Un mémoire est un outil d’évaluation et de mise en pratique de connaissances obtenues durant le cursus. Cela constitue également un moyen de vérifier les capacités intellectuelles de l’étudiant concerné. C’est pour cela que le mémoire de fin d’études a pour fonction principale la validation du diplôme universitaire.
Le mémoire est un document qui se rédige en accord avec certaines normes (de fond et de forme) assez particulières et peut s’étaler sur 50 à 100 pages. Il sert de support à une soutenance orale au cours de laquelle l’étudiant doit faire ses preuves devant un jury prédéfini, constitué de professeurs et potentiellement de professionnels de son domaine d’études.
Mais, lorsqu’on parle de mémoire, une préoccupation qui fait directement surface est celle du thème sur lequel bâtir sa rédaction. Le choix du thème à traiter peut s’avérer facile. Ce qui reste complexe, c’est de trouver la question adéquate afin d’orienter la réflexion. C’est là qu’intervient la notion de problématique.
Qu’est-ce qu’une problématique ?
Elle se définit comme la question principale qui guide l’ensemble du mémoire : la pertinence de chaque élément intégré dans le document dépend de la place et la contribution de cet élément dans les réponses fournies vis-à-vis de cette question centrale. C’est donc le cœur de la recherche. Il s’agit du point central auquel vous tenterez d’apporter des éléments de réponse.
De manière générale, la partie conceptuelle (ou revue de la littérature, ou état de l’art, ou partie théorique, etc.) du mémoire a pour objet de fournir des réponses « théoriques » à la problématique : ces réponses théoriques ne sont autres que les hypothèses de recherche.
C’est dans la partie pratique (ou partie « terrain », ou recherche exploratoire, ou partie empirique, etc.), en vérifiant chacune de ces hypothèses, que l’on fournit des éléments de réponse « empiriques » à la question principale.
La problématique est donc le vecteur directeur qui oriente toutes les étapes de l’étude : vous ne devrez pas sombrer dans le « hors sujet » si vous gardez en mémoire et sous les yeux cette question centrale.
Par exemple, si la problématique (dans le domaine de l’écologie) est : « Quel est l’effet des pratiques agricoles durables sur la biodiversité des insectes pollinisateurs ? »,
vous pouvez avancer comme hypothèse : « Les pratiques agricoles durables, telles que la rotation des cultures et l’usage limité de pesticides, augmentent la diversité et la population des insectes pollinisateurs dans les champs agricoles ».
Par ailleurs, une meilleure problématique exige une formulation particulière. Elle doit impérativement être objective et non introduite par une interrogation totale, c’est-à-dire conduisant tout simplement à répondre par « oui » ou « non ». Il faut une tournure neutre sans partialité ni fermeture (voir exemple plus bas).
En tant que noyau du mémoire, elle permettra d’évaluer des pensées fines et rigoureuses. Ces premières caractéristiques annoncées de la problématique invitent alors à s’interroger sur ce qu’il faut faire pour définir une problématique pertinente, du point de vue du fond et de la forme.
Définir et formuler une « bonne » problématique
Généralités sur la problématique
Une problématique se doit d’être pertinente, car elle régit toute la structure du mémoire ainsi que son développement. La réponse à une problématique bien pensée doit pouvoir être argumentée, logique et surtout avoir de la matière sur laquelle s’appuyer (documentation). Vous n’obtiendrez pas de problématique pertinente à partir d’une simple réflexion sans recherche documentaire.
Comme déjà évoquée plus haut, elle ne peut donc pas poser une question à laquelle on peut répondre spontanément par « oui » ou « non ». Ainsi, il faut accorder un soin particulier à la formulation de sa problématique.
C’est un point sensible, car une mauvaise formulation entraîne facilement un hors sujet. Évitez alors la question qui commence par « est-ce que… ». Il est également déconseillé d’utiliser une formulation par simple inversion du sujet.
- Par exemple : la punition corporelle d’un élève « a-t-elle » des effets néfastes sur ses capacités cognitives ? Préférez plutôt l’emploi du « en quoi » ou du « comment » ; avec l’exemple précédent, on peut avoir « en quoi la punition corporelle d’un élève affecte-t-elle ses capacités cognitives ? »
En outre, une bonne problématique doit avoir sa touche d’originalité. En ce sens, il est recommandé d’éviter des sujets qui ont déjà été traités, ou à défaut, les aborder sous un angle nouveau. C’est un argument fort justifiant la réalisation d’une recherche documentaire avant de définir la problématique du mémoire.
Aussi, en définissant une problématique, il faut s’assurer qu’elle réunit tous les points importants qui seront développés dans le mémoire. Mais attention, la question ne doit pas être trop vaste sinon le plan risque d’être volumineux et peu précis. Il est même conseillé d’affiner autant que possible, sans toutefois trop restreindre le champ de l’étude.
- Par exemple, à partir d’une formulation trop vaste « comment améliorer le bien-être des personnes âgées ? », on peut limiter le domaine d’étude avec la problématique : « comment l’aide-soignant(e) peut-il/elle contribuer à l’amélioration du bien-être psychologique des personnes âgées en EHPAD ? ».
En cas de doute, la solution la plus adaptée est de se tourner vers son directeur de mémoire. Du haut de son statut de guide dans les recherches, il est le plus à même de juger de la pertinence de la problématique.
Il peut même fournir des orientations pour trouver le meilleur angle de développement possible. Mais vous devez avoir préalablement fait votre recherche pour lui avancer quelques propositions. Cela implique des étapes à suivre.
Les étapes à suivre dans la formulation de la problématique
Ci-après une démarche en quelques étapes qui vous aidera certainement à définir votre problématique :
| Les étapes | Explication |
| Identifiez le domaine de recherche | C’est peut-être un domaine qui vous intéresse particulièrement ; mais la pertinence de ce domaine pour votre cursus académique (ou professionnel) ne doit pas faire l’ombre de doute. Assurez-vous aussi qu’il y a suffisamment de ressources disponibles (au niveau de la documentation d’une part, et pour l’étude empirique d’autre part) pour explorer le sujet. Par exemple, un étudiant en gestion souhaite explorer le domaine du « télétravail ». |
| Faire une revue de la littérature | En se basant sur ce domaine de recherche, parcourez les travaux existants (littérature scientifique et/ou professionnelle) pour comprendre ce qui a déjà été étudié ; dans ces travaux, où se trouvent les lacunes ? Notez les questions et les problèmes non résolus qui pourraient être pertinents pour votre recherche. En reprenant l’exemple précédent, l’étudiant note dans la littérature traitant le télétravail que la notion de « productivité des employés » n’est pas suffisamment explorée. |
| Définir le sujet et le contexte de l’étude | La revue de la littérature vous permet ensuite de préciser le sujet et le contexte, tout en expliquant l’importance et la pertinence de votre choix. Toujours avec l’exemple précédent, on peut avoir comme sujet : « l’impact du télétravail sur la productivité des employés dans les entreprises des TIC ». |
| Formuler des questions de recherche | Une fois le sujet choisi, posez des questionnements précis qui orienteront votre recherche. Assurez-vous que ces questionnements sont spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et temporellement définis. Parmi les questionnements pouvant être posés dans l’exemple précédent, il peut se demander : « quels sont les déterminants de la productivité dans les entreprises des TIC ? » et « en quoi le télétravail peut-il affecter ces facteurs ? » |
| Développer une problématique | Faites une synthèse de ces questionnements en formulant une interrogation directe. Finalement, avec l’exemple précédent, on peut avoir la formulation suivante : « dans quelle mesure et sur quels facteurs spécifiques le télétravail affecte-t-il la productivité des employés dans les entreprises des TIC ? » |
5 exemples de problématiques de mémoire de recherche
Comme votre réussite dans votre recherche dépend de la problématique de l’étude, voici 5 exemples pouvant vous aider selon votre secteur de formation et qui peuvent être privilégiées lors de la rédaction de mémoire.
1. Dans le domaine littéraire
Il faut cadrer la réflexion autour d’une problématique ouverte. Cela consiste à se poser des questions plutôt hypothétiques. Elles permettront d’enrichir la réflexion tout en usant de vos compétences culturelles. Ces dernières seront appuyées par une étude pour rehausser le niveau de votre mémoire. Les plus importantes idées qui en découleront devront être compilées dans un résumé.
Notons qu’en général, les étudiants choisissent pour sujet des œuvres littéraires. Dans ce cas de figure, ledit résumé doit refléter les objectifs qui ont encadré les différentes recherches ainsi que les spécificités de l’œuvre.
Néanmoins, dans un souci d’originalité, le mémoire littéraire peut s’écarter de ce registre formel et embrasser une problématique beaucoup plus globale et pertinente.
En guise d’exemple, pourquoi ne pas s’imprégner dans le domaine de la littérature en générale et de son implication dans l’éducation sociale ? Le changement social et la tendance vers le « tout numérique » n’ont-ils pas d’incidence en matière littéraire ?
Ce changement et cette tendance n’exigent-ils pas d’approches plus adaptées ? Ainsi, au regard de ces questionnements, on peut avoir la problématique : Dans quelles mesures la littérature constitue-t-elle un outil d’éducation sociale futuriste efficace ?
2. Dans le domaine industriel
Le domaine industriel conduit l’étudiant à opter pour un thème centré sur les entreprises. Il peut s’agir de gestion ou administration, collaboration, techniques marketing, ressources humaines…
Ces variétés de sujets enrichissent les capacités d’investigations. D’ailleurs en tant qu’apprenant dans ce secteur, vous vous devez de trouver de nouvelles idées applicables et innovatrices.
Il suffit de jeter un coup d’œil aux budgets que consacrent aujourd’hui les entreprises à leurs divisions Recherche et Développement (R&D) pour comprendre l’importance que revêt pour elles l’innovation.
Par exemple, selon les données disponibles, la Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRD) en France a progressé de 3.7 % pour s’établir à 55 milliards d’euros en 2021 par rapport à 2021.
L’essentiel pour l’étudiant qui veut rédiger un mémoire dans ce domaine est de trouver une problématique qui aboutit à des suggestions amélioratrices. De ce fait, votre mémoire de recherche sera une source de nouvelles possibilités.
À une époque où les entreprises sont en constante recherche d’efficacité et de profits, un mémoire doit ouvrir la réflexion sur un sujet poignant qui les fait évoluer ou s’intéresse à des défis pratiques et concrets auxquels elles font face à de grandes chances d’obtenir les faveurs du jury.
Vous pourriez, par exemple, vous intéresser aux méfaits de l’économie parallèle sur le secteur industriel. Néanmoins, vous vous demandez : l’économie parallèle ne contribue-t-elle pas, et comment le cas échéant, à maintenir à un certain niveau le pouvoir d’achat des consommateurs ?
En tout cas, il faut établir un état des lieux de l’économie parallèle dans le pays. D’où la problématique qui en découle : Quelles stratégies doit promouvoir l’Etat pour mettre fin à l’économie parallèle tout en améliorant la condition de vie des habitants ?
3. Dans le domaine de l’Éducation
Pour ceux qui suivent une formation pédagogique, la question centrale tourne autour de méthodes stratégiques. Elle peut se porter sur les raisons des dysfonctionnements constatés au niveau éducatif. Pour un mémoire, les sujets sont variables et pluriels. Néanmoins, la problématique nécessite une authenticité.
Il ne faut pas qu’elle tende vers des hypothèses banales et totalement logiques du genre : comment résoudre les échecs scolaires ou le taux d’alphabétisation ? Ou encore, qui sont responsables des défaillances éducatives ?
L’étudiant peut aussi, par exemple, opter pour de la psychopédagogie. Comme son nom l’indique, la psychopédagogie se consacre à comment les principes de la psychologie peuvent être appliqués à l’éducation et aux méthodes d’enseignement.
Dans un monde où les apprenants (qu’ils soient enfants, adolescents ou même adultes) doivent faire face à un certain nombre de défis au quotidien (troubles divers, cas de harcèlement, et autres facteurs externes, par exemple), cette discipline essaie de déterminer les impacts de ces challenges.
En tant qu’étudiant, si votre mémoire s’intéresse à une problématique aussi originale, novatrice et aussi peu débattue, vous partez de toute évidence avec un coup d’avance.
Vous pouvez par exemple choisir un sujet sur l’impact des stratégies d’apprentissage différenciées sur la réussite scolaire, en se focalisant sur des apprenants ayant de troubles de l’apprentissage. Il se dégage des questionnements comme : en quoi ces troubles affectent-ils les résultats scolaires des élèves concernés ?
Quelles sont les principales stratégies d’apprentissage de ces élèves ? Ce qui peut amener à la problématique suivante : « Dans quelle mesure les stratégies d’apprentissage différenciées influencent-elles la réussite scolaire des élèves ayant des troubles de l’apprentissage, en précisant les éléments clés de cette contribution ? »
4. Dans le domaine de la Communication
Si un apprenant se forme dans le secteur communicatif, il existe divers thèmes à traiter. La principale raison est que ce secteur fait l’objet d’un intérêt sans cesse croissant. Un temps ralenti par la pandémie de Covid-19, le marché de la communication a connu une forte croissance en 2021.
À titre illustratif, le Bump (Baromètre unifié du marché publicitaire) indique par exemple que cette année-là, 31 milliards d’euros ont été investis dans le secteur, soit une hausse en glissement annuel de 17%.
Plus l’intérêt pour un secteur est grand, plus les questions débattues dans celui-ci le sont également. Les réseaux sociaux, l’offshore, le web, sont autant de domaines d’étude intéressants.
De ce fait, plusieurs étudiants se ruent tête baissée sur des thématiques de cet acabit sans prendre la peine au préalable d’évaluer le temps de travail que cela leur prendra. Or, l’apprenant peut choisir parmi d’autres sujets plus abordables, plus originaux et poignants.
Ainsi, en prenant l’exemple d’un sujet portant sur l’impact des réseaux sociaux sur la participation politique des jeunes adultes, divers questionnements peuvent se poser, dont :
- Quels types de participation politique sont les plus influencés par l’utilisation des réseaux sociaux ?
- Quelles plateformes de réseaux sociaux ont les plus d’influences dans ce domaine ?
- Quels facteurs modèrent ces influences ?
- Comment les jeunes adultes perçoivent-ils l’efficacité de leur participation politique via ces réseaux par rapport à d’autres canaux ?
Ce qui peut se synthétiser en la problématique ci-après : « comment l’utilisation des réseaux sociaux influence-t-elle la participation politique des jeunes adultes ? »
5. Dans le domaine de la Médecine
Se former dans le domaine médical constitue un défi à relever. Déjà, le cursus est assez long (il faut environ 9 années d’études universitaires pour les généralistes et jusqu’à 3 ans supplémentaires pour les spécialistes), mais il faut aussi une aptitude intellectuelle accrue. Ainsi, quand il arrive le moment de préparer votre mémoire, un bon sujet requiert une problématique au top.
D’habitude, les étudiants traitent les cas de pathologies pandémiques. Or, c’est possible de changer. Vous pouvez vous intéresser à des questions sur lesquelles beaucoup de vos pairs n’osent pas s’aventurer. On peut citer entre autres l’innovation technologique dans le secteur médical, l’e-santé, les métiers médicaux face à l’intelligence artificielle, etc.
Un autre terrain pertinent peut être celui du rapport de force entre médecine traditionnelle et médecine moderne, dans un contexte où l’accès aux soins médicaux est inégalement réparti dans le monde.
Selon des données de l’OMS datant de 2015, pendant qu’un pays européen comme l’Autriche dispose en moyenne de 52 médecins pour 10 000 habitants, des pays africains comme le Rwanda ou l’Ouganda n’en possèdent qu’un pour le même nombre d’habitants.
Face à une telle situation, les populations des pays pauvres ont souvent recours aux soins traditionnels. D’où la problématique : « Comment mélanger médecines traditionnelles et traitements médicaux pour prévenir les maladies génétiques ? »
Une problématique est relative à chaque apprenant et varie d’une filière à une autre. Pour réussir à trouver sa problématique, il faut donc être constamment au courant de l’actualité de votre domaine d’études, vous poser les bonnes questions, avoir à l’idée qu’il faut sortir du lot pour intéresser et avoir les faveurs du jury.
Par ailleurs, il est important de noter que si le choix de la problématique est un grand pas en avant dans la réussite de votre mémoire, plusieurs autres étapes restent à franchir pour aboutir à un travail de qualité.
Besoin de rédacteur de mémoire
Sachez que vous pouvez obtenir de l’aide précieuse auprès d’experts en matière de rédaction de mémoire. Certains ont de nombreuses années d’expérience dans des domaines très variés. Vous réaliserez que vous pouvez compter sur eux, et non seulement dans la formulation de problématique. N’hésitez pas à les solliciter pour assurer votre réussite.
Ces experts ont l’habitude de travailler pour des étudiants exigeants, d’autant plus que l’œuvre scientifique requiert toujours de la rigueur. Vous gardez le contrôle de la rédaction du début jusqu’à la finalisation du mémoire ; définissez un temps vous permettant de soumettre chaque étape de la rédaction à votre directeur de mémoire.
Prenez suffisamment de temps pour la définition de la problématique puisque c’est sur celle-ci que l’on bâtit tout le reste. N’oubliez pas que les prestations de ces experts vous sont offertes en toute discrétion.
