille qui ne le voit pas aller plus loin dans ses études à cause du manque de moyens de la famille, mais aussi du niveau d’études de ces parents. 

  1. Les jeunes ayant rencontrés des difficultés particulières mais qui ont un bon niveau

Ces jeunes ont été en général confrontés à des difficultés particulières comme le décès des proches ou la séparation de ses parents. Ces événements provoquent des changements comportementaux chez les jeunes élèves. En effet, ils deviennent soient plus violent, soient plus réservé. Ceux sont des comportements naturels face à ces difficultés d’où la nécessité d’un accompagnement individuel de ces jeunes pour éviter les échecs qui vont accentuer ce comportement jusqu’à provoquer le décrochage scolaire. De ce fait, la société a un rôle clé à jouer, celui d’être à l’écoute, et d’accompagner le jeune émotionnellement ainsi que dans ses études.

Par rapport aux bons élèves qui ont échoué à un examen, d’une part, un changement de caractère peut aussi être constaté, comme une baisse d’assiduité, changement de priorité et autres, pouvant les influencer à décrocher. D’un autre part, cet échec peut affecter la société impliquant un changement de leur point de vue sur le jeune. Par conséquent, il est probable que la société adopte soit un ton encourageant poussant le jeune à réussir dans le futur, soit un ton décourageant avec des mots et des discours pour le reprocher l’échec. Le reproche deviendra alors un éventuel facteur au décrochage scolaire.

  1. Les jeunes qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège

Les jeunes qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège ont des difficultés dans leur étude à cause de leur retard scolaire. Ces retards provoquent le découragement de ces jeunes à rattraper leur retard, et les enseignements leur procurent une possibilité de s’en sortir sans un diplôme. Ainsi, ils vont s’orienter vers le milieu professionnel.

Par ailleurs, la société (sa famille et ses entourages) va le pousser à suivre ce chemin à cause de leur situation financière, et leur manque de stabilité. La société influence alors le décrochage scolaire à cause de ses besoins.

  1. Les facteurs scolaires

La question peut se poser, en quoi l’école serait-elle un facteur du décrochage scolaire ? En effet, l’environnement scolaire joue un rôle primordial dans la réussite scolaire d’un élève, car dans les écoles, les jeunes peuvent être confrontés à des difficultés avec la socialisation dans tous les niveaux des relations interpersonnelles.

Pour mieux comprendre l’environnement scolaire, il convient d’étudier les conséquences de la différence du niveau d’étude des parents, les conséquences des stigmatisations ou des malentendus à l’école, le rejet de l’école, l’absentéisme et l’ennui ainsi que le climat scolaire selon le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO).

  1. Les conséquences de la différence du niveau d’étude des parents

Chaque enfant scolarisé reçoit la même éducation en classe, mais à la maison le niveau d’étude des parents joue un rôle prépondérant dans le suivi, la priorisation des études, mais également dans l’apprentissage.

Un enfant issu d’une famille défavorisée ou de père et de mère sans diplôme, ne reçoit pas beaucoup de suivi scolaire dans le foyer, car dans certaines matières et à certains niveaux, les parents ne sont pas capables d’aider leur enfant dans ses études. Ainsi, le suivi se limite au contrôle des devoirs faits et de l’évolution des notes dans les bulletins scolaires. L’enfant manque alors d’aide au cas d’incompréhension sur les sujets des devoirs à la maison. Mais également, la priorisation des études par rapport à d’autres activités, notamment les tâches ménagères, l’aide aux parents dans leurs emplois, et autres activités très prenant, manque impliquant un niveau scolaire moyen.

Tandis qu’un enfant provenant de parents diplômés reçoit plus de suivi scolaire. Il peut avoir l’aide de ses parents à la maison dans ses études. Ses parents priorisent également les études à tous, les poussant et leurs donnant les moyens de devenir meilleur. 

Par ailleurs, des auteurs tels que Kellerhals et Montadon (1991), Van Zanten (2009) et Le Pape (2009), ont identifié que la scolarisation est plus importante aux parents diplômés et devient même leurs principales préoccupations. Et selon Lahire (1993), « la distance des milieux populaires avec l’école les éloignerait de ce modèle éducatif, non pas opposition à ce modèle, mais en le réduisant essentiellement à un système normatif », c’est-à-dire que les parents envoient leurs enfants à l’école pour ne pas enfreindre les lois, et par obligation. 

De ce fait, le niveau d’étude des parents devient un enjeu dans la réussite scolaire de leurs enfants, et peut devenir un facteur du décrochage scolaire.

  1. Les conséquences des stigmatisations ou des malentendus à l’école

La stigmatisation est tout d’abord, selon le dictionnaire Larousse, « le fait de dénoncer, critiquer publiquement quelqu’un ou un acte que l’on juge moralement condamnable ou répréhensible ». Les formes de stigmatisations à l’école faites à l’encontre d’un élève peuvent être un facteur de décrochage scolaire. En effet, il est très fréquent que les notes des évaluations scolaires sont portées à la connaissance de toute la classe, humiliant ceux qui ont une mauvaise note. Ces autocollants peuvent poursuivre l’élève et produisent l’effet inverse, car en mettant toute la classe au courant de toutes les notes, l’enseignant espère des efforts de la part des élèves. Contrairement à cet objectif, l’élève va se sentir humilié vis-à-vis de ses pairs et de ses parents, par conséquent, il y a une dévalorisation de soi, comme l’affirmation de Millet et Thin en 2005 : « Les regards des parents, des pairs peuvent aboutir à une véritable dévalorisation de soi ». 

Quand l’élève perd son estime de soi, on assiste à une série d’échecs qui va le mener jusqu’au décrochage scolaire.

  1. Le rejet de l’école

Le rejet de l’école peut être la conséquence à long terme de la perte de l’estime de soi, mais il est également un élément clé du facteur scolaire au décrochage. 

Quand l’élève perd son estime de soi, il va perdre également son intérêt pour l’école, ainsi, il va à l’école par pure obligation, contre son gré. Selon Bonnery (2007), à partir de cela soit il devient un élève médiocre en reconnaissant les motifs de son échec, soit devient un élément dit perturbateur pour désapprouver les stigmatisations à son égard. 

Toutefois, chacun de cela va entraîner un décrochage scolaire à cause du retard scolaire, des lacunes, et le désintéressement au système scolaire.

  1. L’absentéisme et l’ennui

L’absentéisme peut conduire au décrochage scolaire facilement, car elle peut être le fruit de différentes situations conflictuelles ou la source même du décrochage. Ainsi, l’élève adopte une « stratégie d’évitement » pour faire de l’école buissonnière, pour être chez soi ou même pour travailler dans le monde professionnel. L’absentéisme vient alors du fait que le jeune se désintéresse de l’école et cherche d’autres lieux ou d’autres occupations pour s’échapper au cadre scolaire. Ce désintéressement peut être le fruit de tous ses éléments des facteurs scolaires mentionnés ci-dessus. De ce fait, le décrochage scolaire est ici une évidence, car l’absentéisme est déjà un pas vers le décrochage.

Concernant l’ennui, il est la manifestation du désintéressement du jeune au système scolaire, car il considère le système comme inadapté à ces besoins ou obsolète.

  1. Le climat scolaire

Il existe « un lien très fort entre climat scolaire, qualité des apprentissages et réussite scolaire »36. L’adaptation sociale de l’élève dans le système scolaire est alors un des facteurs du décrochage. 

Si les relations professeur-classe, professeur-élèves, élèves-élèves sont mauvaises, cela peut avoir de fortes répercussions sur l’élève, il est clair le jeune aura tendance à décrocher. 

« L’organisation de la classe, le soutien apporté par l’enseignant, la manière dont les règles sont dictées et perçues, etc. peuvent amener chez l’élève un sentiment d’insécurité et une vision négative de l’établissement »37.

Sans oublier la problématique des violences scolaire qui n’est pas à exclure, notamment les violences verbales ou physiques vécues par un élève. Certes, l’école est un cadre dit sécurisé pour permettre à chaque élève d’étudier sainement et dignement, des violences verbales ou physiques peuvent frapper certains élèves. Ces violences peuvent être perpétrées par ses pairs ou ses ainés.

Par conséquent, pour échapper à ces violences, l’enfant ne veut plus aller à l’école. Dans les meilleurs des cas, il reçoit l’aide de ses parents pour continuer à être scolarisé même à la maison. Et dans les pires des cas, il se renferme et se durcie pour devenir plus agressif jusqu’à être un élément perturbateur.

Toutefois, dans ces deux cas, un décrochage scolaire est à prévoir.

Pour résumé ces facteurs du décrochage scolaire, le tableau ci-dessous illustre les nombres de décrocheurs selon la situation familiale, financière et la localisation de l’école en France selon une enquête en 1995.

Sorti sans diplômeSorti avec diplôme
Structure du ménage
Parents en couple1722 (17%)9964
Parent isolé440 (33%)1337
CS du chef de famille
Sans activité94 (70%)135
Agriculteur, artisan, commerçant, chefs d’entreprise215 (15%)1449
Cadres, professions intellectuelles supérieures122 (6%)1985
Professions intermédiaires209 (9%)2268
Employés444 (24%)1818
Ouvriers1078 (30%)3646
Un parent enseignant ?
Oui47 (4%)1064
Non2115 (21%)10237
Diplôme de la mère
Non-réponse, sans objet, aucun ou CEP1222 (38%)3182
BEPC, CAP, BEP637 (16%)4049
Baccalauréat163 (10%)1711
Diplôme enseignement supérieur140 (6%)2359
Origine
Famille non immigrée1676 (17%)9761
Famille mixte126 (22%)584
Famille immigrée360 (38%)956
Pensez-vous que le revenu de votre famille est
Très insuffisant ?675 (100%)675
Un peu insuffisant ?597 (20%)2925
Juste suffisant ?688 (16%)4263
Tout à fait suffisant ?202 (10%)2085
Tranche d’unité urbaine de la commune de l’établissement
Commune rurale90 (31%)295
Commune urbaine <5000 hab78 (22%)361
Commune urbaine 5000 – 10000 hab147 (20%)734
Commune urbaine 10000 – 20000 hab175 (18%)1000
Commune urbaine 20000 – 50000 hab288 (17%)1685
Commune urbaine 50000 – 100000 hab265 (19%)1385
Commune urbaine 100000 – 200000 hab233 (18%)1267
Commune urbaine > 200000 hab886 (19%)4574

Tableau 3 Les effectifs de l’échantillon38

Par rapport à ce tableau, on peut alors constater que :

  1. Il y a moins de décrochage scolaire dans les ménages où les parents sont en couple, soit 17% contre 33% de décrochage pour les enfants ayant des parents isolés ;
  2. Il y a plus de décrochage quand le chef de famille n’est pas en activité, soit 94% de décrochage. Pour les pères ouvriers, on retrouve 30%, pour les employés 24%, pour les agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise 15%, pour les professions intermédiaires 9% et pour les cadres, professions intellectuelles supérieures 6% ;
  3. Pour les parents enseignements 4% sont en décrochage scolaire contre 21% pour les non-enseignants ;
  4. Le taux de décrochage scolaire varie selon le diplôme de la mère, notamment de 38% pour les sans-réponses, aucun diplôme, CEP ; 16% pour ceux qui ont une mère ayant un BEP, CAP ou BEP ; 10% pour ceux qui ont un baccalauréat et 6% pour ceux qui ont une mère ayant un diplôme d’enseignement supérieur ;
  5. Il y a plus de décrochage dans une famille d’immigrés, soit de 38%. Tandis que dans une famille mixte, il y a 22% et 17% dans une famille non immigrée ;
  6. Le taux de décrochage scolaire varie selon le niveau de vie, notamment de la suffisance des revenus : 100% sont en situation de décrochage scolaire pour ceux qui ont un revenu très insuffisant, 20% pour ceux qui ont un revenu un insuffisant, 16% pour ceux qui ont un revenu juste suffisant et 10% pour ceux qui ont un revenu tout à fait suffisant ;
  7. Il y a plus de décrochage scolaire dans les communes rurales par rapport aux communes urbaines, soit de 31% pour les communes rurales et environ 19% pour les communes urbaines.

Ainsi, on peut alors en déduire que pour prévenir le décrochage scolaire, octroyer un environnement stable à un enfant est important. Cette stabilité peut être d’ordre émotionnel, financière, ou familial. A part cela, les parents jouent également un rôle prépondérant car un suivi scolaire aide à éviter le décrochage scolaire. 

Le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO), soutien ses propos en identifiant trois facteurs majeurs du décrochage scolaire, notamment des facteurs individuels, des facteurs scolaires et des facteurs territoriaux. 

Le décrochage scolaire est donc un phénomène qui est très subjectif, car il trouve sa source dans des facteurs de la vie quotidienne selon les individus. Par ailleurs, selon Balas (2012), « tous ces facteurs sont interdépendants et liés entre eux »39. La différence entre les cas se réside dans l’histoire et le vécu de chaque élève.

La figure ci-dessous résume clairement les facteurs du décrochage scolaire selon le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO).

Figure 1: Synthèse des principaux facteurs du décrochage scolaire selon le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO)40

Une autre étude faite par Pierre-Yves Bernard et Christophe Michaut dans leur article « Filles et garçons face au décrochage scolaire » mettent également en exergue ces facteurs du décrochage scolaire en identifiant cinq principaux facteurs qui sont : les grandes difficultés scolaires, l’attrait du marché du travail, le rejet de l’institution scolaire, le découragement et les problèmes personnels. 

Selon cette étude, révèle alors que :

  • Premièrement, l’attrait au travail est le principal facteur du décrochage scolaire, touchant les jeunes hommes et jeunes femmes ; 
  • Deuxièmement, les difficultés scolaires qui touchent plus de jeunes femmes que de jeunes hommes ;
  • Troisièmement, le rejet de l’institution scolaire où les jeunes hommes se sentent plus concernés que les jeunes femmes ;
  • Quatrièmement, le découragement qui concerne plus les jeunes femmes que les jeunes hommes ;
  • Et cinquièmement, les problèmes personnels frappant plus de jeunes femmes que de jeunes hommes.
HommeFemmeEnsemble
1De grandes difficultés scolaires23,528,525,6
2L’attrait du marché du travail31,531,131,3
3Le rejet de l’institution scolaire25,213,620,3
4Le découragement13,016,314,4
5Des problèmes personnels6,810,68,4
TOTAL100100100

Tableau 4 Classification des motifs de décrochage selon le genre (en%)41

  1. Le processus du décrochage scolaire

Le décrochage scolaire est un phénomène qui touche le secteur de l’éducation. Comme nous l’avons dans l’étude précédente, il existe des profils des élèves qui sont les plus susceptibles à décrocher, et des facteurs qui peuvent les influencer afin d’arriver au décrochage scolaire. 

Figure 2 : Processus du décrochage scolaire selon Bernard (2015)42

Selon Bernard (2015), un consensus scientifique du processus du décrochage scolaire a été établi. Ce processus se repose sur les facteurs du décrochage scolaire cités ci-dessus. Cependant, le processus distingue trois étapes avant le décrochage scolaire : premièrement, les difficultés scolaires précoces au niveau des écoles élémentaires ; deuxièmement, les problèmes de comportement au niveau des écoles élémentaires collège ; et troisièmement l’absentéisme au niveau du collège et du lycée. Ces trois étapes sont interdépendantes et complémentaires.

  1. Le décrochage scolaire : les dispositifs de lutte
  2. Les politiques éducatives

Ma curiosité de futur assistant service social m’a poussé à me questionner sur les accompagnements qui existent pour éviter à ces jeunes un décrochage scolaire prématuré. Je me suis beaucoup questionné aussi sur les alternatives (solutions) que propose l’éducation nationale pour les jeunes qui décrochent. J’ai essayé aussi de m’intéresser sur les causes du décrochage d’un jeune qui a été déjà repéré et qui est déjà accompagné par des structures qui luttent contre le décrochage scolaire. Je me suis aperçue ainsi que la notion d’accompagnement prenait une place essentielle dans les politiques du ministère de l’Education nationale. 

A partir de 2008, la France considère la lutte contre le décrochage scolaire comme une priorité nationale. Ainsi, le tableau ci-après résume les politiques contre le décrochage scolaire en France depuis 1989.

Tableau 5 Les dates clés de la lutte contre le décrochage scolaire en France43

Ces politiques ont un objectif constant, celui de prévenir et de diminuer le décrochage scolaire en France. Aujourd’hui, les politiques contre le décrochage scolaire peuvent être classées en trois catégories : les politiques de prévention, les politiques d’intervention et les politiques de compensation.

  1. Les politiques de prévention

On distingue deux politiques de prévention, notamment la Malette des parents et l’Implication des parents sur l’orientation en fin de troisième.

  1. La Malette des parents

La Malette des parents est une plateforme où les personnels de l’éducation peuvent retrouver des outils permettant de tisser des relations de confiance entre les personnels pédagogiques et les parents. 

  1. L’Implication des parents sur l’orientation en fin de troisième

C’est un processus permettant l’échange entre les personnels pédagogiques et les parents des élèves ayant des lacunes en classe. L’échange a pour but de réorienter l’élève dans des formations professionnelles afin qu’il suive un parcours valorisant, ses compétences et ses aptitudes.

  1. Les politiques d’intervention

Les politiques d’intervention sont classées par deux tranches d’âge : les politiques destinées pour les moins de 16 ans et les politiques pour les plus de 16 ans.

  1. Les politiques destinées pour les moins de 16 ans

Ces politiques sont : le contrôle de l’absentéisme, les Groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS) et les dispositifs relais.

  • Le contrôle de l’absentéisme

L’absentéisme en tant que facteur du décrochage scolaire, doit être contrôlé afin de prévenir le décrochage scolaire. L’absentéisme est ainsi « défini par quatre demi-journées ou plus d’absences injustifiées par mois »44. De ce fait, en cas d’absentéisme, les parents peuvent désigner un personnel d’éducation comme référant afin de faire le suivi de la scolarisation de ces élèves.

  • Les Groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS)

Ces groupes sont en place au niveau des établissements secondaires, regroupant les enseignants et tous les personnels pédagogiques pour repérer les jeunes avant leurs décrochages.

  • Les dispositifs relais

Les dispositifs relais favorisent la réinsertion des élèves décrocheurs dans le système scolaire. Ces élèves se sont désintéressés du système scolaire ainsi « l’objectif est de favoriser, par un accueil spécifique temporaire, une réinsertion effective des élèves concernés dans une classe ordinaire de formation, sous le statut scolaire ou le cas échéant sous contrat de travail (apprentissage, contrat de qualification, etc.) ».45

  1. Les politiques pour les plus de 16 ans

Ces politiques sont : la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS) ainsi que les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD).

  • La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS) : elle fera l’objet d’un développement poussé ci-dessous.
  • Les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD)

Ces plateformes regroupent les branches des différents secteurs ministérielles afin d’identifier les jeunes décrocheurs sans formation pour ensuite leur proposer des formations adaptées et personnalisées.

  1. Les politiques de compensation

Les politiques de compensation s’adressent aux jeunes qui ont déjà décroché pour les aider à raccrocher. Ces politiques sont alors : les Missions locales pour l’insertion des jeunes, le dispositif garantie jeunes, les micro-Lycées (Structures de retour à l’école – SRE), les Ecoles de la deuxième chance (E2C), et les dispositifs de seconde chance.

  1. Les Missions locales pour l’insertion des jeunes

Un million de jeunes sont pris en charge par ces missions chaque année grâce à « l’accès à la qualification, à l’emploi, aux fonds d’aide, aux logements, aux structures de soins, etc »46, qu’elles offrent aux jeunes en situation de précarité.

  1. Le dispositif garantie jeunes

Ce dispositif s’adresse à des jeunes issus de milieux défavorisés, les procurant à la fois un accompagnement et une garantie de revenue.47

  1. Les micro-Lycées (Structures de retour à l’école – SRE)

Selon la définition donnée par la Cour des comptes en 2005, les structures de retour à l’école sont « des structures pédagogiques innovantes qui permettent à des jeunes qui ont interrompu leur scolarité au lycée de reprendre des études dans des conditions adaptées à leur situation afin d’obtenir le baccalauréat et poursuivre des études supérieures ». En d’autres termes, ceux sont des lycées destinés à accueillir et à accompagner les jeunes en situation de décrochage scolaire.

  1. Les Ecoles de la deuxième chance (E2C)

Ces écoles forment les jeunes de 16 à 25 ans sont l’insertion professionnelle est une problématique. Ainsi, ces écoles vont donner des remises à niveau et intégrer ces jeunes dans des stages. En 2016, on compte 14000 jeunes dans ces écoles.

  1. Les dispositifs de seconde chance

Ces dispositifs concernent les Etablissements pour l’insertion dans l’emploi ou EPIDE, mis en place par le ministère de la Défense en 2005. Ces établissements adoptent un style de vie militaire et s’adressent à des jeunes de 18 à 25 ans sans qualification. En 2015, 3000 jeunes ont intégré ces dispositifs. 

  1. Les réseaux FOQUALE (Formation – Qualification et Emploi) 

Les réseaux FOQUALE (Formation – Qualification et Emploi) ont été mis en place en 2013 par le circulaire n°2013 – 035 du 29 mars 2013 par le ministère de l’Education nationale.

Ces réseaux « rassemblent des établissements et dispositifs susceptibles d’offrir des solutions et d’accueillir les jeunes décrocheurs »48. Ces établissements sont : les collèges, lycées professionnels, lycées généraux ou technologiques.

Ils jouent un rôle important dans la lutte contre le décrochage scolaire, car ils rassemblent tous les acteurs et les programmes relatifs à la lutte contre le décrochage. Ces réseaux se focalisent surtout sur les jeunes de 16 à 18 ans où la continuité de la formation est devenue obligatoire. 

Les réseaux FOQUALE ont la mission de promouvoir le raccrochage d’un jeune au système scolaire. Ainsi, ces réseaux aident le jeune à se fixer des objectifs, pour ensuite l’aider au retour à la scolarisation en apportant des solutions qui correspondent à ses besoins et à ses compétences49.

On peut citer quelques dispositifs ou programmes inscrits dans les réseaux FOQUALE, tels que la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire, les Structures de Retour à l’Ecole (SRE) et autres. Cependant, l’organisation de chaque réseau FOQUALE et la prise en main des jeunes répondent à une norme commune.

  1. Organisation d’un réseau FOQUALE

Un réseau FOQUALE est avant tout sous la responsabilité du ministère de l’Education nationale et est créé au niveau de chaque établissement. 

Chaque établissement possède ainsi trois structures qui sont : le responsable de réseau, le comité de réseau et les acteurs opérationnels. Le tableau suivant illustre les membres et le rôle de chacun de ces structures.

StructureMembresRôles
Le responsable de réseauNommé par le recteurDésigne les membres du comité de réseauDéfinit les objectifs prioritaires du réseauMet en œuvre et anime le comité de réseauCoordonne les relations avec la plateforme
Le comité de réseauUn référent des corps d’inspectionTrois chefs d’établissement représentant les collèges, les LEGT et les LPUn pilote de bassin de la MLDSUn directeur de CIODéfinit les actions pour mobiliser les établissements autour du suivi des jeunes décrocheursCommunique avec les acteurs opérationnelsAnalyse et identifie les besoins de solutionsDéveloppe l’offre de solutions éducation nationale en s’appuyant sur le réseau d’acteursEvalue la performance annuelle des solutions
Les acteurs opérationnelsRéférents décrochage d’établissementEquipe éducative (enseignants, chef de travaux, CPE, COP, assistants d’éducation, personnels sociaux et de santé, etc.)Coordinateurs de réseau MLDSAccompagnent le jeune dans son parcours personnalisé de retour en formation avec le référent décrochage d’établissement, et l’appui des membres de l’équipe éducativeAssurent le suivi au sein de l’établissement

Tableau 6 Organisation et rôles d’un réseau FOQUALE50 – Source : Bulletin Officiel n°14 du 04 avril 2013, circulaire n°2013 – 035 – Annexe 1

  1. Les normes de la prise en main au niveau de chaque réseau FOQUALE

La prise en main au niveau de chaque réseau FOQUALE possède une norme, notamment un parcours de prise en main précis. On peut énumérer trois étapes qui sont : premièrement, la prise en charge du jeune par la plateforme ; deuxièmement, l’entretien personnalisé et proposition de solution au jeune par les réseaux FOQUALE ; et troisièmement, l’insertion sociale et professionnelle51.

Figure 3 Le parcours de prise en charge dans le cadre des réseaux FOQUALE52

  1. La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire ou la MLDS
  2. Historique

La lutte contre le décrochage scolaire a été une préoccupation du secteur de l’éducation en France depuis des années, plus précisément depuis 1986 avec la mise en place du Dispositif d’insertion des jeunes de l’Education nationale (DIJEN). Des structures se sont ainsi succédé pour pouvoir donner une deuxième chance aux élèves en situation de décrochage scolaire après le DIJEN, notamment la Mission d’insertions des jeunes de l’Education nationale (MIJEN), et ensuite la Mission générale d’insertion (MGI) qui a été créée en 1996. 

Ainsi, en 2013, la Mission générale d’insertion (MGI) disparaît avec la naissance de la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire ou la MLDS.

En effet, selon Bernard, la MLDS a déjà eu un impact positif dans cette lutte contre le décrochage scolaire, car avant 170 000 élèves par an était prise en charge par la mission contre 70 000 élèves actuellement.

  1. Structures

La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire se situe au niveau des établissements scolaires, tels que les collèges et les lycées pour être à proximité des élèves qui ont besoin d’un soutien particulier. Chaque mission est indépendante, c’est-à-dire que les missions de différents établissements ne sont pas liées entre eux par une structure.

Toutefois, chaque mission est sous la direction du service départemental académique et est dirigée à l’interne selon les choix de l’établissement « soit par un Directeur académique à la formation continue des adultes (DAFCO), soit par un Directeur académique à la formation professionnelle initiale et continue (DAFPIC), soit par un Directeur de l’apprentissage de l’enseignement technique (DAET), soit par un chef du service académique de l’information et de l’orientation (CSAIO) ou par un conseiller technique spécifique auprès du recteur ». 

Elle est également constituée par des Coordonnateurs d’Actions (CA) qui sont essentiellement des enseignants et des conseillers. 

Ces coordonnateurs d’actions sont alors les principaux responsables des élèves pris en charge par la mission. A cet effet, les coordonnateurs d’actions se chargent de « coordonner les actions de mobilisation des jeunes, d’accueillir et d’accompagner chaque jeune dans son parcours individuel »53.

En dépit de l’indépendance des coordonnateurs d’actions au niveau d’établissement différent, les coordonnateurs d’actions se concertent chaque année pour pouvoir s’adapter au mieux au besoin des élèves, mais également pour échanger les bonnes pratiques ainsi que les limites des méthodes appliquées. 

Par ailleurs, les coordonnateurs d’actions travaillent étroitement avec les réseaux FOQUALE.

  1. Missions

La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire s’occupe des jeunes de plus de 16 ans qui ont décroché ou qui risquent de décrocher. Ainsi, elle promeut le « retour à l’emploi et l’accès à un diplôme »54 de ces jeunes.

Ses missions englobent alors deux fonctions majeures : une fonction préventive et la prise en charge des jeunes ayant déjà décroché.

  1. Une fonction préventive

Elle permet d’aider les élèves qui sont proches du décrochage scolaire, ceux qui ont été identifiés selon les profils et les facteurs que nous avons énoncés ci-dessus. Ainsi, elle accompagne les jeunes pour qu’ils soient diplômés et aient un emploi.

  1. Une fonction de prise en charge des jeunes ayant déjà décroché

Grâce à cette deuxième fonction, les décrocheurs seront pris en charge pour leur donner une chance d’avoir un diplôme ou une formation professionnelle les permettant d’avoir une chance dans le marché du travail. 

  1. Actions

Face à ces missions de prévention et de prise en charge, la Mission pour la Lutte contre le Décrochage Scolaire permet le raccrochage et l’insertion professionnelle55 des jeunes en situation de décrochage scolaire.

En effet, la mission offre un accompagnement individuel et personnalisé pour chaque jeune. 

La mission joue un rôle d’accompagnateur pour les jeunes dans son éducation ainsi que dans ses stages. Elle donne également des conseils et une évaluation pour chaque jeune pris en charge. 

Le schéma suivant démontre que les actions du MLDS touchent tous les aspects de l’éducation des jeunes afin qu’ils deviennent autonomes dans sa vie professionnelle.

Figure 4 Les buts visés par le coordinateur d’action de la MLDS durant une situation d’accompagnement individualisé avec une jeune en situation de décrochage scolaire56

Selon ce schéma, ses actions tournent sur six points interdépendants, qui sont :

  • Guider, orienter et montrer
  • Instaurer un cadre pré-établi (objectifs, résultats)
  • Instaurer une relation proche et symétrique
  • Instaurer une relation distante et dissymétrique
  • Prendre en compte les préoccupations et les besoins du jeune
  • Rendre autonome 

Par rapport à cela, la mission s’est fixée des règles d’action, notamment, il faut que :

  • Le jeune soit concentré sur ses objectifs ;
  • Le programme d’accompagnement ou stage valorise le jeune ;
  • Le jeune ait une orientation professionnelle ;
  • Le jeune soit responsable.

Pour être plus performant, la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire au niveau des établissements effectue tous les ans une évaluation pour identifier les élèves qui ont besoin de soutien afin de prévenir le décrochage scolaire. Cette action de prévention est faite selon les résultats scolaires, le profil de chaque élève et la manifestation des facteurs du décrochage scolaire sur l’élève concerné.

  1. Les actions de prévention du Ministère de l’éducation nationale 

Afin de réduire le nombre de décrocheurs, le ministère de l’Education nationale à créer des dispositifs adaptés aux jeunes susceptibles de décrocher, ou en cours de décrochage ou même des jeunes ayant décrochés. Certains dispositifs permettent de détecter des jeunes décrocheurs ou futurs décrocheurs pour ensuite les encadrer et les suivre. Après la détection, il existe des dispositifs qui permettent aux décrocheurs de prendre un peu de recul par rapport à l’école (césure, année sabbatique) tout en gardant leur statut d’élève. D’autres dispositifs dits préventifs travaillent en amont du processus de décrochage. Ils facilitent la vie scolaire des élèves en leur proposant des aides aux devoirs, en mettant à leurs dispositions des locaux ou des moyens pour leur faciliter l’accès à l’école et aux outils numériques nécessaires. Ils permettent aussi des suivis personnalisés. Certains dispositifs sont uniquement destinés aux jeunes ayant des handicaps et ils leur permettent de s’adapter et de s’épanouir tout au long de leur cursus scolaire. Des dispositifs sont mis en place pour lutter contre les marginalisations, le racisme et toute forme de harcèlement dans le milieu scolaire. Tous ces dispositifs ont pour but, soit de prévenir le décrochage scolaire ou d’accompagner les décrocheurs pour leur permettre de continuer leur cursus scolaire. 

Au vu de ce travail fait en amont, il m’a semblé intéressant de me questionner sur comment en tant que future assistante de service social prévenir le décrochage scolaire chez les élèves scolarisés au collège.

Les dispositifs ci-dessous sont tous pour les élèves en décrochage au sein de l’enseignement secondaire. Il s’agit : 

  • Le Parcours Aménagé de Formation Initiale (PAFI) : Ce parcours est destiné aux jeunes de 15 à 18 ans voulant un répit d’une année dans leur scolarisation. Ces jeunes suivront donc d’autres activités formulées par leur établissement. Le jeune conserve le statut scolaire et les droits qui lui sont associés (couverture maladie, bourse, etc.)57
  • Le dispositif « Devoirs faits » : accompagne les élèves du collège dans la réalisation de leur devoir. Il est surtout destiné aux élèves ne disposant pas d’appui dans leur foyer. « Chaque établissement, en lien étroit avec son projet, doit proposer un dispositif qui corresponde à ses caractéristiques propres (disponibilité des locaux, problématique des transports scolaires, notamment) et offrir aux élèves volontaires un encadrement leur permettant de faire au collège leurs devoirs ».58
  • Accompagnement personnalisé de la classe de 6e à la classe de 3e : Au collège, l’accompagnement personnalisé est un accompagnement individualisé des élèves et est assimilé comme les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Les objectifs de cet accompagnement sont ainsi : « l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et apprentissage de la méthodologie et de l’organisation du travail nécessaires à un collégien »59. Cet accompagnement nécessite dans un premier temps, l’identification des élèves qui ont besoin de soutien scolaire, mais également, dans un second temps, d’une « souplesse de l’emploi du temps »60.
  • Projet d’accueil individualisé (PAI) : est un projet destiné à soutenir la scolarisation des élèves ayant des problèmes sanitaires.
  • Plan d’accompagnement personnalisé (PAP) : ce plan est destiné à soutenir la scolarisation des élèves présentant des troubles.
  • Programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) : est un programme formulé pour aider les élèves ayant des problèmes de compréhension, ou d’assimilation des connaissances. 
  • Projet personnalisé de scolarisation (PPS) : ce projet est destiné aux élèves présentant un handicap, selon la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Il est « élaboré par la maison départementale des personnes handicapées à la suite d’une saisine de la famille »61.
  • Enseignement pratiques interdisciplinaires (EPI) : ces enseignements conduisent les élèves à partir de 6ème à mettre en place un projet individuel ou collectif permettant d’affiner ou de renforcer leur apprentissage. « Le volume horaire est de 2 à 3 heures hebdomadaire. La marge d’autonomie des établissements (3 heures par division) peut être mobilisée pour permettre diverses modalités d’enseignement dont la co-intervention, par exemple »62.
  • Parcours Avenir : Il fait partie intégrante de l’éducation scolaire pour que les jeunes aient une perspective d’avenir grâce à « des visites, des enquêtes, interviews, stages, etc., l’élève se construit un passeport orientation-formation »63.

Tous les dispositifs que j’ai mis en avant sont dans le but d’accompagner les élèves qui rencontrent des difficultés scolaires. Au vu de mes recherches, il est clair que le décrochage scolaire est un enjeu majeur qu’il faut traiter afin de prévenir la déscolarisation des jeunes et favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Je me suis aperçu que malgré les dispositifs mis en place, il y a toujours un nombre important de décrocheurs.

  1. Le rôle du législateur

Tout d’abord, l’organisation du pouvoir en France comprend : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Ces trois pouvoirs sont complémentaires, mais chaque pouvoir possède un rôle défini pour éviter le monopole du pouvoir d’où le principe de séparation de pouvoir. Selon Montesquieu, « pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Ainsi, chaque pouvoir est tenu d’exercer selon ses rôles et ses attributions. Le pouvoir exécutif dirige et gouverne, le pouvoir législatif légifère les lois et le pouvoir judiciaire est responsable de l’application des lois dans les tribunaux. Chacun de ces pouvoirs est libre et n’est guère soumis à un autre pouvoir.

Ici, le rôle du législateur dans la lutte contre le décrochage qui nous intéresse. Pour ce faire, il convient de voir successivement : la structure du pouvoir législatif, le rôle des législateurs par rapport aux différentes lois et politiques publiques.

  1. La structure du pouvoir législatif

Le pouvoir législatif français est composé de deux chambres : l’Assemblée nationale et le sénat.

  1. L’Assemblée nationale

Les 577 députés constituant l’Assemblée nationale sont élus pour un mandat de cinq ans. Ces députés sont élus directement par le peuple, notamment ceux qui remplissent les conditions requises pour jouir du droit de vote. 

L’Assemblée nationale possède son siège dans le Palais Bourbon.

  1. Le sénat

Le sénat est composé par 348 sénateurs, élus pour un mandat de six ans, par les grands électeurs qui sont les députés, conseillers régionaux, départementaux et municipaux.

Le sénat possède son siège dans le Palais du Luxembourg.

L’assemblée nationale et le sénat représente donc le peuple car ces membres occupent leurs fonctions à la suite d’une élection. En tant que pouvoir législatif, quel serait alors le rôle des législateurs par rapport aux différentes lois et politiques publiques.

  1. Le rôle des législateurs par rapport aux différentes lois et politiques publiques

Comme nous l’avons mentionné ci-dessus le pouvoir législatif a l’attribution de légiférer des lois. Ainsi, pour lutter contre le décrochage scolaire, les législateurs ont la possibilité de proposer des lois qui feront objet de débat, d’amendement et de vote au niveau des deux chambres avant d’être promulgué.

Le gouvernement a également la possibilité de soumettre un ou des projets de loi, comme des lois pour la lutte contre le décrochage scolaire, au niveau du Parlement. Ce dernier va ainsi débattre la loi ou les lois proposées. Ensuite, il va faire des amendements et voter les lois. 

En d’autres termes, le pouvoir de légiférer du Parlement se limite à débattre, à proposer des amendements et à voter les lois. Toutefois, une fois voté par le Parlement c’est-à-dire par l’Assemblée nationale et le sénat, la loi ou les lois seront soumises au Président de la République pour promulgation. 

Selon la définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, « la promulgation est le fait de promulguer des lois ». Tandis que le verbe promulguer est « le fait de publier officiellement une loi, un décret, un texte dans les formes requises, et les rendre exécutoires ». Par conséquent, le Président de la République promulgue par sa signature les lois votées par le Parlement.

Figure 5 Processus simplifié de promulgation des lois

Le Parlement exerce également un rôle de contrôle au gouvernement, c’est-à-dire qu’il a la possibilité de contrôle les actions du gouvernement par le biais des questions adressées au gouvernement. Les membres du gouvernement ont d’ailleurs une obligation de répondre à ces questions devant l’Assemblée nationale ou le sénat. 

De ce fait, les législateurs peuvent demander les actions entreprises par le gouvernement dans la lutte contre le décrochage scolaire. Ils peuvent demander également les politiques publiques mises le place à cet effet ainsi que les résultats obtenus dans les sessions parlementaires. 

En France, il n’y a qu’une seule session parlementaire. Selon l’article 28 de la Constitution : « Le Parlement se réunit de plein droit en une session ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d’octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin. Le nombre de jours de séance que chaque assemblée peut tenir au cours de la session ordinaire ne peut excéder cent vingt. Les semaines de séance sont fixées par chaque assemblée. Le Premier ministre, après consultation du président de l’assemblée concernée, ou la majorité des membres de chaque assemblée peut décider la tenue de jours supplémentaires de séance. Les jours et les horaires des séances sont déterminés par le règlement de chaque assemblée »64.

En théorie, le vote des lois et le contrôle des actions du gouvernement sont les principaux rôles des législateurs dans la lutte contre le décrochage scolaire. Toutefois, il existe des actions concrètes que les législateurs ont faites dans cette lutte. En effet, les législateurs ont voté l’obligation de scolarisation depuis la loi Guizot de 1833 ainsi que toutes les lois succédant à celle-ci. 

Récemment, la lutte contre le décrochage scolaire a animé les débats au niveau du Parlement avec la loi Blanquer. Cette loi a pour but l’instauration d’une école de confiance en France. Elle a été mise en vigueur le 26 juillet 2009. Son principal apport est d’ailleurs l’obligation de scolarisation ou de formation de tous les jeunes moins de 18 ans en France, ainsi que l’obligation de scolarisation dès l’âge de trois ans. L’obligation de formation est donc destinée aux jeunes qui souhaitent avoir une formation professionnelle afin de faciliter l’accès au marché du travail dans un futur proche. 

La mise en place de cette obligation de formation ou de scolarisation des jeunes de moins de 18 ans permet également d’augmenter le taux des jeunes ayant un baccalauréat ou autres diplômes avant l’entrée dans le monde professionnel, car il y a une prolongation du temps que les jeunes doivent passer dans les établissements scolaires. 

Grâce à cette deuxième partie, nous avons pu constater qu’il existe de nombreuses structures créées pour lutter contre le décrochage scolaire avec la mobilisation des différents acteurs : les établissements scolaires, le ministère de l’Education nationale, les législateurs. La question qui se pose actuellement est de savoir si ces dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire sont effectifs ?

  1. L’effectivité des dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire

Afin de mieux appréhender la question de l’effectivité des dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire, nous allons voir premièrement la prise en charge des élèves décrocheurs pour une insertion sociale et professionnelle durable ainsi que les limites de ces prises en charge. Deuxièmement, nous allons énoncer des recommandations afin d’optimiser la lutte contre le décrochage scolaire

  1. La prise en charge des élèves décrocheurs pour une insertion sociale et professionnelle durable

Nous avons consacré une partie pour donner une description des programmes pour la prise en charge des élèves décrocheurs dans la partie ci-dessus. Toutefois, une évaluation de chacun de ces programmes a été effectuée par le Conseil National d’Evaluation du Système Scolaire (CNESCO) en 2017 dont nous allons reprendre afin de donner des recommandations dans le but de promouvoir la lutte contre le Décrochage scolaire.

Par rapport aux programmes et aux dispositifs en place, ceux qui prennent en charge les élèves décrocheurs pour une insertion sociale et professionnelle durable sont les dispositifs relais, la Mission pour la Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS), les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD), les Missions locales pour l’insertion des jeunes, le dispositif garanti jeunes, les micro-Lycées (Structures de retour à l’école – SRE), les Ecoles de la deuxième chance (E2C), ainsi que les dispositifs de seconde chance.

DISPOSITIF / PROGRAMMEPOINTS POSITIFSPOINTS NEGATIFS
Les dispositifs relaisSelon Benhaim-Grosse (2013), le dispositif a permis aux jeunes de retrouver leur confiance en soi.Les résultats des évaluations ne sont pas satisfaisants. En outre, il manque un suivi des élèves ayant suivi le dispositif.Selon Benhaim-Grosse, le manque de coordination entre le dispositif et des classes d’origine des jeunes65 implique un retour difficile pour les jeunes du dispositif.
La Mission pour la Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS)Les principaux bénéficiaires de la mission sont les décrocheurs ayant atteint leur « deuxième année de CAP ou de BEP, ou le second cycle long »66.Le résultat de la prise en charge des autres catégories de décrocheurs n’est pas identifié.
Les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD)Selon Rouaud en 2013, les parties prenantes (bénéficiaires et enseignants) sont satisfaites par les résultats obtenus par ces plateformes.« La coordination au sein de ces instances est inégale : les PSAD sont en effet principalement animées par l’éducation nationale, et les autres parties prenantes ont pu dans certaines régions se désinvestir » selon la Cour des comptes (2015).
Les Missions locales pour l’insertion des jeunesLa réussite des missions doivent beaucoup aux stages de formation et aux emplois d’insertion.Selon Mas en 2002, le niveau d’études, les conditions de vie, la situation familiale et matrimoniale, ainsi que la durée de l’accompagnement joue un rôle prépondérant dans la réussite de la lutte contre le décrochage.
Le dispositif Garantie jeunesSelon de nombreuses évaluations, notamment Dares en 2013, Loison-Lerouste, Courroné et Sarfati en 2016, Farvaque, Kramme et Turchszirer en 2016, les accompagnements fournis par le dispositif sont très bénéfiques pour les jeunes du dispositif, que ce soit les accompagnements intensifs ou collectifs.
Les micro-Lycées (Structures de retour à l’école – SRE)Selon la Cour des comptes en 2015, les micro-lycées sont efficaces grâce « sorties dynamiques »67 que 50% de jeunes ont pu bénéficier.Le financement de ces structures est à revoir pour permettre leur pérennisation.
Les Ecoles de la deuxième chance (E2C)Grâce à son système de formation continue, ces écoles offrent un avenir pour les jeunes décrocheurs. En effet, 62%68 des élèves issus des écoles de la deuxième chance jouissent d’une stabilité professionnelle à leur sortie.La faiblesse de ces écoles de la deuxième chance n’est autre que l’inexistence d’un suivi après la sortie de ces élèves.
Les dispositifs de seconde chanceLes jeunes issus de ces dispositifs deviennent plus disciplinés et responsables grâce « à la reproduction des caractéristiques de la vie militaire » selon Zaffran (2015)Selon l’évaluation de la Cour de comptes en 2015, « le coût élevé de leur prise en charge (24 000 euros par jeune) a été pointé comme problématique au regard des autres dispositifs »69.
  1. Une architecture d’ensemble à repenser

Chaque dispositif a des points positifs et négatifs. En effet, la réussite des dispositifs dépend selon Rumberger (2011) « de la volonté et de la capacité des individus et des institutions ». Il faut donc que le dispositif dans lequel un élève décrocheur est intégré soit adapté à ses besoins, et que ce dispositif soit doté des capacités nécessaires. Ainsi afin de repenser la lutte contre le décrochage scolaire, nous allons proposer des recommandations par rapport à l’organisation du système et des dispositifs pour la lutte contre le décrochage, mais également par rapport scolaire aux différents moyens : humains et financiers.

  1. L’organisation du système et des dispositifs pour la lutte contre le décrochage scolaire

On a pu constater grâce à l’énumération des différents dispositifs pour la lutte contre le décrochage scolaire, qu’il existe beaucoup de programme destiné soit à la prévention, soit au raccrochage pour les jeunes décrocheurs. En outre, ces dispositifs sont en général indépendants et dépendent de chaque établissement. Ainsi, un manque de coordination et de concertation entre les dispositifs peut être affirmé.

Par conséquent, pour promouvoir la lutte contre le décrochage scolaire, le ministère de l’Education nationale doit prendre en charge la coordination de ces dispositifs, ainsi que la capitalisation des données pour assurer un suivi des jeunes et pour évaluer l’efficacité des dispositifs existants. Notons d’ailleurs que les réseaux FOQUALE au niveau des établissements revêtent déjà une forme de coordination, mais ils sont insuffisants, car ils ne prennent pas en compte tous les dispositifs existants.

Par ailleurs, le ministère de l’Education nationale doit mettre en place un organisme ou un service chargé d’évaluer chaque dispositif en place dans tous les établissements scolaires en France. Une évaluation périodique et régulière est nécessaire afin d’apporter des améliorations et rectifier les éventuelles faiblesses de chaque dispositif, car actuellement, les évaluations des dispositifs sont le fruit des initiatives des chercheurs, comme le Conseil national d’évaluation des systèmes scolaires (CNESCO).

Ce dernier, propose la mise en place d’un « guichet unique »70 pour la coordination des dispositifs.

Une meilleure coordination de tous ces dispositifs implique l’optimisation des ressources humaines, matérielles et financières. 

  1. Les moyens humains

Les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire mobilisent le personnel pédagogique au niveau de chaque établissement où on peut retrouver ces dispositifs. Ces personnels pédagogiques doivent recevoir des formations périodiques sur l’accompagnement des jeunes et la psychologie des jeunes pour mieux accompagner les élèves décrocheurs.

Par ailleurs, compte tenu des efforts requis dans l’accompagnement des élèves décrocheurs, les personnels pédagogiques doivent recevoir un salaire ou une indemnité selon le travail fourni pour les motiver encore plus.

  1. Les moyens financiers

Ces différents dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire sont financés par différents fonds, notamment le Budget Général de l’Etat, le Fonds Social Européen (FSE), ainsi que les différentes partenaires, car cette lutte s’inscrit comme une priorité pour les Etats européens. Par ailleurs, elle s’inscrit dans la « Stratégie Europe 2020 ». 

Afin d’optimiser la lutte contre le décrochage scolaire, il faut que chaque établissement ou dispositif ait un partenaire comme une entreprise pour le financement du dispositif, mais également pour assurer l’embauche des stagiaires ou une partie de la formation professionnelle des élèves prises en charge par ces dispositifs.

Conclusion

Le décrochage scolaire est un phénomène frappant le système scolaire depuis les années 80, ainsi des politiques et des dispositifs ont été mis en place afin de prévenir le décrochage scolaire, mais encore pour accompagner les élèves décrocheurs à raccrocher avec le système. La problématique s’inscrit également dans la Stratégie Europe 2020 car beaucoup de pays européen sont touchés par le décrochage scolaire.

Particulièrement, en France, le taux du décrochage scolaire est descendu à 8,2% en 2019, on constate une nette évolution du nombre des décrocheurs. Notons d’ailleurs que le décrochage scolaire peut toucher des catégories de jeunes, notamment ceux avec « un faible niveau d’études, ceux qui ont rencontré des difficultés particulières, mais qui ont un bon niveau, et ceux qui sont passés par les enseignements spécialisés au collège »71. Janosz a également donné une catégorisation des profils des décrocheurs qui sont « les décrocheurs discrets, les décrocheurs désengagés, les décrocheurs sous-performants et les décrocheurs inadaptés »72. Le décrochage de ces jeunes peut être influencé par des facteurs familiaux, des facteurs individuels ou des facteurs scolaires.

Des études ont été menées pour évaluer les différents programmes et dispositifs pour la lutte contre le décrochage scolaire, telles que l’étude du Conseil national pour l’évaluation du système scolaire (CNESCO), mettant en exergue l’utilité de la mise place d’une coordination des actions ainsi que d’un suivi de ces dispositifs.

En tant que future assistante sociale, cette étude m’a permis de connaître toutes les facettes du décrochage scolaire afin de mieux accompagner les élèves en cours de décrochage et contribuer à la lutte contre le décrochage scolaire.

En guise de conclusion, la lutte contre le décrochage scolaire concerne tous les acteurs : les établissements, les familles, et les institutions étatiques. Tous ces acteurs ont un rôle à jouer dans l’accompagnement d’un jeune en situation de décrochage. Les familles doivent soutenir les jeunes afin qu’ils aient un avenir prospère, les établissements doivent faciliter l’accès de ces jeunes à des dispositifs adaptés à leurs situations, et les institutions étatiques doivent s’assurer de la viabilité, de la coordination des dispositifs ainsi que de l’application des lois existantes. 

En outre, la loi Blanquer pour « une école de confiance » permettra-t-elle de rendre effective la scolarisation ou la formation des jeunes de moins de 18 ans en France ? 

Bibliographie

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1 L’éducation aux droits de l’enfant : un droit et un devoir – Bernard Gastaud in Journal du Droit des jeunes 2014/10 (N°340), pages 29 à 34

2 Le décrochage scolaire en France : usage du terme et transformation du problème scolaire – Pierre-Yves Bernard, in Carrefours de l’éducation 2014/1 (N°37), pages 29 à 45

3 http://www.fse.gouv.fr/dossiers-thematiques/la-lutte-contre-le-decrochage-scolaire-en-france-et-le-fse (consulté le 17/02/2021)

4 https://www.education.gouv.fr/la-lutte-contre-le-decrochage-scolaire-7214 (consulté le 17/02/2021)

5 http://www.cnesco.fr/fr/decrochage-scolaire/indicateurs/ (consulté le 17/02/2021)

6 https://www.education.gouv.fr/la-lutte-contre-les-sorties-precoces-dans-l-union-europeenne-10787 (Consulté le 17/02/2021)

7 http://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/education-et-covid-19-les-repercussions-a-long-terme-de-la-fermeture-des-ecoles-7ab43642/ (consulté le 17/02/2021) 

8 https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/le-covid-19-revelateur-du-decrochage-scolaire-a-la-francaise.html (consulté le 17/02/2021)

9 http://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/education-et-covid-19-les-repercussions-a-long-terme-de-la-fermeture-des-ecoles-7ab43642/ (consulté le 17/02/2021)

10 OCDE, Regards sur l’éducation 2014. Les indicateurs de l’OCDE, 2014, Paris, Éditions OCDE, p. 22.

11 Ce colloque rassemble des professionnels de l’éducation, des membres de l’administration de l’Éducation nationale, mais aussi des sociologues et chercheurs en éducation : Dominique Glasman, Michèle Guigue, Sylvain Broccolichi, Patrick Rayou, Jean-Yves Rochex, Michel Develay.

12 MarieCécile Bloch et Bernard Gerde, 1998.

13 Fabienne Tanon, 2000.

14 Pierre-Yves Bernard, « Le décrochage scolaire en France : usage du terme et transformation du problème scolaire », Carrefours de l’éducation, 2014/1 (n° 37).

15 Leclerc D. et Guibert N., À la rencontre des décrocheurs : Plaidoyer pour une pédagogie du cœur. Le point sur la recherche en éducation. 1997, Bruxelles : Ministère de la communauté française.

16 Fortin L., Marcotte D., Royer É. et Potvin P., Les comportements intériorisés et extériorisés des élèves du secondaire : une analyse des facteurs personnels, familiaux et scolaires. Communication présentée dans le cadre du Congrès canadien sur l’éducation des élèves manifestant des troubles de comportement : Du lien à la relation d’aide, 1999, Université Laval, Québec.

17Bloch M. C. et Gerde B., Un autre regard sur les décrocheurs, Revue internationale de l’éducation, n° 35, 2004, p. 89-97.

18 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

19 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

20 « Qui décroche ? » par Cédric Afsa in Education et formation n°84 (décembre 2013)

21 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

22 Cairns R. B., Cairns B. D. et Neckerman H. J., « Early school dropout : Configurations and determinants », Child Development, 60, 1989.

23 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

24 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

25 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

26 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

27 Janosz, M. « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine ». VEI Enjeux, 2000, 122

28 Janosz, M. « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine ». VEI Enjeux, 2000, 122

29 Janosz, M. « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine ». VEI Enjeux, 2000, 122

30 Schuller M., « Décrochage scolaire, un phénomène complexe et multifactoriel », novembre 2017.

31 « Qui décroche ? » par Cédric Afsa in Education et formation n°84 (décembre 2013)

32 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

33 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

34 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

35 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

36 Eric Debarbieux Du « climat scolaire » : définitions, effets et politiques publiques, Éducation & formations n° 88-89, MEN DEPP, décembre 2015, p.14-15.

37 Catherine Blaya, Jean-Luc Gilles, Ghislain Plunus, Chantal Tièche Christinat (2011), « Accrochage scolaire et alliances éducatives : vers une intégration des approches scolaires et communautaires », Éducation et francophonie, vol. 39, n°2, p. 227-249.

38 MEN-MESTDEPP – Panel 1995 in « Qui décroche ? » par Cédric Afsa in Education et formation n°84 (décembre 2013)

39 L’évolution des approches du décrochage scolaire, juin 2017, par Françoise Bruno, Frédéric Saujat et Felix Christine.

40 Conseil National d’évaluation du système scolaire (2017), Conférence de comparaisons internationales. Dossier de synthèse « Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire ? Sorbonne Universités.

41 Filles et garçons face au décrochage scolaire par Pierre-Yves Bernard et Christophe Michaut

42 Conseil National d’évaluation du système scolaire (2017), Conférence de comparaisons internationales. Dossier de synthèse « Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire ? Sorbonne Universités.

43 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

44 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

45 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

46 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

47 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

48 Académie Clermont-Ferrand, Grénoble Lyon

49 Guide des solutions innovantes : Réseaux « Formation Qualification Emploi » [FOQUALE], Cadre méthodologique pour la création d’un dispositif dédié aux jeunes décrocheurs, Jean-Paul Delahaye – Directeur Général de l’enseignement scolaire

50 Bulletin Officiel n°14 du 04 avril 2013, circulaire n°2013 – 035 – Annexe 1

51 Bulletin Officiel n°14 du 04 avril 2013, circulaire n°2013 – 035 – Annexe 2

52 Bulletin Officiel n°14 du 04 avril 2013, circulaire n°2013 – 035 – Annexe 2

53 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

54 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

55 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

56 « Les pratiques d’accompagnement individualisé des jeunes au sein des missions de lutte contre le décrochage scolaire » Laurance Landès, Gwenaël Lefeuvre, in Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle – 2014/2 Vol 47, page 95 à 126

57 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

58 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

59 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

60 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

61 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

62 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

63 Institut des hautes études de l’éducation et de la formation

64 Constitution de la Vème République de 1958

65 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

66 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

67 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

68 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

69 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

70 Dossier de synthèse – Conférence de comparaison Internationales : Comment agir plus efficacement face au décrochage scolaire. #CCI_Décrochage 09 et 10 novembre 2017. Sorbonne Universités

71 « Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle – t- on ? » par Agathe Dardier, Nadine Laïb et Isabelle Robert-Bobée in France, portrait social, édition 2013 INSEE

72 Janosz, M. « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine ». VEI Enjeux, 2000, 122

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